
rifique : Tes jeunes branches & Tes feuilles, qui
ont une odeur forte, a (fez agréable , produifent
à peu près les mêmes effets que la fabine.
Lorfque cet arbre fut connu en France on lui
donna le nom d'arbre de vie ou de Paradis , à caufe
de l'odeur pénétrante & aromatique qui s'échappe
de fes feuilles quand on les froifle J peut-être auffi
parce qu’ il confervefon feuillage pendant l’hiver.
Le premier thuya qu’*on vit en France fut apporté
à François 1er. ; Clufîus l’ obferva dans le Jardin
du Roi à Fontainebleau ; il fut bientôt répandu
v en Europe , & du tems de J. Bauhin on le trôu-
voit déjà dans tous les jardins de botanique & d’agrément.
Ses feuilles, qu’il conferve vertes, fixent
fa place dans les bofquets d’hiver,
2. T h u y a de la Chine. Thuya orientalis. Linn.
Thuya ftrobilis fquarrofis ; fquamis acuminatis ,
rgüexis. Linn. Spec. Plant, vol. 2. pag. 1422. :—
Hort. Upf, 285). — Mill. DidL n°. 2. — Duroi,
Harbk. 2. pag. 458. —*■ Aiton, Hort. Kew. voi. 3.
pag. 371. —«■ Lam. Illuftr. Gener, tab. 787. fig. 2,
t- Gærtn. de Fruét. & Sem. vol. 2. pag. Êt. tab.
91. fig. i .
Thuya, ftrobilis uncinatis , fquamis refiexo acuminatis.
Roy. Lugd. Bat. 87. — Hort. Cliff. 449.
Puham. voi. 2. pag. 320. tab. 90. fig. 2 , & edit.
nov. Mich. vol, 2. pag. 12*
Vulgairement thuya, arbre de vie de la Chine.
C e t arbre diffère du précédent par fon port &
par les écailles de fes cônes pointues & recourbées
en hameçon : ordinairement il s’élève moins
& ne parvient guère qu’ à la hauteur de quinze à
vingt pieds. Son tronc eft droit un peu raboteux
, de couleur brune. Ses rameaux, au lieu
d’être étalés 8c pendans, font redreffés, formant
avec les tiges un angle aigu , garnis de feuilles
nombreules , imbriquées, très-glabres, d’un vert-
luifantfurtouteu hiver, ovales-obrondes, à peine
aiguës à leur fommet, épaiffes, entières , très-
ferrées , fouvent un peu tuberculeufes fur leur
carène , fillonées & convexes, à peine odorantes.
Les fleurs mâles font réunies en un chaton
alongé , un peu arrondi, très-court, compofé
d’écailles aiguës i placées fur quatre rangs 5 à la
bafe de chaque écaille, quatre anthères prefque
(effiles. Les fleurs femelles forment un chaton arrondi,
médiocrement alongé, dont les écailles
imbriquées font pointues à leur fommet, 8c recourbées
en hameç.on : à l’époque de la maturité
ces écailles s’épaiffiffsnt, font raboteufes & s'ouvrent
longitudinalement j chacune d’elles renferme
deux femences nues, ovales, un peu anguleufes,
d’un brun rougeâtre.
p e t arbre, croit naturellement à la Chipe &
dans les Indes orientales. Il eft depuis long-tems
cultivé en Europe. {V . v .)
. 3. T huya articulé, Thuya articula ta. Desfont.
Thuya ramulis plattis, articulatis ; ftrobilo tetra-
gono , quadrivalvi ,* vaivulis ôvatis, infra apicem
mucronatis , duabus feminiferis. Desf. Flor. atlant.
vol. 2. pag. 353. tab. 252. — Duham. edit. nov.
vol. 2. pag. iy . tab. j .
Thuya ftrobilis tçtragonis , quaddvalvibus ; fron-
dibus comp refis, articulatis, àphyllis. Va fil, Symb.
2. pag. 96. tab. 48.
Cup refus fruShiL. quadrivalvi ÿ foliis equifeti in far
articulatis. Schaw. Afric. Specim. n°. 184, Icon.
Cet arbre, très-différent du thuya cuprejfaides,
n’eft quelquefois qu’ un arbriffeau peu élevé j
quelquefois il parvient à la hauteur de quinze ou
vingt pieds, lorfqu’il croît dans un fol plus fertile.
Son tronc a dè huit à quinze pouces de diamètre';
il fe divifé en rameaüx étalés , ouverts préf-
qu’en angle droit; les ramifications nombreufes,
| aplaties, fragiles , vertes, articulées , ftriées; l’es
articulations élargies à leur partie fupérieure. Les
feuilles font fort petites, droites, inégales, mu-
cronées à leur fommet, quaternéès au fommet de
chaque verticille , portant à leur bafe de fort petites
glandes à peine fenfibles.
Les fleurs mâles font difpofées en un cône
un peu incliné, p e tit, ovale , légèrement tétr'a-
gone, compofé d’écailles difpofées fur quatre
rangs , au nombre de quatre à chaque rang, d’un
jaune-pâle, pédicellées, en forme de bouclier; les
fleurs femelles folitaires , fituées à l’extrémité
des rameaux , formant un cône tetragone, à angles
obtus ; quatre écailles ligneufes , épaiffes ,
en forme de coeur, creufées longitudinalement à
leur face extérieure , convexes en dedans, s’ouvrant
de leur bafe à leur fommet ; les deux plus
grandes oppofées, portant les femences ; les deux
autres ftériles, plus petites; les femences petites,
peu nombreufes, munies à leurs bords d’une aile
membraneufe.
•Cet arbre croît en Barbarie, ati mont Atlas &
fur les collines incultes. ( V. v. )
■ D'après les obfervations de M. Brouffonnet,
cet arbre produit la réfine connue dans le commerce
fous le nom de fandaraque , & qui fe pré-
fente fous la forme de larmes claires, luifantès,
prefque tranfparenres, nettes , d’un blanc-jaunâ-
tre. En la faifànt diffoudre dans de l’ëfprit-de-vin,
elle fournit un vernis affez tendre & qui s’égratigne
ailement ; réduite en poudre fine, elle fert à
vernir le papier, à lui donner plus de confiftance,
& à l’empêcher de boire , fuiront lorfqu’on a été
obligé de le gratter pour enlever l’écriture. Cet
arbre,fqqrnit-il exclufivement cette forte de ré-
? f in e , ou bien eftrel'le également produite par le
genévrier
genévrier commun lorfqu’il croît dans les pay9
chauds, ainfi qu’on l’a cru jufqu’alors?
4. T huya à feuilles de cyprès. Thuya cupref-
faides, Linn.
Thuya ftrobilis tetragono - globofs. Linn. Mant.
pâg. I2J.
Thuya aphylla. Burm. Prodr. pag. 27.
jî. Cuprejfus (aphylla) t foliis turbinatis, vaginan-
tibus, hïnc mucronatis pfrondibus imbricatis. Linn.
Amen. Academ. vol. 4. pag. 29J.
Cette efpèce , peu connue, paroît fe rapprocher
du thuya articulata3 mais les rameaux ne font
point articulés 5 elle a auffi beaucoup de rapport
avec les cyprès. Ses feuilles font oppofées, appliquées
contre les tiges , turbinées, prefque vaginales,
mucronées. Les fruits font prefque globuleux,
de la grandeur & prefque de la forme de
ceux du cyprès, à peine tétragones, mais fe réparant
longitudinalement en quatre lobes épais, ca-
rinés,chargés extérieurement de tubercules épars,
aigus à leur fommet; plufieurs femences comprimées
, terminées par une aile membraneufe ,
ovale.
Cette plante croît naturellement au Cap de
Bonne-Efpérance.
J. T huya en doîoir. Thuya dolabrata. Thunb.
Thuya ftrobilis fquamojîs ; foliis trifdriam imbri-
catis y fubtiis excavads, niveis. Thunb. Flor. jap.
pag. 266.
Thuya ( dolabrata ) 3frondibus ancipidbusj foliis
trifarie inc-umbentibus, proliferis, convexis , viri-
dïbus, fubtiis excavatis, albis. Linn. f. Supplém.
pag. .
C ’eft un arbre très -élevé , un des plus beaux
parmi les arbres verts, dont la cime eft ample,
fort étendue , compofée de rameaux alternes , !
comprimés, chargés de feuilles imbriquées, affez
ordinairement trois par trois, comprimées, ovales,
très-entières, obtufes à leur fommet, vertes,
glabres & relevées par un fîllon à leur face fupé-
rieuré-; bondées, concaves & d’un blanc de neige
en deffous. Ses fleurs font réunies en un cône compofé
d’écailies imbriquées & fcarieufes.
Cette plante croît naturellement au Japon. On
la cultive 8e on en garnit les grandes routes.
( Defcript. ex Thunb. )
Obfervation s. J’ai obfervé dans l ’herbier de M. de
Juffieu quelques échantillons d'un thuya que l’ on
cultive, depuis quelques années , dans le Jardin
botanique à l ’Ile-de-France, & qui croît naturellement
a l’ile de Madagafcar. Ses ramifications
dernières font quadrangulaires ; fes feuilles peti-
tes , glabres , luifantès , imbriquées fur quatre *
Botanique. Tome V i l.
rangs ; fes cônes compofés d’écailles creufées en
dedans en carène ; deux de ces écailles font op--
pofées & plus petites que les autres. C ’eft cette
efpèce qui a été mentionnée, par les auteurs de
la nouvelle édition des Arbres b Arbuftes de Duhamel
, fous le nom de
Thuya (quadrangularis ) , ramulis quadrangula-
ribus i ftrobilis fquamofis ; fquamis intiis cdrinatis ;
duabus minoribus , oppofuis. L. C. vol. I. pag. 16.
n°. 6.
THYM. Thymus. Genre de plantes dicotylédones,
à fleurs complètes, monopétalées, irrégulières
, de la famille des labiées, qui a de grands
rapports avec lès thymbra & les meliffa, & qui
comprend des arbuftes ou des herbes baffes, odorantes,
tant exotiques qu’ indigènes de l’Europe,
dont les fleurs font agglomérées, axillaires ou terminales
; les tiges droites ou couchées ; les feuilles
petites, pon&uées.
Le caractère eflentiel de ce genre eft d’avoir :
Un calice tabulé y a cinq dents , dont trois fupé-
rieures; orifice du tube fermé par des poils ; corolle
courte , labiée ; levre fupérieure un peu plane , échan-
créé y lobe du milieu de la levre inférieure entier ou
échancré.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Chaque fleur offre :
i ° . Un calice d’une feule pièce, tabulé, perfif-
tant, divifé en deux lèvres, dont l’orifice eft fermé
par des poils ; la lèvre fupérieure plus large, relevée
, plane , à trois dents; l'inférieure à deux découpures
fines, égales.
2°. Une corolle monopétale , tubulée, irrégulière
; le tube de la longueur du calice ; l ’orifice,
étroit; le limbe divifé en deux lèvres ; la fupérieure
plus courte, plane , droite, échancrée, ob-
tufe ; l’inférieure plus longue, élargie , à trois
lobes obtus ; celui au milieu plus large , entier ou
échancré.
30. Quatre étamines didynames ; les filamens
un peu courbés ; deux plus longs ; les anthères
petites.
4°. Un ovaire partagé en quatre, furmonté d’ un
ftyle filiforme, terminé par un ftigmate aigu ,
bifide.
Le fruit confifte en quatfe femences petites, un
peu arrondies, renfermées au fond du calice ref-
ferré à fon orifice.
Obfervations. En bornant les thyms à un très-,
petit nombre d’efpèces, ils formeroient un genre
naturel, qui comprendroit des plantes prefque
ligneufes, à petites feuilles oppofées, feflîles , Mm m m