
Les feuilles ailées on t, pendant leur fommeil ,
fix pofitions différentes ; elles font conduplicantes
( conduplicantia ) , involventes ( involventia ) , divergentes
(divergentia) 3 pendantes \dependentia) 3
retournées, dans une fituation renverfée (in%er-
tentia) ; retournées, dans une fituation horizontale
( imbricantia ).
I . Les feuilles conduplicantes font celles dont
les folioles fe rapprochent par paires les unes des
autres, en s'appliquant par leur face fupérieure,
comme dans la plupart des bauhinia , dans Xhym&~
nea courbaril3 dans plufieurs efpèces de laihyrus ou
de geffe, dans le colutea arborea 6? fruticofa 3 dans
Y hedyf arum coronarium 3 dans le pforaleapinnata 3
& dans le vicia faba3 la fève , &c.
2°. Les feuilles involventes font celles dont les
folioles fe rejoignent feulement par leur fommet,
forment entr’ elies une cavité , & lai fient entre
leur bafe un intervalle où les fleurs font abritées
& garanties des injures de l'air, comme dans le
trifolium refupinatum & incarnatum 3 dans 1 e'medi-
cago polymorpha 3 dans le lotus tetragonolobus & ornï-
thopodioides , &c.
3°. Les feuilles divergentes font celles dont les
folioles, rapprochées à leur bafe, font ouvertes à
leur fommet, comme dans le melilotus officinalis,
polvnica , italica , &c.
4°. Les feuilles pendantes font celles dont les
folioles fe renverfent ou fe courbent pour défendre
les bourgeons ou les fleurs, comme dans
le lupinus albus3 Yoxalis incarnata , hedyf arum cana-
denfe , robinia pfeudo-acacia , glycirrhi^a , amorpha
fruticofa , abrus precatorius , &c.
5°. Les feuilles retournées, dans une fituation
renverfee, font celles dont le pétiole commun fe
redreffe un peu, & dont les folioles, en fe renversant,
fe retournent & s’appliquenypar leur face
fuperieure ou extérieure , comme dans prefque
toutes les caffes, cajjia , &cf.: '
6°. Les feuilles retournées, dans line fituation
horizontale, font celles dont les pétioles des folioles
s’appliquent longitudinalement fur le pétiole
commun, & dont la face inférieure des folioles
devient l’extérieure, comme dans le tamarindus
indica , dans l'h&matoxylon , dans le mirhofa fenji-
tiva , pudica ,- dans le gleditfia tridcahthos, &c. „ j
Linnæus termine fa Differtation en invitant les
botaniftes à obferver eux-mêmes les différentes \
pofitions qu’ affe&ent les feuilles pendant leur fom- ]
meil, dans les plantes citées plus haut. C e lu i, !
dit-il, qui obfervera, dans certaines foirées d’é té ,
les plantes que je viens d’indiquer, & qui ne dédaignera
pas de fuivre de fe s propres yeux ce
nierveilieux phénomène de la nature-, que per-
fonne n’a encore remarqué fera faifi d’admiration
: fon. coeur & fon efpiit. trouveront, dans.
cette agréable contemplation, une fource intarif-
fable de joùiffances qu’il eft plus facile de fentir
que de décrire.
SOMMET. Jlpex. On donne ce nom aflfez généralement
a la partie qui termine un organe dans
les plantes, ou à celle qui eft la plus élevée. Le
fommet de l'étamine, c’eft l’anthère ; le fommet
d’une feuille , c’eft l’extrémité oppofée au pétiole.
Le fommet fournit très-fouvent, furtout dans
les feuilles, les pétales & lès fruits, de très-bons
caractères fecondaires & fpécifiques. Ainfiles feuilles
, par exemple, confidérées quant à leur fommet,
font obtufes, tronquées ,éçhancrées, émouf-
fées, mordues, rongées, aiguës, acuminées, vrillées
, & c . ( V oyq ces mots. )
SONDARI. Kaka-ponna. Rheed. Hort. Malab.
vol. ƒ. pag. 79. tab. 40.
Arbriffeau de la côte de Malabar, dont le genre
& la famille ne font point encore déterminés, qui
paroît avoir quelques rapports avec les evonymus.
Ses racines font noirâtres, d’une odeur affez
agréable. Son tronc s’élève à environ dix pieds;
il eft grêle : fon bois eft blanc, la moelle rouffeâ-
tre, l’écorce brune, les rameaux étalés, garnis de
feuilles éparfes, pétiolées, ovalçs-oblongues, acuminées,
très-entières, d’ un vert-foncé & luifanc
en dëffus, plus pâles en deffous, traverfées par
une côte iàillante & blanchâtre, avec des nervures
latérales, alternes, fimples, arquées.
Les fleurs font difpofées, à l’extrémité des rameaux,
en grappes prefque paniculées, touffues ;
elles font petites, odorantes ; leur calice eft court,
monophylle, à cinq découpures aiguës. La corolle
eft blanche, un peu plus longue que le calice, à
cinq pétales (ou à cinq découpures?) lancéolés,
aigus. Les étamines font au nombre de cinq; l ’ovaire
eft globuleux, verdâtre, furmonté d’un ftyle
court, d’un vert-blanchâtre. Les fruits font des
baies à quatre coques, quelquefois cinq, d’ abord
vertes & luifantes, enfuite jaunâtres, & qui deviennent
noires quand elles font mûres; remplies
d’une fubftance fucculente, noirâtre, aromatique,
qui enveloppe quatre offelets à trois faces , fca-
bres, d’un blane-rouffeâtre.
C et arbriffeau croît dans plufieurs contrées au
Malabar ; ij fe conferve vert pendant toute l’année
, fleurit & donne fes fruits murs en fep-
tembre.
| SOPHORA. Sophora. Genre de plantes dicotylédones,
à fleurs irrégulières, papillonacées, de
la famille des légumineufes, qui a de grands rapports
avec \espodalyria & les virgilia. Il comprend
des arbres ou arbrilfeaux (quelquefois des herbes)’
étrangers à l’Europe, dont les feuilles font ailées,
les fleurs difpofées en épis ou en grappes.
Le caractère effentiel de ce genre^eft d’avoir :
Un calice a cinq dents ,* une corolle papillonacce ,
lts ailes de la longueur de l'étendard ; dix étamines
libres ; une goujfe toruleufe , en chapelet.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Chaque fleur offre :
i° . Un calice court, campanulé, à cinq dents,
un peu relevé en boffe à fa bafe, perfiftant.
20. Une corolle papillonacée, à cinq pétales,
dont l’étendard eft oblong, droit, infenfiblement
plus élargi, réfléchi à fes côtés ; les deux ailes
oblongues , appendiculées à leur, bafe, de la longueur
de l’étendard ; la carène divifée en deux
pétales femblables aux ailes, en forme de nacelle,
rapprochés inférieurement à leurs bords.
30. Dix étamines libres, dont les filamens font
parallèles, fubulés, de la longueur de la corolle,
renfermés dans la carène, terminés par des anthères
petites, redreffées.
Vovaire eft oblong, cylindrique, furmonté d’un
ftyle de la longueur des étamines, terminé par un
ftigmate obtus,.
Le fruit eft une gouffe grêle, alongée, à une
feule loge', à laquelle les femences relevées donnent
la'- forme d’un chapelet ou d’un collier. Ces
femences font un peu arrondies.
Obfervations. J’ai expofé, à l’article P o d a l y r
i a , les raifons qui ont déterminé à exclure du
genre fophora de Linné un grand nombre d’espèces
pour les réunir en deux autres genres, vu
la différence très-frappante de leurs gouffes ; ce
genre, par cette réforme, devient beaucoup plus
naturel, & les efpèces font bien mieux liées en-
tr’ elles. Il faut en.excepter Xefophçra moiiojperma,
dont les gouffes n’ont qu’une feule femence.
E s P È c e s . ' ■
1. So ph o r a à quatre ailes. Sophora tetraptera.
Alton.
Sophora foliispinnatis, foliolis numerofis ( 17-19),
lanceolato-oblongis, villofiufcuUs ; leguminibus mem-
branaceo-quadrangulis , caule arboreo. Aiton , Hort.
Kew. vol. 2. pag. 43. — Willd. Spec. Plant, vol. 3.
pag. 499. — Duham. edit. nov. vol. 1. pag. 82.
tab. 3.
Sophora tetraptera. Joh. Mill. Icon. tab. I. —
Lam. Iliuftr. Gener. tab. 325. fig. 3.
Arbriffeau dont les t ig e s , hautes d ’environ
douze pieds, fe divifent en rameaux glabres , alternes,
cylindriques 5 les inferieurs un peu pen-
dans, garnis de feuilles pétiolées, alternes, ailées,
avec une impaire ; compofées de folioles nom-
breufes, depuis douze jufqu’ à dix-neuf paires environ,
oppofées, feffîles , lancéolées, oblongues,
un peu velues, très-entières, arrondies, obtufes
à leur fommet, rétrécies à leur bafe , longues
d’environ fix à huit lignes, rangées fur un pétiole
grêle , nu à fa partie inférieure.
Les fleurs font difpofées en grappes terminales;
elles font grandes, très-belles, pétiolées ; les calices
courts, campanulés , larges , à cinq dents
aiguës; la corolle d’ une belle couleur jaune ; 1 é-
tendard plus court que Ios ailes & la caréné > celle-
ci à deux pétales; les ailes oblongues, arrondies
à leur fommet, plus courtes que la carène; les
étamines droites, les anthères ovales Le fruit eft
une gouffe alongée , divifée en noeuds globuleux
ou ovales , quelquefois interrompus , munis, fur
leurs angles latéraux, de quatre ailes^ longitudinales
, membraneufes, finuées ou crénelées le
dernier noeud eft terminé par une corne fubulée,
un peu courbée, également ailée.
Cette plante croît dans la Nouvelle-Zélande.
, On la cultive au Jardin des Plantes de Paris. T>
;
2. S o p h o r a à petites feuilles. S o p h o r a m ic r o -
• p h y l la . Aiton.
Sophora foliis pinnatis 3 folio lis numerofis ( 33-41),
obovatis, villôfiufculis ; leguminibus membranaceo-
quadrangulis , caule arboreo. Ait. Hort. Kew. vol. 2.
pag. 43. — Lam. Iliuftr. Gen. tab. 32p. fig. 1.
S o p h o r a ( tetraptera ) , f o l i i s p in n a t i s ; f o l i o h s
n um e r o fis , o b o v a t is , em a r g iû a t is j leg um in ib u s te t r a -
g o n i s , a n g u lis m em b ra n a c e is . Linn. f. Suppl, pag.
230. — Forft. Prodr. n°. 183* '
Soufarbriffeau prefque glabre, peu élevé, dont
les tiges font droites, grêles ; les rameaux alternes,
diffus , un peu tortueux, prefque cylindriques
, garnis de feuilles pétiolées, alternes, ailées,
avec une impaire ; compofées d’environ feize à
dix-huit paires de folioles très-petites, oppofées,
feffîles, prefque rondes ou en ovale renverfé , légèrement
velues, entières, obtufes, arrondies à
leur fommet, un peu aiguës à leur bafe.
Les fiéurs font difpofées, vers l’extrémité des
rameaux, en grappes courtes, latérales , Apportées
fur des pédoncules longs, épars, cylindriques
, un peu inclinés. Le calice eft ample, tomen-
teux, tubulé, à cinq dents, courtes. L a corolle eft
grande, de couleur jaune ; les pétales veinés,
obtus ; l’ étendard'prefqu’ âuffi long que les ailes &
la carène , large , arrondi à fa bafe , un peu aigu
à fon extrémité ; les ailes oblongues ; l’ovaire fu-
bulé ; les étamines libres , un peu courbées, plus
courtes que le ftyle. Le fruit eft une gouffe alon