
defcription des anciens voyageurs & botaniftes ,
qui croît à Owafe, où il porte auffi le nom de kola,
& dont les propriétés font à peu près les mêmes,
ne foit le cola ou kola , ne foit mentionné dans les
ouvrages, des. deux Bauhins j mais il faut rejeter,
le merveilleux qu’ on lui a attribué.
*» J’ignore fi à Sierra-Leona ce fruit a été &
s’ il eft encore auffi précieux que le prétend l’ auteur
de YHiftoire des Voyages ; j’ignore fi, dans ce
pays, il fert uniquement demonnoie, & fi les N è gres
, qui partout ailleurs ne vendent leurs efclaves
que pour des marchandifes européennes , dont ils
fe font fait un objet de première néceflîté , les
prifent a (fez peu à Sierra-Leona , pour changer
une femme contre cinquante noix de cola (ainfi
qu’ il eft dit dans YHiftoire des Voyages ) ; enfin
j’ ignore fi, dans^çètte partie de PA trique, les
cauris ( petit coquillage de là famille àes.cypr&a )
ne font pas, comme dans tout le refte, la. feule
petite monnoie courante5 mais je fuis affuréqu’à
Ou are Sc à Bénin,[e c o l a eftimé;en rai fon de la
propriété qu’ il a de faire trouver bonne l’eau la
plus commune après qu’on, a mâché ce fruit ,
n’eft ni atiftî précieux ni auffi recherché qu’on a
voulu le faire croire.
*> Les Nègres d’ Oware mangent ce fruit avec
une forte de délices avant îeur repas , non pas à
caufe de fon bon g o û t , puifqu’il laiffe dans la
bouche une forte d’ âpreté a c id e , mais à raifon
de la propriété fîùgulière qu’il a de faire trouver
bon tout ce; qu’on mange après en avoir mâché.
C ’ eft furtout. for les. différentes liqueurs, & principalement
fur l’eau,.que cet effet fe manifefte fen-
fiblement. Si avant d’en boire on a mâché du kola3
elle acquiert une faveur des plus agréables. Pour
vérifier ce fait j’ ai fouvent bu de l’eau faumâtre
après avoir mâché, du kola ; elle m’ a toujours
paru bonne agréable à boire 5 mais cet effet ne
dure qu’autant que l’ intérieur, de la bouche eft
empreint de cette âpreté qu’y laiffe le kolet.
, » Les naturels ne mâchent pas, comme on l’a dit,
Ja même noix alternativement ; elle n’ eft ni affez
rare ni affezprécieufe. Le cas qu’ ils en fon t, eft
bien éloigné de celui que fuppofe l’auteur des
YHiftoire des Voyages.. j.’èn ai échangé plu fieu rs fois
vingt à trente noix pour une poignée de cauris,
dont deux ou trois tonnes pleines n’auroient pas
payé la femme la moins parfaite.,. Je ne fais pas
comment fe faifoit. autrefois le commerce,ufe.s
Noirs à Sierra-Leona-; mais aujourd'hui il ne s’opère
, dans toute l’Afrique, qu’ep échange de
marchandifes européennes . enco;è faut-il qu’ un
capitaine foit afforti de toutes celles qu'on-eft en
■ ufàge d’y porter. Un'capitaine qui manqueront
d’une feule de ces marchandifes, pourrbit ■ faire
unë fiuffe traité & un voyage très-onéreux. U
eft donc évident que l’ on a beaucoup exagéré lés
propriétés & h grande cherté du kola^si: .-m
Cette plante"croît en Afriquè, dans le royaume
d’Ov/are & d e Bénin. J7 ( V . f i )
. 1(5. StERCULIER hétérophylle. Sterçulia hetero-
phyllà. Palif. Beauv.
Sterçulia foliis/amplis, trilobatis fimplicibufque y
longe petiolatis/, altérais, irregulariter dentatis ; fio-
ribus panjculàtis, terminalibus.
Sterçulia heterophylla. Pal. Beauv. Flor. d’Ovvare
& de Bénin, 7 e. liv. tab. 40.
Cet arbre, d’après les .obfervations de M. Pâli-
fot de Beauvois, eft un peu plus élevé, que le fier-
culia acuminata ; il en diffère par les divifions de
fon calice, au nombre de cinq, feulement. Ses longues
& larges feuilles lui donnent un beau port :
il eft remarquable furtout par ces mêmes feuilles,
tantôt (impies, tantôt, trilobées, dont le contour
eft quelquefois entier, quelquefois finué, & d’autres
fois fortement, denté. Les anthères ne reffem-
blent point à celles du fterculia acuminata ; elles
font de même placées au deffoùs de l’ovaire, &
au nombre de v in g t, mais alongées & fur une
même ligne. Je n’ ai pas vu le fruit j mais l ’ovaire
eft fertile comme dans le fterculia acuminata, caractère
qu-i fembleroit devoir féparer ces deux ef-
pèces de celles dont l’ovaire eft pédoncule. ( Pal,
Beauv. )
Cet arbre croît au royaume d’Oware, dans l’intérieur
des terres. ( V. f i in herb. Pal. Beauv.)
iy. STERCULIER luifant. Sterçulia nitida. Vent.
Sterçulia foliis lanceqlato - oblongis , acuminqtis ;
laciniis calicinis patentibus 3 urceolo fubfejfili. Vent.
Hort. Malmaif. pag. 92.
Je préfume, dit M. Ventenat, que cette plante,
dont Michaux m’avoit envoyé de beaux exemplaires,
eft dioique, puifque je n’ ai trouvé aucune
apparence d’ovaire dans les fleurs que j’ai analys
e s . Se.roit-elle congénère des fterculia ? Appartiendrait
elle à quelqu’aurre genre de la même
famille ? Ses feuilles font pétioïées, alternes, lancéolées,
oblongues , entières à leurs bords, acu-
minées à leur fomrnet; les fleurs paniculées, fituées
à l ’extrémité des rameaux.Le calice fe divife en
•cinq découpures étalées 5 l’ovaire, ainfi que l’appendice,
tubulé, prefque fertile.
Cette efpëcè eft cultivée à Madagafcàr, à file
Maurice. T?
STEREOXYLONE. Stereoxylon, Ruiz & Pav.
Efcallonia, Smith. Genre de plantes dicotylédones,
-à flëurs-complëtes, polypétalées, de la famille des
! -onagres , qui a des rapports, avec les backea , &
| .qui ’comprend des arbres ou. arbuftes exotiques à
.[’Europe., la plupart réfineux , dont les feuilles
font alternes, entières 3 les flelirs terminales.
Le cara&ète effentiel de ce.genre eft d’avoir :
LJn calice perffiant, a- cinq dénis -j 'cinq pétales j
cinq étamines ; lin ftylel;un / ‘grhate en vête , aom~'
primé i une càpfule a; deux loges "3- couronnée 'par Le-
c a lice, s’ouvrant aja bafè en deux-ou quatre parties >
des fe me rtc es fort petites.
C a r a c t è r e g én é r i q u e .
Chaque fleur offre :
i°. Un calice'perfiftànt 3 à cinq découpures fu-
psrieures, ovales, aigues.
2°.Une corolle à cinq pétales iingtilésroulés à
leur fdmmet.
2°. Cinq étamines , dont les fiîâmêns font droite,
fubalés, prefque de la longueur de la corolle
fitu4s entre les pétales, oppofés aux divifions du
calice , terminés par des anthères Oblonguesf-
40. U n .ovaire ov ale, tronqué, formante d ’iin.
fiÿle d roit, cylindrique, perfiftant, de la longueur,
de la coro lle,’terminé par un ftigmat.e .prefqu’en^
rondache, échancré , prefqu’à deux lobes.
Le fruit eft une capfule ovale, tronquée, cou-,
ronnée pair le-calice , furmôntée d’un ftyle peïfif-1
tant, à deux loges3 s’ouvrant à fa bafe par deux
ou quatre fentes, & dont la cloifon eft interrom-v1
pue. Elle renferme des femences nombreufes, fort
petites., oblongues, (triées, attachées des deux
côtés de la cloifon.
E s p è c e^.
I. STEREOXYLONE étalée. Stereoxylon patens.
Ruiz & Pav.
Stereoxylon foliis' ôbovafis 3 vent f s , deniicuîa'to-
glandulofts j pedunculis unifions , p.etalis fpatulaùs.
Ruiz & Pav. F for. peruv. vol. 3. pag. 13. Icon.
234. fig. B.
Efcallonia ( my rtilloides ) foliis ferrulatis, mu-
cronulatis ,fubtus venofis. Smith, Plant. Icon. Fafc.
2. pag. 30. Icon. 30. — Willd. Spec. Plant, vol/ 2.
pag. 1149. n°. I
. Efcallonia my rtilloides. Linn. f. Suppl, p. iy(5.
Vulgairement tafta au Pérou.
Il a déjà été queltion de cette efpèce fous
le nom d’efcallone myrtilloïde,. ( Voyeç ce mot,)
C ’eft un arbriffeau qui s’élève à la hauteur d’environ
vingt ou vingt-quatre pieds, très-rameux,
dont le tronc eft droit , le bois, ainfi que l’ écorce
intérieure, de couleur pgrpüiihe-çlaire. Ses ra^
ineanx font très-étalés, prefqu’ anguleux, divifés
en d’autres-rameaux alternes, redreffés, rudes.,
tres-réfineux, garnis, à leur extrémité füpéfieure *
de feuilles éparfes, très-ferrées, médiocrement
•■ pétioïées, en ovale renverféj, veinées > giûndii-»
|1 eufes., denticulées à leurfconcpur , pbttifes à leuir .
jfomraet.,. formontées d’une tiièsr'.petite .poin^q^:,
jgiabrës à fours deux façes en de (fus, (
Irétrççjes & réôéçhfosi à leurs bofdfo’^egs leur bafe,
fou tenues-par des pétioles cànaliçu-lés,, .glanduleux
;& dènticüfos d,e.chaque cft.té>.
Les fleurs font terminales, folitarfes£,'fotitèhuésJ
par. des pédoncules (impies,3 tiniflores, 'penchés ,
munis vers leur milieu de deux feuilles, chargés
de points glanduleux. ’Lé calice eft campanulé ,
'ouvert ,,à .cinq découpure aigu èSp- -fine m e n t :d eii -
.ticûlëes': La corolle eft blanche ^lesipétales fpa—,
fuies , rapproches en forme de p o t , recourbés & ’
j verdâ tres à fotir- fômmet jdès»ftla’tnéns dêS'étamines
arqués 3 fos*àtilhèfes.iïiçfiflëésV'L’^yairt?eft- couronné
par une faillie à dix a-ri-g-les f le ‘ftyle'ftrïé ■ &
r perfiftant 5 le ftigmatq.peké , &p fe divife ..en, deux
.lob-îs for le fru it , qui conlîfte en une càpfule
; comprimée.
Cette plante croît .au ,Pérou &r à la Nouvelfo-
Grenade, t) ( Oefçripç. ex Ruiç & Pav. f
1 ' Son bois eft très-dur, très-propre pour diffé-,
rens Outils,. p o a r\dés' min ch es de haches, &c. Les
-fômmités des rameaux, broyées & appliquées fut
les contufions , paffent pour un très-bon remède.
Lès feuilles ont une faveur amère.
2. St ÉRÉOXYLÔNE dentée. SnieoxyIon ferrata..
Stereoxylon fo liis ferratis, fubretufts, fûbtus ave-,
} tiiis. Smith. , ; .v.
Efcallonia ferrata. Smith, Plant. Icon. Fafc. 2.
pag. 31. tab, 31. — Willden. Spec. Plant, vol. 2.
pag. 1149. n°. .2.
; Arbriffeau peu élevé , très - ratneuX , glabre ,
dpnt le port approche de celui du vacciniiXm myr-
tiVlus, .SesTameatix font al ternes, anguleux^ un peu
flexueux , revêtus d’ une écorce pale ■ & glabre.;
leurs ramifications vertes , redreffées, garnies de
feuilles alternes, pétioïées, en ovale renverfé
; obtufes à leur fomrnet & même émouffées, avec
une petite pointe , dentées en fcie à leurs bords
liflfes à leurs deüxfaces, u-fi’peu veinées en dertiis
plus pâles & fàns nervures en deffous, rétrécies ï
: leur bafe en un pétiole co u r tfa n s ftipules.
Les flèurs font terminales , fo l ic a ir .e s très-
agréables1, d’ un blanc de la it, foutenues par des
pédoncules courts,-cylindriques, glabres, un peu
j courbés, épaiflis vers leur fomrnet. Le calice eft
divifé en cinq découpures deltoïdes, aiguës,, gla-
; btesyUFi pett charnues 3 pâles en deffous, colorées
: en deffus, relevées en carène. Les pétales, aii
nombre de cinq , font étalés, trois fois plus longs
que le calice, en forme de langue., obtus 3 les fila-
,rpens des étamines afcendans, oppofés.aux divi-
fîons du calice, une fois plus courts que les p’“ -
I i î 2