
6. Stipe capillaire. Stipa capillaris. Lam.
Stipa parti eu1, â capillaceâ 3 effufâ ; calice c^rollâ
triplo breviore ,* arifiis nudis. Lam. 111. Gen. vol. I.
pag. ip8. n°. 790.
Stipa ( fericea ) , glabra y foliis tereti-filiformi-
bus 3 longiffimis ,• furnm.o paniculatim jiipante & Ion- j
gitudine fub&quantey pungentey paniculà longâ, debili) :
tenuiffime capillaceâ , five fericea y fioribus exiguis. j
Midi. Flor. boréal. Amer. vol. 1. pag. 54.
Elle fe rapproche beaucoup du fiipa capillata
par fes feuilles & fes tiges, mais celles-ci font
plu* grêles j elle en eft d’ ailleurs très-facile à distinguer
par la forme de fes paniicules , par l ’extrême
fineffe des pédoncules , par fes fleurs très-
petites , &par les balles calicinales, au moins trois
fois plus courtes que celles de la corolle ; elle
pourrait même rigoureufement être féparée des
fiipa pour conftituer un genre particulier. G’eft un
avis que je donne aux amateurs des genres nouveaux.
Ses tiges font droites, roides , glabres, cylin-
. driques ou un peu comprimées, hautes au moins
. d’ un pied, prefque point articulées, excepté au
plus à fa bafe, ou elle eft garnie de feuilles pref-
qu’ auflî longues que les tig e s , très-glabres, coriaces
, étroites , fubulées , roulées fur elles-mêmes
en forme de jonc, toutes radicales &r médiocrement
vaginales à leur bafe dans les individus
dont les tiges font fans articulations.
Ses fleurs forment une panicule très-élégante,
ample, étalée, d’un gris de lin; les pédoncules
plus fins que des cheveux , longs , très-nombreux ,
touffus, à peine rameux; les valves calicinales
très-courtes, en forme de deux petites écailles
très-ferrées contre les valves de la corolle. Celle-
ci eft très-petite, à deux valves aiguës, glabres
, blanchâtres dans leur jeune fie ; l’extérieure
devient, à l’ époque de la maturité, d’un brun-noirâtre;
elle fe termine par une arête droite, glab
re, très-fine, iongue d’un pouce & plus.
Cette plante a été recueillie dans la Caroline
par M. Frafer. ( K. f i in herb. Lam.')
7. STipe à courte arête. Stipa ariftella. Linn.
Stipa arifiis nudis , reBis 3 calice vix duplo longio-
ribus. Linn. Syft. Nat. 3. pag. 229. — Gouan, II-
luftr. 4. — Ail. Au6t pag. 59. tab. 2. fig. 4. —
Decand. Flor. franç. vol. 3. pag. 28.
Stipa arillis nudis , reBis, calice vix duplo Ion -
gioribusy germinibus laaatis. Lam. 111. Gen. vol. I.
pag. 157. n°. 786.
Agrofiis ftipata. Koel. Gramin. pag. 77.
Ses tiges font droites , hautes d’environ deux
pieds, glabres, cylindriques ; les feuilles étroites;
les radicales courbées en gouttière ; celles de la
tige un peu planes ; toutes d’un'vert-cendré, fermes.,
glabres à leurs deux faces , munies à leurs
bords de cils très-courts, qui ne font guère viables
qu’à la loupe.
Les fleurs forment, à l’extrémité des tiges
une panicule prefqu’en ép i, droite , ferrée, médiocrement
rameufe> point engainée par là feuille
fupérieure ; les ramifications ou les pédicelles
portent affez ordinairement deux ou trois fleurs;
les valves calicinales de la même longueur que
celles dè la corolle. La valve externe de celle-ci
eft pubefcente,& fe termine par une arête courte,
droite, point pubefeenté, à peine deux fois plus
longue que le calice.
Cette plante croît en France, dans les dépar-
temens méridionaux , aux environs de Nice, de
Montpellier, dans les terrains pierreux. 2f.
8. Stipe tortillée. Stipa tortilis. Desfont.
Stipa paniculà fpicatâ , baß involutây calice inte-
riore villofo y arifiis contortis , inferne viilofis. Des-
font. Flor. atlant. vol. 1. pag. 99. tab. 31. fig. 1.
Spartum fpicâ & fetulis tenuiffimis, caudam equi-
nam ttmulantibus. Bocc. Muf.,tab. 9 7 .— Scheuch.
Gram. 1 y2.
Gramen avenaceum , fupinum , minus , fpicâ den-
fiffimâ cum longis arifiis , lanuginofis, tortilibus,
Tourn. Inft. R. Herb. 524. & Herb.
Ses tiges font droites, réunies en gazon , glabres,
hautes d’ environ un pied, garnies de feuilles
glabres, roulées en dedans à leurs bords; les
radicales prefque capillaires ; celles des tiges plus
larges, plus courtes que le chaume; la terminale
renflée en une forte de fpathe alongée, de laquelle
fort une panicule jaunâtre, prefqu’en é p i, longue
de trois à cinq pouces; les ramifications rapprochées
des tiges, les fleurs pédicellées.
Le calice eft compofé de deux valves blanchâtres,
très-étroites, fort minces, tranfparentes,
glabres , luifantes, fubulées, lâchés, un peu inégales
, longues d’environ un pouce, fort aiguës;
la balle de la corolle fort caduque, cylindrique,
à deux valves fortement roulées fur elles-mêmes;
l ’extérieure velue, furmontée d’une arête velue
& torfe en fpirale à fa partie inférieure; glabre,
fiiforme à fa partie fupérieure , géniculée à l’époque
de la maturité; les femences alongées, grêles,
creufées à un de leurs côtés par un fillon longitudinal.
Cette plante a été obfervée par M. Desfontaines
dan«; les campagnes, fur les côtes de Barbarie.
o ( f i )
Ses fleurs, qui font très-nombreufes , s’atta-
j chent aux habillemens des voyageurs, jes percent,
I & incommodent beaucoup par les piqûres &
ctiatouillemensqu’elles excitent fur la peau. (Des-
font. )
9. Stipe à petites fleurs. Stipa parviflora. Linn.
Stipa foliis radicalibus rigidulis , f i t for mil us y parient
â dijfufây arifiis nudis 3 capillaceis. Desfont.
Flor. atlant. vol. 1. pag. 98. tab. 29.
Ses racines font compofées dè longues fibres
flexueules ; elles produifent plufieurs tiges ramaf-
fées en gazon, droites, grêles, hautes d’un à
deux pieds, glabres , cylindriques , les feuilles
font glabres; les radicales courtes, roides, filiformes
, roulées à leurs bords , aiguës ; les cauli-
naires un peu plus longues , canaliculées à leur
partie inférieure.
Les fleurs font petites , difpofées en une panicule
alongéë, diffufe , un peu courbée en arc ; les
pédoncules capillaires, inégaux , longs , fitués
prefque par verticilles à chaque noeud, ramifiés
en pédicelles très-fins , alongés, inégaux. Le calice
eft compofé de deux valves membraneufes,
inégales, étroites, canaliculées, aiguës, aune
feulé» fleur ; les valves dè là corolle plus courtes ,
glabres , fort petites 3 cylindriques , coriaces ,
rotiléés l’une dans l’autre; l’extérieure furmontée
d’une arête capillaire, point pubefeente, longue
de trois à quatre pouces, un peu contournée à fa
bafe ; les femences grêles, alongées, parfaitement
glabres.
Cette efpèce a été recueillie par M. Des'fon-
taines, dans le royaume de Tunis , aux environs
de Mafcar, fur les collines arides. ( Defcript. ex
Desfont. ) ( V. f. )
10. ' St Ipe tenace. Stipa tenaciffima. Linn.
Stipa arifiis bafi pilôfis, paniculà fpicatâ , foliis
fliformîbus. Linn. Spec. Plant, vol. 1. pàg. n 6 . ’:
Amen. Academ. vol. 4. pag. 166. — Loefl. Itin.
i l 8. — Lam. 111. Gener. vol. 1. pag. 188. n°.788.
tab. 41. fig. 2. — Desfont. Flor. atlant. vol. 1.
pag. 99. tab. 30.
Gramen fparteum , primum paniculà comofâ. C.
.Bauh. Pin. y.
Spartum herba Plinii. Cluf. Hift. 2. pag. 220.
Spartàm Plinii Clufio. Lobel. Ic. 88. 5c Obferv.
45. Iconi
Gramen f partum Plinii , five fportularurh ficüum.
J. Bauh. Hift. 2. pag. y ro\ icon.
Gramen fpicatum, quod fpartum Plinii. Toumef.
Inft. R. Herb. y 18.
Le SPARTE.
. Cette graminée eft infiniment intéreflfante par
fonemploi dans l’art de la fparterie. Elle refiemble
par fes feuill:S,au lygeum fpartum, 5c par fa panicule
à une avoine.
Ses tiges font droites, ramaffées en gazon, glabres,
roides, noueüfes, hautes de deux à trois
pieds; fes feuilles glabres, fermes, coriaces, roulées
en jonc fur elles-mêmes, aiguës, longues
d’environ deux pieds, élargies à leur bafe ou à
l’orifice de leur gaine. Les fleurs font grandes -,
' nombreufes, difpofées en une panicule longue de
huit à dix pouces, droite, un peu refferrée , jaunâtre
; les pédoncules courts, capillaires, médiocrement
rameux.
Le calice eft compofé de deux valves longues au
moins d’un pouce, un peu inégales, concaves, lancéolées
, très-aigues, fearieufes & blanchâtres à leur
fommet & à leurs bords ; les valves de la corolle
plus courtes que le calice ; la valve intérieure gla-
: bre,membraneufe; l’extérieure un peu plus longue,
cylindrique, coriace,chargée de longs poils blancs,
terminée par une arête géniculée , contournée &
'velue à fa partie inférieure, glabre & filiforme à
fa moitié fupérieure, longue au moins de deux
pouces ; les femences grêles 5c alongées.
Cette plante croît dans l ’Efpagne & fur les côtes
de Barbarie, fur les collines incultes 5c. arides. if-
( ^ . / • )
Il y a peu de graminées plus utiles, plus intéref-
fantes que celle-ci, par les divers ufages auxquels
on l’emploie dans les arts, d’après la nature de fes
Feuilles , qui font fouples , dures, tellement tenaces
, qu’il eft très-difficile de les roippre quand
elles ont été préparées convenablement. Elles font
employées généralement dans une grande partie
de l’ Efpagne, dans nos départemens méridionaux
de la France, furies côtes de la Barbarie. A Alger
on en fabrique des paniers de toute efpèce, que
leur fouplefle permet de ficeler à leurs bords, &
danslefquels on renferme des figues & autres denrées
que l’on envoie au loin : on en forme des tapis,
des paillaffons , des cordages, &c. Ces feuilles
remplacent les joncs avec un très-grand avantage.
En Efpagn.e leshabitans des campagnes en font des
pantoufles d’un aflez bon ufage, dans les contrées
chaudes & lèches. La fparterie, qui a tiré fon nom
du nom vulgaire de cette plante, formé une branche
de commerce très-étendue, qui exiftoit déjà
du tems de Pline. Le lygeum fpartum , que quelques
botaniftes avoient cru -être le fparte, lui refiemble
beaucoup par fes feuilles , mais elles fe rompent
bien plus facilement, & l’infpeôtion des figures
de J. Bauhin, L o b e l, &c. quoique mauvaifes,
fe rapportent évidemment au fiipa tenaciffima,
dont on s’eft toujours fervi de préférence au lygeum.
11. Stipe de Sibérie. Stipa fibiricà. Lam.
■ Stipa paniculata , arifiis nudis , calice duplo Ion-
L U 2