
■ Stevenfiafoliis petiolatis, oblongisy floribus foli-
tariis y axillaribus. (N .)
Stevenfia buxïfolia. Po itérai, A lilial, du Muféum
d’Hift. Nat. vol. 4. pag. 23 J. ta b. 60.
. Arbrifleau droit, rameux, haut de dix à douze
pieds, d'un bois très-dur , revêtu d'une écorce
cendrée & crevaffée ; les jeunes poulies enduites
d'une réfine vifqLieufe. Les feuilles font oppofées,
pétiolées, obîongues, aiguës à leurs deux extrémités
, longues d’environ un pouce & demi, allez
roides, glabres,,3uifantes en deflus, blanchâtres
& réticulées en de {fou s , foutenues par des pétioles
courts, réunis par une ftipule entière, formant
une petite gaine qui entoure la tige.
Les fleurs font: a x illa ires fo lita ires , blanches,
odorantes, portées fur un pédoncule de la-.longueur
du pétiole, munies à la bafe , immédiatement
fous l'ovaire , d'une braélée caliciforme« à
quatre divifions, dont deux oppofées, courtes,
obtufes & deux fois plus grandes, lancéolées-, fe
changeant quelquefois en petités feuilles.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Chaque fleur offre :
i° . Un calice entier, globuleux à fa bafe , divifé
à fon limbe en deux découpures lancéolées, ca-
duqueSi
20. Une corolle monopétale, tubuiée, légèrement
foyeufe en dehors } le tube cylindrique , de
la longueur des~~découpures calicinales, à peine
renflé au fommet, .terminé par un limbe à fix ou
fept divifions obîongues, obtufes , planes ou ré'
fléchies en dehors.
3°. Six ou fept étamines ; point de filamens ; les
anthères fefliles, obîongues, droites, bilobées,
à deux loges, inférées vers le haut du tube de la
corolle.
40. Un ovaire globuleux , faifant corps avec la
partie entière du calice , furmonté d’ un ftyle droit,
de la longueur du tube de la corolle, terminé par
un ftigmate formé de deux lames ouvertes, très-
vertes , ainfi que le ftyle.
Le fruit eft une capfule fphérique, de la grof-
feur d'un p o is , faifant corps avec le calice, couronnée
d'abord par fes deux divifions qui tombent
enfuite, à deux loges, s'ouvrant par le haut
en deux coques un. peu o fieu fes .d ont les rebords
renu-ans forment une cloifan intérieure double,
de forte que chaque valve conftitue fa loge propre.
Ces valves fe divifent encore depuis le haut
jufque vers la bafe, & alors la capfule paroît être
partagée en quatre. Par cet écartement la portion
du calice qui recouvre ces valves s'en détache,
fe divifé aulfi en-quatre & les laifle à nu.
Les femme es font nombreufes, menues, ovales
ou obîongues, un peu comprimées, jaunâtres
entourées d'une membrane élargie en forme d'une
petite aile à la partie fupérieure, & rétrécie en
pointe à la bafe, par.où elles font attachées à un
réceptacle hémifphérique , chagriné , appliqué
contre le point de réunion, des bords intérieurs
des valves formant la cloifon.
embryon eft compofé d'une radicule cylindrique
, inférieure , furmonté de deux cotylédons
oblongs, parallèles, &: contenu dans un albumen
ovale, médiocrement corné, & ayant la même
direction que la femence.
Cet arbrifleau croît à Saint-Domingue, dans le
département du nord, notamment fur le morne de
la vigie du Cap-Français. Tj ( Defcript. ex Poit.)
| Obfervations. Ce genre, de la famille des ru-
biacées, a été établi par M. Poiteau , qui l’a con-
facré au doéfceur Edouard Stevens, auquel plu-
fîeurs Français font redevables de plufieurs fer-
vices importans à Saint-Domingue , pendant fou
confulat dans cette île pour les Etats-Unis d'Amé«
rique.
Le caractère efientiel de ce genre eft d’avoir :
Un calice dont le limbe eft bifide , caduc y une corolle
tubuiée y fix a fept divifions a fon limbe y autant
d anthères fefiiles y une capfule a deux loges, poly-
fpermes, s'ouvrant a fon fommet en quatre parties.
STEW AR TE . Stewartia. Genre de plantes dicotylédones
, à fleurs complètes , polypétalees,
de la famille des malvacées, qui a de grands rap-
; ports avec les malachodendrum , & qui comprend
des arbrifleaux exotiques à l’Europe , dont les
feuilles font alternes, les fleurs folitaires & fort
grandes.
Le cara&ère efientiel de ce genre eft d’avoir :
Un calice à cinq découpures y cinq pétales y un feul
ftyle y un ftigmate en tête , a cinq lobes ; des étamines
nombreufes , monadelph.es a leur bafe y une capfule
ligneufe , conique , a cinq valves y une ou debx fe-
mences dans chaque valve.
C a r a c t è r e g én é r iq u e .
Chaque fleur offre :
i° . Un calice fimple, d’une feule p ièce, divifé
en cinq découpures ovales, concaves , per-
fîftantes.
2°. Une corolle à cinq pétales très-grands,
égaux , étalés, en ovale renverfé.
30. Des étamines nombreufes, donrles filamens
font difpofés fur deux rangs ; les intérieurs plus
courts , portés fur un cylindre court quilles réunit
à leur bafe;. les extérieurs plus longs , furmonrés
par des anthères arrondies.
V - Un
4°. Un ovaire velu , arrondi, furmonté d’un
ftyle d ro it, épais, terminé par un ftigmate capité,
à cinq lobes aigus, ouverts prefqu’en étoile.
Lefruit eft une capfule prefque ligneufe, ovale-
conique , à cinq valves épaifles | à cinq loges >
chaque loge contient une ou deux femences ovales
, un peu comprimées.
Obfervations. M. Cavanilles a cru devoir diftin-
guer en deux genres des plantes que Linné avoit
confondues en une feule efpèce, fous le nom de
ftewartia malachodendron y elles diffèrent entr’elles
bien certainement, mais leur caractère, comme
genre, eft-il bien prononcé ? 11 paroît n’ exifter
effentiellement que dans les ftyles, au nombre de
cinq dans le malachodendron , tandis que les fte-
wartia n’en ont qu’un , ou peut-être cinq réunis
en un feul furmonté de cinq ftigmates ; aufli plu-
fieurs auteurs les ont réunis. M. Lamarck les a
confervés d’après M. Cavanilles. ( Voye^V article
MALACH.ODRE & les lllufirations. )
Ce genre a été confacré par Linné à Jean Stuart,
comte de Bute , pair d’Écofle, long-tems premier
miniftre en Angleterre , au commencement du
règne de Georges III. 11 aimoit beaucoup la b otanique
, & en a favhrifé les progrès pendant fori
miniftère.
E s p è c e . \
Stewarte de Virginie. Stewartia yirginica,
Stewartia foliis ovatis, acutis , ferratis y floribus
folitariis , albis y petalorum altero maculato. Cavan.
Diflèrt. bot. y. pag. 302. tab. 158. fig. 2. — Lam.
llluftr. Gener. tab. 593.
Stewartia ( malachodendron ) , floribus latera-
libus yfubbinisÿ calicibus ovatis , obtufis y ftylis coa-
litis. Lhérit. Stirp. vol. 1. pag. 153. tab. 73. —
Willd. Spec. Plant, vol. 3. pag. 840. n°. 1.
Stewartia virginica. Mich. Flor. boréal. Amer,
vol. 2. pag. 43.
Stewartia mdlachodendron. Linn. Spec. Plant,
pag. 982. ( Exclufis pluribus fynonymis.') — Aéfc.
Upf. 1741. pag. 79. tab. 2. — Catesb. Carol. 3.
p. 13. tab. 13.— Gronov.Virg. 101.— Duham. Arbr.
vol. 2. JW 284. tab. 78. 8z edit. nov. vol. 1. p. 16.
Cette efpèce avoit d’ abord été confondue par
Linné avec lé ftewartia malachodèndron, qui, non-
feulement en eft fort diftindt, mais qui en a été
même féparé comme genre, ainfi que nous l ’avons
dit plus haut.
C ’eft un arbrifleau d’ une hauteur médiocre,
dont la tige eft droire , revêtue d’une écorce gri-
fatre, crevafleé, chargée de rameaux glabres ,
alternes, cylindriques, garnis de feuilles alternés,
petiolées , ovales , aiguës , légèrement acumi-
nees, d’ un vert gai, glabres en défions, pubef-
Botanique* Tome VU,
centes en deflus, minces, un peu molles , un
| peu ciliées & légèrement dentées en feie à leur
contour } les fupérieures prefqu’entières s les pétioles
courts & velus 3 les bourgeons également
velus.
Les fleurs font latérales, axillaires , folitaires ,
quelquefois géminées, médiocrement pédoncu-
lé e s , alternes $ les pédoncules courts , velus ,
épais , munis de deux bradées un peu au defious
du calice, petites, oppofées, ovales , concaves,
aiguës, tomenteufes 5 le calice divifé en cinq découpures
concaves , ovales , couvertes de poils
courts, roufleâtres, foyeux & luifans j la corolle
grande, ouverte , de couleur blanche,, à cinq
pétales tachés quelquefois de rouge j les étamines
violettes j un ftyle plus court que les étamines ;
le ftigmate à cinq lobes } une capfule velue ,
ligneufe, prefque conique, à cinq loges , chaque
loge renfermant une ou deux femences brunes ,
ovales-obîongues, légèrement anguleufes.
C et arbrifleau croît dans les lieux frais & ombragés,
à la Caroline & dans la Virginie vers les
côtes maritimes. M. Bofc m’en a communiqué des
exemplaires. T> ( V .f. )
ST IGM A TE . Stigma, Le ftigmate eft la partie
fupérieure du piftil. Il eft placé ordinairement au
fommet du ftyle , rarement fur les côtés} & lorf-
que le ftyle n’exifte pas, il repofe immédiatement
fur l’ ovaire } il prend alors le nom de ftigmate fef-
file , comme les feuilles privées de pétiole & les
fleurs dépourvues dé pédoncule.
Le ftigmate, dans l’état adulte, eft hume&é d’une
liqueur plus ou moins vifqueufe, très-fenfible dans
le lys de faint Jacques, amaryllis formqfijJtma3 où on
la voit fous la forme d’un globule pendant ou d’une
goutte qui paroît à chaque inftant devoir être entraînée
par fon poids vers la terre, mais qui eft
pompée par le ftyle auflitôt que la pouflière fécondante
s’y eft agglutinée. Lorfque le piftil eft parvenu
à fon développement complet, la furface du
ftigmate, qui eft humettée, retient les globules
‘ lancés de l’anthère} ces globules s’entrouvent, le
fluide fpermatique en fort : ce qu’ il y a de plus
fubtil dans ce fluide traverfe les vaiffeaux du ftyle ,
pénètre jufqu’aux ovules’, & -leur donne réellement
la v ie , puifque leur exiftence.doit être regardée
comme un état d’ inertie dont ils ne peuvent
fortir que par l’ influence de la pouflière fécondante.
Mais quelle eft la nature de cette liqueur, qui
hurneéte les ftigmates au moment où la fécondation
va s’opérer ? Malpighi, qui ignoroit l’ufage
de cette liqueur, laregardoit comme thérébintha-
cëe. Koëlreuter n’a pas ofé prononcer fi elle étoit
la liqueur femelle, ou fi elle fervoit Amplement
de véhicule à la liqueur mâle. Gærtner a adopté
cette dernière opinion, comme étant - plus con-
Kk k