
printannîer font vertes : il en eft plufieurs qui font
bigarrées ou teintes de diverfes couleurs, telles
que celles de la geffe, du lupin , du haricot, &c.
Les femences confervent plus ou moins long-
tems leur faculté germinative : il en eft qui la perdent
peu de tems après ta maturité , comme celles
du c a fé , de la fraxinelle, des chênes, & c . > mais
il en eft d'autres qui retiennent cette propriété,
pendant un grand nombre d’années, comme celles
de plufieurs légumineufes. En général, l’embryon
garde long-tems la faculté germinative fi fes lo bes
font grands, volumineux, comme dans les cu-
curbitacées , le mammea, l’amandier, le laurus
perfea, &c. : au contraire, il perd cette faculté &
il le deffèche promptement fi fes lobes font petits
, comme dan? les rubiacées, dans les renoncules,
& c .
Les graines font la partie des végétaux q u i,
dans tous le s ’climats, fournirent, en plus grande
abondance, les alimens néceffaires à la vie. Le ;
blé & le riz font la nourriture de prefque tous les j
h.abitans du globe. Il n’eft prefque pas une feule
efpèce de graines qui ne foient deftinées à la nourriture
de quelques animaux. Il eft d’autres graines
qui préfentent des reffourçes pour enrichir nos
teintures, tandis que d’autres, par l ’huile qu’on
en exprime, fuppléent en quelque forte à l’ab-
fence du jour.
La connoiffance de la ftrutture intérieure de
la femence, dit M. Ventenat, n’eft pas moins importante
pour le médecin que pour le naturalifte.
Il eft des graines dont les différentes parties ont
des vertus ou des propriétés différentes. Par
exemple, la femence entière des euphorbes purge,
fortement : cette vertu purgative réfide uniquement
dans l’embryon, & non dans le périfperme
charnu, qui eft doux & fans aucune qualité nui-
fible. Aufli Sérapion, Bauhin, Herman, Bayle,
Geoffroy, ont-ils averti de les féparer, ainfi que
l ’enveloppe exterrié, après avoir remarqué que le
refte ou le périfperme étoit infiniment plus doux.
Au blet a également obfervé que le périfperme de
Yomphalea & de Y hevea, féparé de l’embryon, devient
un aliment friu. AdapConnous apprend aufli
que la, vertu purgative dé? fepi.çnçe$ du jqtropha
curcas Linn. nq réfide que dans l’embryon , puif-
que les Nègres dq Sénégal mangent impunément,
& même avec lenfuaîité, une grande quantité de
ces femences après en avoir ôté l’embryon. La
même différence entreles vertus de l ’embryon &
celles du périfperme, a>lieu dans beaucoup d’ autres
plantes. Les graines dù nerprun & du fapoti-
lier reçoivent de même leur propriété aélive de
l'embryon. Les huiles exprimas de la chair de
l’olive s’altèrent, & font ipoins douces lorfque
le preffoir a brifé le noyau la,graine qu’il contient.
M. de Juftieu ajoute à ces obfervat^Oins,
que, dans le cas où les femences font dépourvues
de périfperme, la radicule & la plumule de l’embryon
contiennent fouvent une propriété qui ne
fe trouve point dans fes lobes. C ’eft la raifon pour
laquelle le chocolat eft infiniment plus agréable
lorfque, dans fa fabrication, les radicules ont été
féparées : c’eft ainfi que l’huile qu’on retire des
amandes par une preflion légère, eft moins fujète
à s’altérer que celle qu’on obtient lorfque les femences
ont été entièrement brifées.
SEMI-FLOSCU.LEUSE ( Fleur ). flos femi-
flofculofus. On donne, aux fleurs compofees, le
nom de femi-fiofculeufes Iorfqu’ elles font uniquement
compofées de demi-fleurons, tant à leur circonférence
que dans leur centre. On les nomme
aufli fleurs ligulées ou corolles ligulées ( corolla ligu-
lata ) ; elles font formées de petites corolles ou
demi-fleurons tubulés vers leur, bafe, &-do,nt le
limbe fe termine par une lame fi m pie ou une languette
remarquable. Ces demi-fleurons font ordinairement
placés par imbrication, c’e ft -à -dire
que ceux du centre font graduellement plus courts
que ceux de la circonférence j quelquefois ils font
tous égaux. La feorzonère, la laitue , le piffenlit,
ont des fleurs femi-flofculeufes.
SÈMINATION. Seminatio. On défigne, par
cette dénomination, les moyens que la natureqm-
plore pour la difperfion des femences à l’époque
de leur maturité, afin de les répandre au loin &
de fertilifer toutes les parties du globe. Rien de
plus admirable que les reffourçes nombreufes ménagées
par la nature , dans l’organifation des femences
, pour favorifer cette difperfion. Pour ne
nous arrêter qu’aux plus Taillantes, nous remarquerons
, par exemple, que les aigrettes & les
ailes ont été vifiblement deftinées à cette importante
fonction. On voit, quelques tems après la
, maturité, celles des femences qui ont été pourvues
de ces acceffoires légers & délicats, voltiger
de toutes parts au gré du v en t, & entretenir
, entre les différentes portions de terrain ,
une forte de commerce & de circulation de ri-
cheffes.
Dans certaines plantes, l’élafticité que la cap-
fule acquiert en fe deff?chant, fupplée aux aigrettes
& aux ailes : c’eft une furprife agréable,
devoir cette enveloppe éclater fubitement avec
explofion, faire pour ainfi dire l’ office de la
main du feipeur, en lançant à quelques pieds de
diftanee. les graines qu’elle tenoit renfermées. On
peut faire cette obfervation fur le genêt, le géranium
, le momardica elaurium , &c. L’ impatiens
noli me tangere a été ainfi nommé, parce que quand
i fon fruit eft mûr, il s’ouvre avec effort au plus
léger ch o c , & fait jaillir une multitude de femences
entre les doigts de celui qui l’ a touché.
On peut encore ajouter à ces moyens la confi-
dération des crochets ou hameçons par lefquels
une quantité de graines, comme celles de Ydpar-
nie, de la bardane} &c. s’ attachent aux animaux ,
qui s’en débarraffent par une légère fecouffe ; &
l'aélion même des èaüx courantes & des torrens
qui fervent de véhicule à une multitude d’autres
femences, & fouvent vont, enrichir un terrain
éloigné par de nouvelles productions qui s’y na-
turalifent peu à peu.
SÉN APE de la Guiane. Senapea gutanenfis. Aubl.
Guian. vol. i . Suppl, pag. 22. tab. 381.
Genre de plantes qui n’eft encore connu que
très - imparfaitement, établi par A u b le t, dont il
n’a pu obferver , dans les parties de la fructification,
que le calice & les fruits : il n’en décrit
qu’une feule efpèce, fous le nom de fénape de la
Guiane.
C ’eft un arbriffeau grimpant, dont les branches
& les rameaux fe répandent fur les arbres qui l’a-*-
voiftnent. Ses tiges- s’élèvent peu, & n’ont guère
que deux pouces de diamètre. Les branches font
revêtues a’une écorce cendrée. Les feuilles font
glabres, alternes, pétiolées, fermes, de couleur
verte, ovales, entières à leur contour, un peu
ondulées fur leurs bords, acuminées à leur Commet,
longues de fix pouces, fut deux pouces &
demi de large, traverfées par une forte nervure
longitudinale, & par plufieurs autres latérales &
faillantes, fupportées par un pétiole très-court,
épais, canaliculé en deffùs'. v
Le fruit eft pédoncule; c’eft une baie arrond
ie , très-grande, à une feule lo g e , à fix cotes ,
dont trois plus faillantes que les autres, de trois
pouces de diamètre, & dont l’écorce eftépaiffe,
charnue, jaunâtre, tapiffée intérieurement d’une
membrane mince, liffe & blanchâtre, fous laquelle
eft une fubftance pulpeufe , douce, fondante,
très-blanche, qui renferme environ vingt
femences ovales, un peu irrégulières., & qui contiennent
une amande dont l’écorce eff mince, ridée
, très-blânche. A la bafe de ces fruits eft lhv
calice perfiftant, divifé profondément en cinq ou
fix parties arrondies, aiguës. La corolle, les é.Car?
mines & les piftils ne font pas connus.
Cette plante croît dans la Guiane, parmi lès
bois i elle eft en fruit- au mois de janvier. Les
fingçs & plufieurs autres animaux fe hourriflent
de la pulpe dé fes fruits, ( Defcript.ex Aubl.)
SENEBIERE. Senebiera. Genre de plantes dicotylédones
, à fleurs complètes , polypétaîées, de
la. famille, des crucifères, qui a des rappom-av.ee
les pafferages ( lepidium ) , & qui comprend dés
herbes exotiques ou indjgènes' dé l’Ëurope , dont
lès-feuilles font fîmples ow' pinmti#de$-;vW fleurs*
difpoféesven'grappes axillaires ou terminales*
Le caractère effentiel de ce genïeefèd’àveh’ :
Une filique courte, à deux valves globutèufes, attachées
a une cloifon linéaire ; à deux loges ; une femence
un peu arrondie , folitaire dans chaque loge.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Chaque fleur offre :
i° . Un calice à quatre folioles ovales,-Cbncafves,
caduques.
20. Une cèrcdle à quatre pétales en cYoix, tous
égaux, au moins une fois plus longs que le calice
j les onglets étroits, alongés j le limbe ovale,
obtus.
30. Six étamines tétraiynames , dont lés fila-
mens font fubules, de la longueur du calice ,
deux oppofés plus courts j les anthères petites ,
fimples.
4°^ Ün ovaire ovale, fu’rmonté d’un ftyle fimple,
de la longueur des étamines , terminé par un ftig-
màte obtus.
Le fruit eft une petite filique cou rte, à deux
lobes quelquefois un peu' écartés à leur Commet,
à deux valves giobuleufés, un peu ridées, réunies
par une elôifon linéaire, plus courte que les
valves ; à deux lo g e s , renfermant chacune uné
feule femence arrondie ou un peu échancrée en
rein.
Obfervations. C e genre a été établi par M. De-
cândole^ qui a jugé, avec raifon, que les efpèces
qui compofent ce nouveau genre ne pouvoienty
d’après la confédération de leur filique, être rapportées
ni aux lepidium ni aux cochlearia , quoi-
qü’ayant avec eux de très-grands rapports ; ils en
diffèrent par leur filique à deux valves globu-
leufes, à deux loges, une feule femence dans
chaque loge ; par une cloifon plus courte que BésJ
valves.
Gærtner àVoit, peu auparavant, formé du co-
chlèarïa coronopus, un genre particulier, fous le
nom de coronopus, réforme qui avoit été indiquée
par M. de Juftieu. Les fenebiera ont tant de rapports
avec les coronopus, les efpèces de ces deux
genres étant d’ailleurs peu nombreufes, qu’on ne
peut guère fe difpenfer de les réunir fans tomber
dans les incônvéniens occasionnés par la trop grande
multiplication des genres. Les filiques, dans les
coronopus-y diffèrent dè celles des fenebiera-, en ce
qu’elles font üù peu- comprimées, que la cloifon
,eft quelquefois un peu plus longue que les valves
, & que' ces valves relient ordinairement fermées.
E sp‘ ë c E1 s>.
i , SÉNebéÉRé-pinnatifide. Senebiera p'trtn'atifidh.
‘Decand.
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