
Craffula fo l iis fejftlibus , - connu t'is ; jïoribus aggie-
gatis in fàlioium alis, Guettard , Stamp. vol. K
pag. 97.
Polygonum mufcofum , minimum. Boccotl.. Sic.
pag. 56. tab. 19.
Sempervivum omnium minimum , repens , mufco-
fum.9 polygoni fade. Boccon. Muf. 2, pag.. 36.,
tab. 22..
fi. Till&a ( rubra ) , erecta , floribus lateiralibus 3
foliis obtufis. Gouan, Hort. Monfp. pag.. 77. —
Salivag. Monfp. 129.
An cfajfula ,1lèrticUladsl Linn. Mant. 261. ?.
C ’eft une très-petite efpèce, compofée de tiges
rougeâtres, fort menues, hautes à peine d’un
police ou d’ un pouce & demi, en partie couchées,
r.amaflees , très - lilïes ,. entrecoupées par des
noeuds très-rapprochés j, les. rameaux oppofés ,
furtout les inférieurs, fimples, rarement dicho-
tomes, garnis de feuilles très-petites *oppofées>,
lèfliles, conniventes à leur bafe, ovales, un peu
aiguës ou obtufes , contenant, d’autres, feuilles
dans leurs aiffelles.
Les'fteurs font axillaires , quelquefois, folitai-
re s , plus fouvent agrégées, fefliles , fort-petites ;
leur calice divifé en trois folioles ovales, aiguës;
la' corolle blanche , à-trois pétales ovales, aigus ,
de la longueur du calice;.trois étamines & autant
de petites écailles ; trois ovaires & autant.de ftyles
de capfules ; celles-ci ovales, a ig u ë s à - une
feule lo ge, ne renfermant ordinairement que deux
petites femences. globule ufes. La variété i ne diffère
de la précédente que par une teinte rouge
plus prononcée >:elle. lui relfemble d’ailleurs dans
tputesfes- parties.
Cette plante croît en Europe,, dans lès bois
humides, le l.ong;des allées, au bord des mares,
dans les tourbières, à Fontainebleau, & plus particuliérement
dans- les départemens. méridionaux
de la France. O (-V..v. )
TILLEUL, tilia . Genre, dê plantes dicotjdé*-
dones,à fleurs complètes, polypétalées, régulièr
e s , de la famille des FEacéesvqui a des rapports,
avec les gre\yio-3 &. qui comprend.des arbres , les
uns exotiques , d’autres indigènes de l’Europe,,à
feuiiles alternes, Amples , en coeur ou tronquées
obliquement à leur bafe , munies de flipules- très-
caduques j.tcs fleujs. difpofëes. en corymbe j le
pédoncule commun, inféré dans le milieu d’ une
Draélée membraneufè & lancéolée.
Le cara&ère effèntiel de ce genre eft d’avoir :
Vn calice caduc , à,cinq divifions y cinq pétales ;
un grand nombre d’étamines ; un fiyle.; une eapfule
ou'noix globuleufe., dci'jqjoges y a cinq valves constamment
fermées4.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e ..
Chaque fleur offre :.
i° . Un calice d’une feule pièce , libre , très-
caduc,, divifé en cinq découpures concaves, co-
, forées, prefque de la grandeur de la corolle!
20! Une corolle compofée de cinq, pétales ob-
longs, alternes avec les divifions du-calice, nus
ou. munis d’une écaHle à- leur bafe.
30. Un grand nombre d’ étamines dont lès fila-
mens.font.inférés fur le réceptacle commun, pref-
qu’égaux f fubulésA.de la longueur de la corolle ;
des anthères arrondies..
■ 40. Un ovaire, fupérieur, globuleux,, fur monté
' d’ua fiyle filiforme, cylindrique, terminé par un
ftigmate en tête ,.à cinq.dents,.
Le fruit eft une eapfule ou, une petite noix globuleufe
, velue., coriace, ou Ligneufe à cinq
valves qui ne s’ouvrent point, à cinq, loges mo-
n o fp eF jn e s& dont quatre, avortent ordinairement.
Les femencesSoYitairespar avortement, quelque?
fois deux, arrondies ; * Fembryon entouté d’un
périfperme charnu ;, lobes finue.es ou dentéës,
Qbfervations.. I. Les tilleuls, malgré les rapports
nombreux qu’ils ont avec lesgrewia, forment
un genre natureF& bien diftinét ; fépârés des grew.ia
par leur p o r t, par l’ infertion de leur pédoncule
adhérent dans préfque toute l’étendue de fa partie
inférieure ,. à la nervure moyenne d’une bradée lancéolée
& membraneufe, &. furtoutpar les fruits
qui y. dans les grewia y, confident en un drupe à
quatre lbb.es ,. renfermant, quatre noix offeufes, à
. deux loges.
Les.tifteuls étoient bornés,4dans les Species. Plan-
: tarum-de Linné ,,à deux efpèees ; mais comme il
| en exidoit plufieurs autres qui n’étoient mention-
, nées que d’une manière, vague & foiblement ca-
. ra&erifées , telle par exèmple que lè tilia càrolir
: niana de Wàlthérius, & c . , M. Ventenat a donné',,
dans les Mémoires de l’Infiitut, une très-helle monographie
de ce genre , dans laquelle on trouve
beaucoup d’obfèrvations meuves. & importantes!,
dont nous profiterons pour-l’expofé. des efpèees.
Les tilleuls font des- arbres- affez élevés, dont
le tronc eft revêtu .d’une écorce fouple & pliante.,,
& dont le bois eft tendre.& léger. Les feuilles fë-
minales, tant dans les efpèees d’Europe que dans
celles d'Amérique, font divines en cinq lobes inégaux,
obfervation qui a été faite pour la première
fois-par Jean . Bauhm, fur les tilleuls d’Europe;
| les feuilles de la tige ou des rameaux font Amples*
alternes, en. coeur ou tronquées obliquement à
lewr baie pliées- en dedans ,& à bords parallele-
î naent rapprochés l’ un de rautre avant leurdéver
îoppement, munies de flipules très-caduques; îes
fleurs, d ifpo fées en corymbe, au fommtt d’un pédoncule
latéral, libre dans M partie fuperieure,
adhérent dans fa partie inférieure à la nervure
d’une braétée lancéolée. Les tilleuls d’Amérique
ont leurs pétales munis d’une écaille âleur baie:
ce caractère n’exifte pas dans les tilleuls d’Europe,.
Martinius penfe que le nom de tilia eft formé d’un
mot grec qui fignifie penna ,• arle \ ainfi’ nommé a
cairfe des bra&ées qui accompagnent les fleurs, Ôf
qui reftemblent en quelque forte à des ailes»
Nous croyons devoir ajouter ici une obfervation
fur la dénomination des fruits du tilleul. Linné
dit que leur péricarpe eft une eapfule à cinq valves
& à cinq loges qui ne s-’ouvrent pas. Gasrtner a
donné à ces fortes de capfules le nom de noix (nux),
jerfqite, dit-il, les capfules n’ont point de valves.
Nux. h capfulis diftat pltnario valvularum defeffiu.-
Mais dans les tilleuls,, peut-on dire qu’il n’ y a point
de valves ? Elles font à la vérité conniventes &
réunies, mais bien marquées par les loges internes
de l’ovaire, & par les cinq faillies ou cot s extérieures
du périfperme* qui les font diftinguer au
dehors.
Il eft rare que lés fruits du tilleul , n’importe
dans quelle efpèce, préfentent conftamment cinq
loges dans leur intérieur & cinq femences t on les
diftingue aflez bien dans l’ovaire mais à mefure
que la maturité s’opère, plufieurs des loges & des
femences, ou plutôt leur embryon, difparoiflent •.
très-ordinairement les loges fe réduifent à une
feule, les autres, reflèrrées & appliquées contre le
péricarpe,, font corps avec lui ; cette loge ne renferme
qu’une, quelquefois: deux femences* rarement
trois,
Obfervations». IL Le tilleul* fe plaît en général-
dans les terres qui ont beaucoup de fond, qui:font-
plus légères que fortes, & qui font un peu hur
mides.On le multiplie ordinairement de marcottes-,
& on greffe avec fuccès les efpèees étrangères fur
celles qui croiflent dans nos climats* Il eft peu d’arbres
qui préfentent autant d’objets d’utilité dans'
toutes leurs parties. Uécorce eft employée à faire
des cordes-, & les parties intérieures de cet organe
fourniflent.aux pêcheurs de la Suède des nalïes
pour prendre le poiflon,. & aux bergers de la C ar-
niole &: de quelques autres contrées, une toile, à
la vérité groflière , mais qui leur ferx néanmoins-
pour fe fouûraireaux injures de l’air.-
Michaux nous a appris qu’on faifoit du papier
dans l’État du Conneéticut avec le liber du tiileuT
glabre. Les fculpteurs préfèrent le tilleul au peu-1
plier, parce.que fon bois fe coupe mieux , & qu’il'
eft moins expofé aux pfqtkes des vers. Comme il
eft aufli,très-léger, bnen fait du-charbon qui eft
très-propre à la fabricatiorode la poudre à canon.
Laféve.du tilleul eft auffi abondante que celle du
hûuleau.&. dêrérable * &:.ce,gélèbres..naturalifte&-
oih penfé qu’on pourroit, par des ébullitions ôr
des clarifications répétées, en extraire du fucte.
Les habicans de la Suède, de la N o rv è g e , de L
Carniole, de la Suilfe , &c. ramafttnt avec foin les-
feuilles du tilleul pour la nourriture des troupeaux :
ils les donnent également aux beftiaux ^mais Lin-
næus aobferve qu'elles communiquoienc ùnemau-'
vaife qualité au lait des vaches.
Les fleurs de toutes les efpèees de tilleul répaftr
dent un ? odeur agréable j. elles contiennent la liqueur
précieufe dont ies-abeilles compofent leur
miel. Cette lubftance eft très-abondante en Lithuanie,
parce qu’il exifte une grande quantité de
tilleuls dans les forêts de cette partie de la Pologne.
Les fruits-du-tilleul ont é té 1 on g - te ms regardés-
comme ne pouvant être d’aucun ufoge. Mifta, me*»
decin de la Faculté de Paris, eft le premier qui découvrit
qu’ ils avoient une propriété qu’on étoit.
bien loin de foupçonner. En triturant les fruits dm
t illeu lm ê lé s avec quelques-unes de fes fleurs, ce
favant obtint un beurre qu’il difoit être parfaitement
femblable au chocolat, ayant le même goût*
& donnant la même pâte que le cacao. Les étrangers
accueillirent cette découverte avec plus d intérêt
que ne le firent alors tés Français. Frédéric-
le-Grand engagea Marcgraff à vérifier les obferva-^
tionr. du médecin français. Le chimifte pruftien fit
plufieu.-s expériences qui lui démontrèrent qu’à la\
vérité on pouvoit obtenir, des graines du tilleul,
une efpèce de chocolat,mais-que ce chocolat,pré^
paré félon les procédés de Miffa, ne pouvoir jamais
durcir comme celui du cacao ; qu'il devenoic
plutôt rance , & qu’il en différoit beaucoup quanti
à la confiftance, quant au goût & quant i Fc-
deur*.
Les expériences de Màrcgraflf prouvent fans
doute que la découverte du médecin français n’é-
toit pasaufti importante que le croyoitfon auteur;;
I néanmoins y ai; cru devoir lit rappeler, parce qu'iF
| pourroit lè faire qu’en employant les graines de'
quelques-unes des efpèees d’Amérique, on par-
vînt peut-être à réalifer les efpérances que Mj(F»‘.
; avoit conçues. (" Ventenat. 'f
E s p è c e s ;
Tilleuls d’Europe; pétale-s nus*
n. T illeul à petites feuilles. Tilia mypropkylldi
Venten.
Tilia foliis cordato-fubrotundis acuminatis , acutlr
ferratis ; nuce fubglobofd, vix coftulàtâ ; tenuijjîmâ
fragile. Vent. Monogr. pag: 4. tub. 1. fig. 1.
Tilia ( europæ-a , var. y ) ,,floribus neâario dtfii-
tutis. Lir.n. Spec. Plant, pag. 7.33. — Mater, med*
136. — Gmei, Sibir. vol* 4» pag. 179. — Crante«