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mapunta \ paroit être d’une efpèce plus petite, il a néanmoins
la queue tout aufïi belle & auffi fournie que le
chinche, dont il diffère par la difpofition des taches de
fa robe, elle eft d’un fond noir fur lequel s’étendent longitudinalement
des bandes blanches depuis la tête jufqu’au
milieu du d o s , & d’autres efpècès de bandes blanches
tranfverfàlement fur les reins, la croupe St l’origine de
la queue, qui eft noire jufqu’au milieu de fa longueur,
&-bianche depuis le milieu jufqu’à l’extrémité, au lieu
que celle du chinche eft par-tout de la même couleur.
Tous ces animaux '> font à peu près de la même figure
St de
cet excrément eft fi forte, qu’elle empoifonne l’air à cent pas a h
■ ronde, & arrête ceux qui le pourfuivent ; s’il en tomboit fur un
habit, il faudrait l’enfermer fous terre pour en ôter la puanteur.
Voyage de Gemelli Carreri, tome V I , pages 2 1 2 à " 2 1 y .
* “ Le Mapurita des bords de l’Orenoque eft unjpetit animal le plus
beau & en même temps le plus déteftable qu’on puiiTe voir : les Blancs
de l’Amérique l’appellent M apurita, & les Indiens MafutUiqui; il
a le corps tout taché de blanc & de noir; fii queue eft garnie d’un
très-beau poil: ileft vif, méchant St hardi.. . . fe fiant fur fes armes,
dont j’ai éprouvé l’effet au point d’en être prefque fuffoqué,.., il lâche
des vents qui empeftent, même de loin-----Les Indiens cependant
mangent fa chair & fe parent de fa peau, qui n’a aucune mauvaife odeur.
Hiftoire naturelle de l ’Orenoque,par Gumllla, tome 111, page 2 4 0 .
a II y a à la Lourfiane une efpèce d’animal a fiez joli, maïs qui
de plus d ’une lieue empefte l’air de fon urine ; c’eft ce qui le fait
nommer la bête puante; elle eft greffe comme un chat : le mâle eft
d ’un très-beau noir, & la femelle aufïi noire eft bordée de blanc ; fon
ceil eft très-vif............elle eft à jufte titre nommée puante, car fon
.odeur infe&e____ Un jour j’en tuai une, mon chien fe jetta deffus
& re v in t
d e s M o u f f e t t e s . 297
E t de la même grandeur que le putois d’Europe ; ils
lui reftemblenf encore par les habitudes naturelles ; 8 t
les refijltats pliyfiques de leur orgahifation font aufïi
les memes. Le putois eft de tous les animaux de Ce
continent celui qui répand la plus mauvaife odeur , elle
eft feulement plus exaltée élans les mouffettes , dont
les efpèces ou variétés font nombreufes en Amérique,
au lieu que le putois eft feul de là tienne dans l’ancien
continent; car je ne crois pas que l’animal dont Kolbe
& revint à moi en la feco Liant ; une goutte de fon fîtng, & fins
doute aufli de fon urine, tomba fur mon habit, qui étoit de coutil
de chaffe, & m’empefta fi fort que je fus contraint de retourner
chez moi.au plus' vite changer dp vêtëmens, . Sic. Hijloire de la
Louifiane,par le Page du Praty_, tome 11, pages 8 6 à 1 S y.—Lorfqu’un
de ces animaux eft attaqué par un chien , pour paraître plus terrible,
il change fi fort fa figure en hériffant fon poil & Ce ramaffant tout
Ip corps, qu’il eft prefque .tout rond, ce qui le rend étrange &
affreux en même temps ; cependant cet air menaçant ne fuffifant
pas, pour .épouvanter fon ennemi, il emploie pour le repouflêr un
moyen beaucoup plus efficace, car il jette de quelques conduits
fè.crets une odeur fi empeûée, qu’il empoifonne l’air fort loin autour
de lui, fi bien que hommes & animaux ont un grand empreffêment
à s’en éloigner; il y a des chiens à qui cette puanteur eft infitppor-
tabie , & elle les oblige à Iaiflèr échapper leur proie ; il y en a
d’autres qui enfonçant leur nez dans la terre renouvellent leurs
attaques jufqu’a ce qu’ils aient tué le putois ; mais rarement dans la
fuite fe foucient - ils de pourluivre un gibier , fi défigréable, qui les
fait fouffrir pendant quatre ou cinq heures. Les Indiens cependant en
regardent la chair comme une délicàtefîè. J’en ai mangé & je l’ai
trouvée de bon goût ; j’en ai vu qu’on a apprivoifés quand ils étoient
encore petits ; ils (ont devenus doux & fort vifs, & ils n’exercoient
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