gravée fur un marbre d'Athènes (Stuart) , étoit la ré-
compenfe des vainqueurs aux jeux ifthmiques. On y dif-
tribua aufli la couronne d'âche (perfil) depuis qu'on y
eut'réuni les jeux néméens , auxquels celle-ci appartenoit.
On la voit ici fous le ra°. i , P l. CCCXLIV. Elle eft.tiree
d’un marbre grée publié par Caylus (Rec.d'Ant. V I ,
PL L V III). La fécondé Collection des vafes grecs d’Ha-
milton ( 1800, I I 3 P L X X V ) préfente la tête du n°. 1,.
P L CCCXLIV : c ’eft un athlète couronné de feuilles de
palmier. Enfin le ra°. 3 , PI- CCCXLIV, préfente une
couronne de chêne ( Pajferii Lucern. I I) que l'on :dif-
tribuoit en différentes occalïons chez les Grecs & chez
les Romains. . 5 . .
Tefleres (Centrée aux théâtres. On voit parmi les antiquités
(Pitt. I V 3 pag. üj ) d’Herculanum la teflère d'ivoire
du n°. 4 , PL CCCXLIVj elle porte d'un côté le
deflin vague d'une décoration 3 & de l ’autre le no|.
d’Efchyle écrit en grec , avec le nombre XII écrie en
latin & en grec. Cette teffère annonce que l'on devoil]
jouer une tragédie d'Efchyle. C ’ eft de la même Collectio
n q u 'e ft tirée la teffère d'ivoire du n°. y , P/ancJ
CCCXLIV, qui repréfente aufli une efpèce de décoratio
n , qui porte le mot demi-cercle en grec, avec|ei
nombre XI écrit en latin & en grec. Dans le cabinet
Collège romain on conferve plufieurs tefle re s d‘os £
d'ivoire , fur lefquelles pn ne lit que des chiffres. Caylüs
( Rec. et Ant. 1113 pag. 2 8 0 ) a publié une teflère prj{.
matique, fur les faces d e jta q u e lle on lit le nom des Con.
fuis de l’ an 1 9 de l'ère vingaire., le dixième jo u r avant les
calendes cFoétobre, & deux noms : il la prend pour une
teflère de théâtre, Celui qui donnoit le fp e& a c le à les
frais faifoit diftribuer ces teffères.
L I V R E VII.
MUS IQUE .
§ . 1er. Ob s e r v a t ions générales.
B n’ai à parler ici que de l’exécution de la mufîque des
•Anciens, indépendamment de ce qui étoit propre -aux'
Jlectacles publics, & non de la compolïtion : c’eft pourvo
i je ne traiterai point la queftion fur laquelle les favans
l>ntpartagés, c'eft-à-dire, files Anciens, connoiffàntles
-abords, en ont ufé fimultanément comme le font les
"Modernes, ou s'ils ne les ont fait entendre que füccef-
ifremen.t. Quoique Burette ait compofé plufieurs Mé-
' moires remplis d’érudition, en faveur de l'opinion qui
ne reconnoît chez les Anciens que lès accords fucceflifs , ■
[ cependant on penfera difficilement comme Burette, lorf- .
..qu'on aura Iule Mémoire' de Rochefort ( Académie des
■ %lUi-Lettres, tom. X L I ) , en faveur de l’opinion con-
traire.
Les Grecs employ oient, pour noter leur mufîque comme
[ pur calculer, les lettres de leur alphabet, qui étoient au
jiombre de vingt-quatre. Mais comme les diverfes modifications
de leur mufîque èxcédoient ce nombre, il fallut
; efnployer les mêmes lettres pour plufieurs fortes de notes 5
ce qui obligea, pour les reconnoître, de leur donner di-'
vérfes fituafions, droites, renverfées, retournées, & de '
les mutiler en diverfes manières ; changemens & altérations
qui repréfentèrent cent vingt notes. Les Latins imi-
: 'tirent les Grecs ; ils employèrent aufli les lettres de leur
| alphabet pour noter la mufîque, mais ils en retranchèrent
beaucoup. Boëce, écrivain du cinquième fiècle de l’ère
vulgaire, les réduifit à quinze feulement, & même le pape
Grégoire I . en 599, n’employa plus que les fept premières-
lettres. Enfin Guy d'Arezzo , dans le onzième fiècle,
; fubftitua à ces lettres les fyllabes dont nous nous fervons
aujourd'hui. Ce fut lui aufli qui employa les lignes parai- •
leles pour placer & diftinguer les notes ; car les Grecs &
les Latins écrivoient les notes ou lettres mufîcales fur
les fyllabes du texte auxquelles elles répondoient, & dans
rafcterlignç,-...
|Pour régler les choeurs & les orçheftres, on fe fervoit
j- d'une machine fur laquelle on plaçoit un pied, appelée
ciîupeçium, fcabillum, fçabilla & fcabella. On la voit ici
au n°. 1, PI. CCCXLV, fous le pied d’un Faune nu, qui
tient des cymbales de chaque main. C ’eft une ftatue de la
galerie de Florence (Statue, tab. y8). Le cruperium étoit
Une enorme fandale de bois, fendue dans l’épainèur. Dans
cétte fente on fixoit à chaque morceau une crotale ou des
caitagnettes. Le maître de l’orcheftre paffoit un pied dans
Cette fandale, & , levant ou baiffant le pied, il frâppoit les
,nG t a une contre l’autre : ce bruit exprimoit & régi oit
a i r S P ne ^atue de femme du Mufée du Capitole
.. ;rS ^mblables crotales fixées fous fon pied gauche.
bnf ^1V1 s ce livre en inftrumens de perçu flion..... , à
.....* a cordes......., & inftrumens compofés.
§. I I . Inftrumens de percujfion.
M ^ A mbour, tympanum. Nous ne connoiffons aucun
ment qui prouve que les Anciens .aient fait ufage
du tambour proprement d it , c'eft-à-dire, d’une caiffe
cylindrique, fermée par deux peaux, l'une fupérieure,
l’autre inférieure. Mais Ifidore ( 2 , 22) l'a décrit fous
le nom de fympkonia......, lignum cavum , ex utrâque parte
pelle extenfâ, quam virgulis fane & indé mujîci feriunt. Fitque
in eâ gravis & acuti fuavijfimus cantus. Il ajoute qif on
frâppoit des deux côtés avec de petites baguettes, & que
le fon étoit mêlé de grave & d’ aigu.
T imb ales, tympanum. Juftin. ( lib. , cap. 2 ) dit :
c* Les Parthes ne donnent pas le lignai du combat avec
» une trompette,- mais avec le tympanum. » Appien
( Bell. Parthic.,- tom. J , pag. 237, edit. 1670) décrit ainfi
cet inftrument militaire des Parthes. « Ils frappent fur des
» inftrumens He bois concaves, & couverts de peaux
« tendues avec des clous de cuivre. ^ Quoique ces timbales
fuffent un inftrument militaire, on a pu s'en fervir
dans les orçheftres des fpeétacles : c'eft pourquoi j'en
parle ici. Je n'ai trouvé fur aucun monument, des timbales
telles que les nôtres. J'ai vu feulement dans Montfaucon.
(III3 PL LV1I ), une peinture tirée d’un manuferit de la
bibliothèque de Vienne, du quatrième ou du cinquième
fiècle , qui repréfente un repas de Pharaon, avec les habits
& les meubles- des Empereurs du fiècle dans lequel le
manuferit a été écrit. Devant le Roi & fes trois convives
eft placée une table portant quatre demi-fphères, grandes
comme la tête de celui ou de celle (car le deflin eft très-
groflier) qui, tenant une baguette de chaque main, frappe
fur ces demi-fphères : à fes côtés eft un joueur de flûte
double. Montfaucon a pris le premier muficién pour une
cuifînière qui verfe les mets dans quatre vafes. Pour moi j
je crois y voir quatre timbales très-petites, ou quatre
vafes d’ airain, femblables aux timbres des pendules à fon-*
nerie où à Carillon.
C'eft. probablement de ces très-petites timbales que
Pline a voulu parler, lorfqu'il a dit ( 9 , 35) de certaines
perles......Quibus una tantum efi faciès , ut ab eâ rotunditas „
averfis planities, ob id tympania nominantur...... ce Celles
» ôui n'ont qu’une fa ce , de forte qu’elles font rondes
» d’un côté & plates de l’autre, font appelées à caufe de
>» cela, timbales. 33
T ympanum proprement dit, & ro^avov, celui dont
parlent ordinairement les Anciens, eft notre tam bou r
de basque. C ’eft un cuir mince, étendu fur un cercle
de bois ou de métal, chargé le plus fouvent d’ornemens
peints : tel eft celui que Cybèle porte pour attribut 5 tel
eft celui dura0. 2, PL CCCXLV, qui eft pris d’un vafe
grec peint ( Hamilton, 1760, I V , Pi. X X V I ) . On atta*
choit quelquefois des grelots au cercle du tambour,
comme on le fait encore. On en voit ici fous les raos. 3,
4 , PL CCCXLV, deux ornés de peintures élégantes; ils
font tirés des peintures d'Herculanum { IV , iy i) .
On frâppoit le tympanum ordinairement avec les doigts
& les mains, comme font les joueurs du tambour de
bafque 5 car c'eft ainfi qu’on le voit fur le plus grand nom