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biné & ftrié à fa bafe, fe divife à fon limbe en
quatre folioles colorées, un peu pubefcences ,
très-caduques.3 la corolle compofée de trois pétales
prefqu égaux, relevés , ondulés, obtus; les
étamines réunies en un feul paquet à leur bafe ,
trois fertiles, quatre autres plus petites , ftéri'es,
& deux filamens (étacés. L'ovaire eft pédicellé ; !
les gouffes alongées, comprimées, obtufes, remplies
, entre une double écorce , d'une pulpe
épailfe ; longues de trois à cinq pouces & plus,
conftamment fermées, contenant d'une à trois femences
dans les individus nés en Amérique, plus
nombreufes dans ceux des Indes orientales.
Cet arbre croît dans les deux Indes, en Egypte,
dans l ’Arabie. M. Ledru m'en a communiqué un
exemplaire, qu'il a recueilli à l'île de Saint-Thomas.
( K . / . ) On le cultive au Jardin des Plantes
de Paris. T?
La pulpe des gouffes du tamarinier eft d’une
acidité agréable au g o û t, & la partie mucilagi-
îieufe, qui eft très-abondante, la rend laxative.
On la connoît fous le nom de tamarin, qui peut
être employé avec la caffe lorfqu 'il s’agit de lâcher
doucement le ventre : on le mêle aufli avec des
purgatifs plus puiffans pour en corriger l’acrimonie.
Outre la vertu purgative , cette pulpe a encore
la propriété de tempérer l’effervefcence des
humeurs & de la b ile, & de s'oppofer à la putréfaction.
On peut en préparer une boiffon faine &
agréable dans les maladies putrides ; mais on ne
doit s'en fervjr qu’avec précaution dans les maladies
de poitrine, parce que l'àcide qui y domine,
irrite & excite la toux.
Le tamarinier produit quelquefois, dans les étés
fort chauds, une certaine fubftance vifqueufe,
acide & rouffeâtre, q ui, lorfqu'elle eft fèche,
imite la crème de tartre par fa dureté & par fa
blancheur. Bélon rapporte que , lorfque les Turcs
& les Arabes font fur le point de faire un long
voyage pendant T é té , ils font provifion de tamarin
pour fe défaltérer ; ils font confire dans le fu-
cre ou dans le miel des gouffes de tamarin , foit
vertes, foit mures, pour les emporter avec eux
lorfqu’ ils voyagent dans les déferts de l’Arabie.
TAMARIX. Tamarix. Genre de plantes dicotylédones,
à fleurs complètes , polypétalées, qui
a de grands rapports avec la famille des portula-
cées , fe rapproche des telephium & des rokejeka,
& renferme des arbriffeaux ou arbuftes , tant
exotiques qu’indigènes de l ’Europe, dont le port
approché de celui des cyprès ou de la fabine,
ayant des feuilles petites, alternes, prefqu'eh
forme d’écailles; les fleurs en épis (impies ou puni
culés.
Le caradère effentiel de ce genre eft d’avoir :
Un calice a cinq divifions 3 cinq pétales y cinq a.
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dix étamines ; trois fligmates fjflle s ; une capfule
triangulaire, à une loge , a trois valves y les femences
revêtues £un duvet laineux.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Chaque fleur offre :
i ° . Un calice à cinq divifîons droites, obtufes,
perfiftantes, de moitié plus courtes que la corolle.
20. Une corolle cômpofée de cinq pétales ovales
, concaves , obtus, ouverts, alternes avec les
divifîons du calice.
30. Cinq à dix étamines libres, quelquefois mo-
nadelphes, donc les filamens font capillaires , les
anthères arrondies.
40. Un ovaire libre ou fupérieur, triangulaire,
acuminé; point de ftyle ; trois Uigmatés oblongs,
roulés en dehors & plumeux.
Le fruit confifte en une capfule oblongue,
triangulaire, acuminée, à une feule lo ge, à trois
valves. '
Plufieurs femences couvertes d’un duvet laineux,
petites, attachées à des placentas linéaires, adhé-
rens au milieu des valves; point de péryfperme;
l ’embryon droit ; la radicule inférieure.
Obfervations. Les tamarix font de très-.jolis aj;-
l briffeaux qui garniffent le bord des ruiffeaux &
; des rivières voifins des côtes maritimes, & où ils
produifent un très-bel effét par leur élégante &
leur délicatèffe. Leurs branches fe divifent en rameaux
fouples, touffus , tres-nombreux, chargés
à la vérité de très-petites feuilles, mais d'un vert
agréable, relevés par des épis de fleurs blanches,
paniculées, d'où réfu.lte un maffif de verdure qui
fe meut par ondulations au moindre foufle ch s
vents, & ajoute , par ce léger mouvement, a la
fraîcheur de l'ombre que vient y chercher le voyageur
accablé de chaleur.
Ce genre eft très-naturel, & les efpèces qu'il renferme
, ont toutes le même cara&ère de famille;
mais cette famille n'eft peut-être pas celle à laquelle
M. de Juffieu les a rapportées, puifqu’elles
diffèrent dès portulacée's par l'abfence du péri-
fperme , de celle des cierges par leur fruit capfu-
laire. Elles ont plus de rapport avec les reaumu-
ria3 ainfi que l’obferve M. Decandolle; mais elks
en diffèrent encore par leur capfule, qui n’eft qu’a
une loge dans les tamarix , à cinq loges dans les
! reaumuria.
E s p è c e s .
1. T am a r ix de France. Tamarix gallica. Lmn.
Tamarix floribus pentandris , fpicis lateralibus ;
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fôliis lanceolatis , amplexicaulibus , imbricàtis.
Wiild. Spec. Plant, vol. 1. pag. 1498. n°. 1.
Tamarix floribus pentandris. Linn. Spec. Plant,
vol. r. pag. 386. — Hort. Cliff. n i . —- Royen ,
Lugd. Bat. 4 36. -— Sauvag. Mohfp. 45. — Mater,
medic. pag. 89. — Miller, Diét. n°. 1 , & Icon.
tab. 161. fig. 1. — Gmel. Sibir. vol. 4. pag. n 6.
—,Medic. in Obf. Soc. (Econ. Lutr. 1774- p. 278.
— Blackw. tab. 331. fig. 2. — Wiild. Arbr. 380.
— Pallas, Flor. roff. vol. 2. pag. 72. — Lam. 111.
Gener. tab. 213. fig. 1. — DeSfont. Flor. allant,
vol. 1. pag. 1,6c).
Tamarix pedunculis nudis , floribus pentandris.
Hort. Upfal. 99.
Tamarix altéra, folio tenuiore , feu gallica. C.
Bauh. Pinn. 485.
Tamarifcus narbonenfis^ Lobel. Icon. 218.
Tamarifcus pentandra. Làm. Flor. franç. vol. 3.
P^g- 73-
Tamarifcusgallicus.Allion. Flor. ped. n°. 1597.
Tamarix major3Jive arbàrea3 narbonenfis. J. Bauh.
Hift. I. pag. 351 v ''
Tamarix foliis cauleque tomentofo-canis. Pall.
Flor. roff. vol, 2. pag. 72. tab. 79.
Cet arbriffeau eft d'un port très - élégant ; il
s’élève à douze ou quinze pieds. Ses branches font
médiocrement étalées, un peu élancées , garnies
de. rameaux flexibles , grêles , élancés , prefque
faftigiés, revêtus d'une écorce glabre, d'un brun-
rougeâtre ; les feuilles fort petites, très-nom-
breufes , courtes, imbriquées ou très - rapprochées,
glabres, très-entières, aiguës à leur fom-
niet, affez femblables à celles des bruyères, d’un
vert quelquefois un peu cendré.
Les fleurs font difpofées en épis nombreux,
terminaux, alongës, ferrés; ces fleurs pédicellées,
petites, de couleur blanche ou légèrement purpurines,
munies de bradées petites, plus courtes
que les pëdicelles ; le calice à cinq divifîons obcu-
f~s; les pétales ouverts, concaves, obtus; cinq
étamines faiilantes Hors de la corolle ; le ftyle di-
vifé en deux ou trois ftigmates ; la capfule triangulaire,
à peine plus longue que le calice. '
Cette plante croît en France , le long des fleuves,
dans ies pires, aux bords de la mer. Je l ’ai
recueillie en Normandie, fur les bords du Coef-
non, près le mont Saint-Michel, J? ( F -, v. ) On
la cultive au Jardin des Plantes de Paris.
L’écorce de la racine & des branches de cet
arbriffeau paffe pour diurétique , fudorifique ,
apéritive & même rafraîchiffante , félon Rhazès.
Les habitans du Danemarck mettent dans leur
bière du tamarix en place de houblon. Le bois eft
regardé comme fudorifique, & peut être fubftitué
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! au gaïac en cas de néceflîté. Le chimifte Montel
a fait voir que ce tamarix pouvoic fournir une
grande quantité de fel de Glauber ( Tulfate de
foude). Ses fruits peuvent être employés à la
teinture, d’après M. Willemet.
2. T amarix d’Allemagne. Tamarix germanical
Linn.
Tamarix floribus decandris 3 f iels terminalibus ;
foliis fejfllibus , Lineari:Lanceolatis, Willden. Spec.
Plant, vol. 1. pag. 1499.
Tamarix floribus decandris. Linn. Spec. Plant,
vol. 1. pag. 387. — Hort. Cliffort. r i 1. — Roy.
Lugd. Bat. 4,36. — Mill. Icon. tab. 262. fig. 2. —
Gunn. Noryeg. n°. 132. — (Eder. Flor. dan. tab.
234. — BiackV. tab. 331. — Duroi, Harbk. 2.
pag. 448. — Wiild. Arbr. 384. — Hoffm. Germ.
210. —- Pallas, Flor. roff. 2. pag. 75. tab. 80.—
Gærtn. de Fruét. & Sem. vol. 1. pag. 291. tab. 61.
fig. 1. — Lam. III. Gsn.; tab. 213. fig. 2.
Tamarifcus decdndrus. Lam. Flor. franç. vol. 3.
pag. 74.
Tamarifcus germanicus-, Allion. Flor. pedem.
n°. 1598. — Scop. Carn. edic. 2. n°. 371.
Tamarifcus fpicis foliofis. Hall. Helv. n°. 048.
My rica. Camer; Epitom. 74. Icon.
Myrica pannonica. Cluf. Bann. pag. 26, 2 7 ,2 8 .
Icon.
Tamarix frUticofi, folio crajflore feu permanica.
C 1. Bauh. Pin. 48/.
Tamarifcusgermanica. Lobel. Ic. 218. I^Tourn.
loft. R. Herb. 661. — Duham. Arbr. 1.
Tamarix germanica , five minor, frutïcofa. J.
Bauh. Hift. i.p a g . 3J1.
Cette efpèce a des rapports avec le tamarix gallica
; elle en diffère par fes feuilles plus grandes ,
moins rapprochées. Ses tiges font droites , fes
rameaux nombreux, les plus jeunes filiformes ,
paniculés, garnis de feuilles petites , éparfes
nombreufes, glabres, entières, d’ un vert glauque
, à peine aiguës.
ia Les fleurs font difpofées en épis droits, un peu
lâçhes à l’extrémité des rameaux, prefque deux
fois plus grandes que celles du tamarix gallica ,• ]e
calice divifé en cinq folioles alongées, linéaires*
la corolle blanchâtre ; les étamines au nombre de
d ix , plus courtes que la corolle ; le ftigmate prefque
fefljle, (impie, orbiculaire : il lui fuccède des
capfules obîongues, glabres, triangulaires, deux
fois plus longues que le calice; les femences petites
, nombreufes, oyales-oblongues, légèrement
comprimées , d’un roux-pâle, furmoncées de poils
fins, blancs, rameux, pédicellés.
B b b b 2