
verte & un manteau bleu qui l'enveloppe. Elle-tient
l’index de la main droite devant fa bouche, gefte qui indique
le travail de la Mémoire & le fouvenir des Fables.
URANIE. Vêtue d’une longue tunique 8c d’ un man-
.caUj la Mufe de l ’Aftronomie ou plutôt de l’Aftrologie
(erreur chérie des Anciens ) tient le globe célefte & la
baguette , radius , avec laquelle on indiquoit la pofition
des aftres. — Le Génie de cette Mufe'porte les mêmes
attributs.
L’ Uranie du muféum français, tirée du palais Lancel-
lotti de V'elletri, eft debout & vêtue d’une longue tunique
, fur laquelle eft jeté un grand manteau. Les bras , le
globe & la baguette font modernes. -
Dans les peintures d’Herculanum ( tom. 11 & V ) , on
trouve deux Uranies. La première, aftife fur un fiège a
dos circulairej tient de la main droite une baguette
avec laquelle elle montre le globe célefte qui eft dans
fa main gauche. Elle porte-une longue tunique jaune, a
manches courtes , des bracelets aux avant-bras 8c un
ample manteau bleu. — La fécondé tient un globe bleu ;
elle porte une longue tunique verte & un manteau rouge-
changeant.
CALLIOPE infpire les vers héroïques. Sur notre marbre
, elle fe prépare à jouer de la flûte. A fes pieds eft
placée cette canette ronde , fcrinium , dans laquelle on
dépofoit les rouleaux d’écriture , & que l’on-voit auprès
des ftatues d’orateurs , de philofophes, de confulaî-
re s , 8cc. — Le Génie de CaUiope tient un fymbole analogue
au fcrinium, des tablettes fur lefquelles il écrit avec !
lin poinçon ou ftyle.- _ ■ • :
La Calliope du muféum français y- trouvée à Tivoli
dans les ruines de la villa de Caffius , eft aftife fur des
rochers , & tient des tablettes, pugillàres, dont une partie
eft antique. Elle porte Une tunique'longue, à manches
courtes & boutonnées ; une tunique courte 8c un
manteau. A fes pieds eft la chauflure appelée foccus.
La Calliope d’Herculanum tient un rouleau, volumen,
de la main gauche : l'index de la droite eft étendu &
é le v é , le refte de la main étant fermé. Elle porte une
longue tunique verte & un manteau blanc.
MOMUS. Lucien parle fouvent de ce dieu de la
raillerie ; mais il ne le dépeint jamais. Les Modernes
lui donnent pour attribut une marotte, figure bizarre que
l’on ne voit point fur les monumens antiques.
LÀVERNE. Il eft fait mention , dans les écrivains latins,
d’un autel,' d’un bois avec une ftatue ( Acron. in
Horat. Epift. l é , U b. i j , confacrés à Laverhe-, déeffe
des voleurs ; mais ils ne nous difent rien de la figure fous
laquelle cette divinité étoit repréfèntée: feulement Horace
lui donne l’épithète belle.
ESCULAPE. Sur les monumens., Efculape eft quelquefois
repréfenté fans barbe 5 ordinairement il a une barbe
fort touffue, la poitrine nue, la partie inférieure du corps
couverte d’ une draperie, & la chauffure ouverte, des
Gre cs, de couleur blanche. Il tient un bâton autour duquel
eft entortillé un ferpent, fymbole de la convalef-
étoient confacrés à Efculape. — N9. 4 , PI. CCXX1. Dans
une peinture d’Herculanum (tom. V 3 pag. 223 ) , ou font
repréfentés les trois pères de la médecine, Apollon,
Chiron, Efculape ; celui-ci eft aflis dans le coftume des
philofophes. Il a une longue barbe, porte l’index ^de la
main droite à la bouche, tient de la gauche un bâton ,
& n’ a d’autre vêtement qu’un manteau j mais cette draperie
cence ou de la fanté. C’eft ainfi qu’on le vo/t fur .une
plaque de bronze trouvée à Herculanum ( tom. V 3
pag. 271.). Les..chairs font d’ argent incrufte dan? le
bronze. — Le coq, la chouette, la chèvre 3c le ferpent
eft de couleur changeante, entre le vert 8c le
rouge.
HYGIE ou HYGIÉE , déeffe qui entretenait 3c qui
rendoit la fanté. Elle étoit fille d’Efculape 5 c’eft pourquoi
elle paroît fouvent à fes côtés. Elle tient ordinairement
un ferpent, auquel elle donne à manger dans.une
patère , efpèce de vafe plat comme nos foucoupes. On la
voit au ra°. y , PI. C CX X l, tenant une coupe ou un vafe
creux d’où s’élèvent un ferpent & un rameau d’ olivier.
; Elle eft aînfi gravée fur la plaque de bronze damafqui- .
I née eh argent, trouvée à Herculanum (tom. V 3p. 271 ),.
à côté de la figure d’E’fculape, citée plus haut. _
On donnoit auflt à Minerve le furnon d‘ Hygie 3 3c en
latin celui de Medica qui eft fynonyme. C ’eft pourquoi
Minerve, portant un cafque & ténant un ferpent, eft
fculptée fur un des beaux candélabres de marbre du palais
Barberihi.
TELES PHORE. Ce dieu des convalefcens paroît,
avec Efculape 3c Hygie, fur les médailles de Pergame,
de Smyrne, de Pitané, de Sala , 3cc. Il y eft repréfenté
fous la figure d’un enfant ou d’un adolefcent, couvert
d’ un manteau fermé , fans manches,' qui, enveloppant
les bras, defcend au deffous des genoux, 3c auquel tient
une efpèce de capuchon qui couvre fa tête. C ’eft la
paenula.
On fe fervoit de la paenula pour fe préferver du froid
(Horat. Epift. X I 3 lib. 1 j ; c’eft pourquoi les convalefcens
en faifoient ufage : de là vint qu’ on en revêtit le
dieu qui préfîdoit à la convalefcence. .
Caylus ( Rec. d Antiq. I I I 3 PL X L IV ) a publié une
figure qu’ il croit être un Télefphore. Elle eft aflîfe , ce qui
eft très-rare,.& coiffée, fous fon capuchon , d’un efpèce
de calotte. G’eft de fes Recueils que j’ ai tiré le petit
Télefphore du n°. I , PL CCXXÜ.
BACCHUS. « L’ idée la plus fublime de la beauté
s» adolefcënte 'fut le caractère particulier des figures d.e
»> Bacchus3c d’Apollon, parce que les poètes avoientattri-
» bué l ’un & l’autre fexe à ces deux Divinités. Les artiftes
» leur donnèrent une nature mixte 3c équivoque ; nature
ss qui, par la largeur & la hauteur des hanches, ainfi que par
» la délicateffe 6: l’arrondiffement des membres, appro-
» che beaucoup de celle des femmes & des eunuques.»
C’ eft'ainfi que s’ expriment, d’après Winckelmann, les
auteurs de la Defçrip.iion des pierres gravées du Palais-
Royal, en parlant de la fardoine (PL LX V 1I1 , tom. I )
que je préiente ici (n°. 2 , PL C CX X Il) comme un
modèle de la nature mixte 3c équivoque donnée à Bacchus.
La couronne de lierre & le thyrfe le font reconnoî-
tre.. On apperçoit la jeuneffe éternelle & le ventre de
Bacchus qu’Anacréon (Ode X X IX ) defiroit voir à Ba-
thylle, dans le portrait de ce beau jeune homme.-— Les.
attributs ordinaires de Bacchus font le lierre , le thyrfe,
les pampres & les grappes de ra ifin le s crotales, \e-tym-
panum, les cymbales, la peau de chèvre ou de panthère ,
la chèvre. & la panthère elles-mêmes. — Dans les peintures
antiques,les draperies dont Bacchus eft revêtu, font
ordinairement
ordinairement rouges ( P kiloft rat. Icon. Ariadns. ) ou blanches
( Bartoli , Pitt. ant. tav. 2 ) .
1 Sur le fameux coffre de Cypfélus, fculpté à Corinthe
dans le fixième fîècle avant l ’ère vulgaire , on voyoit
Bacchus avec de la barbe, tenant une patère d’o r , 3c
vêtu d’ une tunique qui defcendoit jufqu’aux pieds. C ’eft
ainfi que les artiftes grecs repréfentoient le fils de Sé-
mélé, pour défîgner, parla barbe, l’âge viril qu’ il avoit
atteint pendant la conquête de l’ Inde , 8c par l’habillement
long, le coftume des Orientaux. Sa ftatue colof-
fale que l’ on porta dans la pompe de Ptolémée Phila-
delphe (Athen. Deipn. lib. cap. 7 ) , faifoit des libations
avec un vafe d’or, à panfé renflée, & garni de deux longues
anfes 3 carchefium. Elle'étoit revêtue d’une tunique
de pourpre qui defcendoit jufqu’aux pieds, & fur cette
tunique,- dévia crocote, vêtement de foie tranfparent,
ou de gaze , & de couleur de-fafran; enfin d ’un large
manteau de pourpre brochée d’or. La crocote étoit l’habillement
des femmes. Elles .feules aufli portoient, chez
les Grecs , des étoffes à fleurs ; mais dans l’Orient ces
étoffes fervoient aux deux fexés, 8c Bacchus en eft revêtu
quelquefois. — Le Bacchus dp la pompe égyptienne fem-
ble, au thyrfe près, être repréfenté fur le fragment de
pierre gravée que l’on voit ic i, & qui a été publié en
1785" parGuàttani (Monum. àntichi) , n°. 5, PL CCXXIl.
— C’eft encore un Bacchus indien qui paroît fous ce numéro
(n°. 4 , PI. CCXX Il). Il eft tiré d’un bas,-relief
qui, de la villa Negroni, étoit entré dans le muféum
Pio-Clémentin, 3c qui fait aujourd’hui l’ornement du
mufée français. Ce Bacchus a été pris long-tems pour le
Trimalcioh dè Pétrone , parce que l’on n’avoit pas fait
attention aux queues des Faunes qui le fervent.
Dans une péinture d’Herculanum ( tom. I V 3p. 13 7 ) ,
Bacchus a les cheveux de couleur châtain.
A l’article du Boeuf a face humaine , fymbole de
Bacchus, furnommé Hébôn , je parlerai de cette figure
monftrueufe.
IACCUS. Le jeune lacpus, qui étoit fans doute Bacchus
enfant, .jouoit un grand rôle dans les myftères de
.Bacchus & de Cérès. On n’en connoît pas de figure authentique.
Suidas dit qu’on le repréfentoit à la mamelle.
Dans le temple de Cérès à Athènes on voyoit, dit Pau-
fanias ( Attic. cap. 1 , pag. 6 , Kunii), les ftatues de Cé - .
rès , de fa fille, & d‘ laccus tenant un flambeau.
BACCHANTS., BACCHANTES. Ces noms, dont
le premier n’eft ufité que chez les antiquaires, défignent
les hommes 8c les femmes qui forment, fur les monumens,
la fuite de Bacchus. Ces perfonnages font ordinairement
demi-nus , couverts feulement de peaux de panthères, de
cerfs, légèrement attachées avec des ceintures de pampres
& de lierre. Ces plantes forment leurs couronnes’; mais
leur chevelure flotte le plus fouvent fur leurs épaules.
Ifs portent des flambeaux, des lances ornées de pampres
8c de bandelettes, appelées thyrfes ; des cymbales,
des crotales, des tympanum, des trompettes droites, & c.
L un d’eux a des clochettes liées à fon vêtement fur un
marbre du Capitole ( M uf Capitol, tom. I V , tav. 49).
Souvent ils traînent des boucs ornés .de guirlandes pour
les immoler à Bacchus , ou ils portent des lambeaux de
faons & de chevreaux qu’ ils ont déchirés. Ils portent en
grande pompe les objets facrés des myftères de Bacchus,
le phallus , le van 3c la cifte ou corbeille myftique.
Lorfque les Bacchantes ne portent pas des dépouilles
d animaux, elles font vêtues de la bajfaris, efpèce de
tunique traînante , 3c de la crocote , tunique flottante ,
jaune, tranfparente, & tilfue de foie comme nos gazes.
! Ces habillemens, propres aux Orientaux, rappeloient
!; les triomphes de Bacchus.
Winckelmann a fait obferver que les Anciens ne don-
noient -pas aux vifages des Bacchantes des traits auffi
forcés que le font les attitudes de leurs corps. Léurjoié
n’ éto.it jamais éclatante : c’étoit l’expreflion fîmple 3c
douce du contentement & de la férénité de l’ame. Sur le
vifage d’une Bacchante, dit-il, on ne voit briller pour
ainfi dire que l’aurore de la volupté. Les Anciens don-
noient aux vifages dès Bacchantes le cara&ère de la grâce
comique, qui confifte le plus fouvent dans un fourire de
gaîté , exprimé par les angles de la bouche tirés en haut.
On voit qu’ils ont cherché à imprimer aux figures idéales
de Bacchantes, la grâce des Silènes 8c des Faunes.
SILENES. Le père nourricier de Bacchus a la forme
humaine, hors les oreilles qui font alohgées & pointues'.
On ne lui voit, fur les monumens, ni cornes ni pieds de
chèvre. 11 en eft de même des autres Silènes ; car les
anciens artiftes les multiplièrent pour augmenter le cortège
de Bacchus. Dans les pompes du cirque ( Dionyf.
Halicarn. lib. 7 , cap. 72) , on voyoit paroître des Silènes
: c’étoient des hommes vêtus de tuniques garnies
de poils, 3c de petits manteaux d’ étoflès à fleurs.— Dans
la pompe bachique de Ptolémée Philadelphe ( Athen.
Deipn. lib. y , cap. y ) , ceux qui marchoient les premiers
8c qui- écàrtoient la foule , étoient des Silènes portant
des chlamydes rouges ou violettes.. . . . des chauf-
fures ouvertes 8c blanches. L’ un d’eux avoit le pétafe
8c un caducée d’or ; un autre portoit une trompette droite-.
— Un vieillard chauve, camus, avec des oreilles pointues^
& une barbe frifée, riant, à demi ivre , gros 8c court,
tenant un thyrfe ou un vafe, 3c monté fur un âne : voilà
le Silène des Bacchanales ( Caylus, tom. I II ). C ’eft lui
que l’on voit ici ( n°. y , PL CCXXIl ) . — L’inftituteur
de Bacchus, celui qui dans Virgile (Eglog. 6 ) chante la
cofmogonie & la théogonie, eft repréfenté fur quelques
monumens fous la forme d’un philofophe, avec une barbe
vénérable qui defcend en ferpentant jufques fur la poitrine.
Une peinture d’Herculanum (tom. I I I , pag. ioy )
le préfente avec des caractères affeétés par les.prétendus
philofophes , la longue barbe & une feule draperie
blanchâtre , fans tunique. Il eft couronné de pampre,
& tient un thyrfe autour duquel eft entortillé le
ferpent, fymbole de la fagefle & de l’éternité ( «°. 1 ,
PL CCXXLlI ).
Dans les peintures d’Herculanum Silène porte, tantôt
(tom. I l , pag. 8y) une draperie blanchë , tantôt une
draperie verte ( tom. V 3 pag, 195 ) .
FAUNES. Les grâces & la force .de la jeuneffe brillent
dans ce Faune qui eft gravé fur une agate de la galerie de
Florence (tom. / , tab. 8 7 , n°. 7 ) . Je l’ai choifi parce
qu’il porte tous les attributs des Faunes, le thyrfe, le
vafe 8c la peau de lion (n°. 1 , PL CCXXIII ).
SATYRES. Ces Divinités champêtres étoient repré-
fentées fous la forme d’hommes couverts de poils, avec
les cornes, les oreilles, la queue, les cuiffes, les jambes
& les pieds du bouc. Un bas-relief d’ argent trouvé
à Herculanum ( tom. V 3 pag. £69 ) préfente le Satyre
qui eft deffiné ici de la grandeur de l’original ( nm. 3 ,
PL C C X X IÎ I ).
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