forme à la raifon. Il eft certain , d it- il, que cette
liqueur eft de nature huileufe & inflammable,
comme celle des animaux ; qu’elle fe mêle très-
promptement , 8e qu’elle fe combine parfaitement
avec le fluide fpermatique échappé des globules
des anthères ; qu’ elle difparoît au moment où la
fécondation s’eft opérée , & qu’ alors les ftigmates
fe deffèchent, 8c qu’on ne remarque plus aucun
mouvement d’irritabilité dans les lames de ceux
en qui ce phénomène fe manileftoit auparavant avec
beaucoup d’ énergie. On doit conclure de ces ob-
fervations, continue le même auteur, i ° . que la
liqueur dont le ftigmate eft hume été 3 ne peut fer-
vjr qu’à faciliter l’a été de la fécondation; 2°. que
fa confïftance onétueufe eft très-propre à repouffer
les corps étrangers qui pourroient pénétrer dans
le ftyle par les pores du ftigmate; $°. que les ftigmates
deffé'chés ne peuvent concourir ni coopérer
à la végétation ; 40 enfin , que le ligne le plus
certain de la puberté des fleurs eft fourni par la
préfence de la liqueur qui tranflude du ftigmate.
Toutes les fleurs hermaphrodites ou femelles
fertiles font pourvues d’ un ftigmate. Cet organe
eft quelquefois fimple & unique, comme dans la
prime-vère, & c . Quelquefois il eft bifide ou double
, comme dans lescompofées, & c . 5 quelquefois
même on en trouve quatre, comme dans le fébef-
tier. Il eft inutile d obferver que les fleurs qui ont
plufîeursftyles, comme dans le mille-pertuis, ont
également plufieurs ftigmates.
Comme les ftigmates, ou fi l’on veut les ftyles
qui leur fervent de fupports, répondent chacun à
une loge de l’ovaire, il fembleLqu’on pourroit
avancer que le nombre des loges d’ un ovaire eft
égal à celui des ftyles dont il eft furmdnté. A la
v é r ité , il arrive quelquefois qu’ un fruit eft divifé
en deux ou plufieurs loges , quoique fon ovaire
n’ ait été furmonté que d’ un feul ftyle ; mais ne
pourroit-il pas fe faire qu’ il eût exifté^plufieurs
ftyles réunis fi étroitement, qu’ ils n’euffent paru en
former qu’un feul?
Dans les fleurs dont l’ ovaire fimple eft furmonté
de plufieurs ftyles , & par conféquent de plufîeurs
ftigmates, comme dans le mille-pertuis, tous les
ftyles & tous les ftigmates ne paroiffent pas abfo-
lument néceffaires pour que les ovules foient fécondés.
En effet, Koëlreuter, ayant fupprimé deux
ftigmates du mille-pertuis ordinaire, arrofa enfuite
celui quireftoit, avec le pollen de la fleur à laquelle
il appartenoit : toutes les graines de cette plante
furent également fécondées, quoique chaque ftigmate
parût conduire à une loge particulière de
l ’ovaire.
Ne pent-on pas conclure de cette expérience,
1 ° . que, quoique la fécondation s’opère plus fûre-
ment lorfque tous les ftyles -dont une fleur eft
pourvue, fubfiftent, néanmoins tous les ovules
contenus dans l’ovaire peuvent être fécondés
l quand même on retrancheroit une partie des ftyles?
2°. que les cloifons qui forment les loges dans i’ o-
vàire, font d’ une texture fi mince & fi délicate,
qu’elles font perméables à la vapeur vivifiante qui
jaillit des globules que contient l’anthère? ( Ven-
tènat, Règne végétal. )
Le ftigmate varie dans fa fïtuation , dans fa direction,
dans fa forme , dans fa furface & dans fa
durée.
i Q. Confidéré quant à fa fïtuation, le ftigmate
termine prefque toujours le ftyle. A la vérité, lor(-
qu’il y a plufieurs ftigmates, ils font par fois difpo
fés fymmétriquement fur les côtés du ftyle, comme
dans quelques liliacées ; mais il eft rare de voir un
ftigmate unique fur le côté du ftyle, comme dans
le lantana.
2°. Le ftigmate, confidéré dans fa direction, eft
ordinairement droit & élevé ; quelquefois il eft
contourné ( convolât um ) comme dans lé fafran ;
quelquefois, lorfqu’il eft bifide ou double, il fe
recourbe ou fe roule en deffous (revolutum) comme
dans la plupart des compofées.
3®. Le ftigmate a diverfes formes. Il eft fphé-
rique ou globuleux (globofum) dans les prime-vères;
j en maffue ( clavatum) dans le génipier > en tête
| ( capitatum ) dans le nolana ; acuminé ( acûtnina-
| tum) dans le marronier ; obtus ( obtufum) dans
1 l’andromède ; en coeur ( cordatum ) dans le fumac;
tronqué ( truncatum ) dans l’afphodèle; échancré
( emarginatum) dans la pulmonaire; pelté ou en
bouclier ou en plateau ( peltatum3orbiculatum) dans
le nénufar ; étoilé ( ftellatum ) dans le pavot; en
pinceau ( penicilliforme) dans la pimprenelle ; plumeux
(plumofum ) dans les graminées ; pétaliforme
( petaliforme) dans les iris; triangulaire ( trianguläre)
dans le lys ; barbu ( barhatum ) dans la geffe ;
coudé, crochu ( refraftum) dans le lantana; canali-
culé ( canaliculatum ) dans le colchique , &c.
4°^. La furface du ftigmate eft également fujète
à varier. Le plus fouvent elle eft glabre ; quelquefois
suffi elle eft fillonée, ftriée, velue, verru-
queufe, mamelonée, ou criblée de pores nombreux
8e imperceptibles, qui font probablemeritles
orifices des vaiffeaux intérieurs du ftyle, 8c qui
pompent ou afpirent le fluide fpermatiquey
°. Quant à fa durée, le ftigmate eft caduc dans
un grand nombre de fleurs, & fa chute a ordinairement
lieu en mêmetems que celle de la corolle
& des étamines, c’ eft-à*dire, après la fécondation;
néanmoins il eft perfiftant dans le p a v o t, dans le
nénufar, &c.
STILAGO. C e genre, établi d’abord d’après
des caraClères mal connus, a été depuis rangé parmi
les amidefma. Il en fera queftion dans le Supplément.
STÏLBË. S'tilUm. Gënré de plantes cryptogames,
de la fami lié des champignons , 'qui comprend,
de très-petits champignons pédicellés, qui
ont l’apparebce d’une moififfure, màis d’une con-
fiftance plus ferme, & dont le pédicelle eft terminé
par une petite tête folide, globuleufe, ovale ou
pyriforme, d’ abord aqueufe ou un peu gélati-
neufe, tranfparente, & qui devient ferme en
vieil liftant, folide, opaque , 8e qui porté les fe-
mènces à fa furface extérièure.
E s p è c e s .
* Têtes arrondies-,
1. Stilbe velue. Stilbum hirfutum, Hoffm.
Stilbum perfiftens, (lipite ocraceo , hirfuto y pilis
ereftis, fipifkis. Perf. Difp. Meth. Fung. pag, 39.' 8e
Synopf. Meth. Fung. pag. 680. n°. 1. — Hoffm.
Deutfch. Flpr. Crypt, tab. 10. fig. 2. •— Lam. fyl,
Gener. tab. 889.
C ’eft une allez belle efpèce, fort petite, &
néanmoins une des plus grandes de ce genre, per-
fiftante, diftinguée par la roideur de fon pédi-
cëlle jaunâtre, chargé de poils droits, nombreux.
Sa tête eft arrondie ; elle eft un peu rare, & fe
trouve fur les troncs d’ârbres en putréfaction.
2. St i l b e tomenteufe. Stilbum tomentofum,
Perfoon.
Stilbum parafiticum , ftipite tomentofo capitulo
fubrotundo. Perf. Synopf. Meth. Fung. pag. 68o.
n°. 2.— Schrad. Journ.f. deBotan. vol. 2. pag. 6 j.
tab. 3 . fig* i.
Cette efpèce fe diftingue de la précédentè par
fes pédicelles tomenteulës & non pileufes. Ce
duvet paroît être une autre plante , une forte de
byffus parafite, qui s’y établit au moment où cette
plante celle de végéter ; & ce qu’ il y auroit de
plus fingulier, c’eft que ce ftilbe lui-même eft
parafite, 8e croît fur une autre forte de champignon,
le trichia vulgaris, lorfquè celui-ci entre
en putréfaClion.
3. Stilbe roide. Stilbum rigidum. Perf.
Stilbum gregarium , ftipite rigido , perfiftente , ni-
gro’y crajftufculo y capitulo fubrotundo, primo aquofo ,
lacleo, demiim cpmpafto , grifeo, deciduo. Perf. in
Uffer. Ann. Der. Botan. ft. 2. pag. 31. tab. 2.
fig. 2. —• Idem, Synopf. Meth. Fung. pag. 680.'
nb. 3.
Stilbum rigidum. Deçand. Flor. franç. vol. 2.
Suppl, pag. ^93. n°. 188. *
Ce champignon s’élève à peine à la hauteur
d’une demi-ligne ; quelquefois il parvient jufqu’ à
trois lignes. 11 croît en maffe & abondamment,
dans le courant du printems, fur les bois qui entrent
en décomposition. Son pédicelle eft roide,
noirâtre, perfiftant, cylindrique, terminé par une
petite tête arrondie, d’abord blanchâtre & aqueufe,
enfuite elle devient jaunâtre ou grifatre, compacte.
A l’époque de fa maturité, elle fe détache
du pédicelle qui perfifte, & qu’on prendroit alors
pour une efpèce de byffus,
■ 4. Stilbe noire. Stilbum nigrum. Decànd.
Stilbum ftipite nigro , rigido y capitulo fubrotundo,
perfiftente. (N.)
Stilbum nigrum. Décand. Flor. franç. vol. 2.
Suppl, pag. J93. n°. 188. * * '
Cette efpèce reflemble beaucoup à la précédente
par fa grandeur 8c fa forme ; mais elle eft
entièrement noire, d’une confiftancé plus ferme,
plus dure. Sa petite tête ne fe détache point du
pédicelle, comme dans l’efpèce précédente. Dans
plufieurs individus elle paroît un peu concave en
defius ; ce qui pourroit faire douter fi elle appartient
réellement à ce genre. On la trouve fur l’ é corce
du genévrier. ( Decand. )
y. Stilbe filiforme. Stilbum filiforme,
Stilbum confertum , fubfafciculare, minutiffimum /
ftipite fubulato, nigro y capitulo fubrotundo , aquofo,
Perf. Annal. Bot. 1. c. & Synopf. Plant, pag. 681.
n ° .4 .
Stilbum (minimum, var. * , nigripes), càpitulo
ovato , cOtnpreJfo y ftipite attenuato. T o d e , Fung.
Meckl. 1. pag. 11. tab. 2. fig. 18.
C ’eft une des plus petites efpèces : à peine eft-
elle vifible fans le fecours de la loupe. Son pédicelle
eft lifte, d’ un noir-rougeâtre, capillaire, très-
fin , fubulé, un peu tranfparent, furmonté d’une
petite tête aqueufe , blanchâtre , tranfparente ,
arrondie, un peu ov a le , médiocrement comprimée
, très-fugace, tandis que les pédicelles per-
fiftent. Elle croît en maffe 8e en grande quantité,
dans le printems, fur le tronc mort des arbres récemment
coupés.
6. Stilbe gélatineufe. Stilbumgelatinofum.VexÇ.
Stilbum gregarium , albidum y ftipite crajftufculo ,
fubtéretij capitulo globàfo. Perf. Synopf. ‘Plant, pag.
681, n°. y.
Il eft d’ une fubftance très-molle. Son pédicelle
eft à peine long d’une ligne , un peu cylindrique,
médiocrement épais, blanchâtre, terminé par une
petite tête globuleufe. On le rencontre par agrégation
, en automne après les pluies, fur les tranches
des troncs coupés du fagus filveftris.
7. Stilbe citrine.^Stilbum cïtrinum. Perf.
K k k . 2