
4°. Un ovaire inférieur , ovale ou un peu ar1-
rondi j point de ftyle j trois ftigmates obtus.
Le fruit confifte en une baie globuleufe, à une
feule loge, contenant trois femences ridées , convexes
à une de leurs faces , ànguleufes à l'autre,
attachées par leur fommet à un placenta filiforme,
ïïtué dans l’axe du fruit.
Observations. C e genre, qui vient fe placer à
côté des cornouillers & des viornes, eft très-naturel
& bien diftinét. Les efpèces qui le compo-
len t, peu nombreufes jufqu’alors, ont toutes une
odeur fo r te , défagréable dans leurs feuille;s &
leur écorce 5 toutes .jouifient à peu près des mêmes
propriétés , jdéplaifent aux beftiaux, 6c n’en fo.pt
jamais attaquées. Leurs fleurs nombreuses -, en
gros bouquets touffus , la couleur d'un rouge
atfefc v i f des baies dans quelques efpèces , font les
principaux titres qui les ont fait recevoir dans
nos bofquets, encore les tient-on éloignées des
lieux les plus fréquentés. Toutes Ont leurs feuilles
ailées avec une impaire, pppofées-, Sc ieurs fleurs
en cime ou en .grappes épaiilcs, terminales. ./
E s p à c e s.
1. Sureau commun. Sambucus nigra. Linn.
Sambucus cymis quinqueparticis -, caule arboreo.
Linn. Spec. Plant, vol. 1. pag. 385. — Mater,
medic. 89. — (Eier. Flor. dan. ta b. 545. — Pollich,
Pal. n°. — Duroi , Harbk. 2. pag. 410. —
Scop. Carn. n°. 372. — Knorr. Del. 1. tab. H. —
Hoffm. Germ. 109. — Roth.-Germ. vol. I. p. 137.
— vol. II. pag. 366. ■— Desfont. Flor. atlant.
vol. 1. pag. 268. — Willd. Spec. Plant. vol. $
pag. 1495-.1)0• 3-— Duham. Arbr. vol. 2. -pag.
2j3- tab. 6 5 . 6c edit. nov. vol. 2. pag. 246. tâb. jr .
•— Gærtn. de Fruét.& Sem. voll 1. pag. 137. tab.
27. fig. 7. — Lam. Illuftr. Gener. tab. 211.
Sambucus arborea 3foribus unibellatis. Hall.'Heiv.
n°. 6jo'.
Sambucus caule arboreo , ramofo; Jioribus umbel-
làtis. Roy. Lugd. Bat. 243. — Flor. Suec. 2_yo.
26y.
Sambucus caule perennf ramofo. Hort.CIiff. 1.09.
Sambucus y a Ig,arts. Lara. Flor. franç. vol. 3.
pag. 369; — T Bauh. TILT. 1. pag. J44. Icon.
a. Sambucus fruétu nigro.
Sambuèüs fruflki in umbellâîiigro. C. Bauh. Pin.
4)6. — Tourn. Inft. R.iHerb. éoé. rab. 376.
Satnbucus. Dod. Pénipt. pag. 845. Icon. —
Camer. Epît. 975. Icon. ~ 'Mauh. Comm. 873 .
Icon. — Trag. 697. Joon. F-ufc. Hift. 64. Icon.
— Tabem. Icon. 1028. ■ **-’Lobel. Icon. 2. tab. 161 :
— Gérard, Hift. 1422.-Icon. — Paul. Dan. tab.
129. — Parkins, Theatr. 208. Icon. — Blackw,
tab. i j i . ,
fi ..Sambucus fruftu viridi.
Sambucus fruliu in umbellâ viridi. C. Bauh. Pin,
458- — Lobel. Icon. 2. tab. 162. — Tourn. Inft.
Herb. 606.
Sambucus virefeens. Hort. Parif. & Catal. n j.
y . Sambucus fruBu albo.
e. Sambucus foliis variegatis.
i. Sambucus laciniata. J. Bauh. Hift. 1. pag. J49,
I Icon.
Sureau à feuilles de perfil.
Sambucus ( laciniata ) .fo liis pinnatifidis y fioribus
umhellatis y caulefruticoforamofo. Mil!. Diét. n°. 2,
Sambucus foliis pinnatis , folio lis laciniatis , fîo.
ribus umbellatis, caule fruticofo. Duroi, Harbk. 2 .
pag.413. — Retz. Obfcrv. 2. pag. 3b; & Obferv. 6.
pag. 27,
Sambucus laciniato folio. C . Bauh. Pin. 4y6. —
Dod. Pempc. 845. Ic-on.. — Tourn. Inft. R. Heib.
606. — Duham. Arbr. vol. 2. pag. 254. — Lobel.
Icon. 2. tab.-164. — Kniph. Cent. 8. n°. 81.
Sanibucus foliis ex albo variis. feu luteo-variegdtis,
Duham. Arbr. vol. 2. pag. 254.
Le Sureau. Reg. bot. Icon.
C ’ eft un arbrifleau fort commun , dont les
tiges font droites, cylindriques, de couleur cendrée
, hautes de dix à quinze pieds j le bois
dur j les branches & Jes rameaux verts, glabres,
caftans, fiftuleux , remplis d'une moelle abondante,
très-blanche. Les feuilles font oppofées,
pétiolées , ailées avec une impaire , compofées de
cinq à fept folioles oppofées , pédicellées, ovales-
lancéolées', vertes, glabres à leurs deux faces,
dentées en feie ’à leurs bords, acuminées à leur
fommet.
Les fleurs font blanches, petites, très-nom-
breufes., odorantes, difpofées , a l'extrémité des
rameaux , en un corymbe ample, ombelle j les
principales divifions ordinalremënt au nombte de
cinq î l e s ramifications '.partielles Bc'fupérieures
plus régulièrement ombeilées.,fglabr.es , verd-âtrès.
Le calice, -eft glabre. , fort ..petit * .la corolle monopétale
, .concave ^à.cinq lobes obtus., un peu réfléchis.
Les fruits font de petites haies.un,peu.glo-
buleufes , fucculentes;, qui de rouges deviennent
noirâtres quand elles font mûres, marquées à leur
fommet par .iUmpr.efîion des,Lohes du calice.
Cette plance fournit plufieurs variétés remarquables
, les unes par fleurs fruits , les autres par
I lés découpures & les'couleurs-panachées de leurs
" feuilles. Les premières ont des fruits qui relient
blancs ou verdâtres ; les autres , plus frappantes,
ont leurs folioles découpées en laitières étroites,
irrégulièrement dentées, tiès -aiguës , 2fiez fem-
blables aux feuilles du perfil. Dans cette variété ,
ainfi que dans les premières, les feuilles font quelquefois
agréablement panachées de blanc, de vert
& de jaune.
Cet arbrifleau croît partout en France, en Europe
& même au Japon ; il eft commun dans les
haies & les terrains un peu humides. On le cultive,
ainfi que Tes-variétés, au Jardin des Plantes de
Paris. J)
« Les fureaux, dit Duhamel, forment de grands
arbriffeaux très-jolis, furtout quand ils font chargés
de fleurs. Ils peuvent être employés pour la décoration
des bofquets de la fin du printems1 & de
l’été. Il y a peu d'arbies moins délicats fur la nature
du terrain , & plus faciles à multiplier. Il reprend
très-aifément par marcottes , & même par
boutures. On trouve rarement de gros pieds de
fureau , fi ce 11'eft derrière les maifons, près des
étables & dans de vieilles mafures. Employé avec
d'autres arbres à former des haies, le fureau leur
nuit beaucoup en dévorant les fucs de la terre par
fa végétation rapide & vigoureufe. Il vaut mieux
le planter feul. Ses branches .peuvent être employées
à faire des échalas pour la vigne.. Le bétail
n'y touche point. J’ai v u , dit Miller , de ces arbres
dans les parcs qui renfermoient beaucoup
de bêtes fauves, & j'ai toujours remarqué qu’elles
n'y touchoient jama-is, tandis que les autres arbres
en étoient entièrement rongés. Duhamel confeille
de le planter dans les remifes , fes fruits attirant
lës oiféaux. Qn peut encore le planter dans les
endroits dont on ne veut point interdire l ’ufage
au bétail : l'odeur des feuilies leur déplaifant, cet
arbre fera à l'abri de la dent de ces animaux -, &
en bordant ces endroits avec des hui fions , on les
rendra agréables, & on en fera des retraites pour
le gibier.
» Les jeunes branches du fureau font remplies
d’une moelle abondante : les enfins s'en fervent
pour faire des farbacanes. On ne trouve point de
moelle dans les gros troncs, & alors le bois du
fureau, qui eft très-dur & liant, fert à faire différées
ouvrages. Les tourneurs en font des b oîtes,
& les tabletiers des peignes communs , pour lef-
quels , après le buis, c'eft le meilleur bois qu’ on
puiffe employer.
» L'écorce du fureau, infufée dans du vin blanc,....
fcft purgative & puifiammènt diurétique. L e |ibei;î
çlt d’une faveur un peu âcre, ainfi que les-fruits ;
fi purge avec plus de force que les baies 6c les-
racines j il fait évacuer par la même voie beaucoup
de féroïïtés. On l’emploie avec fuccès contre
\ hydrppifie fimple & 'l ’enflure oedémateufe des
jambes çn le donne depuis une demi-once juf-
flu a cinq onces 5 en macération au bain-marie, ‘
dans cinq onces d’eau ou de vin. Les feuilles ont
une odeur nauféabonde & légèrement virulente ;
les fleurs une odeur forte , aromatique. Infufée s
dans du petit-lait, elles font efficaces contre les
maladies de la peau, contre l’éréfipèle, le rhu-
matifme & les humeurs dartreufes ; elles rétablif-
fent la tranfpiration dans les courbatures,, les en-
gorgemens catarreux. On prétend que les émanations
de ces fleurs portent fortement leur adtion
fur les nerfs, 6c caulent des étourdi lié mens & des
vertiges quand on en refpire F'odeur très-long-
tems; elles font encore légèrement d ia p h o n iques
, réfoiutivesanodines & émollientes. On
fe. fert encore de ce s,.fleurs pour donner au vin 6z
à la bière un faux goût de .m ufeaeenfin, on en
fait un vinaigre aromatifé allez, agréable pour l'u-
fage de la table.
» Les baies font fudorifiques , apéritives , diurétiques,
purgatives. On enfaitun rob, un extrait
employé contre les obftrùétions , dans le cours d«
ventre i & dans les maladies qui proviennent d’une
tranfpiration fiipprimée. Les grains de la b a ie ,
macérés dans l'eau chaude 6c exprimés , four-
ni'fient’ ùne ; huile- qui eft très - réfolttivé èm-
plo.yéfe.- £x:tsrie^rèment ÿ ils font auflr 'purgatifs.
Dans le Nord, on prépare une efpèce de vin allez
agréable avec le fuc des fruits, édulcoré par le
. fucre bu le miel. On en fait, avec le feigle, des gâteaux
eftimés pour arrêter les diarrhées 6c les dyf-
fent'é'riës. Enfin , ces baies teignent d’ un brun-
: vérdâtrêi le’ iin préparé avec le bain d'alun lorf-
qu’on le plonge dans leur décoétion., 1
2. S u r e a u du Canada. Sambucus canadenfis. ■
Lirin.
Sambucus cymis quinquepartiiis , fo liis fubbipin-
natis, caule frutefeente. Linn. Spec. Plant, vol. 1.
pag. 385.— Mil]. Diét. n°. 6 .— Duroi, Harbk. 2.
pag. 414. — Willden. Arbr, 3 56. ■— Wangenh.
Amer. 1 i j .
Sambucus ( canadenfis ) , humilior, ramulis pe-
tiolifque glaberrimis j folïotis oblongo-ovalibus, nid-
dis , glabris y nervo medio vix fubefeente, làngijfime
anguftique acuminaiis ; cymâlaxâ. Mich. Flor. bor.
Amer. vol. 1. pag. 2 81.
Il exifte bien peu de différence entre cette e fpèce
& le fambucus nigra ,• la principale confifte
■ en ce que celle-ci ,eft un arbrilfeau bien moins
é le v é , & que ce port eft a fiez confiant dans le
pays natal de cette plante, au rapport de Michaux.
Dans nos jardins,.çet arbufte s’élève davantage.
'■ Se.s tiges font cylindriques , r a me u fes j les rameaux
glabres, ainfi que/Jes pétioles ; les feuilles pétiolées
, ailées 5 les folioles ovales-oblongues, glabres
à leurs deux faces, luifantes, à peine pubef-
centes fur leur principale nervure,'dentées en feie
à leurs bords, longuement & étroitement acuminées
à leur fommet-. Allez fouvent les folioles des