
caractère , comme les faiilles , les branches, les
pédoncules, &c.
SÉSAME ou JUGEOLINE. Sefamum. Genre de
plantes dicotylédones, à fleurs complètes, mono-
pétalées, de la famille des bignones , qui a des
rapports avec les chelone, qui comprend dès herbes
exotiques à l’Europe , à feuilles oppofées,
plus foiivent alternes j les fLurs folitaires, axillaires.
Le caractère effentiel de ce genre eft d’avoir :
Un calice a cinq dîvifions inégalés ,* une corolle
campa nulle , a cinq lobes , l* inférieur plus grand ÿ
quatre étamines didynames ; le rudiment d'une cinquièmej
un ftigmate lancéolé,* une cap fuie a quatre
logis.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Chaque fleur offre :
i° . U n calice d’une feule p iè c e , cou rt, perfïf-
tant, divifé en cinq découpures inégales, droites,
lancéolées j la découpure fupérieure plus petite.
2°. Une corolle morropétale, 'prefque eampanu-
lée ; le tube co u r t, arrondi, à pei;ie de la longueur
du calice > le linbe ou vert, renflé, très-
grand , un peu courbé & campanulé, divifé ,
à fa partie fupérieure , en cinq lobes inégaux;
quatre prefquégaux, étalés ; le cinquième inférieu
r , o v a le , d ro it, un peu plus long que les
autres. ^
3°. Quatre étamines didynames, inférées fur le
tube de la corolle , dont les filamens font courts,
fétacés , afeendans, moins longs que la corolle ;
les deux filamens.intérieurs plus courts; le rudiment
d’ un cinquième ; les anthères droites, oblon-
-gues, aiguè’s.
4°. Un ovaire ov a le , v e lu , furmonté d’ un ftyle
filiforme , afeendant, un peu plus long que les
étamines, terminé par un fligmate lancéolé, divifé
en deux lames parallèles.
Le fruit eft une capfule alongée, obfcurément
tétragone, un peu comprimée, acuminée, à quatre
filions, à quatre loges, o u , félon Juffîeu 1 à deux
loges ; chaque loge partagée par la faillie de l’angle
rentrant du fillon.
Les femences font nombreufes, un peu ovales,
petites, attachées à un réceptacle g r ê le , central.
Obfervations. C e genre a beaucoup de rapports
avec les digitales, par la grandeur & la forme de fes
corolles, &.par le rudiment d’une cinquième étamine
: il en diffère par fes capfules, Ces dernières
lui donnent bien plus d’affinité avec le genre cheT
lone. Quelques-unes dès efpèces qui le compofent,
quoique très-peu nombreufes, offrent quelques
difficultés, n’étant guère diftinguées que par
les formes de leurs feuilles, qui varient dans la
même efpèce, variétés que la culture peut encore
avoir favorifées.
Retzius avoit rapporté à ce genre, fous le nom
de fefamum javanicum , le columnea longifolia de
Linné, que M. Vahl a jugé n’appartenir à aucun
de ces deux genres, qu’il a rangé dans un genre
particulier, & dont il a fait Yachimenesfefamoidesy
dont le cara&ère effentiel eft d’avoir un calice à
cinq divifions, une corolle monopétale , dont lé
limbe eft plane, divifé en quatre lobes prefque
égaux; les étamines réunies à leurs anthères; une
capfule à deux loges.
Le fefamum profiratum de Retzîus (Obfèrv. bot.
4. pag. 28) a de grands rapports avec le torenia
afiatica, & Willdenow foupçonne, avec affez de
railon, que ce pourroit bien être la même plante
ou du moins une efpèce très-voifine.
E s p è c e s .
1. Sésame d’Orient. Sefamum orientale. Linn.
Sefamumfoliis ovato-oblongis, intégrés. Linn. Sylr.
veget. pag. 574.— Hort. Cliff. 5.18- — Flor. zeyl.
— Mater, medic. I J 7 . — Miller, Diét. n°. 1.
— Willd. Spec. Plant, vol. 3. pag. 358. n°. 1 .—
Gaertn. de Fruét. & Sèm. tab. n o . — Lam. llluftr.
Gener. tab. 528.
Sefamum peduneulo inter .duas glandulas. Virid.
Cliff. 60. — Roÿen, Lugd. Bat. 262. —- Gronov.
Orient. 76.
Sefamum veterum. C . Bauh. Pin. iy .
Sefamum. J. Bauh. Hift. 2. pag. 896. Icon.
Digitdlis orientalis > fefamum diïïa. Tourn. Inft.
R. Herb, 16 j . — Burin. Thef. zeyl. 87. tab. 38.
fi g. p
Sefamum. Dodon. Pempt. 532. Icon. Bona.
Schit élu. Rheed. Malab. 9. pag. io y . tab. y 4.
Vulgairement féfame, jugeoline.
Ses tiges font droites, herbacées, prefque cylindriques,
pileufes, hautes d’environ deux pieds
& plus, munies, à leur partie inférieure, de quelques
raméaux courts, inégaux , un peu v elus,
obfcurément quadrangulaires. Les feuilles font
ovales, oblongues ; lès inférieures oppofées, longuement
pétiolées, prefqu’entières ou garnies de
quelques dents fort diftantes, en feie ; les fupé-
rieures prefqu’alterries, médiocrement pétiolées,
beaucoup plus étroites, très-entières, vertes à
leurs deux faces, plus pâles en de {fous, garnies
de quelques poils rares & courts , légèrement
ciliées à leurs bords , veinées, acuminées à leus
fomme c.
Les fleurs font folitaires, fituées dans l'aifTelle
des feuilles, foutenues par un pédoncule court,
garni à fa bafe de deux bvaêtées linéaires, courtes,
entre chacune defquelles eft fituée une glande jaunâtre
& perforée. Le calice eft légèrement cilié,
divifé à fon orifice en cinq découpures lancéolées
, aiguës ; la fupérieure un peu plus courte. La
corolle ell blanche , affez femblabie, par fa forme
,& par fa grandeur, à celle de la digitale purpurine.
Son limbe eft divifé en cinq lobes obtus,
inégaux ; l’inférieur plus alongé. Les capfules lont
oblongues, un peu comprimées, marquées de
quatre filions profonds, terminées par le ftyle
fubulé, perfiftant ; marquées de côtes tranfver-
fales, s’ouvrant par leur fommet en deux valves,
chaque valve compoféede deux loges.
Cette plante, originaire des Indes, croit naturellement
à l’île de C eilan, au Malabar. On la
cultive en Égypte & dans plufieurs contrées de
l’Orient, comme plante économique. Elle eft cultivée
au Jardin des Plantes de Paris. O ( K ./ .)
Le féfame, conm^aufïi fous le nom <\e jugeoline,
& qui porte en Égypte celui defemfem, y eft
cultivé avec beaucoup de fo in , ainfi que dans le
Levant, dans l’ Italie..On retire de fes femences
une huile que les Arabes nomment firitch. Cette
plante & fon huile ont été de tout tems en grande
réputation dans l’Orient. Les Babyloniens ou anciens
habitans de Bagdad ne fe fervoient, au rapport
d’Hérodote, que de l ’huile qu’ ils exprimoient
du féfame. Pline en parle comme étant également
bonne à manger & à brûler, & Diofcoride dit
que les Égyptiens en faifoient un grand ufage. Il
eft probable, dit Sonnini, que les peuplés aétuels
.des mêmes pays, fort ignorans dans la manipulation
des huiles , puifque celle qu’ils retirent de
l’olive eft fort mauvaife, & propre feulement à la
fabrique du favon & à I’ufage des manufactures,
ne favent pas donner à-l’huile de féfame les qualités
qu’elle pourroit avoir & qu’elle poffédoit
vraifèmblablement autrefois.
Les Égyptiens donnent le nom de tahiné au marc ■<
de l’huile de féfame, auquel ils ajoutent du miel
& du jus de citron. Ce ragoût eft fort en vogue,
& ne mérite guère de l’être.
Outre leurs propriétés économiques, le féfame
& fes préparations font encore en ufage chez les
Égyptiens, comme remèdes & commè cofméti-
ques. Les femmes prétendent que rien n’eft plus
propre à leur procurer cet embonpoint que toutes
recherchent, à leur nétoyer la peau , & à lui
donner de la fraîcheur & de l’éclat ; à entretenir
la beauté de leurs cheveux ; enfin à augmenter la
quantité de leur lait lorfqu’elles deviennent mères.
La médecine égyptienne y trouve également des
.moyens réels ou fuppofés de guéri fon dans plufieurs
maladies. On la recommande furtout dans
les ophtalmies, quoiqu’elle n’y produife prefque
aucun effet. ( Voyti Sonnini, Voyage en Égypte,
vol. 3'. pag. z$$.)
1. SÉSAME des Indes. Sefamum indicum. Linn.
Sefamum foliis ovato-lanceolatis , inferioribus tri-
lobis , fuperioribus indivifis caule etc cio. Willden.
Spec. Plant, vol. 3. pag. 359. n°. 3.
Sefamum foliis inferioribus trifidis. Linn. Syft.
veget. pag. 574. n°. 2. — Roy. Lugd. Bat. 292.
Miller , D i61. n°. 2 .— Forskh. Flor. argypt.-arab.
pag. 113. n°. 46.
Sefamum foliis inferioribus trifidis, dentatis ,* fuperioribus
oblongis, ferratis. Brown, Jam. 270.
Sefamum indicum. Rumph. Amboin. vol. J. pag.
204. tab. 76. fig. 1.
Sefamum alterumfoliis ttifidisorientale > femme
obfcuro. Pluk. Almag. pag. 344. tab. 109. fig. 4.
Digitalis orientalis altéra}femine obfcuro. Tourn.
Inft. R. Herb. 165.
Je ferois très-porté à croire que cette plante
n’ eft qu’une variété du fefamum orientale , quoique
fon port foit un peu différent, &r que fes feuilles,
furtout les inférieures , forent trifides ou divifées
! en trois lobes aigus ; elles fout d’ailleurs, comme
dans l ’efpèce précédente, légèrement dentées en
fe ie , longuement pétiolées , ovales, lancéolées,
acuminées ; les feuilles fupérieures oblongues,
plus étroites, entières ou légèrement dentées,
fupportées par des pétioles bien plus courts, alternes,
munis dans leurs aiffeîles de deux groffes
•glandes prefque globuleufes, jaunâtres, creufes à
leur fommet, exiftantes également dans les aiffeîles
où il n’y a point de fleurs. Celles-ci font folitaires,
médiocrement pédonculées, axillaires.
Les tiges font droites, herbacées, plus élevées
& plus rameufes que celles du fefamum orientale,
ordinairement glabres, ainfi que les autres parties
de cette plante. D’après Forskhal, on la cultive
en É gyp te ,où elle eft employée aux mêmes ufages
que la précédente. On retire, particuliérement de
fes femences, une huile employée dans les alimens
& à éclairer.
Cette plante croît naturellement dans- les Indes.
O
3. SÉSAME lacinîé. Sefamum laeiniatum. Willd ,
Sefamum foliis omnibus tripartitis , laciniatis ;
cauleproftrato, kifpido. Willd. Spec. Plant, vol. 3.
pag. 359. n°. 4-
Sefamum laeiniatum. Klein.
Cette efpèce, qui a de grands rapports avec le#
deux précédentes, dont elle paroît être intermédiaire
, en diffère par fes tiges étendues fur la
terre , garnies de poils roides, divifées en rameaux