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fibres ligneufes , paffe par les feuilles & les fleurs
dans ré c o r c e , de là dans la racine ; une autre partie
de ce fuc retourne par les mêmes vaiffeaux vers
la racine, d'où elle repaffe encore dans la tige.
Par ce balancement, qui fe répète plus ou moins,
le fuc groflier reçoit déjà une forte de préparation
j il fe perfe&ionne dans des vaiffeaux plus déliés,
& dans les utricules ; le fuperflu s’ échappe
par les feuilles. ( Voye-{ Bonnet, Haies, Duhamel,
Ventenat, Régné végétal, &c.)
SÉVOLE. Sc&vola. Genre de plantes dicotylédones
, à fleurs complètes, monopétalées , de la
famille des c.ampanulacées, qui a quelques rapports
avec les phyteuma, & qui comprend des arbriffeaux
exotiques à l’Europe, dont les feuilles font un peu
graffes, les fleurs difpofées en corymbes axillaires,
munies de bradées.
Le cara&ère effentiel de ce genre confifte dans :
Un calice a cinq découpuresy une corolle irreguliere,
infundihiih'forme ,* le tube fendu d*un côté longitudinalement
} le limbe latéral, a cinq divifiôns ; cinq éta-
mines f un ftyle j un ftigmate velu ; un drupe inférieur; 1
un noyau a deux loges.
C a r a c t è r e g é n é r iq u e .
Chaque fleur offre :
i° . Un calice fupérieur, très-court, perfiftant,
à cinq divifiôns.
2°. Une corolle irrégulière, monopétale, infun-
dibuliforme , dont le tube eft long, fendu longitudinalement
à un de fes côtés ; le limbe latéral,
à cinq découpures ovales-lancéolées, membraneu-
fes à leurs bords.
3°. Cinq étamines, dont lés fîlamens font courts,
capillaires, inférés fur le réceptacle, terminés par
des anthères oblongues, droites, point réunies.
4° . Un ovaire inférieur, ovale, furmon’té d’un
ftyle filiforme, épaifli à fa partie fupérieure, plus
long que les étamines, fortantpar la fente du tube *
& courbé vers le limbe, terminé par un ftigmate
aplati & velu.
Le fruit.eü un drupe arrondi, ombiliqué, à une
feule lo g e , renfermant un noyau tuberculeux,
ridé, ovale, à deux loges, à deux femences ; lés.
femences un peu ovales, folitaires.
E s p è c e s *
I. SÉVOLE de Plumier. Sc&vola Plumieri. Lam.
Sc&vola foliis obovatis y integerrïmis ; calice deci-
duo, drupis levibus. Lam. llluftr. Gener. vol. 2
p'ig. 70. n°. ZJ94-. tab. 124. fig, ;i.
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J Sc&vola (lo b e lia ), foliis obovatis, glabris, in-
| tegerrimis. Linn. Syft. veget. pag. 2 1 3 .—; Vahl,
t Symb. 2. pag. 36. — Swartz, Obferv. 70. — Willd.
j Spec. Plant, vol. 1. pag. 955. n°. 1.
j Lobelia (Plumieri ) , frutefcens ; foliis ovali-ob-
I longis, integerrimis. Linn. Spec. Plant, vol. 2. pag.
j 1317. -— Flor. zeyl. 3 13 .— Osb. I te r , 27ƒ. —
Jacq. Amer. pag. 219. tab. 179. fig. 88. & Pidur.
pag. 36. tab. 199.
Lobelia frutefcens y portulac& folio. Plum. Gener.
Amer. pag. 21. & Burm. Amer. Icon. 165. fig. 1.
— Catesb. Carol, pag. 79. tab. 79.
Lobelia frutefcens. Miller, Did .
Buglojfum littoreum. Rumph. Amb. vol. 4. pag.
n é . tab. 14.
C ’eft un petit arbrjffeau, dont les tiges, non lai-
. teufes, font cylindriques, glabres, médiocrement
1 épaiflfes, munies de rameaux alternes , tubercu-
] leux par l’impreflion des anciennes feuilles. Les
feuilles font nombreufes,alternes,prefq<u’éparfes,
prefque feffiles, un peu graffes, ovales~oblongues,
très-entières à leurs bords, élargies & arrondies à
leur fommet, rétrécies en pétiole court à leur bafe,
glabres à leurs deux faces, munies dans leurs aifj
felles de touffes de poils lanugineux.
Les fleurs font difpofées en grappes latérales
dichotomes j les divifiôns du pédoncule également
dichotomes ; une fleur feflile dans chaque bifurcation
; les autres pédonculées. A la bafe de chaque
divifion, & fous les calices, font fituées des bractées
feffiles, oppofées, fubülées, velues intérieurement
dans leur aiflèlle. Toutes les parties de
chaque fleur ont éminemment le caradère du genres
La corolle eft velue intérieurement. Les fruits font
glabres, point anguleux, ni torulenx, ni couronnés
par le calice.
Cette plante croît également dans les contrées
méridionales & chaudes de l’Amérique, & dans
les Indes orientales, mais avec de légères différences.
Dans celle de l’Amérique, le calice eft fu-
-périeur5 fes bords font entiers, à peine légèrement
dentés ; deux bradées à la bafe de l’ovaire*
Dans la plante des Indes, le calice eft muni à fes
bords de cinq dents obtufes. M. Ledru m’en a
communiqué un exemplaire qu’ il a recueilli à
Porto-Ricco. "5 ( K . / )
2. SÉVOLE des Indes. Sc&vola Keenïgii. Vahl.
Sc&vola foliis obovatis yf up errie crenato-répandis;
1 calice perftftente ; drupis torofis. Lam. llluftr. Gen_
vol. a. pag. 70. p°'. 2595. tab. 124. fig. 2.
Sc&vola foliis obovatis, glabris , fuperné dentato-
fubrépandis ; calice quinquc dentato. Vahl r Symb. 3.
pag. 36. — Willd. Spec. Plant, vol. 1. pag. 956.
i t p l j 1
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Lobelia taccada. Gærtner, de Frud. & Sem.
tab. 25.
On diftingue cette efpèce de la précédente, à
fes fruits toruleux, couronnés par le calice ; aux
fleurs des dichotomies pédicellees ; aux feuilles
finuées , prefque crénelées à leur partie fupé-
rieure.
C ’eft un arbriffeau-dont les tiges fe diyifent en
rameaux glabres, cylindriques , garnis de feuilles
alternes, prefque feffiles, liffes, très-glabres, longues
d’environ trois pouces, ovales, rétrécies &
entières à leur partie inférieure, élargies, finuees
& dentées à leur partie fupérieure,. fans nervures
fëm'ibîes, garnies dans leurs aiflélles d’une touffe
de poils lanugineux.
Les fleurs font axillaires, pédonculées, difpofées
en corymbe ; les pédoncules longs d’environ |
un pouce, dichotomes à leur fommet ; les fleurs ;
de la dichotomie pédicellees 5 les autres oppofées, ;
munies, à la bafe des divifiôns du pédoncule, de
braélées lancéolées, plus courtes que'les pédoncules
partiels , lanugineufes dans leurs aiffeiles 3
les calices divifés en cinq découpures fubulées à
leur fommet 5 la corolle glabre, longue d’un pouce}
le tube fendu , prefque jufqu’ à fa b afe, à un de
fes côtés, un peu velu intérieurement à fa partie
inférieure; les découpures du limbe, glabres 8c
lancéolées; les filamens de moitié plus courts que
le tube de la corolle ; les anthères féparées ; le
ftyle velu à fa bafe; lé ftigmate en forme de coupe,
dont l’ intérieur eft garni de poils blancs très-abon-
dans ; le fruit glabre, toruleux, à cinq côtes peu
élevées, couronné par le calice.
Cette plante croît dans les Indes orientales. T? i
3. SÉVOLE foyeufe. Sc&vola fericea. Forft.
Sc&vola. foliis obovatis, villofis , mollijfimis , fu - \
perné dentatis. V a h l, Symb. 2. pag. 37.— Willd.
Spec. Plant, vol. 1. pag. 956. n°. 3.
Sc&vola fericea. Forft. Prodr. n°. 504.
Cette efpèce a des rapports avec le fc&vola
Koenigii ; elle s’en diftingue par fes feuilles molles
& velues, & par quelques autres caractères dans;
les parties de fa fructification.
Ses tiges font ligneufes ; elles fe divifent en
rameaux velus, de couleur brune, hériffés d’ afpé-
rités par l’impreffion des feuilles après leur chute.
Celles-ci font éparfes, prefque feffiles, en ovale
renverfé, rétrécies prefqu’en pétiole à leur bafe ,
.obtufes Sr dentées à leur partie fupérieure, molles,
velues, vertes à leurs deux faces 3 les pétioles très-
courts, barbus dans leur aide!le.
Les fleurs font difpofées en corymbes axillaires,
rameux ; les ramifications oppofées, munies de
braCtées lancéolées , oppofées, un peu recour-
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bées, fituées à la bafe des pédoncules partiels. Le
calice eft fupérieur, divifé en cinq découpures
profondes, lancéolées. La corolle eft velue exce*r
rieurement : fon tube un peu coryice, long d environ
un pouce ; les découpures du limbe, latérales
, obtufes, munies d’ une membrane mince ;
les filamens filiformes, inférés fur le tube de la
corolle, de la longueur du ftyle ; les anthères
oblongues, légèrement adhérentes ou rapprochées
fous le ftigmate, tranfverfes 8c arrondies à leur
bafe. Le ftyle eft long -d’ un pouce, linéaire, trois
fois plus épais que les filamens ; le ftigmate en
forme de coupe, vert, trois fois plus large que le
ftyle , tranfparent & légèrement denticule a fes
bords. Le fruit eft un drupe globuleux, velu, de
la groffeur d’un pois, couronné par le calice.
Cette plante croît da: s i’ iftande. T> ( Defcripi.
ex Vahl.)
SEXE des plantes. Quelle heureufe 8c brillante
découverte, que celle de l’exiftence des fexes dans
les plantes 1 Elle nous fait connoître de plus en
plus la fimplicité des lois de la nature , multiplie
les rapports entre les animaux & les végétaux, 8c
nous apprend la deftination de plufieurs organes
1 particuliers que les Anciens avoient bien reconnus
! en partie dans les végétaux, mais dont ils igno-
; roient l’ufage. La petiteffe de ces organes, fou-
vent peu apparens, les faifoit négliger: on 'fé
bornoit prefqu’ à n’en rien dire, ou à les regarder
comme deftinés à quelques fécrétions particulières.
Les organes males font conftitués par les étamines
, & les organes femelles par les piftils.
( Voye[ les mots ETAMINES, PlSTILS, FECONDATION.)
La manière dont s ’opère la fécondation des
plantes, dit M. Ventenat, au moyen de leurs différentes
parties fexuelles, eft une de ces belles
opérations de la nature, qu’ on eft furpris d’avoir
été fi long-tems à connoître , & que nous ne
connoîtrions peut-être encore qu’imparfaitement
fans les travaux de Linnæus, l’ un des plus éton-
nans génies qui aient traité jufqu’à préfent l’Hif-
: toire naturelle. Il feroit très-difficile de dire quel
eft*celui qui a découvert le fexe des plantes. Plufieurs
apperçus , peu importans d’abord, ont conduit
probablement à cëtte grande découverte.
Ce fut fur la fin de l’avant-dernier fiècle qu’on
l foupçonna la véritable fon&ion des étamines 8c
. des piftils, & qu’on commença à croire que ces
organes étoient réellement les parties fexuelles
des végétaux. Nous voyons à la vérité les plantes
diftinguées, par les Anciens, en mâles & femelles’;
mais cette diftin&ion n’eft fondée fur aucune dif-
pofition organique relative aux fexes, & l’on fe
bornoit à regarder comme plantes femelles, celles
qui font plus délicates & de plus petite taille , &
comme plantes mâles, celles qui font plus hautes
8c plus vigoureufes.