Le premier de ces animaux eft arrivé à M. Aubry
fous le nom de Pékan j cujiun du niable, ou chût feu-
rage de Virginie ; j’ai vu que ce n’étoit pas le pékan,
j ’ai rejeté les dénominations d’enfant du diable & de
chat fauvage comme factices & compofées , & j’ai
reconnu que c ’étoit le meme animal que Hernandès a
décrit fous le nom d’Yfeuiepatl, & que les Voyageurs
ont indique fous celui de fqiiash;8t c ’eft de cette dernière
dénomination que j’ai dérivé le nom eoafe que
je lui ai donné ; il a environ feize pouces de long, y
compris la tête & le corps; il a les jambes courtes, le
mufeau mince, les oreilles petites, le poil d un brun
foncé, les ongles noirs & pointus ; il habite dans des
trous , dans des fentes de rochers, où il élève fes
petits ; il vit de fearabéesde vermiffeaux, de petits
oifeaux ; & lorfqn’il peut entrer dans une baffe-cour, il
étrangle les volailles, defquelles. cependant il ne mange
que la cervelle; loifqu’ii eft irrité ou effrayé il rend une
odeur abominable : c ’eft pour cet animal un moyen fur
de défenfe, ni les hommes ni les chiens n’ofent en approcher
: fon urine qui fe mêle apparemment avec cette
vapeur empeftée, tache & infeéte d’une manière indélébile
; au refte il paroît que cette mauvaife odeur, n’efl
*Yfquiepatl, dont la couleur refiemble à celle du maïs brûle..,
fa tête reffèmble à celle d’un petit renard, & fon groin eft à peu près*
comme celui du cochon; les Américains l’appellent Quasje. Seba,
vol. 1, page 68. Nota. Cette autorité prouve encore que le mot
Squash ou Coafe eft le vrai nom de cet animai,
point une chofe habituelle*«0 n m’a envoyé de Surinam,
cet animal vivant, dit Seba * , & je l’ai confervé en vie «
pendant tout un été dans mon jardin où je le tenois «
attaché avec une petite chaîne; il ne mordoit perfonne, «
& lorfqu’on lui donnoit à manger on pouvoit le «
manier comme un petit chien ; il creufoit la terre avec «
fon mufeau en s’aidant des deux pattes de devant, «
dont les doigts font armés d’ongles longs & recour- «
bés ; il fe cachoit pendant le jour dans une efpèce de «
tanière qu’il avoit faite lui - même , il en fortoit le «
foir, & après s’être nétoyé, il commençoit à courir«
& courait ainfi toute la nuit à droite & à gauche auffi «
loin que fà chaîne lui permettoit d’aller; il furetoit «
par-tout portant le nez en terre ; on lui donnoit chaque «
foir à manger, & il ne prenoit de nourriture que ce «
qu’il lui en fàlloit, fans toucher au refte; il n’aimoit «
ni la chair ni le pain ni quantité d’autres nourritures, «
fes délices étoient les panais jaunes , les chevrettes «
crues, les chenilles & les araignées . . . . Sur la fin de «
l ’automne on le trouva mort dans fa tanière, il ne put «
fans doute fupporter le froid. II a le poil du dos d’un «
châtain foncé, de courtes oreilles, le devant de*la«
tête rond, d’une couleur un peu plus claire que le dos, «
& le ventre jaune. Sa queue eft d’une longueur mé- «
diocre , couverte d’un poil brun & court; on y remar- «
que tout autour comme des anneaux jaunâtres ». Nous
obferverons que quoique la defeription & la figure données
par Seba, s’accordent très-bien avec la defeription
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