H i s t o i r e Naturel le
autant c£ii,il eft poflible ccttc cfpccc de celle de la
Loutre.
Je crois encore que l’animal dont Gumilla fait mention
fous le nom de Guadu , pourrait bien être le
même que la faricovienne, & que c ’eft une efpèce
de loutre commune dans toute l’Amérique méridionale.
Par la defeription qu’en ont donnée Marcgrave
ôc Defmarchaisb, il paraît que cet animal amphibie eft
de la grandeur d’un chien de taille médiocre, qu’il a le
haut de la tête rond comme le chat; le mufeau un peu
long comme celui du chien ; les dents & les moufta-
ches comme le chat; les yeux ronds, petits & noirs;
les oreilles arrondies & placées bas ; cinq doigts à tous
les pieds, les pouces plus courts que les autres doigts,
§ On trouve fur les rivières qui fe jettent dans l’Orenoque une
grande quantité de chiens d’eau, que les Indiens appellent Guachi;
cet animal nage avec beaucoup de légèreté, & fe nourrit de poilfon ;
il eft amphibie, mais il vient aufli chercher fa nourriture fur terre;
il creufe des folles fur le rivage, dans lefquelles la femelle met bas
fes petits. Ils ne creufent point ces folfes à l’écart, mais dans les
endroits où ils vivent en commun & où iis viennent fe divertir..
J’ai vu & examiné avec foin leurs tanières, l’on ne fauroit rien voir
de plus propre; ils ne lailfent pas la moindre herbe aux enviions;
ils amoncellent à l’écart les arêtes des poiffons qu’ils mangent, &
à force de fauter, d’aller & de venir ils pratiquent des chemins très-
propres & très-commodes. Hiftoire de l ’Orenoque , par Gum illa,
tome 1 1 1 , page 2 p . N o t a . Ces caraélères conviennent à la là-
ricovienne, mais il nous paroît que le nom guachi a été mal appliqué
ie i, & qu’il appartient à i’efpèce de mouffette que nous avons
appelée coafe.
* V o y a g e d e D e lîn a r c h a is , tome I I I , page 306.
qui
DE LA SARI C O VI Ë N N E. 321
qui tous font armés d’ongles bruns & aigus ; la queue
au/Ti longue que les jambes de derrière ; le poil alfez
court & fort doux, noir fur tout le corps, brun fur
la tête, avec une tache blanche au gofier. Son cri eft
à peu près celui d’un jeune chien, & il l’entrecoupe
quelquefois d’un autre cri femblable à la voix du fagoin ;
il vit de crabes & de poiffons, mais on peut auffi le
nourrir avec de la farine de manioc délayée dans de
1 eau. Sa peau fait une bonne fourrure, & quoiqu’il
mange beaucoup de poiffon, fà chair n’a pas le goût
de marais, elle eft au contraire très-faine & très-bonne
à manger.
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