
Cette efpèce offre de très-petites femences glor
buleufes; elle couvre les chaumes deffécHés de
arundophragmites 3 & fe dirige le ldhg des fentes
c^ui s'y forment j tandis que toutes les efpèces dont
il a été fait mention plus haut, croiffent fur les
rameaux des arbres, particuliérement fur les branches
du,hêtre , du bouleau ou de l'érable.
STILLINGUfe. Stillingtii, Genre de plantes dicotylédones,
à fleurs incomplètes, uriifèxüelles,
de la. famille des euphorbes , qui a des rapports
a v e c l e s y ^ & qui comprend des arbriffeaux
exotiquès à TEurdpe , hétefcenSi à feuilles .al-
ternes, dont les fleurs font difpofées en épis folitaires
& , terminaux dans la bifurcation des rameaux
5 les fleurs mâles au fommet des épis ƒ les
femelles à leur bafe.
L e caractère effentiel de ce genre eft d’avoir :
Des fleurs monoïque's ; dans les fleurs mâles , un
calice hémifpkériqùe , contenant plufieurs fleurs ; une
corolle tuUiUée , déchirée a fes lords ; deux étamines
irtonddelphes î dans les fleurs femelles 3 un calice uni-
flore, inférieur • une corolle fupérieure; un ftyle tri-
fide ÿ une càpjule à trois coques
C a r a c t è r e g é n é r iq u e .
Les fleurs font difpofées en un épi femblable à
Un chaton 5 les fleurs mâles occupent la partie fu-
périeüre de cet épi ; les femelles l’inférieürfe.
* Chaque.fleur mâle offre :
i° . Un calice (un involucre, Jujf.) coriace, tir-
céolé,. hémifphérique, très.entier, contenant environ
fept fleurs.
. 2°. Une corolle ( un calice , Jujf. ) mônopétale,
tubulëe ^infundibuliforme, beaucoup plus étroite
que le calice, qui s’agrandit infenfïblement, dont
l'orifice eft entier , le limbe cilié & un peu déchiqueté
à fon bord.
30. Deux étamines, dont les filamens font filiformes,
une fois plus longs que :1a corolle, écartés
à leur-partie fupérieure, médiocrement réunis
à leur bafe, fupportant des anthères rériiformes,
à, deux loges.
* Chaque fleur femelle offre :
1°. Un calice femblable à celui des fhurs mâles,
perfiftant, à une feule fleur, inférieur.
20. Une corolle fupérieiire.
30. Un ovaire arrondi, fitué entre le calice &
la corolle, furmonté d’ un ftyle filiforme,.terminé
par trois ftigmates féparés & recourbés.
Le fruit confifte en une capfule à trois coques,
prefque turbinée', à trois faces, à trois logés, enveloppée
à fa bafe par le calice agrandi.
Les femences folitaires dans chaque loge, obloti.
gués , prefque trigones , marquées ëri dehors par
une cicatrice tranfvèrfale.
• ‘ E s P È q j s.
1.. Stillingüe dés bois* Stillingia filvatica,
Linn.
Stillingia radice crajfijfitnâ ; caulibus herbaceis •
foliis fejfllibus, oyalibus , ferrulatis j flofculis maf-
cùlisj fquamamfloralem vix fuperantibus. Mich. Flor.
boréal; Amer. vol. 2. pag. 213.
Stillingia filvatica. Linn. Syft. veget. pag. 866.
— Mantiff. 116.
Deux auteu'rs ont parlé de cette plante-; ce
qu’ ils en diferit peut faire douter s’ils ont voulu
parler de' la même efpèce. Comme elle ne m'eft pas
connue, je me bornerai à préfenter la defcription
abrégée qu’ils nous en ont donnée.
Cette plante, d’après Linné, eft un arbufle
qui pouffe plufieurs tiges droites, cylindriques3
hautes d’énviron trois pieds, qui diftillerit une
liqueur laiteufe, & fe terminent par des fleurs
en epi. Quelquefois deux rameaux s’élèvent de
la bafe de cet ép i, qui fe trouve alors fitué dans
leur bifurcation. Les feuilles font alternes , pé-
tiolées, diftantes, étalées , luifantes, dentées en
fcie à leurs bords ; les fleurs petites ,:i,de couleur
jaune, difpofées fur un épi terminal en forme de
chaton.
La defcription que Michaux noirè donne de
cette plante dans fa Flore de l’Amérique Jepttn-
trionale, n’eft pas tout-à-Fait conforme à celle
que l’on vîënt de voir ; cependant il cite Linné
avec le nom fpécifique que cet auteur a donné à
cette plante. Ses racines font très-ëpailfes ; elles
produifent plufieurs tiges herbacées, garnies de
feuilles ovales, quelquèfois obloûgUés-lancébléès,
feffiles, dentées en fcie à leur contour ; les fleurs
mâles font à peine plus longues que la bradée, ou
l’ écaille florale qui les accompagne. On voit
qu’il s’agit ici d’une plante à tiges herbacées, à
feuilles feffilestandis que Linné parle d'un petit
arbriffèau à feuilles pétiolées. Il eft poflible,
comme ces feuilles varient, que lorfqu’eltes font
oblongues & lancéolées, elles foient çn même
téms rétrécies en, pétiole à leur bafe. D’ailleurs
Linné, qui probablement ri’a vu cette plante que
lèche, peut très-bien s’être trompé fur la natüïé
de fes tiges.
Cette plante fe rencontre dans les forêts de
pins, depuis la Caroline jufque dans la Floride.
( Defcript. ex Mich. & Linn. )
On la regarde coifimé un pùiffant fpécifique
dans les maladies vénériennes.
2. Stillingüe à feuilles de troène. Stillingia
liguflrina. Mich.
Stillingia fruticofa , foliis petiolatis , ovali-lan-
eeolatis , utrinquè acuiis, integris ; flofculis mafculis,
brevifflm'epedicellatis. Mich. Flor. boréal. Amer,
vol. 2. pag. 213.
C ’eft un arbriffèau dont les wges lieneufes font
garnies de feuilles alternes, pétiolees, bvales-
lahcéolées, très-entières à leurs bords, aiguës à
leur fommet, rétrécies à leurs deux extrémités',
glabres à.leurs deux faces; les fleurs font terminales,
difpofées en épis; les fleurs mâles, firuées
au foipmet des épis, font légèrement pédicellé'es.
Cette plante croît dans la Géorgie & la Caroline
, le long du bord des fleuves, dans les forêts
aux lieux ombragés. T? {Mich. )
Obferyaùons. Aux deux efpèces précédentes ,
Michaux a cru devoir y réunir le croton febiferum
de Linné, vulgairement Xarbre a J u if , comme
appartenant de préférence à ce genre plutôt qu’à
celui des crotons. Il le caraCtérife en ces termes:
Stillingia ( febifera ) , arborefcens , foliis longé
petiolatis , fiibrhombeo-ovalïbus, acuminatis , infra
bafim glandulâ petiolari,• flofculis mafculis, pcdiceUa-
tis. Mich. Flor. boréal. Amer. vol. 2. pag. 214.
Cet arbre fi intéreffant, originaire des Indes
orientales , qui fournit aux Chinois la matière de
leurs chandelles , eft aujourd’hui cultivé en Amérique,
dans les villes de Charleftown & deSavanah,
& prefque naturàlifé fur lés côtes maritimes de la
Caroline. ( Voye1 l’article CROTON PORTE-SUIF,
vol. 2, pag. 209. )
STIPE. Stipa. Genre de plantes monocotylé-
dones, à fleurs glumacées, d e là famille des graminées,
qui a des rapports avec les arifiida & les
avena ; il renferme des herbes tant exotiques qu’indigènes
de l ’Europe, remarquables par leur longue
arête articulée.
Le caractère effentiel de ce genre eft d’avoir :
Une balle ,'alicinale uniflore , à' deux valves; valve
extérieure de la corolle terminée par une arête alon-
gée, articulée a fa bafe.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Chaque fleur offre :
i°. Un calice formé par une balle uniflore, à
deux valves acuminéês »
| *°* Une corolle à deux valves : la valve exté- :
Heure terminée par une longue arête tortillée,
articulée à fa bafe ; valve intérieure linéaire, nautique;
3°. Trois étamines dont tes filamens font capillaires
, terminées par des anthères linéaires 5
4°. Un ovaire fupérieur, oblong, furmonté de
deux ftyles velus, réunis à leur bafe, terminés par
des ftigmates pubefcens.
Les femences fopt folitaires , alongées, recouvertes
par la balle calicinale adhérente.
Ôbfervations. C e genre offre une fuite d’efpèces
qui le rendent très-naturel : il faut cependant, fous
ce rapport, en excepter quelques efpèces que l’on
a cru devoir y rapporter pour ne pas multiplier
les genres, & qui d’ailleurs y conviennent affez
bien, finon parleur port, du moins par le caractère
de leur fructification.
Les f l i p e s j’ entends les efpèces que je regarde
comme les. plus naturelles, ce font même les plus
nombreufes ; les flipes ont des tiges grêles, fou-
pies & pliantes; des feuilles étroites, la plupart
roulées fur elles-mêmes à leurs bords; en forme
de jonc, fubulées, aiguës, coriaces, difficiles à
rornpre. Les fleurs font difpofées en une panicule
ordinairement.peu étalée, médiocrement rameufe,
remarquable par des fleurs munies à la valve extérieure
de la corolle, d’une arête plus ou moins longue
, quelquefois très-alongée, velue ou plumeufe,
roulée en fpirale. à fa partie inférieure s ce caractère
donne de l’élégance à plufieurs efpèces. Elles
croiffent prefque toutes dans.les climats tempérés,
dans les fols un peu arides , piètreux, un peu
élevés.
. C e genre a des.rapports avec les avoines : il eu
diffère par fés calices conftamment à une feule fleuri-.,
par l'arête de fes valves, qui eft terminale ôc non
inférée fur le dos ou un peu au deffous du fommet
de ces valves. La balle de la corolle eft fouvent
grêle, cylindrique , & ne quitte point la femence.
Les caraétères fpécifiques font nombreux ; ils fe
tirent de la difpofition des fleurs, de la forme des
panicuies, un peu de celle des' feuilles, particuliérement
des arêtes glabres ou pubefcentes, tantôt
velues feulement à leur partie inférieure, plus ou
moins tortillées, droites & filiformes à leur partie-
fupérieure , plus ou moins longues , comparées
foit à leur pédoncule ou aux valves de la corolle :
ces valves font, ou glabres, ou pubefcentes, ou
velues; les valves calicinales font, Ou de même longueur,
ou plus longues que celles de la corolle, & c .
E s p è c e s .
. 1. Stipe empennée. Stipapennata. Linn.
Stipa ariftis longijfimis, lanato-plumofis. Lam. ïl-
Iuftr. Gener. vol. 1. pag. 159. n°. 783. tab. 41.
fîg. 1.
Stipa ariftis lanatis. Linn. Spec. Plant, vol. 1.
pag. 1 1 5. — Pollich, Palat. n°. 120. — Scopol.
Carn.n0. 122. — Jacq.Hort. Vindeb. i y .— Hoffm. '
Germ. 38. — Roth. Germ. vol. I. pag. 34. — vol.
II. pag. 94.