
Auftr. pag. 9-6. — Poll. Palat. n®. yio*. — Ludw.
F.ÓL tab. 48. — (Eder. Flor. dan. tab. y y 3. —
ïvaiph. Cent. 10. n°. 87.^- Knorr. Del. 1. tab. L.
l i . — Willd. Spec. Plant. vol. 2. pag. 1161.
Tilia. Hort. Cliff. 204. — Flor. fuec'. 432. 471.
— Philof. Bot. 259. —- Roy. Lugd. Bat. 477.
Titia ulmifolia. Seopol. Flor*, carn. edit. 2.
n°. 642.
Titia ( parvifolia ) , foliis cordatU, acuminatis,
in&qualiter ferrât is ; fructu quinqueloculari. Hoffm. j
Germ. i8y. — Eh-rh. ex Sut. Flor. helv. 1.
pag- V 7-
T d ia fh e f ris, Desfont. Catal. Hort. Parif. pag.
i j ’2. —- Tragus, IV.
T i lia femina , folio minori. C . Bauh. Pin. 426.
— Tournef. Inft. R. Herb. 611. — Vaill. Botan.
Parif. pag. 192. — Dalib. Flor. parif. var. * . pag.
153. — Duham. Arbr. vól. 2. n°. 1. tab. 95. •
Tilia folia minore. J. Bauh. Hift. 1. pars 2. pag.
157. Icon. — Rai, Hift. Plant. pag. 169J. — Ga'rid.
Aix pag. 464.
Tilia betultt noftfatis folio. Pluk. Mant. p. 191.
Vulgairement tilleul à petites feuilles , ou tilleul
des bois j tillau 3 tillot, tillier, teil.
Var. et. Tilia ( bohemica) , foliis minonbtts , gta-
hris ; fruftu oblon'go , utrinque acuminato , minime
cofulato. Till. Hort. Pif. tab. 49. fig. 3. — Vaill.
Herb.
Tilia folio glabro 3 duriori , minori. Hall. Enum.
pag 358. n°. 2.
Son fronc s*élève à la hauteur dé quarante ou
cinquante pieds : il eft revêtu d'une écorce épaiflè,
dont l'épiderme eft crevaflee dans fa partie inférieure,
lifte dans fa partie fupérieure. Les rameaux
font nombreux, glabres,; les- plus jeunes un peu
anguleux ,. garnis de feuilles alternes,- pétiolees,
un peu arrondies,-échaocrées en. coeur à. leur bafe,
acuminées à. leur Commet, d'une fubftan.ee ferme,
lïrerobraneufei vertes, glabres à leur face fupé-
riéure, prefque toujours pubefeen,tes en deftous,
munies dans l ’aiflelle des nervures latérales d’une
petite touffe de poils ferrugineux, dentées en fcie
là leur contour j les dentelures mucronées.
Les fleurs font axillaires, odorantes, réunies en
cqrÿmbe ou en un petit bouquet lâche, compofé
de deux à. fix fleurs-, de couleur blanche 5 le pédoncule
commun inféré, à Fa partie inférieure, fur
le mdieu d'une.braélée d'un blanc-jaunâtre, mem-
bçaneufe,, longue., é tro ite , ob tufe, lancéolée;
lés pédoncules partiels, glabres , filiformes, /impies
j ûn'norcS. Les1 fruits font petits, prefque
glôbuk’ux 3 pubéiéens, munis de côtes peu fenfi-
b k s , quelquefois.Un, peu- aigus à leurs deux extré
mités*rieur péricarpe fragile & mines.
C et arbre croît dans les forêts dé l'Europe, en
France , en Bohême, dans le Danemarck ,& prefque
dans toute la Ruflie. ( V. v. )
O'fervatians. « Ce tilleul, dit Duhamel, forme
une très -bel! _• rige; il foutient bien fes branches,.
& la tê.ce prend naturellement une belle forme :
de plus, Comme on peut fans danger te tondre
avec le croiftdnt ou les ci féaux, on en fait de
beaux portiques, des boules en forme d’orangers,
&c. Ses fleurs paroiftént dans le mois de
juin j elle*, répandent alors une odeur douce &
agréable ; fes fruits mûriflent en automne. Il fe
trouve naturellement dans nos forêts, où l'on en
voit qui ont jufqu’à neuf pieds de circonférence,
fur trente ou quaranré de hauteur.
» Le bois des tilleuls eft blanc & léger ; il n’a pas
beaucoup dé dureté, mais il eft liant, & il n'tft
pas trop expofé à être'piqué des vers. Les me-
nuifiers en font quantité d'ouvrages légers ; les
tourneurs le recherchent, & les fculpteürs le préfèrent
à tous autres quand le noyer leur manque.
Quand on a- mis à rouir ou tremper dans l’eau
les tilleuls, leur écorce fe,détache par lames minces
: on en fabrique descord.es qui s’emploient à
Paris & ailleurs pour garnir les puits.
» Les fleurs du tilleul en infufîon font recommandées
en médecine pour les affe&ions du cerveau
, contre l’épilepfie, les vertiges & les étôur-
diflemens : les feuilles & l’écorce de cet arbr©
p a îlent pour être dëtferfîves & apéritives, & les
lèmences pour'être aftringentes. On en fait refpi-
rer par le nez pouf arrêter lés hémorrhagies de
cetté partie.
» On lève , dit ailleurs ce même favant, fé -
coree. des tilleuls & des mûriers pour d’autres
ufages. O u choifit des tilleuls âgés depuis huit
julqu’à feize ans : on en pourroit aufli lever fur
de fort gros, dans le cas ou l ’écorce ne feroit pas
galeufe. On abat ces arbres à la fin de mai ou au
commencement de juin, lorfq-u’ils font en pleins
fève : on choiftt même un- te ms chaud 8c humide,
afin que l’écorce fe lè ve plus facilement. 11faut,
ditènt les ouvriers, que le vent foit alors à la fève.
L'écorce fe lève auliicôc que les arbres font abattus,
afin qu’elle foit moinsaùhérente au bois. Cette
écorce fe peut lever également fur le tronc 8e fut
les branches qui portent un pouce de diamètre au
petit bout : on en lève quelquefois fur des branches
plus menues, mais celle-ci ne. peut fervir
qu’ à faire des liens,
»5 Pour lever l'écorce du tilleul’ou du mûrier, on
la fend ..dans fa longueur, <k on la détache avec
ia-n.vos taillé en pied de biche. Auflirôt qu’on a levé
, un bout de l’écorce, on achève de la détacher ën 11 la tirant avec la main. Quand l’écorce eft enlevée;
on l'étend fur terre pour la faire fécher : on eià
met deux ou au plus trois Lanières les unes fur les
autres. Quand cette écorce eft fèche, on la met en
bottes; Pour cet effet on met deux perches au milieu
d’un cent de lanières d’écorces, pour les af-
fujettîr droites , & .enfuite on les lie avec quatre
liens. On conferve ces bottes dans un lieu frais &
fe c , pour les vendre aux..cordiers qui en font les
cordes à puits, dont l’ufage éft fi commun.
»Quand les cordiers veulent employer cette
écorce, ils la mettent tremper dans l’ eau, & en
peu de rems les feuillets corticaux qui forment
Ion épaiffeur , fe féparent ai ferrie n t les uns des
autres. Les meilleures écorces font les plus intérieures
; celles du dehors, qui font trop groftières
pour en faire des cordes, font vendues pour en
frire des liens aux gerbes de paille ; c’eft aufli pour
•cet ufage qu’on lève quelquefois l’ écorce des me-;
nues branenes,
» Les tilleuls dépouillés d’écorce , fe vendent
fuivant leur groffeur; favoir : les gros aux tourneurs,
qui achètent aufli les grofles perches, qu’ on
nomme bourdons ; les moins grofles fe vendent aux-
vignerons ou aux jardiniers, pour fervir d’échalas ‘
ou xie perches à paîifler; enfin les plus menues,
qui proviennent des petites branches, fervent aux
payfans pour ramer des pois, des fèves ,* &c.
' »Relativement à la qualité du bois de cet arbre
, celui de l’efpèce la plus eftimable eft le tilleul '
de nos bois à petites’feuilles. Il a cet avantage, j
qu’il parvient à une grande hauteur fans fe creu-|
fer î c’eft pourquoi;on en livre dans les ports de
gros troncs pour faire les figures de l'avant dès
bâtimens de mer ; quant aux autres pièces de
feulpture, on préfère ceux qui font moins gros.’
.On eftime ceux dont le bois n'eft pas parfaitement
blanc. Toutes Jes efpèces de tilleul s’emploient à
faire des ouvrages de tour & de racierie r on en
débite en planches pour de légers ouvrages de me-
nuiferie ; mais quand le tilleul à petites feuilles a
pris -fa croiflance dans un terrain plus fec qu’ hu-
rnide , & qui a beaucoup de fond,, il peut fournir
de bonnes poutres.
»11 y a dans nos forêts des tilleuls à petites ’
feuilles, dont bois eft très-ferme quand les arbres
ont crû dans des terrains qui ne font point
trop humides ; leur bois n’ eft pas d’un grand blanc ;
•la couleur eft d’un t o u x un peu pâle ; les plus gros .
peuvent être débités en bois carré, & fournir de ‘
'trèsrbonnes poutres ; mars communément on re- 1
fend coûtes'lès el pèces de tillëtil en p lateauxqu’on
vend aux fculpteurs qui travaillent pour les monu-
mens1 civils 1 ou les vend aufli aux tourneurs pour
en faire de petits battis dans lefquels les chaffeurs
confervent leur poudre à tirer. Souvent les boif-
feliers les achètent fur pied pour les faire travailler
en Cabots ; enfin on les débite en p’anches de d if-
fer entes longueurs & épaifteurs pour l’ ufage des I
tnenuifiers;, & en métrai ns pour les tonnes de mar-
chandifes Lèche s»
» C ’eft le tilleul qui a fervi à faire l'expérience
de phyfique végétale, par laquelle on a prouvé que
de la tête d’un arbre on peut en faire les racines,
& des racines la tête. Le tilleul fervoit , parmi
les Anciens, à quelques uCages. Il a , dit Pline .
entre l’écorce & le bois, plufieurs tunique? ou pellicules
dont on fait des liens 5 les plus minces de
ces pellicules , appelées philyra, font célèbres
par l'ufage qu'en faifoient les Anciens pour les
bandelettes de leurs couronnes.
» On peut élever les tilleuls de femences. St
l’ on conferve la graine pour ne la mettre ©n terre
qu’au printems, elle ne lève fou vent que dans la
fécondé année ; mais fi on la mêle auflitôt qu’elle
eft mure avec du fable ou de la terre, pour la Cerner
au printems fuivant, elle lève Couvent dès la
première année. Comme les tilleuls élevés de fè~
mence font long-tems à parvenir à urte grandeur
convenable pour être plantés en avenues, les jardiniers
ont coutume de les élever de marcottes ;
pour cet effet, iis coupent au ras de terre un
gros tilleul ; alors la Couche poufle quantité de
jets vigoureux, & en couvrant enfuite cette Couche
avec de la terre , tous ces jets pouffent des
racines & fourniflent du plant en abondance. Les
tilleuls fouffrent très-bien d’être tondus au ci-
feau ; c’ eft maintenant l’arbre à la mode, & depuis,
qu’on s’eft dégoûté des marroniers d’ Inde ,
on n’en plante pas d’autres dans tous les jardins.
»
Dans les terres argileufes alliées de fable, le tilleul
vient d’une grofleur prodrgieufe. « J’en ai vu
un, dit Duhamel, que quatre hommes avoient de la
peine à embrafler.» C e t arbre ne devient pas gros
dans les terrains fec s, arides & pierreux; il s’accommode
mieux des terrains.fort humides,; mais
fon bois n’y eft pas , à beaucoup près , fi bon
que dans les-fables .gras ou dans les fonds de bonne
terre franche : alors on en peut faire du lambris,
dés planches & même "des poutres qui fubfiftenc
long-tems fans être piquées de.vers.
Placé dans un terrain convenable, cet arbre
s-’élève à une grande hauteur. Rai parle., d’après
Evelyn , d’un tilleul qui, fur trente pieds de tig e ,
avoir envi non quarante-huit pieds de circon féreftee.
Thomas Browne fait mention d’ un autre tilleul qui
a voit quarante-cinq, pieds de circonférence à im
pied .8c demi de terre, & fpixante-quinze pieds
aè hauteur. Dans une note communiquée par
M. Qrelët-Defprades, de Nio r t, à M. Ventenat.»
il eft dit « qu’on trouve devant le château de
» Chaillé, commune de Saint-Marri n - lës-Melie „
» près de Melle^\:&: fur la route de Niort à Melle *
» un fuperbe tilleul de quarante-huit pieds de cir-
» conférence, & d’environ foixante pieds,de hau-
'»iteiir; il èôn e au moins-cent cinquante pieds
»■ dans les branches, fans aucune marque de vé-
« tufté & de dépécîflement. »