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la Nouvelle-Hollande : elle eft cultivée au Jardin
de la Malmaifon, où elle fleurit fur la fin de l’été. 7? ( Defcript. ex Vtnt. )
.SOLDANELLE. Soldanella. Genre de plantes
dicotylédones, à fleurs complètes, monopetalées,
de la famille de lyfimachies, qui a des rapports
avec 1 es conufa3 qui renferme des herbes indigènes
de l'Europe, dont les feuilles font radicales,
entières, longuement pétioléesj les hampes à une
ou deux fleurs terminales.
Le caractère effentiel de ce genre eft d ’avoir :
Un calice a cinq divifions ; une corolle campanu-
lee , déchiquetée à fon limbe ; cinq étamines ; un
fiyle ; une capfule a une feule loge , s'ouvrant a fon.
fommet parplufieurs dents.
C a r a c t è r e g é n é r iq u e .
Chaque fleur offre :
i° . Un calice perfiflant, plus court que la co-r
rolle, partagé en cinq découpures lancéolées.
. 2°- Une corolle monopétale, campanulée, élargie
infenfîblement , d ro ite , déchiquetée à fon
bord en plufieurs découpures étroites, inégales.
3°. Cinq étamines dont les filamens font fubu-
lés & les anthères fagittées.
4°. Un ovaire fupérieur , arrondi , furmonté
d un ftyle filiforme, perfiflant, terminé par un
fligmate fimple.
L e fruit confifte en une capfule oblongue, cylindrique
, ftriée, à une feule loge, s’ouvrant à fon
Commet par plufieurs dents, contenant des fe-
mences nombreufes, très-petites, acuminées.
E s p i c e.
SOLDANELLE des Alpes. Soldanella alpina.
Linn,
Soldanella floribus nutantibus , laciniis dentatis ,
fiylo corollam exceaente ; fo l iis reniformibus , fublo-
batis. Smith. Bohem. i , i . n® A 4 7 ,
Soldanella alpina. Linn. Spec. Plant, vol. 1. pag.
206. — Hort. Cliff. 49. — Roy. Lugd. Bar. 314.'
— Hall. Helv. n°. 634. —- Jactp. Flor. auflr. tab.
? 5- — Mijl. Diél. n°. 1. — Scopol. Carn. edît. 2.
n°. 210. — Sabbat. Hort. tab. 16. — Gérard,
Fior. gall. Prov. pag. 306. — Lam. Illüftr. Gener:
vol. 1. pag. 434. n°. 1956. tab. 99. — Willden.
Spec. Plant, vol. 1. pag. 808. — Lam. Flor. franç.
vol. 2. pag. 254. n°. 281.
Soldanella alpina , rotundifolia,. C . Bauh. Pin.
29J. — Touinef. Infl. R. Herb. 82. — Morif.
Oxon. Hift. 2. pag. i8 j. §. 3. tab. 1 ; . .fig. 8..— ;
SJieuçh. Âlp. 1. pagV'yôV ‘ ■
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Soldanella alpina. Camer. Epitbm. 254. — Cluf.
Pann. pag. 233. tab. 254. '
Soldanella alpina major. Cluf. Hift. 308.
Soldanella montana quïbufdam. J. Bauh. Hift. 2.
pag. 217.
Soldanella alpina, rotundifolia, flore niveo. C .
Bauh. Pin. 296.
fi- -Soldanella ( Clufii ) , floribus nutantibus , laciniis
co roi U integris , fiylo corolls breviore y foins
reniformibus, integtrrimis. Smith, Bohem. 1. n°. 148.
Soldanella alpina minor. Cluf. Hift. 309.
Cette plante, quoique petite , eft d’ un afpeét
agréable; elle reffemble affez, par fon port, par
la forme de fes feuilles & par fes hampes nues, au
pain-de-.pourceau, cyclamen.
Ses racines font compoféës de fibres droites,
filiformes, alongées, de couleur jaunâtre ; elles
produifent de leur collet des feuilles toutes radicales,
longuement pétiolées, épaiffes, très-entières
, arrondies, d’environ un pouce ou deux de
diamètre ; vertes, glabres à leurs deux faces, fermes,
un peu réniformeS, quelquefois un peu fî-
nuées & même prefque lobées à leur contour. Les
pétioles font grêles , à peu près aufli longs que les
hampes, très-glabres.
Les fleurs font difpofées prefqu’en ombelle, au
nombre deq uatre ou fix , à l’extrémité d’ une hampe
fimple, glabre, cylindrique, haute de fix à huit
pouces. Les pédoncules font inégaux, longs d’environ
un pouce, droits ou un peu inclinés, fur-
tout à l’époque de la flôraifon. Le calice eft glabre
, divifé en cinq découpures lancéolées ; la corolle
campanulée, rougeâtre, quelquefois parfaitement
blanche, déchirée à fon limbe en huit ou
dix découpures & plus, inégales, aiguës. Le fruit
eft une capfule droite, alongée, cylindrique , glabre
, finement ftriée, à une feule lo g e , s’ouvrant
à fon fommet en plufieurs dents très-courtes, bh-
tufes.
La variété £ diffère de la précédente, en ce
qu’elle eft plus petite dans toutes fes parties. Ses-
feuilles font réniformes , très-entières ; le limbe
de la corolle un peu moins déchiqueté 5 Je ftyle
plus court que la corolle.
Cette plante croît fur les Alpes & fur les montagnes
desdépartemens méridionaux de la France ,
ainfi que dans, la Suiffe, les Pyrénées, l’Autriche
, &c. On la cultive au Jardin des Plantes de
Paris. 2ç ( V. v, )
SOLIDE (B u lb e ). Radix bulbofa, folida. On
donne aux racines bulbeufes le nom de foiide
lôrfqu’elles font d’ une fubftance pleine , Ferme,
charnue, & non pas écailleufes ou tuniquées :
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telles font les bulbes de la tulipe, des ornito-
gales, & c .
S olide (T ig e ) . Caulis fo lid u s . Les tiges herbacées
prennent le nom de folides lorfqu’elles
font entièrement pleines & non fpongieufes ou
fiftuleufes, comme celles de plufieurs orchis, des
elléborines, & c .
SOLITAIRE ( Fleur). Flosfolitarius. Une fleur
porte le nom de folitaire lorfqu’elie eft feule dans
le lieu de fon infertion, comme celles du mouron
, &c. ; elle eft encore folitaire lorfqu’elie eft
feule fur la tige, qu’elle terminé affez ordinairement
: telles font les fleurs des tulipes.
Le pédoncule reçoit la même dénomination dans
les mêmes cireonftances.
On donne également le nom de folitaires aux
ftrpul’es lorfqu’il n’y en a qu’une à la bafe de chaque
pétrole, ou de chaque pédoncule s’il s’agit
des bradées. Enfin le ftyle eft folitaire quand L’ovaire
eft chargé d’ un feul ftyle , comme dans le
ly s , le prunier , & c . quoiqu’ il foie quelquefois
divifé en deux ou trois découpures.
. SOMMEIL DES PLANTES. Somnus plantarum.
Linnæus , en faifant allufion aux attitudes particulières
que prennent les animaux de différentes
efpèces lorsqu’ au déclin du jour ils veulent fe
livrer au repos, a nommé fommeil des plantes un
état oppofé à l’épanouiffement de quelques-unes
des- parties du végétal. Cette difpofition particulière
ou ce fommeil des plantes n’eft pas feulement
indiqué par les fleurs qui fè ferment avant
la nuit & qui s’épanouiffent le matin à differentes
heures, mais il l’ eft encore par l’état des feuilles
q u i, vers la fin de la journée ou lorfque le ciel eft
nébuleux, fe rapprochent '& reftent dans un état
de contraction remarquable jufqu’au retour de la
lumière, ou jufqu’à ce que le ciel foit plus ferein.
Linnæus, qui nous a donné des détails très-curieux
fur ce phénomène dans fa Differtation intitulée
Somnus Plantarum (Amoen. Academ. vol. 4 ) , a
encore obfervé que la contraction des feuilles
pendant la nuit changeoit la phyfîonomie des plantes,
au point qu’elles devenoient très-difficiles à ,
reconnoître. Il nous apprend que cette contraction
ou que ce rapprochement eft plus frappant
dans les jeunes plantes que dans celles qui font
adultes. Il montre que c’eft l’abfence: de la lumière,
& non le froid , qui eft la principale caufe
dé ce phénomène, puifque les feuilles fe contracte
n t , pendant la n u it, dans les ferres chaudes
comme en plein air. Enfin il ob.ferve que cette
contraction fait prendre aux feuilles des pofitions
différentes, fuivant que ces feuilles font Amples
ou compoféës, & il penfe que le but dé la nature
, dans cette diverfité de moyens qu’elle em- !
S O M so7
'^ploiô, eft de mettre les jeunes pouffes à l’abri des
injures de l’air.
Les feuilles fîmples ont,.pendant leur fommeil,
quatre pofitions différentes. Elles font conniventes
( conniventia ) , renfermantes ( includentia ) , environnantes
( circumfepientia) , & préfer vantes ( muni
entia ).
i° . Les feuilles conniventes font celles qui, étant
oppofées, s’appliquent fi étroitement par leur face
fupérieure , qu’elles paroiffent ne former qu’ une
feule feuille, comme dans Yatriplex hortenfis, dans
Yalfine media & dans les apocinées.
2°. Les feuilles renfermantes font celles qui ,
étant alternes, fe rapprochent de la tig e , comme
dans le fida abutïlon, Yayenia, Y&nolhera mcllijfi-
ma, &c. .
3°. Les feuilles environnantes font celles qui ,
étant horizontales, fe redreffent, environnent de
toutes parts la tige ou le fommet des rameaux, <>i
forment une efpèce d’entonnoir fous lequel les
boutons à fleurs & les jeunes bourgeons font à
l’abri des vents, comme dans le malva peruviena,
Yiva annua , le parthenium hyfierophorus f Yatropa
màndragofa , le datura firamonium.y &c.
40. Les feuilles préfervantes font celles qui, portées
fur de longs pétioles,, s’abaifiént & forment
une efpèce de voûte, comme dans Yhybifcusfub-
dariffa , l’ ackyranthes afpera , Y impatiens noli tan-
gere3 le figesbeckia orientais , le tnïlleria quiaque-
fiorax &c.
Les feuilles ailées font en général bien plus fui-
ceptibles de changement de pofition ou de fommeil,
que les feuilles Amples ; elles fe replient tous
les foirs, c’eft-à -dire que leurs folioles fe rapprochent
les unes des autres. Si pendant le jour
le ciel eft couvert & l ’air frais, les folioles fe
trouvent dans un même plan avec le .pétiole commun.
Dès que. le foleil donne fur quelque partie
de la plante, les folioles fe rapprochent par leur
face inférieure, & le pétiole fe trouve en deffous.
A mefure que le jour diminue , les folioles fe
redreffent, & font un même plan avec le pétiole.
Lorfque le foleil eft couché, les folioles fe rapprochent
par leur face inférieure, au deffous du
pétiole commun. Ce n’eft cependant que dans les
climats tempérés où les folioles font un même
plan avec le péiîole. Dans les régions orientales
où la chaleur eft plus grande, les folioles ont la
pointe tournée en haut, & changent aifémer.t de
pofition, tandis que, dans les contrées feptentrio-
nales , leur pofition n’ eft prefque jamais horizontale
, & ne change prefque jamais. La fenfitive eft,
de,toutes les plantes à feuilles ailées, celle donc
le mouvement eft plus marqué; il n’eft point borné
aux folioles ; il s’obferve aufli dans le pétiole 8c
dans les branches où le fimple attouchement fuffic
pouj;l’exciter, (tfoyei A cacïe fenfitive, yqI. i .)
tt r . '