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Quoique Théophrafte ait diftingué les palmiers
en malt s & en femelles , parce que les uns portent !
«les fruits & que les autres font ftériles ; quoiqu’il
dife exprefîement que les fruits du palmier coulent
fi l'on n'a pas l'attention de fecouer fur les embryons
les pouffières des étamines , néanmoins cet
auteur retombe dans la diftinétion abufive dont
nous venons de parler, & il appelle mâles ou femelles
des arbres qui font inconteftablement hermaphrodites.
Il en eft de même de Pline , de Diofi
coride, de Galien & de leurs commentateurs.»
Grew rapporte, dans fon Anatomie des P tantes,
que Millington ,profeffeur de botanique à Oxford,
lui d it, en parlant de la manière dont les plantes
fe féçondoient, qu’ il penfoit qu'au moment ou les
captules des fommets (les anthères) s'ouvrent,
les pouffières qu'elles contiennent, tombent fur les
embryons & fur les piftils, & qu'elles fécondent
les fruits, non en s'introduiront dans les femences,
mats par la communication d'une exhalaifon fub-
tile & vivifiante. Rai adopta ce fenriment. Came-
rarius, proleffeur de botanique à Tubinge, a fait
un difcours dans, lequel il cherche à prouver que
la génération des plantes s'opère par des moyens
femblables à ceux qui produifent la génération
des animaux. Les graines de mercuriale & de maïs,
d it - il, ne miuiflfent point lorfqu’on enlève les
fleurs à étamines. Néanmoins Tournefort & plusieurs
autres botaniftes regardèrent les étamines
& les piftils comme des organes, excrétoires, dont
la fonction fe réduifoit à faciliter quelques fécré-
tion s , à débarraffer les plantes d’un excrément
de la même manière à peu près que les reins des
animaux féparent l’urine de la mafle du fan g ; mais
l'autorité du botanifte français n'entraîna point
les fuffrages..
Geoffroy reconnut Fexiftènce du fexe dès plante
s , & Vaillant allégua plufieurs preuves-, en faveur
de cette vérité, dans fon Difcours fur la
flrutlure des fleurs. Il exifte une Lettre de BurcUard
à Leibnit^, écrite au commencement du fiècle dernier,
où non-feulement l'auteur parle du fexe des
plantes, mais où il trace encore une méthode pour
claffer les végétaux' d'après les divers caractères
fournis par les organes fexuels. Malheureufement
la mort enleva Burckard au printems de fes jours,
& le plan: qu'il avoir conçu relia fans exécution..
Il étoit réfervé à Linnæus de le créer de. nouveau,
& de lui- donner toute la perfection dont
il étoit fufceptible. Ce célèbre naturalifte, après
avoir prouvé, par une longue fuite d ’expériences,
dans la Differtation qui a pour titre Sponfalia
Plantarum ( Amoen.. Acad. vol. i ) , que les é ta mines
& les piftils étoient les organes fexuels des
plantes , établit fur cette bafe un fyftème peut-
être plus ingénieux que folide, dans lequel tous
les végétaux viennent aifément fe placer. Dès-lors .
tous les botaniftes furent convaincus de l’exiftence I
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du fexe dans-les plantes. Pontedera , Spallamsani
& Aîfton furent les feuls qui entreprirent de le
combattre ; mais, comme l’obferve Smith , les
raifons qu’ ils ont alléguées contre le fentiment de
Linnæus > prouvent en fa faveur. Le botanifte fué-
doi-s eft donc le premier qui ait démontré, d’une
manière viCtoneufe, le fexe des plantes , & qui
ait mis cette vérité dans tout fon jour. 11 n'tft
donc pas étonnant qu'on lui attribue la gloire de
cette découverte , de même que Harvei eft regardé
comme l’auteur de celle de la circulation du
fang qu'il a démontrée,. quoiqu'on en eût parlé
avant lui.
Les organes fexuels, en raifon de leur univer-
falîté, & furtout en raifon de l'importance d; s
fondions qu'ils rempliffentfourniffent dès caractères
de plus grande valeur que le calice & la
corolle, qui ne font que des organes acceffoires..
( Ventenat, Régné 'végétal. )
SHAWIA. Shawia. Forfter, N ov. Gener. p. 48.
— Schreb. Gener. Plant.'n°. 1355)'.— Juif. Gener.
Plant, pag. 180.
Genre de plantes établi par Fccfter , à fleurs
compofées, de la famille des corymbifères ,.qm
paroît avoir des rapports avec les fejiphium , : &
qui comprend des herbes exotiques a l'Europe^,
dont les fleurs font difpofées en panicule.vvv-
Le caradère effentiel de ce- genre eft d a v o i^
Un calice imbriqué & cylindrique ; unexcqrplikp-
cinq découpures ; cinq étamines fyngénefes
bifide ; le réceptacle nu • une femence 0blonguë 'ysfllz-
mont.ée d’une aigrette pileufe , pubefeente à fa bafe.
C a r a c t è r e g é n é r iq u e .
Chaque fleur offré :
1°. Un calice imbriqué , cylindrique, eompofé
de cinq ou lîx-écailles oblongues, trois intérieures
plus longues, prefqu’ égales.
2°. Une corolle monopétale , en forme d’entonnoir
, courre , dont le limbe eft divifé en cinq
découpures linéaires, ouvertes.
30. Cinq étamines , dont les filamens font capillaires
, terminés par des anthères réunies en
cylindre..
40. Un ovaire oblong-, furmonté d’un ftyle fi'i-
forme >pl.us long que la corolle , terminé par uîi
ftigmate bifide,. ouvert.
Les femences font folitaires ,: oblongues , fur-
montées d’une aigrette capillaire , pubefcente à'
fa bafe; renfermées dans le calice perfiftant.
Le réceptacle eft nu.
Cette plante, fur laquelle.nous n'avons pas
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d’autres détails, croît dans les îles de l’Amérique
de la mer -du Sud.
S H E F F IE L D IE rampante. Shcffteldia repens.
Linn. f- Suppl, pag, 18 & f f — V » •* * * '
pag. 18. tab. 9. — Idem , Prodr. n . 67. — V/illd.
Genre de plantes dicotylédones , à fleurs complètes
, m'onopétalées| de la famille des lifima- j
chies ; qui a des rapports avec les coris , & qui ne f
comprend qu’ une feule efpèce fort petite-, dont j
les tiges font rampantes ; femblable entièrement t l
par fon,port, par la forme, la grandeur & la dif- j
pofuiqn de fes feuilles-, au peplispo-rmla , dont elle
n’eft diftinguée que par fa fructification , qui en j
eft très-difterentev. 1 . . . J
Le caradère effentiel de ce genre eft d'avoir : |
Un calice perfiftant, h. cinq découpures ; une corolle j
eampanulée, à cinq lobes ; dix filamens , dont cinq
(Unies ;. un ftigmate en tête y upe capfuîé.uniloculaire ,
à cinq valves.
C a r a c t è r e - g éné r i que .
Chaque fleur offre :
i° . Un qalice inférieur , perfiftant , à cinq^i-
vifîons aigues.
2®. Une corojle monopétale, eampanulée ^ plus
longue que le calice , dont le limbe éft divifé, en
Cinq découpures ovales réfléchies.
. 30. Dix étamines , dont les filamens 'ont fubulés,
inférés fur le. tube de la corolle ; r r q1 fertiles ,
oppbfés aux découpures du limbe ; cinq fteriles',
fans anthères. C e lle s-c i font acuminées, échang
é e s en coeur.
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pores nombreux & de glandes faillantes. Les feuilles
font alternes, épaiffes, oblongues, acuminees,
rétrécies à leur partie inférieure.
Les fleurs font pé don culée s , axillaires, terminales.
Le calice eft perfiftant, à cinq découpures
ovales , aiguës ; la corolle prcfque eampanulée ;
fon limbe divifé en cinq lobes prefqu’orbiculaires f-
les filamens des étamines au nombre de dix , fu-
bulés, cinq alternes, ftériles ; les anthères haftees.
L ’ovaire-eft ovale , à demi-inférieur, à une féuie
loge , s'ouvrant à fon fo’mmet en cinq valves op-
pqfées aux découpures du calice, renfermant plufieurs
femences oblongues , arquees , noirâtres-,
inférées fur un réceptacle central, turbiné.
Cette plante croît au Cap Diemen, dans la
Nouvelle-Hollande. ( Defeript. ex Labill. )
SI ALITE. Dillenia. Genre de plantes dicotylédones
, à fleuts complètes, polypétalées, affiliées-
à la famille dès magnoliers , qui a quelques rapports
avec les o clin a , & qui renferme des arbres
exotiques à l'Europe, dont les feuilles- font grandes
&• coriaces , les fleurs belles & très - grandes-
pbur la plupart, axillaires ou terminales.
. . Le eavaélère effentiel de ce genre eft d'avoir r
- Un calice a cinq folioles > cinq pétales ,* des éta-
mines nombreufes , inférées fur le réceptacle ; des ftig-
niateRfeJJlles,-' des cap fuie s nombreufes , connivenies ,
pulpeufes intérieurement , ‘ & polyfpermes.
' C A R, A C T È K E G É NÉ R IQ U E .
Chaque fleur offre :
: i ° . Un calice à .cinq folioles grandes, coriaces r
concaves , oblongues ou prefque rondes , perfif-
tantes , fouveut velues eh dehors.
4°. Vovaire eft oblong, furmonté d'un ftyle filiforme,
de la longueur des étamines, terminé par
un ftigmate fimple, en tête.
Le fruit eft une eapfule conique, à une feule
loge, s’ouvranr en cinq valves , renfermant des
femences nombreufes, globuleufes , attachées à-
un réceptacle central.
- Cette plante croît dans la Nouvelle-Zélande &
dans les îles'de Pâques. ^
- 2°. Une corolle compofée de cinq pétales , fou-
vent très-grands , prefque coriaces, en ovale renversé
, arrondis à leur Commet, rétrécis à leur
bafe , fouvent un peu crénelés , caducs.
3°. Des étamines nombreufes * affrétant par leur
réunion une forme fphérique , dont les filamens
font extrêmement courts , inférés for le récep-<
tacle , terminés par des anthères droites , oblon-
gues , adnées aux filamens, plus courtes que là
corolle.
Nota. M. Labiîlardière vient de publier , dans
fes Plantes de là Nouvelle-Hollah.de, une nouvelle
efpèce de fheffteldia, que je joins ici.
Sheffieldie blanche. Sheffteldia incaha. Labill.
Shtffieldia caulibus ereüis% Labill. Nov., Holl.
Plant, bpecim, pag. 40. tab. 54.
Cette plante a des tiges droites -, blanchâtres ,
ainfi que toutes fes parties, chargées de plus de
40. Vingt ovaires environ, ovalès-oblongs, acu-
minés, comprimés, réunis par leur côté intérieur,
furmontés de ftyles droits , plus longs que les anthères,
terminés par des ftigmates Amples»
Le fruit confifte en autant de capfules qu'il y a
d’ovaires, oblongues, à côtes , & fillonées en
dehors, attachées par leur côté intérieur en un
-réceptacle central & pulpeux , qui reçoit également
des femences nombreufes, petites, entour