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ou fix loges .plus Couvent cinq >, contenant des
femences-i4 nifb.rraesr, noirâtres;, revêtues d'une
enveloppe propre, blanchâtre.& très-mince.
Cette plante croît à l'ïle de Cuba : .élle eft cultivée
dans le.Jardin royal des Plantes.de Madrid ,
où elle fleurit dans le .courant du mois d’août.
( Defcript, ex Orteg. )
S É T A C É E S ( Feuilles). 'Setacta folia. On
donne ce nom aux feuilles loriqu’-elles font aufli
'■ menues qu’ un cheveu ou qu’un fil de Foie. Elles
‘portent aufli le nom de capillaires. Cette dénomination
s’applique également aux pédoncules , aux
pétioles , même aux tiges , lorsqu'elles ont les
mêmes caractères. hef&Jhcca ùviriu -3 l’afperge , ont
des feuilles ietacées.
SÈVE ou LYMPHE. C ’eft cette liqueur pref-
.que Ample, fans couleur 3 fans odeur 3 & peu dif-
-férente de l ’eau 3 qu’il ne faut pas confondre avec 4e S u c propre des plantes ( voye^ ce mot ) , &
qui exifle dans tous les végétaux en plus ou moins
^grande abondance, qu’on peut.retirer, au renouvellement
de la faifon, de pluiieurs efpèces d’arbres
» particuliérement de l’érable , du bouleau ,
du n o y e r , du charme. C ’eft au momenr.où le
foleil commence -à réchauffer le fein de la terre ,
& où la nature bienfaifante fe difpofe à nous prodiguer
fes dons , que ce fuc vivifiant coule à
grands flots dans le tiffu interne du végétal, que
les ceps de la vigne répandent beaucoup de fève
lorfqu’ on les coupe, que la vigne pleure , félon ;
Texpreflion des cultivateurs.
La fève ne coule pas aufli abondamment dans
Toutes les faifons. Si on coupe l’extrémité d’un
farment, en hiver, lorfque la vigne eJft dépouillée ]
de fes'feurlles', ou en été lorfqu’elle en eft garnie, ;
on ne voit fortir aucune liqueur. Le cours dê la;
-fèvie paroît même interrompu fur la fin du prin- ;
ftems. En,effet, ;fi l’on greffe alors avec force un
-farment coupé traniverfalement , la liqueur ne.
-tardera pas à fuinter } mais eile.rentrera dans les \
-vaiffeauxauflitîat que la preffron n’aura plus lieu.
Quoique la fève ne fe manifefte d’uné manière ;
fenfible qu’ au commencement du printems, quoi-:
qu’elle ne paroiffe être en mouvement qu’à.cette
époque, néanmoins il èft -certain qu’elle eft ba-
danceê. aveè;p,îus ou.moins de viteffe dans le v é- j
-gëtâl durant toutes les autres faifons de l’année.!
Pendant l’é té , les tranfpirations abondances., oc- ;
cafionnéés par les chaleurs , ralentiffent fon mou-
.vement, & ne laiffent dans l’individu que la quantité
de fève néeefîaire à fa nourriture. Pendant
l’automne , les tranfpirations font moins fortes j
-aufli fon mouvement eft plus apparent. Pendant
l ’hiver, il paroît fufpendu jamais un ne fauroit ré1-
voqueren doute fon exiftence , puifque les boutons
prennent alors de l’accroiftèment. On ne doit
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p;âswet^e>fu.r^k que le mouvement de la fève foit
moins fenfible durant les trois faifons dont nous
venons de parler, puifque la fève change alors de
nature. Elle étoit fa-ns couleur-, fans odeur, &
femblable-à l’eau dans le commencement du printems
, tandis que dans les aurres faifons elle contra
été un goût herbacé affez défagréable ; elle s’é-
pajflit, .& devient., dans les pluies, affez-femblable
à de la gelée. Si ce nouvel état n’ eft pas propre
à ’faciliter fon effufion, il eft certain due c’eft du
moins celui qui paroît le plus favorable-aux productions
du végétal.-
Duhamel voulant éprouver fi dés’ceps dê Vignè
étoient fenfiblement fatigués de l'écoulement forcé
de la fève,-choifit pour cet effet plufièutfs ceps à
peu près égaux, & retira le plus de lymphe qu’il
ju i lut poflible de la moitié de.ces ceps. IhnêUe-
marqua aucune différence, pendant le cours de
l’été & de l’automne, entre les ceps dont l’écou-
lemert avoit été forcé, & ceux dont l’écoulement
avoit été naturel, foit dans la production du bois ,
foit dans celle des fruits. A in fi, il ne paroît pas
que l'effufion de la fève produite un effet fenfible
fur les plantes.
Le même phyfîcien a obfervé que l’effufion de
la fève étoit fubordonnée à quelques cîrconftances.
i °. Si l’on n’entame que l’écorce , fans pénétrer
dans le bois , on n’ aura point ou prefque .point de
liqueur. 2*. La limphe ne coule jamais plus abon-
-damment que lorfqu’après une forte gelée il fur-
vient un dégel. C ’eft aufli dans ce tems fayorable,
qu’on retire , en Amérique , le fuc des érables.
30. Dans le tems que le fuc coule abondamment,
l'écorce eft adhérente au bois, & les boutons n’ont
pris aucun accroiffement. Quand les boutons commencent
à s’ouvrir, la lymphe coule alors avec
moins d’abondance , & elle change de nature :
enfin, lorfque les -feuilles fe déroulent & commencent
à paroître , l’effufion ceffe totalement.
_4°. La lymphe ne tranflude.point ou prefque point
des vaiffeaux de l’écorce y elle ne s’écoule pas non
plus de la partie fitu,ée entre le bois & l’écorce ,
mais elle s’échappe du corps ligneux, & l’ effufion
paroît proportionnée à la profondeur de l’entaille
dans le hois. A la .vérité., fous la zone torride, les
palmiers donnent leur fève-pendant toute Eaiinée^,
quoique les incifions foient peu profondes > mais
iliàut,obferver que la liqueur qui s’écoule, n’eft
pas une lymphe pure, puisqu'elle paffe facilement
à la fermentation.
. ;U.ne des queftions les plus importantes que pré-
fente la fè v e , eft celle qui concerne les mouve-
mens de cette liqueur. Plufieurs phyficiens 6nt
prétendu que ce mouvement de la fève n’exigeojt
pas qu’elle fût contenue dans des vaiffeaux particuliers
: un grand nombre d’expériences prouve
inconteftablement^ félon eux , que les bois, même
les plus durs „peuvent être traverfés par -les (liqueurs,
Suivant la direction de leurs fibres. i° , L’els
e y
prit-de-vïn s’évapore très-promptement quand on
le met dans un étui de bois , quoique neanmoins
cet étui foit exactement ferme. 2°. Camus , de
l'Académie dés Sciences , ayant fait aboutir un
tuyau de trois cents pieds de longueur & rempli
d’eau , à- un gros bloc d'orme , dont le dois étoit J
très fain , lâ charge de cette colonne d’eau la- ht
rafler à travers les fibres, comme fi elle fût fortie
d’un ari ofcir. Si l’on place un vafe de bois ,
dans lequel on aura mis du mercure , fous le récipient
d’ une machine pneumatique , dès que l’on
aura allez pompé l’air pour que le poids de 1 ath-
mofphère exerce fa preflion fur le mercure , on
verra bientôt un fluide métallique tomber en forme
de pluie dansle récipient. 11 eft donc inconteftable,
félon*ces phyficiens, que les liqueurs traverlent la
fubflance du bois quand elles y font déterminées
par une preflion affez forte ; ainn, les fibres doivent
être comparées plutôt à des mèches de cocon,
qu’à des nleis creux.
Les phyficiens, qui croient que les fibres des
plantes font fiftuleufes, s’appuient fur les obfer-
vations fuivantes : i**. ils ont remarqué que les fucs
nourriciers doivent être portés avec force vers
certaines parties, & fuivant certaines directions,
& que par conféquent des vaiffeaux font bien plus
propres à remplir ces fondions, qu’un fimpfè parenchyme
ou une fubftance cotoneufej. 20. il y
a dans le corps ligneux, dans 1 écorce , dans les
feuilles, dans“les fleurs , & c . des liqueurs fort
différentes lés unes des autres j mais comme ces
liqueurs ne doivent ni fe mêler ni fe confondre,
il paroît trës-raifonnable d’en conclure que des
vaiffeaux feuls font propres à opérer cette fépa-
ration; 3°^. la chair daun coing- ou d’une poire
caffahte ne répand point fon eau quand on coupe
ces fruits: cette chair paroît même aflez fèche j
cependant elle fournit beaucoup de liqueur quand
on la râpe ou lorfqu’on la pile , parce qu alors on
a rompu ou déchiré les vaiffeaux qui contenoient
la liqueur. Il faut donc conclure, félon ces phyficiens,
que les liqueurs circulent- dans le$! fibres fif*
(itleufes oa dans des vaideaux.
Duhamel » apr.ès avoir, rappelé les preuves qui
peuvent être favorables aux deux opinions qui
viennent d'être expofées, n'a point oie décider
unequellion qui a partagé jufqu'à préftnt les phyficiens.
Il croit néanmoins qu'il y a.dans les plantes.,
ou de véritables vaiffeaux, ou des organes qui
en fpnt les fonÛiônsf (. tanicli Plan te »
pag. 4,10.)
La fève a un double mouvement qà'il li'efLpas
pofllblfe de révoquer en doute i favoir : -le mouvement
diafcenfion, & le mouvement dedefoenfion.
Le mouvement d'afcenfion eft démpntrp par la
force énorme de fuccion dont toutes les parties des
végétaux font douées. Haller fit.fouiller, dans le
mois d'août d'une année fort fèche, le pied d'un
s E v ï#
poirier y il coupa le bout d'une-de^vracmes qui
avoir un demi-pouce dediaroet-re, &- il 1 întrodmfit
dans un tuyau d'un pouce de-diametre,!* de huit
pouces de longueur-, il joignit a ce premier tuyau
un autre de dix-huit pouces de longueur, 8t d un
quart de pouce de diamètre; il tourna en haut extrémité
inférieure de ce dernier tuyau ; il- le remplit
d'eau, puis il le remit dans fa première ilcua-
tion en forte que fon extrémité-trempait dans le
mercure qui étoit dans un vafe: La racine tira 1 eau
avec tant de vigueur, qu'en-fix minutes le mercure
étoit monté à la hauteur de huit pouces. Le
mercure avoit donc remplacé les huit pouces-d.eais
a-fpirée par la racine.
Le même phyficien coupa des branches de poir
ie r ,d e pommier, de coignaffier, d'un pouce de
diamètre & de trois ou fix pieds de longueur ; il
arracha les feuilles de quelques-unes de ces branches
& il conferva les autres. Il pefa chacune de
fes branches, & il les fit enfuite tremper par leur
gros- bout dans un vafe où il y avoit une quantité
d'eau c onnue : les branches, garnies de leurs feuilles
, tirèrent, dans l'efpace de douze heures, depuis
quinze onces d’eau jufqu’ à trente, fuivant
quelles avoienc plus ou moins de feuilles. Les
branches entièrement eftèuillées ne tirèren t qu une
once d’eau. La force avec laquelle les pleurs de
la vigne s’élèvent qband ils font- retenus, dans des
tuyaux que l’on adapte aux- ceps-, eft aufli une
Bonnet a fait aufli des expériences qui prouvent
que les feuilles, ont une grande force pour attirer
la fève. Ayant- mis des feuilles d’abricotier, détachées
de l’àrbre, tremper par leur pétiole, les
unes dans de Téau-commune, d’autres dans du vm
rouge, 8c dans de l'eau-d :-vie, les feuihes attirèrent
ces différentes liqueurs dans des proportions
différentes,
On ne peut donc douter que- lés liqueurs ne
foient fortement attirées par les racines, par les-
branches, par les feuilles, & que la fève ne foit
portée à la cime: des arbres par uneforce exprefle
qui-conflitueleur vie. Mais, comme l'obferve Duhamel,
tour ce que l'on avance pour expliquer la
cautè qui déternirne-la fève à s elever j.ne doit être
regardé que comme-de Amples conje&ures. Le de-
fir de parvenir à- cette découverte a depuis long-
tems excité les phyficiens à chercher s'il pouvoir
y avoir quelque: caufe extérieure <lft fon mouvement,
8t M. Lamarck. en. particulier pénfe qu'il-
la faut chercher dans. les. viciflitudes. de l'atmof-
p hère-
U feroit curieux de connoître là1 route que fuit:
la fève en s’ élevant dans les plantes. Les anato-
miftes font parvenus à acquérir des connoiffânces.
certaines für la dîflfibution des vaiflbaux-, en intröduifant
dans les veines. & les artères des. ani