<]ui portent, fur un pétiole commun, des folioles 1
tantôt conjuguées, comme dans le tamarin j tantôt )
digitées, comme dans le lupin j tantôt fermées &
entaffées, comme dans la geffe , dans la vefce ,
La radicule & la plumule ont une deftination
très-différente. Si l’on place une femènce en terre,
de manière que la radicule foit en haut, & la plumule
en b a s , elles ne tarderont pas à reprendre
Tune & l'autre la direction qui femble leur être
prescrite par la nature. Lorfque l'on fème des
graines de haricot ou de toute autre plante, il eft
certain que, de toutes les femences qu'on a dé-
pofées dans le fein de la terre, il en eft peu dont
la radicule regarde la terre j toutes cependant >
au moment de la germination , fe replient verticalement
en en-bas pour s'enfoncer dans l'intérieur
de la terre , tandis que lès plumules fe replient
verticalement en en-haut pour gagner l'air,
qui eft l'élément naturel de la tige, '
Les cotylédons (voyancemoi') font ordinairement
la partie la plus confidérable de l'embryon. Ils pa-
roiffent, dit M. Ventenac, d eft i nés, par la nature,
à entretenir & à augmenter les principes de la vie 1
végétale j aufli fe flétriffent-ils au moment où les
fucs , puifés dans l'intérieur de la terre, peuvent
circuler dans la jeune plante. Les belles expér iences
de Bonnet prouvent leur grande utilité dans la végétation.
Ce Ayant phyficien coupa les cotyLédons’
des embryons de quelques haricots qu'il avoit tenus
pendant plufieurs jours dans l'eau. 11 eut la patience
& l'habileté d'élever ces .embryons fevrés
& mutilés i mais il n’obtint que des végétaux maigre
s , très-petits , ou pour ainfî dire des plantes
en miniature.
Dans le plus grand nombre de végétaux, les
lobes ou cotylédons s'alongent, & fortent de terre
en même tems que la tige naiffante , & alors ils
fe changent en cette forte particulière de feuilles
qui naiffent les premières, & qui ont très-fouvent
une forme différente de celles des feuilles qui
viennent enfuite. On les a nommées feuilles fémi-
nales : elles tombent dès que la plantule eft affez
forte pour fe fuffire. à, elle - m ême, & fe nourrir
des fucs de la terre. Néanmoins , dans beaucoup
d’autres végétaux , les feuilles féminalës , telles
que celles des haricots, font,très - diftinâes des
lobes ou cotylédons qui reftent dans la terre, où
ils pourriffent.
Lés lobes des plantes dicotylédones préfentent
des différences dans leur contexture , dans leur
plicature, leur manière 'd'être dans fô;graine non
germée, & leurs développemens divers pendant
la germination. Ces différences font confiantes & j
uniformes dans les- efpeces d'un même genre , & j
dans les genres qui conftituentjies familles natur j
relies. Par exemple > les lobes font droits dans les j
fofacées j repliés fur eux-iriênivs dans des malpi- J
ghies, les geranions ; réfléchis fur la radicule dans
les câpriers, les faponaires ; recoquillés dans les
raalvacées ; contournés dans les li ferons; fe mi-cylindriques
dans les primevères ; foliacés , c'eft-à-
dire, planes ou femblables à de petites feuilles.dans
les acanthes, &c.
On trouve, dans les femences d’ un très-grand
nombre de végétaux, fous le tégument propre à
chacune d'elles , un ou deux corps particuliers,
diftinéts de ce tégument & de l'embryon lui-
même , qui environnent ou accompagnent cet embryon,
& qu'on peut confîdérer comme fes parties
acceffoires. L'un de ce^ corps a été nommé
périfperme , & l'autre vitellus.
Le périfperme ( penfpermum Jtiff. albumen Gærtn. )
eft un corps particulier , plus ou moins charnu ,
qu'on trouve dans les femences d’un grand nombre
de végétaux lorfqu'on a enlevé les deux tuniques
dont elles font ordinairement recouvertes ; diftinêt
de ces enveloppes & de l'embryon, & qui ref-
femble , dans la plupart, au blanc de l'oe u f par fa
confiftance & fa couleur, d'où vient que Grew &
Gærtner l'ont nommé albumen. Malpighi l'appeloit
fecundins. interne II ne faut pas confondre le péiif-
perme avec cette lame mince & charnue, adhérente
a une portion de la furface intérieure de la membrane
de la femence qui recouvre immédiatement
l’embryon dans plufieurs rofacées, légumineufes ^
&c. Le vrai périfperme eft donc diftinêf de l’enveloppe
intérieure de la femence, & il eft Amplement
contigu à l ’embryon. Affez ordinairement il
l ’entoure j quelquefois néanmoins il en eft entouré ,
c’eft-à^dire qu’il occupe le centre de la femence'.
Cette manière d’être eft exprimée par ces mots
latins : embryo periphericus Gærtn. , ou corculum
typo circumpofitum Juif. Les arroches, les amaranr
-thés, les caryophylléès, & c . en offrent un exemple.
Le périfperme varie, quant à fa fubftance : tantôt
il eft farineux , comme dans les graminées $
tantôt il eft corné, comme dans le café; tantôt ligneux
i comme dans les ombellifères; tantôt amylacé
, comme la belle-de-nuit. La couleur du périfperme
eft ordinairement d’un blanc plus ou moins
v i f , plus ou moins terne, & comme le nombre
■ des graines qui ont de l’odeur eft très-petit, il eft
ordinairement inodore.
Le périfperme paroît fe former , à l’époque de
la maturité des femences, par la liqueur conaehféè
de l’amnios, & il perlifte fous une formé plus ou
moins folide, jufqu’ à ce que là femence ait été
déposée dans le fein de la terre. C ’eft alors qu’excité
par la vertu germinative, il fe réfout infen-
fiblement en une forte de liqueur ou de mucilage ,
afin de contribuer à la nourriture de la jeune
plante. Cet organe n’eft pas toujours apparent dans
les femences , foit peut-être parce que la liqueur
d e l’amniosn’y était pas très-abondante, foit parce
cette liqueur a été entièrement pompée &c
abforbée'-par l'embryon. Il n’eft donc pas étonnant
qu'il exiite des familles dans lefquelles on n en
découvre aucune trace , telles que les naïades,
les daphnés, les protées, les acanthes, les labiées
, les borraginées , les bignones, les composées,
les crucifères , les faponaires , les malpi-
ghies, les guttiers, les mélaftomes , les myrtes ,
les cucurbitacées, les amentacées, & c . Mais s'il
eft des plantes où les veftiges du périfperme ne
font point apparens, il en eft plufieurs où ils font
très - fénfibles. Par exemple , cet organe paroît
fuppléé dans quelques febefteniers & câpriers ,
dans des rofacées & des légumineufes, par une
lame charnue, plus ou moins épaiffe , qui tapiffe
la membrane intérieure des femences 5 & dans la
famille des malvacées , des liferons, il exifte par
petites portions diftindles & fituées entre les plis
que forment les lobes de l'embryon, qui font
froncés & comme chiffonés.
Puifque la préfence ou la difparition du périfperme,
dit M. Ventenat, femble tenir aux fonctions
vitales de la plante , il fuit que cet organe
doit , ou exifter, ou être nul dans les ordres parfaitement
naturels. En e ffe t, les femences font
pourvues d’un périfperme dans les graminées, les
rubiacées, les ombellifères ; elles en font abfo-
lument privées dans les labiées, les compoCees ,
les.crucifères, & c . ainfi que nous 1 avons dit plus
haut. Si l’on peut éfever quelques doutes fur la
valeur du caractère fourni par la préfence ou l'ab-
fence du périfperme dans certaines familles, il
n’en eft pas de même de celle qui réfulte du caractère
que l'on tire de la portion de cet organe.
En effet, la polition du périfperme eft confiante
dans tou's lés ordres où ce corps eft apparent : tantôt
il entoure l’embryon, ainfi qu’il a été dit plus
haut ; d'autres fois il en eft entouré. Les confié é-r
rations tirées de la nature de. cet organe font
affez confiantes dans les familles ; & fi l’on en excepte
lès aroïdes, les maffettes & les ciftes, dans
lefquels elle varie , on trouve que cet organe eft
conftamment charnu ou cartilagineux dans lés palmiers
, les afperges, les joncs, les liliacées, les
perfonnées, les fôlanées,- lés apocinées, les rubiacées
, & c . farineux dans les graminées, &‘c.
Le périfperme n’eft jamais que contigu à l'embryon
, fans s’y confondre par une adhérence parfaite
; triais il a quelquefois une cohéfion remarquable
avec le tégument propre à la femence. A
cet égard, M. Richard affure que toutes les fois
que le périfperme eft cohérent avec le tégument
propre de la femence , l'embryon eft uni lobé ; &
qu'au,contraire l'embryon eft généralement bilobé
ou à deux cotylédons toutes les fois qu'il n'y a
point de cohérence entre le périfperme & le tégument
propre de la femence. La vérification de
cette intéreffante obfervation paroît avoir une
grande importance,
Le fécond des corps acceffoires de l'embryon
eft celui que Gærtner a nommé vitellus, Je comparant
au jaune de l'oeuf. C e corps eft bien moins
connu que le périfperme , moins'facile à diftin-
guer, moins fréquent dans les femences, & peut-
être que ce qu’on prend pour lui n'eft pas réellement,
dit M. Lamarek, un corps particulier*
mais un appendice de l’embryon même, qui auroit
une conformation propte à y donner lieu. Au refte,
le vitellus eft un petit corps placé ordinairement entre
le périfperme & l’embryon. Ce petit corps, que
Malpighi avoit obfervé, adhère à l’embryon qu'il
entoure, & c'eft par ce caractère qu'il diffère du périfperme,
qui eft Amplement contigu à l'embryon.
Sa figure eft très-variée : dans les graminées , où
il eft plus facile d’obferver cet organe, il reftèrnble
à une écaille taillée en é c u , ou à un écuffon.
Quoique Gærtner l'ait comparé au jaune de l'oe u f,
il ne paroît pas cependant que fa nature & fes
fondions foient encore bien connues.
Les femences, confédérées à l’extérieur 3 préfentent
d'abord une partie très-remarquable , appelée
ombilic , cicatrice ( kilum Linn. ). Gærtner
diftingue deux efpèces d'ombilic , l’un extérieur ,
& l’autre intérieur. L’ombilic extérieur ( la véritable
cicatrice ) feneftra par Malpighi, Yhi~
lum de Linné, eft cette partie de la graine qui
forme l'ouverture obferVéê dans fon enveloppe
extérieure. jjC’eft fon point d'attache avec le placenta
ou le réceptacle propre de la femence. C'eft
depuis cette ouverture que les vaiffeaux nourriciers
fe ramifient dans toutes Ses parties de la
graine , & vont aboutir à la partie oppofée où fe
forme l'ombilic intérieur , le chala\a de Gærtner.
L'ombilic extérieur fe refferre & fe ferme jufqu’à
un certain point, à mefure que la graine mûrit j
mais il refte toujours un petit pàffage par lequel
les liqueurs s'introduifent. C et ombilic varie par
fa forme, par le lieu qu'il occupe , par fa confiftance
, qui eft tantôt membraneufe , ou charnue ,
ou fpongieufe > & tantôt coriace , ou cruftacée ,
ou prefqu'offeufe.
Gærtner a déterminé les différentes parties de la
graine dégagée du péricarpe , ou renfermée dans
cet organe, en les rapportant à l’ombilic extérieur.
Il diftingue de cette manière cinq régions dans la
graine j favoir i ta bafe , le fommet , le -ventre , It
dos & les côtés. Lorfque les femences font dégagées
du péricarpe, leur bafe , fi elles font oblon-
guès ou prefque globuleufes, eft l'extrémité où
eft placé l’ombilic, & le fommet fe trouve dans la
partie oppofée ; mais fi l’ombilic eft fitué entre les
deux extrémités ou fur les bords d’ une femence
arrondie & légèrement comprimée, alors le ventre
eft la région où eft fitué l'ombilic; la partie oppofée
eft le dos, & les autres parties font les côtés.
Lorfque les femences font renfermées dans un
péricarpe, la partie contiguë à l'axe commun eft
le ventre j celle qui lui eft oppofée eft le dos ; l’ex