
former une idée'd’après les petits murs qui entourent
les jardins potagers (les marais ) des environs de Paris,
& dont plufieurs ne font qu’un aflemblage d’os des
cornes de boeufs , liés avec' de la terre délayée.
§. I I . Injlrumens de facrifice.
Je dois faire obferver, en commençant cet article ,
qu’ à l’époque du renouvellement des lettres , les antiquaires.
croyoïent reco;inoitre des inftrumens de facrifice
dans tous lés meubles 8c dans tous les vafes que l ’on de-
terroït journellement. La vénération qu’ils avoient pour
l ’antiquité les portoit à ennoblir, félon leur opinion,
tous les antiques débris. Pour moi, je renverrai au livre
des Meubles 8c Instrumens tous les objets dont la
forme ne fera pas affe&ée aux cérémonies religieufes,
ou que leur place dans les bas-reliefs & les peintures
antiques ne montrera pas qu’ ils en font partie. La première
figure de ce paragraphe préfente le plus grand
nombre des inftrumens des facrifices. C ’eft un bas-relief
de la villa Borgnèfe, qui eft placé fous le portique ( Scu'~
ture délia, villa, &c. tom. J , tav. IJ-, pag. Ç> ) , 8c qui eft
deiTmé ici fous le 'n ° . k o , PL CLVU. On y trouve
d’ abord deux objets qui ont été décrits dans les bigures
religieufes des Romains, le lituus K & le bonnet des Pontifes
romains-A. J’en prends occafion de rapporter deux
bonnets de même nature , publiés ( // , pag. 271 ) par
Caylus n°\ 1 & 2 , PI. CL IX. Le foudre qui eft tracé
fur’ 1$ fécond doit le faire attribuer à un Flamine diale
(d e Jupiter). r . I -
L’A c e r r a , boîte à encens, renfermoit les parfums que
l’on jetoit dans le foyer des autels ; elle eft placée ordinairement
dans les mains des Camilles ou dans celles des
facrificateurs eux-mêmes. On en voit une fous la lettre
B du n°. 10, PL C LVU 3 & une fécondé fous le n°. 3 ,
PL CL IX. Elle eft tirée d’un bas-relief du Capitole : une
branche de chêne eft fculptée derrière fon couvercle
( Muf. capit. 4 , tab. 34)- - ^ _
L ’As P ers 01R , afpergillum , fervoit à diftribuer l’eau
luftrâle fur lesperfonnes qui afliftoient aux facrifices. On
employoit quelquefois à cet uiage des branches de laurier
ou d’autres arbres , telle qu’ on la voitau numéro précédent.
Ordinairement 1 afperfoir étoit de métal , garni
de crins de cheval, 8c il avoir la forme du pied de ce
quadrupède. 11 paroït ainfi fous la lettre F du n°. 10
Pl. C L V U y & fous le-»0. 4 , PL C L IX . Celui-ci eft
tiré des Recueils de Caylus f / , pog- 11 )■ •
P r æ f e r i c u i d m . La defcription que donne Feftus
du pr&feiicuLm, qu’il définit « un vafe de bronze fans
» anfe, employé dans L s facrifices..... » prsfericulum ,
•vas uneunz jtte a~Jâ arpellatur...... quo ad Jacrificia uubaniur.......,
convient parfaitement au vafe du n°. 5, PL C L IX y
qui eft tiré du Muféum capitolin ( tom. IV , tab. 34 ).
Quoique les antiquaires donnent le nom prafericulum à
un vafe garni d anfes , tel que ceux de i alinéa fuivar.t,
le texte de Feftus eft trop formel pour que je puiffe être
de leiir avis.
C apedô & fon diminutif capeduncula, vafe employé
dans les facrifices pour puifer de l’eau : on en voit un
fous la iettre D du «°. 10, PL CLVU.
Sim pu lum , « petit vafe, dit Feftus, femblable au
» cyathus, avec lequel on faifoit les libations de vin
» dans les facrifices. » C’étoit une forte de godet garni
d’un long manche perpendiculaire à fa concavité. On en 1
voit un fous la lettre C du n°. 10, PL C L V I I , 5c fous ;
le n°. 6 , PL CLIX. Celui-ci eft tiré d’un bas-relief du \
Capitole (Muf. capit. tom. IV , tab. 34), j
SiTULA,feau garni d’une anfe mobile, qui:f<Ü
dans les facrifices. On porte celui du n°. y, P/.
dans un bas-relief du palais Mattéi, qui repréfenteJl
prêtres ( Admir. Rom. Antiq. 16) égyptiens. Dans®
livre des V ases , on verra plufieurs feaux.
Patère, vafe rond, légèrement creufé, pourreceJ
le fang des victimes : telle eft celle du n°. 10. Pl. CM
lettre E. On en a trouvé à Herculanum plufieurs, M
plus grand nombre eft de métal blanc, travaillées a
tour avec foin en dedans 8c en dehors, l es patères «J
tiennent ordinairement les figures des Divinités
facrificateurs font dépourvues de manches 5 eepeiiQ
on avoit toujours regardé comme des inftrumens de fatj
fices les patères qui ont des manches Mais, on a dét J
à Herculanum plufieurs ftrigiles ( racloirs ) liés enfenfl
8c avec une patère garnie de manches, par le moyen M
anneau dè métal plat, femblable à ceux qui lient noscle|i
Cette patère fervoit donc, dans les bains, à verferl’J
fur les baigneurs. On en trouvera de femblables dans!
livre des V ases. _ I
Massues pour affommer lesvi&imes. Cet infaimJ
paroït dansles bas-reliefs, tantôt fous la forme de iiialïj
applatie, comme celle du n°. i-o, PL C L VU , lettre®
tantôt, 8c le plus fouvent, fous celle d’une hache à a
feul tranchant, dont le dos eft épaifli comme un ntt
teau, telle que celle de la lettre L du même numéro
On trouvera celles-ci dans le livre .de la Guerre,*
dans celui des Meubles , Outils , 8cç.
Couteaux des vidimaires: Lesvidimaires quiéc«
choient les victimes après les avoir aflommées , portoia
à leur ceinture un étui renfermant un ou plufieurs cm
teaux a lame très-large, femblables aux'couperets®
nos bouchers & denos cuifîniers. Les manches descofl
teaux facrés font très-ornés. Celui du n°. 10, PL CLFSU
lettre H , eft terminé en tête d’aigle. La lettre I f l
même bas-relief préfente un étui de vidimaire, gæi
d’une anfe mobile 8c de deux couteaux donc on appel
çoit les manches rónds. Sur le' marbre célèbre du d
r obole trouvé à Lyon, on voit un couteau fait coma
un poignard droit, garni d’un crochet fur un descofl
& versla pointe ( Montfaucon, tom. I I , PI.LXXIVM
fl reflembie à la harpe de Perfée, 8c Saturne le poifl
quelquefois: ici n°. 8, PL C L IX . .. ^ j
-• C an i - e la SR es: Les ' candélabres employés danslfl
cérémonies religieufes ne différoient pas de' ceux quiuH
voient à éclairer les appattemens ; c’ eft*pourquoi onlfl
trouvera-dans le livre des-Meubles, 8cc. _ I
Torchesou Fl ambe vu x . On en fâifoit un ufagehhfl
bituel dans les cérémonies religieufes, même enpj
jour: Ces torches étoient fort grandes, & l’ on en troffi
fur les monumens , qui ont une'hauteur prefque doi#
de celle des fpedateurs. Elles font- ordinairement cora
qües, 8c elles paroifi'enc formées de plufieurs pièces re*|
nies fur la longueur, comme les douve$ d'un tonnai
quelquefois elles font reliées par des cercles de diftancc
en diitance. On voit ici fous le «°. 9, PL CLIX, i|IK |
torche prife des bas-reliefs de l’ancien , arc dit dero’t
tugtil, confervés au Capitole ( Muf capit. 4, l/v. ij>|
1 lie eft tenue par le Génie qui porte Fauftine uans I
confécration, 8c elle a delongueur les trois quarts de ■
hauteur de ce Génie. La torche du«y. 10, b/. Clhm
eft tirée des Monum. amie, de Winckelmann ( ’f°- lyj
Elle eft aufli haute que la Pallas étrufque qui la tient. ■
belle torche du n°; 1. PL C L X , eft tirée du même ■
cueil ( n°. i j l ) . ’ ; •. -lu.;, -q . J
C orbeilles, de fruits. Ces corbeilles, quidifteroiç ■
. . gr du van myftiques (corbeilles facrées des
Ricchanales), étoient portées, dans les pompes religieu-
; ries vierses qui reçurent le nom de Canlphons
'"h’ L s Grecs. Le i . PL C L X , préfente une-de
g f ’corbeilles, qui eft tirée des Mommtnti antichi de
Ÿ |u nd™lÉttes facrées. De toutes les formes fous lef-
cnklles paroiflent les' bandelettes qui ornoient les murs
T Ï édifices, les branches des arbres facrés, les portes
deS temples, le front des victimes, ürc. les plus commîmes
font les lanières'plates , & celles qui reffemblent
aies globules enfilés. On voit ces deux fortes de ban-
deietees au bucrane du n,p. 3 , l ’I. C L X , tiré d’un bas-
r3 ef du Muféum capitolin, (ram. IK , tav. 34 4m )
iApulée ( Metam. r i , pag: i j6 U p f iv ) 'dit de Pfychéet-
rafite : « Elle voit les dons précieux 8c les bandelettes
»limées de lettres d’ or, attachés aux branches des ar-
»oeres 8c aux portes, qui atteftoient les bienfaits de
» Jnnon 8c la reconnoiffancé des habitans. «
Po u l e t s facrés. Les Romains tiroient des augures
délia manière de manger des poulets que l’on élevoit
pour cet ufage religieux. DeLachaufie a donné le de (fin
d’ïjne cage facrée, tirée d’ un ancien marbre. On la voit
ictwfous le n° 4 , PL C L X ( Montfaucon , tom. I I ,
JmLXfU). Chaque légion avoit un pullarius, gardien
dit poulets facrés, comme on le voit dans le Recueil
d’ïnfcriptions de Muratori. „
Fouet des Galles. Les Galles , prêtres de Cybèle,
fe||appoient, pendant les facrificès, avec des fouets de
bandelettes de laine ,■ garnies d’oflèlets de mouton. Le
fouet du n°. i , PL C L X I 8c C L X I I , eft tiré d’un
bifreliefdu Muféum du Capitole ( i/ ^ , tav. 16).
§. I I I . Viclimes.
Je ne parlerai pas des vifrimes humaines, parce qu’on
n’en voit qu’un petit nombre lùr les monumens antiques,
&®irce qu’elles ne portent aucun ornement relatif aux
facfficés, pas même les bandelettes qui ceignoient leur
têtd jfelon les poètes.
Les animaux qui fervoient de victimes ne dévoient pas
pa#ïtre traînés à l’autel c’ eft pourquoi la corde avec
Lqticjle on les conduifoit, étoit fort lâche. — Le fexe
de^'ict'.mes étoît le même que celui des Divinités auxquelles
on les immoloit. — Il falloit qu’elles fuffent jeu-
belles & faines. — On les choililfoit noires pour
les Divinités infernales. — Différentes efpèces d’animaux
aux diverfes'Divinités : le bouc'à Bac
m m taureau à Jupiter, 8cc.— On doroit lès cornes
deaboeufs 8ç des taureaux. Quant au boue & au bé-
|er4 on les couronnoit feulement avec les feuilles dé
a%® 0Ü de la plante confacréë à la Divinité que l’on
voyioit fe rendre favorable. — Les vicrinies étant arri-
a 1 aut£l j on verfoit fur leur tê te , avant dè les
. j f - j quelques poignées d’orge rô ti, mêlé avec du
i -Orifice étoit offert aux Divinités céleftes, on
^ilrs élevées vers le c ie l, enfuite on arrofoic •
S Cet6S/ Ve- de 1<eau ^fitale , 8c on leur frottoit le |
lesA .^ c vin; enfin, on atfommoic ou on égorgeoit ;
o.nïlCtImeS * -on exam’noit les dilférens vifeères , puis j
fel ■RS Cou.vroît avec on gâteau fait avec de la farine 6c du i
b J f , ^l^toit dans le brafier.- — Pendant la corn- \
dec.tjL. •es périmes, les prêtres faifoient fur le foyer {
f a n o n s de vih, y jetoient -de l’encens , &c. j
frortïk' r , ' > taureau près d’être immolé.. Son J
bouche font liés, felon l’ufage , avec la torde 1
qui fert à le conduire. Des bandelettes fondes pendent
ae fes cornes, 8c fur fa tête, en arriéré des cornes, eft
fixé un ornement demi-circulaire, que l’on voit rarement
fur les marbres. Ce taureau eft dans un bas-relief de la
villa Médicis (Admir. Rom. Antiq., I I ) .
N°- 3, PL CLXI. Sur la colonne trajane on voit un
taureau que l’on conduit au facrifice ( Montfaucon, I I
tab. 72). Des guirlandes de feuillage pendent de l’extrémité
de fes cornes, 8c il a fur le dos une large bande
d’étoffe , ornée de broderies, 8c terminée par de longues
franges.
A'°. 4 , P L C LX I , tête de taureau, entourée de bandelettes
plates, richement brodées, Sccroifées au milieu
du front, où eft placé un ornement rond, chargé d’une
roface. Sur les cornes font écrits ces mots : apoem iepoc,
confacré à Diane. C ette tête , faite de terre cuite, a fervi
de lampe ( Pajferii, Luc. Fict. , I , tab. 99).
Dans les facrifices folennels offerts à Mars, appelés
fuovetaurilia, on immoloit un taureau, un cochon 8c un
bélier. On en voit plufieurs fur la colonne trajane 8c fur
les bas-reliefs de Trajan, qui font encaftrés dans l’arc de
Conftantin. Le taureau eft orné comme celui de l’avant-
dernier numéro; le cochon a le corps entouré,tantôt d'une
guirlande, tantôt d’une bande d’ étoffe terminée par des
franges. Le bélier n’a aucun ornement; mais-fur le tauro-
bole de Lyon, la tête du bélier eft parée de bandelettes
compofées de globules.
§ . IV . THENSÆ ou Chars facrés.
Dans les pompes du cirque on portoit les ftatues des
dieux' fur des chars très-ornés, appelés thenf : omnes
d ii, dit Cicéron ( Verr. 159 ) , qui vthiculis thenfarum fo~
lemnes coetus lüdorum initis. Ces chars étoient ordinairement
fabriqués avec le bois de l’ arbre confacré à la Divi-
nité qu’ ils dévoient porter. Ils étoient tirés par des hommes
ou par des chevaux. La flatterie plaça aufli, dans les
pompes, les ftatues des Empereurs fur des thenfa que
traïnoient les Sénateurs ou d’ autres perfonnes. diftin-
guées, richement habillées, 8c couronnées de branches
d’arbre. Lorfque les funérailles des Empereurs cE des
Impératrices turent une apothéofe, leurs corps furent
conduits au bûcher, postes fur des theaft traînées par
des éléphans , fÿmboles de l’éternité'; c’eft pourquoi on
voit fouvènt ces animaux fur les médailles impériales.
A°. 5. P i. CLXI, thcnfi qui porte les images facrées
de Diane 8c d’Apollon, auxquels étoient confacrées les
palmes dont le haut de la ihenfa eft orné {Pajferii, Luctr.
Fiel. , I I I ).
N°. 6 , P L CLXI, thenfa qui annonce la confécration
d’Agrippine-l’Ancienne , fur fes médailles de bronze
( Gefner, I I , tab. 39 „ n°. 6 ).
§. V . Lecxisternium.
Cérémonie religieufè que l’on pratiquoit à Rome &
dans l’Empire , dans des tems de calamités publiques ,
8cdont l’ objet étoit d’appaifer les dieux. Le tedijîem'uim
étoit un feliin que l’ on donnoit au nom 8c aux dépens
du Fifc, pendant un ou plufieurs jours, aux principales
Divinités d’un temple. On croyoit qu’elles yparticipoient,
parce que leurs ftatues y étoient préfentes, affilés ou
demi-couchées fur des lits comme les autres convives.
Quelques pafî'ages de Paufanias prouvent que les Grecs
plaçaient aufli quelquefois les images des Divinités fur
des lits 8c fur des couffins.