» & là fur les glaces ; Iorfqu’on a joint un de ces animaux
» fur la glace ou dans l’eau, on lui jette un harpon fort
» & lait exprès, & fouvent ce harpon glilTe fur fa peau
» dure & épaiffe ; mais lorfqu’il a pénétré, on tire l’animal
» avec un cable vers le timon de la chaloupe , & on
” le tue en le perçant avec une forte lance faite exprès;
» on l’amène enfuite fur la terre lapins voifine ou fur un
» glaçon plat ; il eft ordinairement plus pelant qu’un boeuf.
» On commence par l’écorcher & on jette fa peau parce
» qu’elle n’eft bonne à rien * ; on fépare de ta tête avee
» une hache les deux dents , ou l’on coupe la tête pour
» ne pas endommager les dents. & on la fait bouillir dans
» une chaudière, après cela on coupe la graille en longues
encore inconnues, puifqu’on trouve dans les relations des voyage*
au Nord, qu’en 170 4 , près de i’île de Cherry, à ibixante-quinze
degrés quarante-cinq minutes de latitude, l’équipage d’un bâtiment
Anglois rencontra une prodigieulë quantité de morfes tous couchés
les uns auprès des autres ; que de plus de mille qui formoient ce
troupeau, les Anglois n’en tuèrent que quinze, mais qu’ayant trouvé
une grande quantité de dents, ils en remplirent un tonneau entier;
— qu’avant le 1 3 juillet ils tuèrent encore cent de ces animaux, dont
ils n’emportèrent que les dents.........qu’en 1706, d’autres Anglois en
tuèrent (èpt ou huit cents dans lix heures; en 1708, plus de neuf
cents dans lêpt heures; en 1 7 1 0 , huit cents en plulieurs jours, &
qu’un lëul homme en tua quarante avec une lance,
* Nota. Zorgdrager ignorait apparemment qu’on fait un très-bon
cuir de cette peau. J’en ai vu des loupentes de càrroflè qui étoient très-
liantes & très-fermes. Anderlon , dit d’après Other, qu’on en fait auffi.
des fângles & des cordes de bateau. Hijloire naturelle du Groenland,,
tome I I , page 160, note.
tranches & on fa porte au vaiffeau.__Les morfes font «
auffi difficiles à fuivre à force de rames que les baleines; «
& on lance fouvent en vain le harpon, parce qu’outre «
que la baleine eft plus aifée à toucher ,1e harpon negliffe «
pas auffi facilement deffiis que fur le morfe........ On «
l ’atteint fouvent par trois fois avec une lance forte & «
bien aiguifée avant de pouvoir percer fa peau dure «
& épaiffe ; c ’eft pourquoi il eft néceffaire de chercher «
à frapper fur-un endroit où la peau, foit bien tendue ,, «
parce que par-tout'où elle prête , on. la perceroit diffici- «
iefhent; en conféquence on vife avec la lance les veux «
de l’animal qui, forcé par ce mouvement de tourner la «
tête fait tendre la peau vers la poitrine ou aux environs ; «
alors on porte le coup dans cette partie & on retire la «
lance au plus v ite , pour empêcher qu’il ne la prenne «
dans fa gueule & qu’il ne bleffe celui qui l’attaque, foit «
avec l ’extrémité de fes dents, foit avec la lance même «
comme cela eft arrivé quelquefois. Cependant cette <c
attaque fur un petit glaçon ne dure jamais long-temps, te
parce que le morfe blefTé ou non fe jette auffitôt dans «
l ’eau , & par conféquent on préfère de l’attaquer fur «
terre.-----Mais on ne trouve ces. animaux, que dans des «
endroits peu fréquentés comme dans l’île de Moffen «
derrière le Worland, dans les terres qui environnent- les «
baies d’Horifont & de Klo ck , & ailleurs dans des plaines te
fort écartées & fur des bancs de fable, dont les vaiffeaux «
n’approchent que rarement; ceux même qu’on y ren -«
contre, inftruits par les perfécutions qu’ils ont effuyées «
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