
chlamyde ( Plautus in Rudente, ait. II , f c . 2, verf. 7) ,
très...., chlamydatos cum macheriis. Il n’eft pas fait mention
de cafque ; aufli Plutarque (in Pericle , J , pag. 5 5 9 j
Briani ) fait-il obferver que les portraits de Périclès
(P I . X I I I 3 n°. 4 ) ont toujours un cafque, parce qu’il
avoit la tête fort longue, & que lès Actuaires avoient
voulu cacher ce défaut. Quant à l'épée, les militaires
feuls la portoient chez les Anciens, qui reprochoient
aux Barbares de marcher armés parmi leurs amis & leurs
parens. Les Grecs armés faluoient avec l’épée, & en inclinant
la tête. La veuve de Polynice dit à Antigone, en
parlant de fon époux ( Statii3 Thebaid. X H 3 400) :
......... Ttque illc acte refpexit ab ipfâ
Enfe falutatam, & niuantis venice cor/.
Aratus, entrant dans le théâtre de Corinthe après une
victoire, fut accueilli par des applaudifiemens unanimes,
ce 11 s'avança cuirafle fur la (cène , dit Plutarque ( V 3
» pag. 354, Briani) ; il pafla fa lance dans la main droite,
»3 & pliant & inclinant un moment fon corps fur le ge-
» nou, il s'arrêta allez long-tems pour recevoir ces té-
« moignages d'eftime & de reconnoiffance. »
La figure du 1 , PI. CCLI, eft tirée d'un vafe grec
(appelé mal-à-propos étrufque) de terre cuite de la bibliothèque
du Vatican , fur lequel on lit en lettres grecques
: Alcimus a peint. Dans la gravure qu’a publiée Winc-
kelmann ( Monum. ant. n°„ 143 ) , ce Grec porte un cafque
garni de plumes. Peut-être eft-ce une inexactitude du
deffinateur ; car l’ ufage des plumes pour les panaches
n’exiftoit pas dans le tems du fiége de Troye. Homère
ne parle que de crins de cheval.
On voit un panache de crins à triple étage ( t^xo<Pk)
à la figure du n°. 2 , PI. CCLI; elle eft tirée des Recueils
d’antiquités de Caylus (rom. V 3 PL L X ) . Les joues du
cafque font relevées.
La cuirafle de la figure étrufque du n°. 3 , PI. CCLI,
eft très-remarquable ( Muf,\ Etrufc. l , tab. 40, n°. 1 ).
... Il faut obferver le cafque pointu , les deux javelots &
la cuirafle étroite de la figure du n°. 1 , PL CCLII, qui
eft tirée des vafes grecs, dits étrufques, d’Hamilton ( / ,
P L X L V l l l ) .
La forme extraordinaire du bouclier & du cafque qui
couvre le vifage entier, rendent cette figure étrufque
très-remarquable ; elle eft tirée du Mufeum Etmfcum ( ƒ,
tab. 40 , n°. 4 ) , & elle eft deflinée fous Je n°. 1 , PL
CCLII). Sur les vafes grecs d’Hamilton ( I V 3 PL L) ,
on voit le trompette du n°. 1 , PL CCL1I 1. La forme de
fon cafque, cefle de la draperie qui lui tient lieu de
chlamyde, & les jambarts, doivent le faire remonter
aux premiers tems de la Grèce.
C ’eft à cette époque que l'on rapporte aujourd’hui les
moeurs & les coftumes des Étrufques. Leurs armes ref-
(èmblent à celles des Grecs, mais plus encore à celles
4es Romains, qui probablement adoptèrent les armes
des Étrufques , s’ils n'étoient pas eux-mêmes d'origine
étrufque. — On pourroit croire que les Étrufques cner-
çhoient, par l’exagération de leur armure, comme le
font encore les peuples (auvages de l’Amérique & de la
mer du Sud, à le donner un afpeéfc effrayant. Ils char-
geoient leurs cafque« de cornes, de longues oreilles * ils
portoient pour cimier de longues pointes ou de grandes
larges crûtes de métal} ils frérifioient leurs longues &
larges mouftaçhes. Leurs boucliers font ordinairement
de forme ronde ; leur çfrauflure couvre le pied entièrement
; leurs jambarts ( bottines) font à double rang. La
çuiraflé des Étrufques eft liée avec une ceinture, quelquefois
double, fous la forme de corde. Enfin, ils portent
quelquefois-la chlamyde ou le paludamentum. — Les
Tyrrhéniens ( nom fous lequel les Grecs defignèrent
ceux que les Romains appelèrent Étrufques) avoient
inventé, félon Diodore , une* efpèce de trompette très*-
fonore. •
Nous avons vu que toutes les machines de guerre
avoient été en ufage chez1 les Grecs. Peut-être la tortue
que. formoient les foldats en fe couvrant de leurs boucliers,
eft-elle d’origine romaine, parce que la forme
demi-cylindrique du bouclier légionnaire lembloit dif-
pofée particuliérement pour cela; cependant il n’eft pas
vraifemblable que ceux des Grecs qui fe fervoient de
boucliers carrés .ou oblongs n’aient pas formé quelquefois
la tortue : du moins peut-on dire que chez eux elle
ne fut pas comptée entre les évolutions ordinaires.
Quant à la marine militaire des Grecs, elle fut prefque
nulle jufqu’ à Thémiftocle , car leurs navires notaient pas
pontés j ils ne le furent qu’à cette époque. Maïs depuis
lors les Athéniens devinrent célèbres pour la conftruc-
tion &■ pour la manoeuvre, comme les Rhodiens pour la
fagefle de leurs lois maritimes.
§. IV. Armure de divers peuples grecs d‘Europe & d'AJte.
J’ ai difpofé ces peuples dans l ’ordre alphabétique ,
parce que l’ordre géographique exige plus de recherches.
On ne trouvera ici que les peuples dont les artiftes peuvent
avoir quelqu'intérêt à eonnoïtre les coftumes.
ACHÉENS. Dans les troifième & fécond fiècles avant
l’ère vulgaire, les Achetas fe rendirent formidables aux
autres Grecs, & même aux Romains ; ils durent ces fuc-
cès à leur conftitution politique & à leur fcience militaire.
Je n’ ai à parler ici que de leurs armes. Plutarque
raconte (Briani 3I I 3 pag. 382) que Philopoemen réforma
leur taétique & leurs armes. « Les Achéens avoient des
m boucliers trop légers & trop étroits pour couvrir le
» corps, des lances beaucoup plus courtes que les farif-
33 fes, armure avantageufe à la vérité pour combattre de
»3 loin, mais très-défavorable pour combattre de près.
>3 Philopoemen leur fit quitter le bouclier léger (ftypes? j , la
33 lance & prendre le bouclier pefant (ttrwlé'u)
>3 & la farifle macédonienne ( a-xpt<nrxv). 11 leur fit adopter
>3 aufli les cafques, les cuirafles & les jambarts, afin
33 qu'ils combattiflent de pied ferme, & non comme les
33 troupçs légères (fyoptKtis ntX\usttc*is). 33 Paufanias
( Arcad. cap. yo , pag. 700, Kuhnii ) parle plus amplement
de la même réforme. «Philopoemen, dit-il, changea
3» l’armure des fantaflins ; ils portoient de courtes lances
» ( fiiKfd iïooùnx ) & de très-longs boucliers, femblables
» à ceux des Gaulois ou aux boucliers d’ofier des Perfes
>3 (ivrifufictftptt éwhct kxtÙ tous K.«àtikous Svpeoosy *1 tu y tffU
» rù neprûy). Il leur fit prendre le bouclier des Argiens
»> ( àrnInt ‘AçyoxiKuis ) & de grandes lances ( rois
33 pnyoiXon ) . 33
On lit dans Tite-Live (X X X V I I I , 29 ) , qu’ au tems
de la ligue des Achéens , les habitans d’Ægium, <le Pa-
tras & de Dyme étoient des frondeurs plus adroits que
ceux mçmes des îles Baléares ; que leur fronde ne con-
ffiftoit pas en une feule courroie, comme la fronde de
ceux-ci; mais que c’étoit une triple courroie fortifiée
par un grand nombre de coutures qui lui donnoient la
force & la fouplefle d’ un nerf; enfin, qu’ils frappoient à
volonté leurs ennemis, non-feulement à la te te , mais
encore à telle ou telle partie du vifege.
ARCADÏENS. Ce peuple étoit célèbre dans la Grèce
par la force de fes foldats, chargés d'armes pefantes
(oVA/r«/). Lucien en parle (Dialog. Mortuor. 14). On lit
dans Xénophon ( Hift. Grec. V i l , y ) , qu'à la bataille ;
jdèMantinée, les Arcadiens, pefamment armés, portoient ;
des maflues comme les Thébains.
ARGIENS. On a vu dans l’article des A chéens , que
Philopoemen leur fit abandonner leurs longs boucliers, ;
& qu’il leur fit adopter le bouclier des Argiens (•wnirn j
[‘ApyobiKcéii ). Ce boucliér d’Argos, célèbre dans l’anti-
quité, étoit rond ou ovale (figure analogue à la figure
ronde). Hygin (Fab. CLXXI) le dit expreflement : Ro-
tundam habuit figuram clyptus argolicus. Les Argiens por-
toient, au fiége de T ro y e , des boucliers ronds : ce bou- i
Relier eft l’attribut de leur roi Diomède. Il devint le bou- j
Iclier des cavaliers, mais fous un plus petit volume. Peut-
lêtre étoit-il ovale dans les mains des Achéens & du refte
de l’infanterie grecque ?
I ATHÉNIENS. Iphicrate ( Corn. Nepos, cap. 1 ) com-
mandoit, l'an 595 avant l’ère vulgaire , l’ armée des Athéniens......
« 11 changea l'armure des- fantaflins-, qui por-
*3 toient avant lui de très-grands boucliers, de courtes
3» lànces , des épées légères. Il leur fit fubftituer le bou-
•30 cher ovale (pelta) ou bouclier rond ( ^ m a ) .D e là
>» vint que les fantaflins furent appelés p-.liaftd., & qu’ ils
33 furent plus agiles pour lesmarenes & pour les attaques.
»» Iphicrate doubla la longueur des lances, fit prendre
33 des épées plus longues 5 il changea aufli la forme des
»3 cuirafles, & îubftitua à celles d’airain des cuirafles de
« lin, qui rendirent le foldat plus léger , & le défendi-
|» rent aufli efficacement. » C’ étoient des tifliis de lin en
'grand nombre , réunis par des coutures fort ferrées.
L’armure des Athéniens fut adoptée parles autres peuples
R re c s .
■ Alcibiade étoit très-beau, dit Athénée (Deipn. lib. 12 ,
WaP\ 9) > il Conferva long-tems la longue chevelure qu’il
avoit dans fa jeunefle. Il portoit une chaufliire différen
te .de celle des autres Athéniens, & à laquelle on
donna fon nom. Commandant l'armée, il s’occupoit en-
wcore de fa parure; fon bouclier, orné d’or & a’ivoire,
avoir pour fymbole l’Amour courbant un arc.
■ BÉOTIENS. ( Voyei T hébains. )
B CARIENS d’Afie, non les Caryens du Péloponèfe.
m.es Cariens habitoient la partie fud-oueft de l’ Afie-Mi-
Jieure. Hérodote (lib. 1 , pag. 8 0 , Wejfel) dit qu’ils
ctoiènt, au tems de Minos, le peuple le plus belliqueux
i|de fon voïfinage, & qu’on leur attribuoit l ’ufage des pa-
miaches de cafque, des peintures fur les boucliers & des
|anfes pour tenir, avec le bras & la main, les boucliers que
|ron portoit auparavant fufpendus fur l'épaule gauche
C avec une longue courroie paflee autour du cou. Le même
|hiftorien ajoute (lib. 7 , pag. y47 ) que les Cariens qui
|xaifoient partie de l’armée navale de .Xercès, étoient
jarmés cqmme les Grecs , & qu'ils portoient aufli des
faulx &r des épées très-courtes. Ces, épées convenoient
|pour l’abordage, & les faulx pour couper les manoeuvres
|des vaifleaux ennemis.
CRETOIS. Les archers crétois étoient célèbres. L'île
«e Crète fourniffoit de bonnes troupes légères ; auffi
Plutarque ( Briani, J7, pag. i8y) compte-t-il au nombre
des dépouillés de,Perlee, qui furent portées dans le
triomphe de Paul-Émile , les peltes des Crétois. — Les
Cretois marchoient au combat, félon Athénée, au fon de
la lyre. Dans les premiers tems ils y marchoient au fon de
la flûte.
CYPRIOTES. Dans l’armée navale de Xercès , leurs
Rois avoient la tête ceinte de bandelettes ; les autres portoient
des tuniques. Du refte, ils étoient armés comme
les Grecs ( Herodot. V I I , pag. 546 ).
DOR1ENS d'Afie, voifins des Cariens. Hérodote
(lib. y , pag. <"47) dit que les Uoriens, montés fur la
.flotte de Xercès, étoient venus du P éloponèfe, & qu'ils
étoient armés comme les Grecs.
ÉLÉENS. Lucien (Dialog. Mort. 14 ) cite avec éloge
les archers éléens.
ÉOLIENS j peuple d’Afie, voifin des Myfiens & des
Ioniens. Sur la flotte de Xercès, ils portoient les mêmes
armes que les Grecs ( Herodot. V IH , pag. 548).
ETOLIENS. Dion-Chryfoftôme ( O rat. 64, de Forturu
pag. 598) dit que , du tems d Alexandre, c ’étoient d’habiles
areners.
IONIENS Dans l’armée navale de Xercès, les Ioniens
étoient armés comme les Grecs dont ils defeendoient
( Herodot. V U } pag. ƒ 47 ).
ILES fituées entre l ’Afîe & la Grèce. Leurs habitans ,
montés fur la flotte de Xercès , étoient armés comme les
Grecs ( Herodot. V i l , pag. y 47 ).
LACÉDÉMONIENS. Lycurgue ( Plutarc. Briard, J ,
pag. I l y ) permit aux Lacédémoniens de porter les cheveux
longs , & de placer des ornemens fur leurs armes.,
ils arrangeoient leur chevelure avant le combat ; enfuice
le Roi immoloit une chèvre , ordonnoir aux Lacédémoniens
de fe couronner, & aux joueurs de flûtes de jouer
l’air de Caftor. Tous entonnoient l’hymne de Pan, &
[ marchoient à l ’ennemi au fon des flûtes. Paufanias
( Lacon. 1 7 , pag. 251 ) joint aux flûtes la lyre & la cithare.
— On lit dans Feftus, que les bonnets (pilei ) de
j Caftor & de Polluxleur avoient été donnés pour rappeler
! leur origine lacédémonienne, parce que, ajoute-t-il, les
; Spartiates portent de femblables bonnets dans les combats.
— Les Lacédémoniens armés étoient vêtus de tuniques
rouges ou roufles, afin que la vue du fang coulant
( Xsnoph. Laced. 1 1 , 3 ) des blefffires ne les décourageât
pas. Leur épée étoit n courte, qu’un Athénien difoit par
dérifion, que des bateleurs pourroient les avaler ( Plu-
tarch. Licurg. Briani3 / , pag. 1 i l ). Le même écrivain
dit ( in Dione3 V , pag. 214) que Calippus fut tué avec
la même épée qui, dans fa main , avoit tranché les jours
de Dion.. .. « On la reconnut à la forme ; car elle étoit
30 courte comme celle des Lacédémoniens. » — Le bouclier
des Lacédémoniens étoit d’airain ( Xenopk. ihid. ) ,
oblong & diverfement écfrancré : on en voit trois à la
Planche LIX. Dans le troifième fiècle avant l’ ère vulgaire,
Ciéomène leur fit tenir le bouclier avec des anfes :
ils le portoient auparavant fuljjendu avec une courroie
qui s’alongeoit ou fe raccourciftbït par le moyen d’upe
agraffe (Plut. Cleom. I V 3 pag. 325). — Ciéomène leur