
trémité fupérieure forme le fommet, quand même
l’ ombilic y feroit placé; l’autre extrémité'eft la
bafe. La connoiffance de la manière dont Gartner
a envifagé la graine, par rapport à fa fituation ,
elt néceffaire à ceux qui lifent les descriptions de
ce célèbre botanifte ; mais on peut rigoureusement
s’en tenir à l’opinion de Linné, adoptée
par la plupart des autres botaniftes, qui fixe toujours
la bafe de la Semence dans le point de fon
ombilic.
La graine eft enveloppée de membranes qui
éclatent & fe rompent diversement dans l.i germination.
Gærtner a diftingué deux eSpèces d'enveloppes
» Savoir : les enveloppes propres & les ac-
cefloi: es : il compte parmi les enveloppes propres ,
celle qu’ il appelle teft ou enveloppe teftacée (teft a) ,
& parmi les enveloppes accefloires, celles que les
botanilles défignent parle nom d' Arille ( arillus).
L’enveloppe appelée teft ( tefta) paroît quelquefois
feule & unique ; mais plus Souvent on en
découvre une autre ftriée au deffous d’elle. Ainfi
chaque Semence eft ordinairement pourvue de deux
enveloppes. L’enveloppe teftacée, le teft ou la plus
extérieure, varie beaucoup dans Sa confiftance.
Elle eft membraneufe, coriace, fpongieufe, charnue,
cruftacée, offeufe; elle eft toujours composée
d’une Seule tunique , qui n’ a d’autre ouverture
que celle de l’ombilic, quoiqu’elle paroiffe
comme formée de deux valves dans les diofpiros,
les roycna , &c. Sa couleur eft toujours plus foncée
que celle delà graine qu’ elle renferme. Gært-
ner a obfervé qu’elle adhéroit fortement aux graines
dans quelques familles monocotylédones, &
que fi on ne l’apperçoit pas dans certaines plantes
, comme dans les rhi^ophora3 les jambolifera 9
les caryophylias, les laurus & autres, dont les Semences
font appelées acoccay fans coque, c’eft
qu’elle fe trouve collée aux parois du péricarpe.
Cette enveloppe prend encore le nom de tunique
ou de tégument propre. Elle eft très-remarquable
dans la fè v e , où elle porte le nom de robe ; très-
vifible & diftinéle dans les pépins de poire & de
pomme, & c .
L’enveloppe interne eft facile à appercevoir
dans un grand.nombre de femences, Surtout lorsqu’elles
fout fraîches : il en eft néanmoins quelques
unes où on la diftingué difficilement ; mais ,
comme l’obferve Gærtner, on ne peut révoquer
en doute Son exiftence, & il eft probable qu’elle
eft adhérence à la graine. Sa fubftance, toujours
membraneufe, eft quelquefois recouverte intérieurement
d’une lame charnue; elle fe Sépare facilement
de l’enveloppe teftacée ou plus extérieure,
& elle eft d’une feule pièce. Les vaiffeaux
de l’ombilic rampent fur fa furface extérieure ;
leurs dernières ramifications pénètrent infenfible-
ment dans fa fubftance, & parviennent ainfi jufqu’ à
la graiqe. Le point où fe réunifient les ramifications
des vaiffeaux, eft appelé ombilic interne ou
chaland j c’eft une petite tache coloYée ou un petit
tubercule, tantôt Spongieux , tantôt calleux ,
formé par l’extrémité des vaiffeaux ombilicaux
internes, qu’on voit fur la membrane extérieure.
Le chalaza fe trouve , dans diverfes graines , en
oppofition avec l’ombilic externe.
Les enveloppes accejfoires couvrent la femence en
tout ou en partie, & peuvent en être féparées
avec facilité. Ces enveloppes font T épiderme &
Yarille.
L’épiderme eft cette pellicule très-mince qui enveloppe
toute la graine, & qui ne la quitte jamais.
Il eft placé fur l ’enveloppe extérieure ; il eft ordinairement
membraneux, quelquefois il eft couvert
de poils, de petits tubercules , &c. il devient
mucilagineux quand on le met dans l ’eau.
Uarilleeft une enveloppe acceffoire qui tire fon
origine de l’ombilic externe, auquel elle eft adnée,
& qui n’adhère point à l’enveloppe teftacée ou externe
dont elle fe. Sépare facilement. Sa fubftance eft
quelquefois cartilagineufe, quelquefois elle eft fuc-
culente, comme dans l’evonymus y l’arille recouvre
tantôt la femence entière, comme dans le jafmin ;
tantôt il n’en recouvre qu’une partie plus ou moins
grande, comme dans le celaftrus, &c. ; ordinairement
il ne renferme qu’une feule femence, quelquefois
néanmoins il en contient deux, comme dans le fu-
fain, où il eft affez vivement coloré, ainfi <Jue dans
beaucoup d’autres plantes ; il eft lacinié dans le
mufeadier, où il prend le nom dé macis.. L’exif-
tence de l’arille n'eft pas d’ailleurs d’une néceflité
abfolue; aufli trouve-t*on beaucoup de femences
qui font dépourvues de cette enveloppe.
Les femences font parvenues à leur maturité
lorfque leur fubftance a paflé de l ’état gélatineux
à celui d’une certaine confiftance, & lorsqu’ elles
remploient, exactement leur.enveloppe. On donne
à quelques-unes le nom d‘amandes 3 particuliérement
aux femences des fruits drupacés, ou des
drupes. Cette amande eft renfermée dans un noyau
ou une boîte ligneufe, formée le plus fouvenr de
deux battans ou valves folides, pliis ou moins
étroitement fermées. Dqhamel, d’après des ob-
fervations particulières , penfe que lé noyau eft
formé d’abord par une enveloppe glanduleufe. Si
l’on fait mâcérer, dit-il, des noyaux dans l’eau, ils
fe divifent en petits grains femblables à ceux de
la capfule pierreufe des poires ; il eft même des
noyaux qui fe dégrainent fans macération préalable.
Les noyaux paroiffent unis à la pulpe qui les
recouvre. On voit clairement, dit Duhamel, dans
la pêche , une quantité dé fibres qui lient cette
pulpe au noyau. On les obferve de même fur les
abricots, & l’on voit furtout, dans la rainure où
lés deux battans s’unifient, une très-groffe fibre
qui y eft engagée. Cette fibre s’échappe & fe di-
vife en plufieurs faifeeaux ou troncs principaux,
lefquels
lefquels fe ftibdivifent encore, & forment plufieurs
rameaux particuliers , garnis d’un duvet très-fin,
qui conftitue dans la fuite la pulpe ou enveloppe
fucculente.
Les amandes Sc les noyaux parviennent à leur
groffeur avant que la pulpe du fruit foit formée.
Si l ’on examine alors les noyaux , on verra qu’ils
font remplis d’une humeur glaireufe, tranfparente,
qu’on peut comparer à la glaire des oeufs. Dans
cette glaire eft enchâffée une petite veflie qui
contient une autre liqueur pareillement tranfparente,
comparée au jaune de l ’oeuf. A mefure que
le fruit fe forme, on voit paroître au fommet de
la petite veflie un point blanc, lequel paroît n’ad- j
hérer à la veflie que par une efpèce de vaiffeau,
tandis que la communication qui exifte entre la
veflie & l’humeur glaireufe, eft rendue fenfibie
par les vaiffeaux'nombreux qui femblent lier l’une
à l’autre. Le petit point blanc, qui eft la femencs
ou l’amande , groflit, & la veflie croît avec lui :
celle-ci s’approprie la fubftance glaireufe , & l’amande
fe nourrit enfuite aux dépens de la veflie,
en confommant la matière qu’elle contient.
Les femences varient infiniment quant à leur
nombre, leur forme , leur furface x leurs accef-
foires , leur grandeur & leur couleur.
i° . Le nombre des femences paroît aff.z conf-
tamment le même dans quelques familles naturelles.
Par exemple , les fleurs des graminées ne donnent
qu’une feule femence : on en trouve deux dans
celles des ombellifères , quatre dans celles des labiées
& de plufieurs borraginées. Les fleurs de la
famille des orchis & de celles des pavots en four-
niffent un très-grand nombre. Il paroît en général
que la capfule eft , de tous les péricarpes , celui
qui contient le plus grand nombre de graines.
| 2°. La forme des femences eft extrêmement variée;
elle eft réniforme dansle haricot, globuleufe dans
le pois, arrondie dans l’ orobe, triangulaire dans
les polygones, &c. Quelquefois les femences font
fi petites , qu’il eft prefqu’impoflîble d’en déterminer
les formes: on dit alors qu’elles reffemblent
à de la pouflière de bois (femina fcôbiformia) ,
«omme dans les orchis, & c. Ces femences font
nues ( nuda ) lorfqu’elles n’ont d’autre enveloppe
que leur tunique propre, comme celles des graminées,
des labiées, des bourraches, des ombelles,
&Tc. ; elles font couvertes (teHa) lorfqu’ in-
dépendamment de leur tunique propre, elles font
renfermées dans cette enveloppe particulière qui
porte le nom de péricarpe, & qui conftitue le fruit,
ainfi que nous l’avons dit plus haut.
_ 3°. Les femences, confidérées quant à leur furfa
c e , font velues , tomehtéufes , glabres, liftes .,fil-
lonees , tuberCuleufes , ridees , échinées ou couvertes
de piquans ( mûrie ata , echinata) , kérifiees de poils
rudesI <S»c.
Botanique. Tome VU.
4°. La nature, toujours occupée de la confer-
vation des efpèces, a pourvu les femences d’appendices
ou accefloires qui fervent à les défendre
contre la voracité des animaux, ou à faciliter
leur difperfion. Ainfi , l’orurencontre des femences
dont les unes font armées d’ une pointe à leur
Commets les autres font couvertes d'aiguillons ou
d’épines; celles-ci font munies de membranes faillîmes
, plus ou moins fermes, que l’on nomme
des ailes ; alors ces femences font ailées. Dans la
. feabieufe, le calice de la fleur perfifte , & forme
une Couronne au fommet de la femence : ces femences
font couronnées. Dans les compofées, un
grand nombre de femences eft furmontée d’ une
jolie aigrette, quelquefois foyeufè, & d’une blancheur
éclatante, qui les fait voltiger de tontes
parts au gré des vents. Dans les épilobes, dans
plufieurs apocinées, les femences font chevelues;
dans les dry as , dans les clématites, Scc. elles font
furmontées d’un filament fouvent très-long, velu
dans toute fon étendue , auquel Gærtner a donné
le nom de cauda, queue. ( Voye£ Aigrette. )
On conçoit aifément, dit M. Lamarck, que les
aigrettes & les ailes ont été vifiblement defti-
nëes pour faciliter la difperfion des femences. On
voit, quelque tems après la maturité, celles qui ont
été pourvues de ces accefloires légers & délicats,
voltiger de toutes parts au gré du v ent, & entretenir,
entre les differentes portions de terrain,
une forte de commerce & de circulation de ri-
cheffes. Dans certaines plantes, l’élafticité que la
capfule acquiert en fe defféchant, fupplée aux aigrettes
& aux ailes; c’eft une furprife agréable, de
voir cette enveloppe éclater fubitement avec ex--
plofîon, & faire pour ainfi dire l’office de la maiu
du femeur, en lançant à quelques pieds de dif-
tance les graines qu’elle tenoit renfermées. Ori
peut faire cette obfervation fur le genêt, le géranium,
le momordica elaterium , &c. L 'impatiens noli,
me tangere, efpèce de balfamine, a été ainfi nommé
parce que quand fon fruit eft mûr, il s’ouvre avec
effort au plus léger ch o c , & fait jaillir une multitude
de femences entre les doigts de celui qui.
l ’a touché.
$ ° • La grandeur des femences offre de grandes
différences, depuis l’amande du cocotier, qui a
la groffeur & la forme d’un oe u f d'autruche , juf-
qu’aux graines des moufles, des fougères, qui refi
femblent à de la pouflière.
6°. La couleur des femences paroît être pref-
que fufceptible des mêmes différences que celle
des fleurs & des fruits. Les femencès de Xabrus
precatorius font d’ un rouge v if ou d’écarlate ; celles
du coi* ou larme-de-Job font d’ un blanc-iuifant,
& reffemblent à des perles , tant par leur forme
que par leur couleur ; celles du croton cyanofper-
mum, d’un bleu-azur ; les graines des pivoines
f font purpurines ou noirâtres; celles de l’adonis
K