
couvertes en entier par les gaines des feuilles *
femblables à de petites écailles perfiftantes, imbriquées.
Ces gaines (ont prefque cylindriques*
très-nombreufes, munies* à leurs bords * de cils
blanchâtres 5 elles fe terminent en un petiole court,
fubulé, long d'une ligne, qui fupporte à fon fom-
met une très-petite feuille à trois découpures divergentes*
très-courtes* lancéolées* terminées
par un poil blanc & caduc.
Les fleurs fontdifpofées en une ombelle (impie,
munie d'une collerette à trois ou quatre folioles
linéaires, fubulées* per liftant es ; les rayons* au
nombre de trois à fept, foutenus à l'extrémité
d'un pédoncule commun* longs de deux lignes.
Lès pétales font jaunes * les fruits ovales* femblables
d'ailleurs à ceux du felinum proliferum.
Cette plante croît * avec la précédente * dans
l'Amérique méridionale,T? ( Defcript. ex Cavan. )
- 17. Selin épineux. Selinum fpinofum. Cavan.
Selinum foliis quinquepartitis * laciniis lanceolatis,
acumine pungente * petiolis bajî caulem vagiricintibus.
Cavan. Icon. rar. vol. 5. pag. 58. n°. 556. tab.
487- % 1.
Mulinum fpinofum. Perf. Synopf. Plant, vol. 1.
pag-. $09. n°. 3.
Coiron * vulgo Née. Herb.
Ses racines pouffent des tiges nombreufes* rapprochées
* cylindriques * hautes dJun demi-pied*
rameufes, épaiffes, garnies de feuilles éparfes*
prefque palmées* dont les gaines font épaiffes*
longues d'un demi-pouce , tubulées* embraffant
les tiges* fe terminant en un pétiole canaliculé*
linéaire* cannelé* pileux à fes bords, s'épanouif-
fant en une feuille prefque palmée * à cinq découpures
inégales* lancéolées* très-aigues* roides,
piquantes* longues d'un demi-pouce* les deux
latérales plus courtes.
Les fleurs font difpofées en une ombelle (imp
ie , terminale, dont la collerette eft compofée
de dix à douze folioles lancéolées * fubulées, perfiftantes
5 les rayons* environ au nombre de trente*
courts* fupportés par un pédoncule commun*droit,
long d'un pouce & plus. La corolle eft d ’un jaune
un peu rougeâtre j les pétales ovales* marqués de
trois lignes j les fruits arrondis* affez gros.
Cette plante croît dans les hautes montagnes du
Chili* où elle fleurit en janvier & février. ^
( Defcript. ex Cavan. )
18. Selin acaule. Selinum acaule. Cavan*
Selinum foliis o'vatis , inferne- atienuatis *• umbellâ
radicali, fejfili. Cavan. Icon. rar. vol. r. pag. ço.
n°. 557. tab. 487-. fig. z.
Mulinum acaule. Perf. Synopf. Plant, vol. 1.
pag. 309. n°. 4.
Cette plante ne convient au nouveau genre
mulinum que par fes fruits* nullement par fon port
& par fes feuilles} elle n'a point de tiges. Ses
feuilles font ovales* très-entières.
Ses racines font groffes* fortes, épaiffes* &
produifent * de leur collet* des feuilles nombfeu-
fes* imbriquées* ovales* prefque fpatulées* rétrécies
en pétiole à leur bafe* glabres* ovales,
obtufes* très-inégales. De leur centre s’élève une
ombelle (impie* feflîle * environnée par un invo-
lucre, compofée de plufieùrs folioles. Les rayons
font grêles* nombreux* longs d'un demi-pouce.
La corolle eft d'un jaune-clair. Le fruit* plus grand
que dans les efpèces précédentes* èft ovale * marqué
fur le dos de deux fortes (tries (aillantes.* &
à leurs bords d'une aile large * plane * ovale.
Cette plante croît dans l ’Amérique méridionale,
au port Defcado * où elle fleurit dans le mois de
décembre. ( Defcript. ex Cavan. )
SEMENCES ou Graines. ( Semina.) C ’eft
cette partie effentielle du fruit* renfermée dans le
péricarpe* qui contient le principe d'une nouvelle
plante de la même efpèce que celle dont elle eft
une production. Deftinées à perpétuer les efpèces,
à fuccéder à celles qui les ont produites * les fe-
mences font donc le principal objet de la végétation.
Les organes dont les végétaux font pourvus*
les opérations fucceffives qu'ils.exécutent à
l’aide de ces organes, leur développement lent ou
rapide * font autant de moyens employés par la
nature pour conduire les femences à une parfaite
maturité * & l'on ne peut fe défendre d'un
v if fentiment d'admiration pour l'éternelle fa-
geffe* lorfque l'on confidère * avec l'oeil attentif
de l'obfervarion* cette marche (impie* mais fu-
blime* qui conduit tous les êtres vivans au même
but* à leur reproduction. Toutes les fois que des
caufes accidenteles ne les ont point interrompus
dans les aCtes fucceffifs de leur développement *
ils ne ceffent jamais d’exifterqu'après avoir donné
naiffance à d'autres êtres femblables à eux.
L'examen rapide que nous allons faire des parties
conftitutives & effentielles des femences * en
devenant la bafe' de caractères très-importans
dans l’étude de la botanique, nous apprendra en
même tems avec quels foins attentifs la nature les
a pourvus* foit de ce qui leur étoit néceffaire pour
parvenir à une maturité complète, foit de tout
ce qui pouvoit les mettre à l'abri des accidens
particuliers auxquels elles font expofées.
I es fruits n’exiftent jamais fans femences * à
moins qu’elles n'avortent} mais les femences ne
font pas toujours des fruits : cette diftinCtion eft
très-effentielle pour s'entendre. Une plante donne
des femences ou des graines, & non pas des frmrs,
lorfque les premières ne font pas renfermées dans
cette enveloppe particuliere a laquelle on a oonne
fe nom de péricarpe ; ainfi le b lé , forge 1 avoine,
l donnent des femences nues & non des fruits, les
i bafes qui les enveloppe ne pouvant etre regardées
comme un péricarpe : on pourvoit prefqu en dire
autant des ombelles ; mais les pommes, les pru-
I nes &c. font de véritables fruits, leurs femences I étant renfermées dans une enveloppe epaifle,
I charnue, fucculente; les fè v e s , les haricots, les
I melons, font également de véritables fruits, Bc
I en général il eft peu de femences qui n aient un I péricarpe. ( Voye[ ce mot. )
[ Les femences, foit enveloppées d’un péricarpe,
I foit nues', ont toutes des attributs qui leur font I communs & effentiels, & d’autres attributs parti-
I culiers, relatifs au genre ou à l’efpèce a laquelle
■ elles appartiennent.
I Les femences , confédérées en elles-mêmes-, &
■ relativement à leurs parties internes, effentielles
f Vembryon ou la plantule ( embryo , corailum ) ,
que quelques botaniftes ont nommé le germe , eft
la partie la plus effentielle des femences 5 c’ elUir
plante en miniature , à laquelle il ne manque que
le développement convenable, & qui lui eft imprimé
par la germination. L embryon eft coinpofe
de deux parties effentielles, la plumule & radicule
, & prefque toujours d’un ou de deux lobes
ou cotylédons. ( Voyey_ ces mots. )
L’embryon préfente . tant dans fa forme que
dans fa fituation 8e fa dire&ion, plufieurs caraélètes
importans. Confidéré quant à fa forme , .il eft cy lindrique,
comprimé, &c. Dans fa direction, il
eft droit,.courbé en demi-cercle, entièrement circulaire
ou en anneau, roulé en fpirale, Sec. Quant
à fa fituation, lorfqu’ il eft pourvu d’un périfperme,
ilréfide tantôt dans le centre de cet organe, d’ autrefois
il l’entoure, ou bien il eft placé à fon
fommer ou à fa bafe.
Quoique chaque femence ne contienne très-
ordinairement qu’un feul embryon, il eft des plantes
cependant dans lefquelles on en. trouve plufieurs.
M. de Juffieu en a obfetvé trois dans le
citrus aurantium ; Gærtner en a remarqué deux dans
le pinus cembre, & M. Ledru, voyageur très-inf-
truit, a fait la même remarque pour les femences :
de l'evonymus eurcip&us.
La partie de l’ embryon qui doit fournir les
racines * & dont elle contient le rudiment * fe
nomme radicule ( radicula, roftellam ) ; c’ eft elle
qui s'échappe la première des enveloppes de la
femence. Les obfervations de Grew & de Malpi
ghi nous apprennent que * fous une apparence
tendre 8e délicate * la radicule préfente néanmoins
les mêmes élémens que les racines, fa voir ; une
enveloppe * le parenchyme * la moelle & des vai(-
feaux.
Quoique l'embryon n’ait qu’une feule radicule,
cependant celui du feigle * du froment* de 1 orge■*
fe divife en trois, quatre &c même fix parties dff-
tin&es* tellement qu'on feroit tenté de les re garder
comme autant de radicules.
La radicule varie dans fa pofition ou dans fa fi-
tuation* dans fa direction, dans fa forme & dans
fa longueur. Confidérée quant à fa pofition, elle
eft fupérieure , c'efl-à-dire que fon extrémité inferieure
eft oppofée au point d attache ^de la femence
dans les borraginées * les apocinées, les
dipfacées* les amentacées , les ombelliferes * les
euphorbes* &c. j inférieure * c’ eft-à-dire que fon
extrémité inférieure eft dirigée vers le point d^attache
de la femence dans les fleurs compofées, Sfc.
Dans plufieurs .autres familles, elle eft tantôt inférieure
* tantôt fupérieure * comme dans les ro-
facées, les liliacées, les rubiacées, les myrtes,
les gentianes* & c . Confidérée quant à fa direction
* elle eft droite dans les dipfacees} courbée
dans les folanées. Confidérée quant à fa forme ,
elle eft conique dans les cucurbitacees *
brique dans les caryophyllées, en majfue dans l'épine
vinette * le c a fé , &C. Enfin* confideree
quant à fa longueur, ou elle excède les cotylédons*
comme dans le manglier , ou elle les éga e
comme dans la plupart des ombellifères, ou elle
eft plus courte comme dans les plantes monoco-
tylédones , dans les légumineufes, & c .
La radicule eft une partie fi effentielle de l’embryon
* que fi on la retrahehè pendant la germination
* la plumule périt}. & fi la plantule continue
alors à végéter, comme Malpighi 1 a obferve, c eft
qu'il fe forme une cicatrice * un noeud a la partie
retranchée * qui donne naiffance à des boutons *
d'où il fort de petites racines} en forte que cette
efpèce de bourrelet ou de noeud devient, comme
le dit S'ennebier, une radicule qui produit les
mêmes effets <jue la véritable, & qui fert également
au développemeut de la plumule.
On donne le nom de plumule à la partie de l’embryon
qui doit fe diriger vers le ciel * & former
la tige & les rameaux. Gænner nous apprend que
toutes les femences monocotylédones ou à un feul
lo b e , à ^exception de quelques graminées * font
dépourvues de plumule , & qu’ il eft même plufieurs
femences dicotylédones où l’on feroit tenté
de révoquer en doute fon exiftence fi l’on nefaifoit
attention qu’elle eft étroitement unie aux cotylédons
qui la recouvrent. C et habile obfevvateur
diftingue deux efpèces de plu mule s* les unes (impies
* 8é les autres compofées. Les plumules Amples
font celles qui ont des folioles feffiles & op-
pofées par paires * comme d^ns le carthame , dans
| le laurier * & c . Les.plumules compofées font celles