
On diftingue cette efpèce à fts feuilles deux Sc
trois fois ailées , à grandes folioles ovales, & à
fes fleurs paniculées, dont les ramifications font
autant d’ épis grêles, alongés.
Ses tiges font fermes, droites, herbacées ,
hautes de trois à quatre pieds*, divifées en rameaux
étalés, alternes, peu nombreux, grêles;, fines',
lifies, cylindriques, un*peu anguleux à leur partie
fupérieure, garnis de feuilles alternes, pétiolées,
am p le sd eu x & trois fois ailées, compofées de
folioles oppofées, légèrement- pétiolées , allez
grandes, ovales , irrégulièrement dentées en fcie,
vertes, glabres à'leurs deux faces, acuminées à
leur fommet.
Les fleurs font terminales , qiielques:une$ axillaires
, difpofées en une belle panicule .étalée’,
formée par un'grand nombre d’ épis oppofés ou
alternes, cylindriques, alongés., fleuris dans toute
leur longueur, la plupart munis à leur, bafe de
très-petites bradées caduques. Ces fleurs font
ordinairement dioïques,, quelques - unes hermaphrodites
, tant fur les individus mâles’ que fur les
femelles, niais, flériles. Cependant Michaux en a
o b f é r v é à la Caroline, une variété £, à fleurs
hermaphrodites & fertiles , ayant des épis bien
moins nombreux & les feuilles plus luifantes. La
corolle efl blanche, fort petite ; l.s pétales un
peu arrondis, ; les étamines plus longues que la
corolle 5 trois piflils , qui. deviennent 'autant, de
capfules droites, acuminées..
Cette plante croît dans les départemens méridionaux
de la France , fur les montagnes , dans les
A lp e s , les Pyrénées, T Auvergne, l’Allemagne 5
en Amérique, dans la V irginie, la Caroline, &c.
On la cultivé au Jardin des Plantes de Paris* ip
( r . v . )
1Q- S p i r Ée filipendule. Spir&a filipendula. Linn.
Spir&a foliis pinnatis y foliotis uniformibus ^ fer-
ratisy cauleherbaceo3floribus corymbojis.Linn. Spec.
Plant, vol'. 1. pag. 702. — MateF. medic. 120» —
Gmel. Sibir. vol. 3. pag. 191. n°. 52. — Crantz.
Auftr. pag* 109; n®. 3. — Scop. Carn. n°. 602* —
Pollieh. Pal. n®. 480.— (Eder. Flor. dan* tab. 935.
— Ludw. E â . tab. 60. — Blackw. tab. 467. ■—
Kniph. Cent. 3*. n°. 90.'— Hoffra. Germ. 174. —
Roth, Germ. vol. I. pag. 216. — v oL I I . pag. j 52.
— Lam. Flor. franç. vol. 3. pag. 125. n°. 748. —
Willden. Spec.Plant, vol. 2. pag. 1061. n°. 16 .—
Lam. Illuflr. Gener. tab. 439. fig. 1.
Filipendula foliis pinnatis ,_ minimis ïntermixtis,
txtremâ trilobatâ. Haller, Helv. ntf. 1 1 36V' •
Filipendula foliis pinnatis , folio lis' uniformibus i
Hort. CM. 191. — Flor. fuec. 404. 439. — Roy.
Lugd. Bat. 277. — -Gérard, Em. 1058. rig/‘ 1. ^
Filipendula vulgaris. C.Bauh. Pin. 163.’— Tourn.
Inft. R. Herb. 293. — Gftfid. A ix , pag. 184.
Filipendula. Dodon. Pempt. pag. f6. Icon. —
( Exclude Jynonym. J. Bauh.') — Camer. Epit. 6©8.
Filipendula, oenanthe muhorum. Dalech. Hift. 1.
pag. 782. Icon.
(OEnanthe filipendula- Lobel. Icon.729* & Obférvv
pag. 420. Icon.
$. Filipendula minor. C . Bauh. Pin. 167. &
Prodr. 85.— Tourn. 1. c. — Garid. 184.
Vulgairement la filipendule.
Ses racines font compofées d’ un grand nombre
de bulbes, d’ un brun-noirâtrè, de forme ovale1,
prefque de la groffeur d’une noifetteattachées
& comme fufpendues à des fils très-déliés y elles
pouffent une tige droite, haute d'environ deux
pieds y très-glabre, d’un jaune-verdâtre ; ftmple ou
peu rameule, garnie de feuilles pétiolées,, alternes,
étroites1, lancéolées, longues de huit à dii
pouces, ailées., compofées d’ un très-grand nombre
de! petites folioles diminuant de grandeur dti
fommet à la bafe, ovales ou oblongues , glabres ,
vertes à leurs deux faces, incifées & dentées à
; leur contour,entre-mêlées avec d’autres bien plus
| petites, > extrêmement courtes. Les ftipuies font
ovales, incifées, amplexicaules & un peu décur-
rentes fur la bafe des pétioles.
Les fleurs font fituées à l’extrémité-des tiges,
où elles forment une panicule allez grande ; presque
femblable à une ombelle. Leur calice efl réfléchi,
glabre, très-court.; la corolle blanche, un
peu odorante, d’ une grandeur médiocre y les pétales
lancéolés, obtus ; les étamines un peu plus
courtes que la corolle. Le nombre des ftyles varie
de huit à douze.
Cette efpèce fe trouve dans les bois & les prés
couverts de l’Europe. Elle varie quelquefois par
la nombre de fes pétales. La plante p> efl plus petite.
fy ( V . v, )
Ses .racines font aftringentes •& nourriffantes :
on s’en efl fervi quelquefois dans des tems de
difetre. Elles fourniffent un amidon affez abondant,
que l’on obtient en les faifant macérer dans
l’eau y elles font recommandées comme diurétiques
contre les affections catarrales des voies urinaires
& les graviers. Les cochons k s recherchent
avec avidité, & bouleverfent les terrains dans lef-
quels elles fe trouvent.
Les fleurs donnent au lait une faveur agréable.
Toute la plante peut être employée pour tanner
les cuîjrs.
21. Sp irÉe reine des prés. Spir&a ulmaria. Linn.
Spir&a foliis pinnatis 3 fubtus tomentofis , impart
majore', trilobp; lateralibus indivifis , cûrymbis pro-
liferis. Willden. Spec. Plant, vol. 2. pag. îoét.,
n°. 17. m m
Spina foliis pinnatis 3 impari majore 3 lohato ;
Poribus cymojis; Linn. Spec. Plant, vol. I. pag. 702.
Fiori lappon. l o i .— Hort. Cliff. 191. — Flor.
fuec. 40J. 440. — Mater, medic. 129. — Royer) ^
Lugd. Bat. 277. — <]£der. Flor. dan. tab. 547. —
Crantz. Auftr. pag. 109. — Scopol. Carn. 603. —
Pollieh. Pal. n°. 481. — Ludw*. E fl. 23.— Kniph.
Cent. 1. n°. 84. — Hoffm. Germ. 174. — Roth. ,
Germ. vol. I. pag. 216. — vol. IL pag. m - —
Lam. Flor. franç. vol. 3. pag. 126. n°. 748----
Gérard, Em. 104J. fig. i . :
Filipendula foliis pinnatis, pinnis acute ferratis ,
minimis ïntermixtis , extremâ tribolatâ , maximâ.
Hall. Helv. n” . 1135.
Ulmaria Clafii. Tourn. Inft. R. Hetb. 265.
Ulmaria. Cluf. Hift. 198. Icon.— Idem, Stirp.
Pann. pag.- 700; tab. 699. — J. Bauh/Hift. 3. pag.
488. Icon .— ‘ Dalech. Hift. 1. pag. ic8 ( . Icon.
Mediocris.
Barba capr&3 floribas compaclis, C . Bauh. Pin.
164.
_ Reginaprati. Dodon. Pempt. pag. 37. Icon.
Barba capri3 & ulivaria vulgi. Lobel. Icon. 7 1 1 . !
Vulgairement la reine des prés.
C ’eft une plante charmante, une des plus dif-
tinguées parmi celles qui embelliffent fi agréablement
le bord des rui(féaux 84 les prés humides ,
où elle brille, parmi toutes les autres, par l’élévation
de fes tiges, par fes beaux corymbes de
fleurs blanches, odorantes5 par fes feuilles ailées,
revêtues en de (fous d’ un duvet velouté & blanchâtre.
Les Anciens, qui fouvent dans leur nomenclature
confultoient davantage leurs fenfations
que les principes de la fcience, l’avoient nommée
la reine des prés. L’homme fenfîble , qui étudie lés
plantes dansUes vafles jardins de la nature, plus
encore que dans les livres, applaudit à cette neu-
reufe dénomination.
Ses racines font fibreufes , touffues 5 elles pro-
duifent une tige droite, haute de trois à quatre
pieds, ferme , glabre , un peu anguleufe , rougeâtre
, médiocrement rameufe, garnie de feuilles
amples, alternes, pétiolées, ailées, compofées de
folioles ovales, d’un vert-foncé en deffus, blanchâtres
& veloutées en défions, longues de deux
ou trois pouces, fur un de large, irréguliéièment
dentées en fcie ou prefqu’incifées à leurs bords,
acuminées à leur fommet; la terminale beaucoup
plus grande que les autres, & fouvent. partagée
en trois lobes , de très-petites folioles fituées
entre les grandes; des flipules amplexicaules &
dentées à la bafe dés pétioles.
Les fleurs font nombreufes, réunies à l’ extrémité
des tiges en une panicule ample ; les rameaux
longs ÿ les ramifications courtes, ferrées y les calices
pubefeens & réfléchis; la corolle blanche,
petite; les pétales obtus ; les étamines un peu plus
longues que la corolle; les anthères fort petites.
Aux ovaires fuccèdent cinq à huit capfules comprimées,
un peu contournées en fpirale.
Cette plante croît dans les prés humides, fur le
bord des rùifleaux & des étangs, en Europe. 2£.
( r . v . )
Elle paffe pour afiringente, vulnéraire,, tonique
& fudorifique. Ses fleurs font cordial-.-s, aromatiques:
on prétend qu’elles communiquent à la bière
& au vin le fumet du vin de Malvoifie. La racine
efl afiringente, aromatique ; elle a , dit-on, réuflt
dans les hémorrhoïdes fèches , caufées par la fla-
gnation du fang dans les v aideaux de la veine
porte , lorfque ces vaiffeaux manquoient de ref-
fott. On en a encore confeilié l’ufage dans la diarrhée,
la dyffenterie & fur la fin des - fièvres malignes.
Ôn peut s’ en fervir, ainfi que des feuilles,
pour tanner les cuirs. Toute la plante plaît beaucoup
aux chèvres.
22. SpirÉe du Kamtzchatka. Spir&a camv^cha-
tica. P al las.
Spir&a foliis quinque lobis , petiolis uuriculatis ,
caule hirfuto , corymbis proliferis. Willden. Spec,
Plant, vol. 2. pag. 1062. n°. 20.
Spir&a herbacea , foliis fimpliciter palmatis , peJ
tjolis appendiculalis , caule hirfuto 3 fiori b us cymojis.
Pall. Flor. roff. vol. 1. pag. 4 1 . tab. 28.
Spir&a foliis multifidis3 angulatis • fruftibus ereftis,
hifpidis ; petiolis appendiculatis. Gmel. Sibir. vol. 3*
pag. 192. |
TJlmaria fruftibus hifpidis. Krafchenin, Kamtzch.
vol. 1. pag. 202.
On diüingue cette efpèce à fes grandes feuilles,
aux appendices foliacés, arrondis, qui garnifient
la partie fupérieure des pétioles ; à fes tiges velues
& à fes fleurs en cime, fouvent prolifères.
Ses racines font épaiffes, noirâtres en dehors,
.blanches en dedans, d’où s’élèvent deux ou trois
tiges hautes de cinq à fix pieds, de l’épaiffeur du
doigt à leur bafe, profondément cannelées, velues,
hérbàcées. Les feuilles radicales font très-
amples , fouvent d’un pied de large, fur huit pouces
de long, divifées en cinq lobes aigus, à double
dentelure, munies en deflous de poils blanchâtres;
les pétioles garnis vers leur fommet de quel-
. ques flipules fort petites ; les feuilles caulinaires
fouvent à trois lobes , plus petites ; les fupé-
. ri eu res hàflées ou lancéolées, ayant à la bafe de
leur pétiole des flipules lancéolées ou à demi en
coeur, dentées à leur contour.
Les fleurs font odorantes, difpofées en une très-
belle cime rameufe. Leur calice eft velu, à cinq