en même temps l’un des plus inutiles ; la difproportion
énorme de fes jambes, dont celles de devant font une
fois plus longues que celles de derrière, fait obllacle à
l’exercice de fes forces ; fon corps n’a point d’aifiette |
la démarche eft vacillante, fes mouvemens font lents &.
contraints; elle ne peut ni fiiir les ennemis dans l’état
de liberté, ni fervir fes maitres dans celui dedomefticité;
auffi l’efpèce en eft peu nombreufe & a toujours été
confinée' dans les déferts de l’Ethiopie & de quelques
autres provinces de l’Afrique méridionale & des Indes.
Comme ces contrées étoient inconnues des Grecs,
Ariftote ne fait aucune mention de cet animal; mais
G iraffe, que les Arabes nomment Turnapa, & que les Grecs & les
Latins nomment Camelopardalis. Belon, Obferv. fèuill. 1 18, fig.
ibid, veffo,
Cameîopnrcî.’.üs, Carnelopnrdal'mfacroe litterâ vacant Zamer. Deuter. 1 4 .
Ubi Chaltla'ica tranßatio habet Deba; Arabica, Saraphah^ Perßca,
Seraphah ; feptuaginta Camelopardalin. Hieroniinus Camelopardum.
Gefner, H iß . quad. pag. 147, fig. pag. 149. Ubi legitur, Camelopardalis,
icon ex Charta quademmperimpreffa Norimbergce.'. . . . Surnapa
nomine altitudine ad fummum verticem fiipra quinque orgy a s, corniculis
duobus ferrei coloris, pilo lev) ö “ compoßto pulchro; diligenter ü 1 probe
depiflum Conßantinopoli dr in Germanium tranßmijßum, anno / y y q.
Camelopardalis. Aldrov. de quad. Bifi pag. ÿ 2 y ,ß g . pag. p i t .
Camelopardalis. Jonfton, de quad. pag. 1 0 2 , ß g . Tab. t a ,
4 0 , 4 y .
Camelopardalis. Proiper Alpin. H iß . Æ gypt. vol. Il,pag. 2 2 6 ,
ß g . 4 , Tàb. 1 4 .
Camelopardalis. Cérvùs corhibiis ftmplicifflmïs,pedibus anticis longijjimis.
Linn. Syß. Hat. edit, x, pag. 6 6 .
Pline en parle, & Oppien .* le décrit d’une manière
qui n’eft point équivoque. Le Camelopardalis, dit cet
auteur, a quelque reffemblance au chameau ; fit peau eft
tigrée comme celle de la panthère, & fon cou eft long
comme celui du chameau; il a la tête & les oreilles
petites, les pieds larges, les .jambes longues, mais de
hauteur fort inégale, celles de devant font beaucoup
plus élevées que celles de derrière qui font fort courtes
& femblent ramener à terre la croupe de l’animal; fur
la tête près des oreilles, il y a deux éminences fem-
blabiés à deux petites cornes droites ; au refte il a la
bouche comme un cerf, les dents petites & blanches,
les yeux brillans, la queue courte & garnie de poils
noirs à fon. extrémité. >En ajoutant à cette defcrjption
d’Oppien celles d’Héliodore & de Strabon, l’on aura
déjà une idée affez jufte de la Giraffe. Les Ambaffa-
deurs d’Éthiopie , dit Héliodore, amenèrent un animal
de la grandeur d’un chameau, dont la peau étoit marquée
de taches vives & de couleurs brillantes, & dont
les parties poflérieures du corps étoient beaucoup trop
baffes, ou les parties antérieures beaucoupJ;rop élevées ;
le ,cou étoit menu, quoique partant d’un corps affez
épais ; la tête étoit femblable pour la forme à celle du
chameau , & pour la grandeur n’étoit guère que du
double de celle de l’autruche, les yeux paroiffoient teints
de différentes couleurs ; la démarche de cet animal étoit
différente de celle de tous les autres quadrupèdes, qui
* Oppian. de Venat. lib. III,