
feuilles. Le calice extérieur glabre , à deux folioles
concaves, oblongues, acuminées; la corollecam-
panulée ;* le tube de la longueur du calice ex- ;
tétieur ; le limbe partagé en cinq lobes élargis,
quelquefois un peu échancrés à leur fommet, très-
obtus .,- rétrécis prefqu’en onglet à leur bafe.
Cette plante croît dans les Indes orientales, le
long des fleuves, parmi les brouffailles. f) {V . f.
in htrb. Lam. )
T H U R A R I A du Chili. Thuraria Chilenfis.
Molin.
Tkuraria frutefiens , multicaulis , foliis altérais.
CN .)
Tkuraria Chilenfis. Molin. Hift. Natur. C h ili,
pag. 135. ^— Gmel. Syft. Nat. vol. 1. pag. 703, —
Juif. Gener. Plant, pag. 422. Sub coion,
Cette plante, dont Molina, dans fon Hifioire
naturelle du Chili, a formé un genre particulier,
paroît à M. de Juflieu devoir être réunie comme
efpèce aux codon, dont elle offre les principaux
caractères, C ’eft un arbriffeau qui pouffe des tiges
nombreufes , rameufes, cylindriques, de couleur
cendrée, hautes d’environ quatre pieds, qui dif-
tillent des fentes de leur écorce une réfine abondante,
affez, femblable à l’encens. Les feuilles font
alternes, pétiolées, roides, ovales, très-entières,
rudes au coucher, fucculentes, longues de quatre
pouces,
Les fleurs font petites, terminales, pédoncu-
lées , munies d’ un calice tubulé. La corolle èft
monopétale, d’un jaunes verdâtre^ en forme d’entonnoir,
une fois plus longue que le calice, entière
à fon limbe ; elle renferme dix étamines
égaies, filiformes , plus courtes que la corolle ;
les anthères à deux loges ; deux ftyles; les ovaires
oblongs ; les ftyles fétacés, plus longs que la corolle
; une capfule fphérique, à deux lo g e s , à
deux femençes brunes & alongées.
Cette plante croît au Chili,
Obfervations. Pendant l’été la réfîne fuinte à
travers l’ écorce de cet arbufte : on la recueille
fous la forme de petits grains ou larmes, d’ un
blanc tranfparent, qui s’attachent le long des branches.
La récolte s’en fait en automne, lorfque les
feuilles commencent à tomber : elL* a un goût fort
amer, mais l'odeur en eft très-aromatique.
TH U YA. Thuya. Genre de plantes dicotylédones,
à fleurs incomplètes , monoïques , de
la famille des conifères, qui a des rapports avec
les cyprès, & qui comprend des arbres ou ar-
bnftes exoticues à l’Europe, dont les feuilles font
courtes, ordinairement imbriquées, en forme dsë-
çailles, toujours vertes & perfiftantes.
Le caractère effeptiel $4 ce genre eft d'avoir ;
Des fleurs mâles difpofées en un chaton ovale,
compofé d'écailles obtufes, imbriquées fur quatre rangsy
quatre anthères fejfiles fous chaque écaille y des fleurs
femelles réunies en un cône ovale y les écailles oblongues
, recouvrant deux femençes ordinairement munies
d'une aile membraneufe.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Les fleurs font monoïques ; chaque individu
portant des fleurs mâles & femelles,
Les fleurs mâles font réunies fur un chaton
ovoïde, compoféd’écailles obtufes, imbriquées,
prefqu’oppofées, fur trois ou quatre rangs. Elles
offrent :
r9. Un calice nul, repréfenté par chaque écaille.
2°. Point de corolle.
3°. Quatre étamines fîtuées fous.chaque écaille;
les filamens à peine fenfibles ; les anthères fituées
à la bafe de chaque écaille.
Point d* ovaire,xù defiyle.
Les fleurs femelles difpofées fur un cône ovale,
compofé decailles oblongues, un peu épaiflles
à leur fommet par un tubercule ou un petit ong
le t , conniventes dans leur longueur. Chaque fleur
offre :
i°. Le calice & la corolle comme dans les fleurs
mâles.
2°. Deux ovaires fous chaque écaille, furmonté
chacun d’un ftyle très-court, terminé par un ftig?
mate concave.
Le fruit eft un cône ovale, alongé, obtus à fon
fommet, s’ouvrant longitudinalement, formé d’écailles
oblongues.
Deux femençes oblongues, entourées d’une aile
membraneufe, quelquefois'échancrée.
Obfervations.. Les efpèçes qui compofent et
genre fe rapprochent beaucoup par leur port des
genévriers & des cyprès , particuliérement de ces
derniers par leur fructification ; mais dans les cyprès
les cônes femelles font globuleux, formés par
i’agrégation d’écailles épaiffes, en têre de clou,
attachées à un axe commun par un pivot épais qui
s’ infère au centre de leur face1 interne ; les femençes
plus nombreufes, fans ailes membraneufes. Quelques
auteurs prétendent que le nom de thuya vient
du mot latin thus, parce que l’on brûloir fouvent
fon bois ou fa réfine dans les facrifices, à la place
du véritable encens ; d ’autres croient qu’il vient
d'un mot grec qui fignifie parfumer, à caufe de l’odeur
aromatique que répandent la plupart de fe$
espèces.
Les auteurs du feiz.ième fièlcle, eft-il dit dans
Ta . nouvelle édition des Arbres & Arbufies 4 e Du»
hamel, ont confondu les différentes efpèces de
thuya. Dalechamp décrit même plufieurs gêné- ,
vrrers fous ce nom-, & il en compte quatre efpèces
: il paroît néanmoins que la feule qu’ il connut
éroit le thuya occidentalis, cultivé dans les jardins
des rois de France à Fontainebleau. Comme
tolis les auteurs de ce fiècle, qui n’étudioient
que dans les livres des Anciens, les boraniftes
voulurent trouver dans Pline ou Théophrafte la
defeription d’arbres ou de plantes fouvent originaires
de l'Amérique : de là les erreurs & 1es mé-
prifes fans nombre que l’on trouve dans leurs ouvrages.
J. Bauhin a donné l’Hiftoire du thuya
d’Oecident, ou arbre de vie ; mais il a judi-
cieufement obfervé que le nom d'arbre de vie
étoit donné dans fon tems à des arbres de toutes
les contrées : il a penfé que c’eft d’une efpèce
de thuya que Lucain a voulu parler, quand il
a dit que Cléopâtre poffédoit les meubles les plus
fomptueux faits avec l’ ivoire & le thuya.
Les thuya, ajoutent les mêmes auteurs, fer-
voient autrefois à l’ornement des jardins ; ils pre-
noient différentes figures, fuivant le caprice & le
goût du moment ; mais on s’apperçut que des
arbres mutilés par le fer ne pouvoient plus offrir
ces formes naturelles & variées, cet abandon
gracieux dont la main du Créateur a embelli les
végétaux, & leur culture fut négligée. Au lieu
de les planter parmi les fleurs ou autour d’un parterre,
il feroit plus à propos de les réferver pour
les bofquets, & les placer parmi les arbres verts :
ils formeroient avec les fapins une des bafes des
bofquets d’hiver; leur verdure néanmoins rougit
un peu en été & perd fon éclat. On peut auflï
s’en fervir avec fuccès pour former des abris &
des paliffades toujours vertes, qu’on tond au ci-
feau. Toutes les efpèces de thuya peuvent s’élever
de femence, & c’eft le mieux, quoiqu’elles prennent
par boutures faites au commencement de l’automne.
E s p è c e s .
1. T huya d’Amérique. Thuya occidentalis.
1 îufis y f i minibus alatis. Mich. Flor. boréal. Amer,
vol. 2. pag. 209.-
1 Thuya Theophrafii. C . Bauh. Pinn. 488. —
Tourn. Inft. R. Herb. pag. 587.
Linn.
Thuya ftrobilis levibus , f quamis obtufis. Linn.
Spec. Plant, vol. 2. pag. 1421. — Hort. Cliff. 449.
— Hort. Upf. 289. — Roy. Lugd. Bat. 87. —
Gmel. Sibir. vol. 1. pag. 182. — Kalm. It. 3 . pag.
389. — Mill. DCt. n°. 1. — Duroi, Harbk. 2.
pag. 4 jy ,— Blackw. tab. 210.— Kniph. Centur. 1.
n°. 9.1..— Aiton, Hort. Kew. vol. 3. pag. 371.— :
Gæitn. de FruCt. & Sem. vol. 2. pag. 62. tab. 91.
■*— Lam. Illuftr. Gener. tab. 787. fig. 1.— Duham.
Arb. vol. 2. psg. 310. tab. 90 , & edit. nov. —
Mich. vol. 1. pag. 12. tab. 4.
Thuya foliatîonis articulis fuborbiculatis y firobi- j
lis ovatis , teretibus y fquamis oblongo-ovalibus | oh* x
Arbor vita. O u f. Hift. 1. pag. 56. Icon. — Dod.
Pempt.pag. 858. Icon.
Arbor vitA 3 five paradifiaca vulgo dicta, adora ta ,
ad fabinam accedens. J. Bauh. Hift. 1. fecunda pars,
pag. 286. Icon.
Vulgairement l’ arbre de vie.
h. Thuya occidentaliss variegata. Marsh. Amer,
pag. 243.
Thuya Theophrafii, foliis e le ganter variegatis.
Duham. 1. c.
Tuya du Canada.
y . Thuya occidentalis , odorata. Marsh. Amer,
pag. 243.
C ’ eft un arbre d’une efpèce agréable , qui s’élève
de vingt-cinq à trente pieds de haut.. Son
tronc eft droit, revêtu d’unè écorce brune, gercée
, très-branchu, très-rameux ; les rameaux très-
étalés , même pendans, d ’un jaune-rougeâtre dans
leur.jeuneffe, très-glabres, couverts en partie de
feuilles planes, imbriquées, oppofées, appliquées
contre les tiges , courtes, un peu obtufes, d’un
vert-luifant j plus v if en hiver, épaiffes, en forme
d’écailles un peu arrondies, relevées en boffe
fur leur dos.
Les fleurs font monoïques; les fleurs mâles fituées
à l’extrémité des jeunes rameaux, très-
courts le long des anciens , réunies en chatons
ovales, écailleux, compofés d’écailles difpofées
fur quatre-rangs. Les fleurs femelles forment un
cône ov ale, fitué comme les précédentes, compofé
d’écailles oblongues , très - liffes , obtufes
à leur fommet ; les femençes fituées à la bafe
des écailles, environnées d’ une aile membraneufe,
échancrée tant à fon fommet qu’ à fa bafe.
C et arbre croît naturellement dans les contrées
feptentrionâles de l’Amérique & en Sibérie, fur
les montagnes de la Virginie & du Canada.
( F . v . )
Il fort des thuya d’Amérique des grains d’ une
réfine jaune & tranfparente comme le copal ; mais
cette réfine n’eft point dure , & en la brûlant elle
répand une odeur de galipot. Quoique leur bois
foit moins dur que celui du fapin, il eft cependant
d’un bon ufage & prefqu’ incorruptible. On
l ’emploie au Canada pour paliffader les fortifications
& Pour ^ re ^es clôtures de jardin, parce
qu’ il réfifte plus long-tems aux injures de l’air, &
qu’ il eft moins fujet à fe pourrir que tout autre
bois. Il répand une mauvaife odeur quand on le
travaille. On attribue à cet arbre une vertu fudo