
petite à la bafe de chaque ramification. Les fruits
font des baies glabres, fort petites, prefqu’en
coeur. M. Deleuze a remarqué que les pédoncules
& les pédicelles font courts & parfaitement glabres
au moment de la floraifon ; qu'ils s’alongent
& divergent beaucoup après cette époque > que
ceux des fleurs fertiles reftent glabres , mais que
ceux des fleurs ftériles fe chargent d'une quantité
confidérable de poils hériffés.
Cet arbriffeau croît dans les départemens méridionaux
de la France, dans l'Italie , la Suifle, l'Allemagne,
la Sibérie, &ç. fur les collines & dans
les fols arides, ( V . v .)
On attribue à cet arbriffeau les.mêmes propriétés
médicales qu’au fumac des corroyeurs. Son
bois , qui eft jaune & v e r t, eft employé par les»
luthiers, les ébéniftes & les tourneurs : il fert
pour teindre , en couleur de ca fé , les draps & les
maroquins ; les branches & les feuilles (ont employées
pour tanner les cuirs. Cet arbriffeau. eft
cultivé pour l'ornement des bofquets ; il réfifte
aux froids de l'hiver. Son feuillage, d'un beau
vert & qui dure jusqu'aux premières gelées, produit
un joli effet i il répand une odeur de citron
allez agréable.
44. Sumac polygame. Rhus atrum. Forft.
R h us foliis fîmplicibus, ovato- o b Ion gis y floribus
polygamis. Forft. Prodr. pag. 141. — Willd. Spec.
Plant, vol. 1. pag. i486. n°. 33.
Cette efpèce, fur laquelle nous avons très-peu •
de détails, fe rapproche beaucoup du rhus cotinusy
elle en diffère par fes feuilles ovales-oblongues,
Amples, entières, pétiolées ; par fes fleurs, dont
lès unes font hermaphrodites, les autres monoïques
ou peut-être dioïques.
Cette plante a été mentionnée par Forfter, qui
l’a recueillie dans la Nouvelle-Calédonie. T)
Observations. Quelques autres efpèces de fumacs
font mentionnées dans plufieurs auteurs ; mais la
plupart manquent de détails fuffifans, & rentre-
roient peut-être dans quelques-unes des efpèces
que je viens de décrire. Je me bornerai donc à
indiquer ici les principales. Miller en a cité plufieurs.
Leur fructification n'étant prefque point
connue, ces plantes doivent relier parmi les efpèces
incertaines.
* Rhus ( chinenfe ) , foliispinnatis, foliolis ova- ‘
tis y obtuse ferratis y petiolo membranaceo , villofo.
Miller, Di6t. n°. 7.
Rhus finarum , laclefcens , coftâ foliorum alatâ.
Pluk. Almag. 183.
C et arbriffeau s'élève à la hauteur de cinq à fix
pieds, & pouffe plufieurs branches irrégulières,
dont les plus jeunes, ainfi que les pétioles,- font i
couvertes d’un duvet brun & velu. Ses feuilles
font ailées , avec impaire j compofées de trois ou
quatre paires de folioles ovales, d'un à deux pouces
de long, fur un de la rge, dentées en feie à
leurs bords, blanches en deflous ; la foliole terminale
plus grande, en coe y r , acuminée à fon
fommet ; le pétiole velu /garni de chaque côté,
enrre les folioles, d’ une membrane qui va en s’é-
largiffant. Cette plante ne poulie point de rejetons
par fes racines. Les fleurs n'ont point été
obfervées. -
* Rhus ( afriçanum ) , foliis ternatis, foliolis
ovatis, nervofs, marginibus f&pius dentatis, utrinque
viridibus. Mill. DiCl. n°. 1 1 .
Rhus afriçanum , trifoliatum , majus , glabrum,
fplehdente 3 utrinquè folio fubrotundo , medio quan-
doque crenato. Boerh. Ind. ait. 2. pag. 229.
Il paroît que cette plante n’efl qu'une variété
du rhus lucidum, dont les folioles font deux fois
plus grandes, ovales, un peu dentées fur leurs
bords , traverfées par plufieurs veines qui s'étendent
depuis la côte du milieu jufqu'aux bords;
fort roides, d'un vert-brillant à leurs deux faces.
Elle eft originaire du Cap de Bonne-Efpérance.
Nota. Le rhus rad&lifawel de Miller, n°. 13 , eft
très-probablement un connarus, & peut-être le
connarus monocarpos de Linné.
* Rhus ( rigidum ) , foliis ternatis , linearibus,
integris, rigidis , glabris. Mill. Di Cl. n°. 14.
Cette efpèce feroit-elle une variété du rhus
viminale, avec laquelle elle paroît avoir de très-
grands rapports ? Elle croît au Cap de Bonne-Ef-
pérance, où elle forme un grand arbriffeau, mais
dans les jardins en Angleterre, élle ne parvient
guère qu'à cinq ou fix pieds de haut. Elle eft couverte
d’une écorce d'un brun-clair, & munie de
feuilles à trois folioles très-étroites 5 les pétioles
très-longs5 les fleurs naiffent, en panicules lâches,
aux extrémités des branches & aux aiffëlïes des
tiges. Elles font petites, de couleur herbacée.
* Rhus ( hypfolodendron ) , foliis pinnatis y foliolis
lanceolatis , fubferratis y paniculâ compofuà,
Moench. Weiffenft. pag. 101.
* Rhus ( æquale ) , foliis ternatisy foliolis omnibus
magnitudine aqualibus , fubfcabris, obovato-lanceolatis
y integris y taule petiolifque puberulis. Perf.
Synopf. Plant, vol. 1. pag. 326. n°. 40.
*-Rkus ( fæneb ) , foliis fîmplicibus y longe lanceolatis
y ferratis , fubtits tomentofs , albis. Forskb.
Flor. ægypt.-arab. pag. 206. n°. 28.
Ses feuilles font fimples, longuement lancéolées,
dentées en feie à leurs bords, blanchâtres & to-
menteufes en deffous. Les fleurs font difpofées en
épis axillaires, latéraux 3 elles produifent des baies
globuleufes, hifpides. Cette plante croît fur les
montagnes de l'Arabie.
S U P É R IE U R (Ovaire). Germen fuperum.
Linné a donné le nom de fupérieur à l'ovaire , en
confidérant fa pofition relativement à celle de la
corolle j il eft fupériëur à la corolle lorfque celle-
ci eft placée au deffous de lu i, ou au même point
fur le réceptacle commun , de forte que l'ovaire
s’élève au milieu d'elle 3 il eft inférieur lorfqu'il
porte la corolle vers fon fommet, au fond de laquelle
il ne paroît. que peu ou point du tout..
Linné a fait la même application à la pofition du
calice, relativement à celle de l'ovaire ; mais
M. Ventenat a très-judicieufementobfervé que le
calice eft conftamment placé au deffous de l'ovaire,
& cette réglé ne fouffre aucune exception.
Il eft vrai que , dans plufieurs plantes dont le
calice eft d'une feule pièce , ce calice fe foude
naturellement en tout ou en partie avec l'ovaire,
tel que dans le poirier : il vaut mieux dire avec
M. Ventenat, en parlant, foit du calice, foit de
l’ovaire, qu'ils font adhérensy & dans le cas contraire,
c ’eft-à-dire, lorfque le calice ne fe foude
point avec l'ovaire, il faut dire, en parlant de l'un
& l'autre organes, qu'ils font libres. Cette même
diftinétion eft ëxprimée avec un peu moins d'exactitude
par Tournefort, lorfqu’il diftingue les plantes
dont le calice devient fruit, & celles dont le p ifiil
devient fruit.
Il eft évident, obferve M. Deçatidole, que lorfque
le calice eft adhérant, la corolle & les étamines
ne peuvent pas être inférées fous l'ovaire,
& font néceffairernent placés fur la partie libre
du calice ou au deflous de l'ovaire, .& qu'au contraire
lorfque l’ovaire eft libre , lès- étamines &
la corolle peuvent être inférées au deffous de l'o vaire
, entre celui-ci & le calice. C'eft cette con-
fidération qui a engagé Linné à défîgner fous les
noms d‘ovaire inférieur & de corolle fupérieure la
même ftruÊlure qui a été nommée plus haut calice
ou ovaire libre. Par une conféquence de cette manière
de voir, Linné a fouvent donné improprement
le nom d‘ovaire à la partie qui réfulte de
l’aggrégation de l'ovaire avec une partie du calice
, & celui de calice à la partie du calice reliée
libre, c’eft-à-dire , aux feules divifions du limbe.
SUPPORTS. Fulckra. Outre la tig e , dit M. La-
marck, q ui, dans les plantes où elle exifte, eft
comme le fupport commun de toutes les autres
parties, un grand nombre de végétaux ont encore
des fupports particuliers en forme de queue, qui
foutiennent les fleurs Sc les feuilles , & en diver-
fifient de mille manières le' port & la fituation}
ces efpèces de queue qu’on nomme pédoncules
lorfqu’elles foutiennent les fleurs, & pétioles lorf-
qu’elles foutiennent les. feuilles, méritent feules
proprement le nom de fupports. Cependant on a
compris fous cette dénomination générale quelques
autres parties, dont les unes aident aux plantes
à fe foutenir, ou fervent à les foutenir & à
les défendre, & les autres facilitent l’excrétion
de quelque humeur. Outre le pétiole & le pédon-,
cule y les antres fupports font la -vrille, les ftipu-
les y les bradées 3 les épines, les aiguillons y les poils y
les glandes , les écailles. ( Voyeç ces dijférens mots.)
SURCOMPOSÉES (Feuilles). Folia fuprà de-
compofiia. Quand on confidère les feuilles relativement
à leur degré de compofition , on dit
qu’elles font fur compofées toutes les fois que les
féconds pétioles, au lieu de porter des folioles,
fe divifent en d'autres pétioles qui foutiennent les
folioles; Les feuilles font alors plus de deux fois
compofées : dans ce cas elles font trigéminées,
triternées, tripinnées.
Elles font trigéminées ( tergemina, triplicato ge~
mina) lorfque leur pétiole fe divife en trois parties
, qui foutiennent chacune à leur fommet quatre
folioles féparées par paires.
Elles font triternées ( triternata , triplicato-ter-
nuta) lorfque leur pétiole fe divife en trois parties,
qui fe fubdivifent encore chacune en trois
autres parties, chargées chacune de trois folioles.
Enfin 3 elles font tripinnées ou trois fois ailées
(tripinnata, triplicato-pinnata) lorfqu'elles font
-trois fojs ailées , c'eft-à-dire, lorfque leur pétiole
porte de chaque côté , en manière d'ailes, plufieurs
folioles bipinnées, avec ou fans impaire
terminale.
SUREAU. Sambucus. Genre de plantes dicotylédones,
à fleurs complètes, monopécalées, de
la famille des chèvrefeuilles, qui a beaucoup d'affinité
avec les - viornes & les cornouillers. Il
comprend des arbuftes la plupart indigènes de
l'Europe , dont les feuilles font oppofées, pro-
fondémentîdéc.Qupées, pjefqu’en aile; les folioles
dentées ou pinnatifides ; les fleurs difpofées en
un corymbè ombelle.-
Le caractère effentiel de ce genre eft d ’avoir:
Un calice a cinq divifions courtes ,• une corolle en
roue y a cinq lobes y cinq étamines alternes avec les
divifions de la corolle y trois fiigmates fejfiles y une
baie a trois femencés.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Chaque fleur offre :
i° . Un calice d'une feule pièce, fort petit, fupérieur,
perfiftant, à cinq découpures.
20. Une corolle monopétale , un peu concave,
en roue, à cinq découpures obtufes, réfléchies.
30. Cinq étamines alternes avec les lobes de la
corolle ; les filamens fubulés , de la longueur de
la .corolle , terminés par des anthères arrondies. •