
I cialement cette qualité. La différence de l’épaiffeur J
I tiffu cara&érifoit probablement, 8c la vêtemej
I appelé par Suidas manteau militaire, & le yf&nL»
| #A*H<r>6j«v, vêtement plus précieux, qui prenoit peut-êit|
fon nom de la diverfité de fes couleurs. Le fcholiiljj
d’Ariftophane (Lyfiftrata, verf 1191 ) défigne le derniJ
par ces mots..... , manteau léger. Pollux ( P I I 3fegm.§3
donne la même défignation.
que les éditeurs croient repréfenter un des fuccefleurs j
a Alexandre, à caufe des deux petites cornes de taureau
qui l'ont attachées à l'on diadème. Appien (Bell, civil. V ,
pag. ic8o, tom. II Tollii) , parlant du coftume des Grecs
efféminés qu*Antoine avoit adopté en Egypte, dit qu'il
iubftitua au manteau romain le manteau grec carré
(T T ^ y»m ).
Si Ton mefure la chlamyde du prétendu Phocion, ftatue
grecque du Mufeum Pio-Clementinum, placée aujourd’
hui dans le Muféum français, on trouvera qu’elle a de
hauteur un peu plus de la moitié -, mais moins que les
deux tiers de celle de la figure, & que fa largeur eft de
même dimenfion, c’eft-à-dire qu’elle eft carree. Cette
chlamyde eft très-étroite & d’un tiffu fort groflïer. On
peut donc dire que les chlamydes des guerriers moins
auftères avoient la même hauteur, avec l’ampleur d’ une
fois & demie çette mefure. Probablement la l&na ou la
chlamyde plus ample avoit de hauteur les trois quarts
de celle d’un homme, & le pallium la hauteur, entière.
J’ai mefuré les chlamydes de plufieurs figures de voyageurs
des Monumcnti antichi de Winckelmann ; elles ont
toutes à peu près les mêmes mefures que celle du prétendu
Phocion.
xxtiftôâiêr. Dans les deux paffages relatifs aux chaf-
feurs, que je viens de citer, Plutarque défigne leur chlamyde
par le mot Ce diminutif nous fait connoître
que ce vêtement étoit plus court ou moins ample
que la chlamyde ordinaire.
Un palPage d’Artémidore (Oneirocritica, lib. 2, cap. 3)
nous apprend que la chlamyde , la mandya, l’épheftride
& le birrus étoient le même vêtement, c’eft-à-dire que
la forme étoit la même. Il n’y avoit probablement de
différence que dans les proportions , dans la couleur 8c
dans les omemehs.
On appela même chlamyde l’ample manteau des joueurs
de lyre & de flûte , quoiqu’ il tramât fur le théâtre, fans
doute parce qu’il étoit fixé fur les épaules par de gros
boutons, comme la chlamyde.
Pour les ailes de la chlamyde, voyez les Theffaliens
dans les Figures kiftoriques, & PL CCCIV^3 n°. 3.
Le manteau civil des Grecs, proprement d it, étoit
long ou court.
Le manteau court étoit attaché avec une agraffe; il étoit
appelé chlamyde, , yJhi/.T.s, yjh*yih*y chez les
Grecs, & ckl&na, l&na, lena par les écrivains latins. Le
plus ancien écrivain grec, Homère ( Iliad. 10, verf. 131),
dit que Neft or.,- réveillé par Agamemnon, ce fe couvrit
» d’une tunique, lia à fes pieds une riche chauffure,
39 attacha autour de lu i, avec une agraffe, une l&na
33 rouge, double, ample, couverte d’ un épais
33 duvet, &c. >3 Voilà donc deux points que l’ on ne peut
contefter. La l&na s’attachoit avec une agraffe; elle étoit
aflèz ample pour être mife en double , & tiffue d’une
laine qui formoit un duvet épais ; auffi Ariftophane
(*Avcs ) dit-il que c’étoit un vêtement d’hiver. De même
Suidas définit la l&na un manteau d’hiver épais, 8c il
dérive fon nom du grec fthiulva, j’échauffe. Il y avoit deux
fortes de l&na.. • les unes Amples ( mrxoïlui, Odyff. 24,
verf. 27c ) ou qui n’ avoient ae largeur que pour envelopper
le corps ; les autres, comme celle dont fe couvre
îveixor à came de fon grand âge. & de la fraîcheur de la
nuit, étoiert doubles, c’ eft-à-dire, allez amples pour
être pliées en deux avant que d être placées fur le corps.
J’ai prouvé ailleurs cette acception du mot double.
Toutes les l&r.a n’étoient pas velues ou peluchées ; car
quelquefois Homère (Odyff lib. 4 , verf 50) énonce fpé-
On peut dire, en général, que l’ on fe couvroit def
l&na ou d’une chlamyde plus épaiffe lorfqu’il faifoit maj
vais tems ; elle fervoit auffi de couverture de lit, comim
on le voit fouvent dans Homère, & comme Pollux Ici»
expreffément ( lib. 7 , cap. 1 3 ) : c ’eft même par la prJ
priété de fervir à ceux qui dormoient, 8c par l’ épailfeij
exigée pour être employé de jour 8c de nuit, qu’A®,
! monius (deDifferent, vocum) caraétérife la l&na, &q™
la diftingue de la %Xctv)s, qui ne pouvoit fervir que«
I vêtement. Au refte, l’ufage que l’on faifoit de la /«,■
pour fe couvrir dans le lit , ou plutôt (comme lel
Ammonius) pour s’envelopper dans le lit , prouve q j
c’ étoit une pièce de drap coupée en carré long, laj
couture 8c fans froncis. J’ ai dit plus haut que la l&na avd
de hauteur les trois quarts de celle d’un nomme, dimcJ
fion exigée pour fervir à préferver le corps de la plan
8c du froid. Quant à fon ampleur, la plus fimple n’avJ
probablement qu’une fois & demie la hauteur; ceiji
fuffifoit pour envelopper celui qui la portoit : la liA
double auroit eu deux fois la hauteur. Celle-ci alos
n’auroit différé du pallium que par l’agraffe 8c par uJ
moindre hauteur. * g
La forme de la l&na ne différant point de celle del
chlamyde, 8c l ’ampleur, la longueur 8c le tiffu de la/al
pouvant feuls la faire diftinguer de la chlamyde, il fàl
droit peut-être renoncer à la reconnoître fur les mil
bres. Je crois cependant que l’on peut, fans trop hafii
de r, donner pour modèle de la l&na, celle de Paris,
tirée d’un précieux bas-relief confervé chez le duc 0
raffa-Noja à Naples, 8c publié par Winckelmann ( Afoi
ant. n°. i i f ). On la voit ici fous le «°. 2. , PL CXt9
D’abord, le mot Alexandre, qui eft écrit; en grec a
deffus de la figure , défigne évidemment le ravifler
d’Hélène, puifque c’étoit un de fes noms ; enfuite lebaf
relief repréfente Pâris conduit par l’Amour à Hélène,
que Vénus tient embraffée. Le nls de Priam n’ elt p<®
vêtu en berger ; il eft reprefentéà l’héroïque, c’eft-l
dire nu, excepté la chauffure, l’épée 8c un manteaul«i
8c ample. Or Ammonius, déjà c ité , nous apprendf
ce la l&na étoit un vêtement héroïque. 33 11 eft donc tref
probable que Pâris porte ici ce manteau.
Les ftatues héroïques portent quelquefois la /«I
pliée 8c jetée fur une feule épaule, ordinairement furi
gauche*. On la jetoit ainfi pour éprouver moins de g®
en marchant : c’eft auffi un caractère qui fait reconnoi»!
les voyageurs , 8c Mercure eft foüvent repréfenté ait*
On en voit au n°. 3, PL C X V I3 un exemple tiré df
vafe grec publié par Winckelmann ( Monum. “0
n°. 131. ) . I
Le M a n t e a u lo n g des Grecs, le manteau grecprj
prement dit, celui qui fit diftinguer les.Grecs d'avecW
Romains lorfque. ces deux peuples fe. mêlèrent, ert
appelé to ifcciTtov par les premiers, 8c pallium par les«1',
niers. On s’accorde généralement à dire qu’ il n’étoitf
attaché ni affujetti par une ni par deux agrafes; mW |
philologues diffèrent d’opinion fur fa forme,Toit py.
qu’ilsn’ont-pu étudierafiez de monumens antiques,»®
parce qu'ils n'ont pu perdre de vue les manteaux " ,
Modernes. Ferrari donne au manteau grec étendu la forme
d*un demi-cercle, celle de la chape des prêtres catholiques.
La description de Winckelmann lniffe entrevoir
qu'il croyoit le pallium étendu parfaitement circulaire,
igmme les manteaux de la cavalerie moderne. D’ailleurs,
i f exclut formellement les angles 8c la forme carrée.
A f in , rin peintre ( M. Chéry ) qui a écrit fur les cof-
tifmes des. Anciens, a propofé un moyen terme : félon
lui le manteau grec:avoit la forme générale d’un carré
jp g 3 dont lés deux petits côtés perpendiculaires 8c le
lifig côté fupérieur, horizontal, auroient été droits; le
l#ig côté inférieur feul auroit préfenté une portion ( le
fjlième environ) de cercle, 8c les glands auroient été J
attachés aux quatre extrémités kdes petits côtés. Pour
ixïbi, je crois que la forme ordinaire du pallium étoit un
càrré long, 8c je ne penfe pas qu’aucun de fes côtés fût
circulaire. Il eft poftible cependant de trouver quelque
Jlception motivee fur une mode paffagère ou fur un
gcSiit individuel. Toutes les opinions fur les coftumes
fofit fujètes à des exceptions ; je le redis ici pour la centime
fois.
«feuant à l’ampleur du manteau grec 8c à fa hauteur,
qui le faifoient diftinguer d’ avec la chlamyde 8c d’avec
1 ifil&na, on peut d’abord calculer la dernière d ’après
l’ïpge que l’on faifoit du manteau pour fe préferver
du foleil , de la pluie ; pour éloigner les aiftrac-
tiifns lorfqu’onvouloit méditer, 8cc. en le ramenant fur
Épie. Dans cette pofition, il defeendoit encore jufqu’ au
délions des genoux ; il avoit donc la hauteur d’un homme.
J’ai pu tirer cette condufion de la vue fimple de plu-
fieiîrs figures grécqiies ou vêtues à la grecque.
’Quintilien dit expreffément ( Inflitut. X I , cap. 3 pag.
834 }fedit. i66 f) que les Grecs faifoient defeendre le
pàuium jufqu’ à la chauffure-; Togam veteres ad calceos uj-
qtMdemittcbant, ut Gr&ci pallium. Mais pour connoître
l’aqipleur du pallium 3 j’ ai appliqué un fil fur toutes les
fifracjfités de fon bord extérieur, 8c fur les mêmes figures;
jetai trouvé le plus fouvent long d’environ deux fois la
hauteur ; quelquefois même il avoit de longueur deux
hauteurs 8c demie : la toge des Romains en avoit ordi-
nliementprès de quatre.
fo u s voyons dans Lucien (Toxaris, n°. 30, tom. I l ,
Pdêï J 39 ) Ûémétrius aller vifiter en prifon Antiphile fon
ami,-« partager fon manteau ( t« r/iiÇâyioy) - , ^ ... . ------------\ r ----- y ,, ^ s’envelopper
>®ans une moitié, 8c donner l’autre à Antiphile pour
iB l i l s en revêtît, après lui avoir ôté les haillons dont
M i| étoit couvert. 33 Ce texte prouve évidemment que le
mÿ|teaupouvoit enveloppèr deux fois un homme, ou en
envelopper deux pris féparément.
Je donne au n°. PL CX V I, un modèle du manteau
f ec- * e“ tlfé d’un bas-relief de la villa Albani, publié
par Winckelmann (Monum. ant. n°. 157) , qui repré-
ente Ulyffe s entretenant aux Champs-Élyfées avec
i»ayeug‘e Tirefîas. C’ eft la figure de ce célèbre devin que
rmii t<' It jC- ’ f^e Porte un pallium dont on fuit à l’oeil
TZ- r Ve ° ^ emens ’ trouvera ^ous Ie n°- 1 3
i. ’ . ^ * un pallium d’une fonne très-ancienne : c’ eft
de Jupiter fur un bas-relief de l’ancien ftyle
ant %dlt *mProPryment étrufque. Winckelmann ( Mon.
Diiit<f «r a ,Puolié le marbre qui feirvoit de margelle de
oitéhi 1 ^ j1 , confervé'au Capitole. On remarquera
ou’ilé-r bor ,!^,e c e manteau font godronés, c’ eft-à-dire
Derlîfti?nt V • 2S en rond, & que ces godrons étoient
fofifw' p • j ,clUe manteau fût de toile empelee,
«tte forme fu drap chakut & de la Freffe on eât donné
Enfin le i , PI. CXV1I , préfente un perfonnage
grec dont le manteau eft exprimé dans tous fes détails. Il
eft tiré d’un bas-relief de la villa Albani, publié par
Winckelmann (Monum. ant. n°. 194).
Lorfque le pallium, eft ample 8c que la toge eft étroite,
on peut encore les diftinguer par la manière de jeter
l’un 8c l’autre. Ordinairement le côté droit du pallium
ne monte point, comme celui de la toge, de l’eftomac
à l’épaule gauche ; il s’arrête fur le flanc gauche ; enfuite
on ne voit point au pallium;, comme à la toge, tomber
de l’épaule gauche une mille de plis fur le dos 8c jufqu’au
gras de la jambe ; mais cette - maffe tombe de
l’épaule gauche par-devant, fur le flanc gauche, 8c quelquefois
fur le bras du même côté, qu’elle couvre entièrement.
ipurlhoy (palliolum) , employé dans les endroits où
il eft parlé des Grecs, étoit-il un petit \p.anoy 8c un petit
pallium ? La formation de ces mots annonce à la première
lecture , qu’ ils défignôient des manteaux plus
courts; mais j’ai déjà fait obferver que cette formation
annonce auffi fouvent une plus grande fineffe ou une
légéreté dans le drap, ou dans l’ étoffe dont eft fait le vêtement,
qu’ une diminution dans les proportions ; ce qui
donne une fécondé interprétation. Un paffage de Plaute
( Caniffa, act. I l , feen. 3, verf. 18 & 28) m'en a préfenté
une troifîème : les deux mots défignôient auffi la partie
du manteau dont par fois on fe couvroit la tête, 8c non
une autre forte de manteau. Le vieillard Stalinon s’eft
parfumé pour plaire à une maîtreffe ; il eft rencontré par
Cléoftrate fon époufe. Celle-ci dit :
TJnde hic, amabo, unguenca ado lent. S t . Oh ! péril !
• *■ m'anifeftd mifer
Teneàr. Cejfo caput pallio detergere.....
8c dix vers après 3 dans la même fcène, par conféquent
fans changement d’ habits, Cléoftrate dit:
..... Te fene omnium Jenum neminem ejffe ignaviorem.
Undè is ? nihili ? ubi lujlratus ? ubi bibifii l
Id eft mecaftor. V"ide palliolum ut rugat.
On verra plus bas cependant que le'mot palliolum défigne
auffi, chez les Romains, une pièce de toile dont
on fe couvroit la tête. •
TçfCûlvfovj manteau des pauvres, des cyniques 8c des
autres philofophes qui affeêtoient le mépris des richeflès.
Sa forme ne préfentoît aucune différence : c’étoit lin
manteau vieux 8c ufé. Suidas le définit un vieux manteau.
Quant à l’ufure , dans le Plutus d’Ariftophane (a£l. I I I ,
feen. 2, v. 7 1 4 ) , un pauvre, nommé Carrion, interrogé
comment il avoit pu voir ce qui fe paffoit dans le temple
d’Efculape, puifqu’il avoit la tête couverte , répond
qu’ il l’avoit vu par les trous de fon Tgioai»/«». C’ eft aiïfli
à ces trous que Diogène faifoit allufîon lorfqu’ il difoit a
Antiftène ( Diog. Laert. I l , 36) : «Je découvre votre
orgueil au travers de votre r 33 3 parce que celui
ci en montroit avec affeélation les parties déchirées.
Je parlerai de ce manteau 8c de la manière de le porter,
à l'article des Philosophes grecs.
Double (L&na ou manteau ). En grec 8c en latin les
mots qui répondent au mot français double , ont, comme *
celui-ci, quatre acceptions qu’ il faut bi-n diftinguer pour
l’intelligence de cet article. La première eft oppofée à
fimple : double ou deux fois plus long ou plus large. Dans
la fécondé, double lignifie Amplement fait avec une dofe
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