
» forum, dans le çirque, que revêtu de la toge , & de
»> faire quitter les lacema. » L’hiftorien défîgne par.les
mots pullatorum turbam la très-grande partie des auditeurs
d’Augufte, qui ne portoient pas la toge. On peut conclure
de çe récit, que fur la fin de la République , les
habitans de Rome faifoient un ufage habituel de la lacer
n a g efpèce de chlamyde de couleur obfçure. La la-
ctrna n’avoit d'abord été portée que par les foldats, qui
la garniffoient de franges, comme le dit un ancien fcholiafte
de Herfe & lfidore ( O ri gin. X IX 3 cap. 24) c’étoit ■
alors le fagum ; mais quand elle devint d'un ufage général
fous les Céfars , elle fut appelée lacerna & byrrus à
caufe de fa couleur rouffeâtre. Ce manteau à agraffe fut
partout fubftitué à la toge , même dans le palais impérial
, fous Conftantin & fes fucceffeurs ; mais on lui rendit
fon nom grec, chlamyde, parce que la langue grecque
devint la langue des habitans de (Jonftantinople. Martial
(X IV , 137) nous apprend q u e , dans les amphithéâtres
qui étoient découverts, on mgttoit la lacerna
fur la toge pour fe garantir des intempéries de l'air. Les
chevaliers le'levoient dans les fpe&acles lorfque Claude
entroit, pour lui faire honneur, & ils ôtoient leurs lacerna
( Sue ton. Claud.xap. 6 ) .
La lacerna étoit quelquefois garnie d’un capuchon.
Sur les colonnes trajane & prétendue antonine, on en
voit de femblables à des foldats. Vérus ( Capitolin, pag.
4 15 ) & Élagabale (Lamprid. pag. 877) cachoient leur
vifage fous ce vêtement lorfqu’ils fréquentoient les lieux
de débauche.
Pendant que la toge fut l’habit de cérémonie , la la*
cerna fut l’habit ordinaire , furtout dans les tems froids,
à caufe qu’ elle étoit fouvent peluchée. Pallium fimbriatum
( dit le fcholiafte de Perfe >. En voyage & dans les voitures
qui, les litières exceptées, étoient découvertes, les
Romains portoient la penuta, habit fermé comme un fac ,
percé pour laiffer fortir la tête, garni fouv.ent d’ un grand
capuchon peluché à longs brins, pallium cum fimbriis
longis ( dit le même fcholiafte ) , & ordinairement brune
pu rouflèâtre. La penula fut appelée cafula fous'le Bas-
Empire ; aufli en retrouvons-nous la forme dans la cha-
fuble des Prêtres catholiques , mais telle qu’ils la portèrent
jufquaux quinzième & féizième fiècles. On l’appela,
en grec, ftaidoti & ç>«ewA>7. 11 falloit d’une main
relever le côté oppofé de la penula Iorfqu’on vouloit
avancer le bras & l’autre main. Dans Martianus Capella
( l l l , pag. jo , 1 y 99 ) 3 la Grammaire perfonnifiee fe
mettant en pofture de haranguer...... Penula a dexuâ cum
mod.ftiâ verecundiâque relevatd , Jîc crépit.
Milon portoit la penula lorfqu’ il fut rencontré par Clo-
dius. Sous les Céfars -, on porta dans Rome la" penula
J tendant l’hiver. C ’étoit le manteau des convalefcens : de
gués, & ne le leur permit qu’ en voyage. » Lorfque, fou*
le Bas-Empire, la cnlamyde fut devenue le manteau des |
gens diftingués , la penula , appelée alors cafula , devint
celui des efclaves & des Amples particuliers (Procop, ,
Bell. Vandal. I l 3 cap. 26 ) ..
On v it , à la même époque, paroître un ornement qui :-
tint lieu de la prétexte : c’ étoit le lorum , bande d’étoffe 1
ornée quelquefois de pierres précieufes & de broderies, H
large comme la main. Le lorum repréfentoit, par fa forme I
& par la manière dont après s’en être entouré le col on f
le croifoit- fur la poitrine, la bande ou la brochure de
pourpre qui caraétérifoit la prétexte. Il paroît, fur les |
figures des bas-relieis de Conftantin, fur fon arc de ■
triomphe, & fur les figures des Confuls, gravés furies .
dyptiques.
Je donne ici , fous les nos. 4 & y , PL C C LX X V ll,
deux figurés de Romains non patriciens , revêtus de la
toge. Lëur cake us n’eft point garni de courroies, comme I
Icelui des fénateurs : ce font des habitans, peut-être [
même des magiftrats d’Herculanum. On les trouve dans '
le Recueil des bronzes tirés de cette ville ( Brandi I I }
pag. 3 3 9 , 3 5 5 ). Sous le n ° . 1 , PI. CCLXXVIII, on J
voit deux hommes du peuple fous le règne de Conftantin.
à vint qu il fut l’ attribut diftinctif du petit Telefphore ,
le Dieu de la convatefcence. Soiis Galba on fe revêtif-
foit.de la penula dans les fpeétacles; & Suétone ( Galba,
çap. G ) dit que cet Empereur , ne voulant pas être apf
tlaudi dans les fpeêhcles , fit circuler l'ordre de tenir
es mains cachées fous les penula, écrit fur une tefîère.
Ce manteau lut toujours regardé comme un habit de
voyage 5 c’eft pourquoi on le quittoit en entrant dans les
temples ( Tenullian. de Orat. ycap. 12 ). Auflî du tems
d’Hadrien les fénateurs ne fe fervoient de la penula que
hors de Rome. Àlexandr’e-Sévère ( Lamprid. , cap. 27 )
Sur fon arc de triomphe ils reçoivent fes libéralités.
Leur habillement n’eft pas fculpté d’une manière très- ;
diftinéte. Cependant ils paroinent vêtus de tuniques j
courtes, garnies de longues manches, & d’une chlamyde
fort étroite.. Sous le n ° . 2 , Pi. CCLXXVIII, font def- j
finés quatre Romains du fiècle de Théodofe > l ’un d'eux
eft l’architeéle de la colonne de cet Empereur ou de
fon fils Arcade , & il lui en préfente le modèle dans les :
bas-reliefs de cette même colonne. Si les deflîns de ces
bas-reliefs font fidèles , on auroit porté alors à Conftantinople
de longues, tuniques & d’amples manteaux.
On peut être étonne de voir tous les citoyens ro*
mains porter la toge ( habillement coûteux à caufe de
fon ampleur ) , quoiqu’ il y en eût de pauvres. Mais nous !
voyons encore les Romains , même les moins riches,
porter des manteaux fort amples , qui durent vingt ans,
& fous lefquels les moins aifes ne font vêtus que de haillons.
La toge étoit de laine blanche. Lorfque l’ufure ou
: des taches lui avoient ôté fa fraîcheur, on lui en redon-
1 noit l’apparence..pour quelques heures, en la frottmt j
| avec de l’argile blanche , creta. Nos foldats enufentainli j
‘ quand leur uniforme eft blanc..
Chaujfure. De même que les crepide (chauflure ouverte)
& le pallium cai actérifoient le. coftume grec , de même
auflî le calctus & la toge caraélérifoient .lé coftume romain.
Le calceus, proprement d it , étoit une chauflure |
qui enveloppoit tout le pied , & dont les bandelettes
enveloppoiént encore, en iè croifant, le bas de la jambe 1
jufqu’ au mollet. Les magiftrats en habit civil , & les autres
citoyens, portoient le'calceus noir. Les Rois de Rome,
Céfar & les fuccefleurs , les magiftrats revêtus de la prétexte,
portoient le mulleus; c’étoit un calceus fait avec
du cuir rougè. Les voyageurs , les gens de campagne &
les plébéiens portoient une chauflure de cuir non apprêté,
qui s’élevoit comme les brodequins modernes, :
& qu'ils appel oient pero. Le foccus & la jolca, qui étoient
des chauflures ouvertes, formées par une fimple femelle
liée avec des courroies, & qui reflembloient aux c/epid*
des G re cs , fervoient aux Romains dans l'intérieur des
maifons & à la campagne. — permit aux vieillards de porter dans la ville les penula Les Romains étoient touà
caufe du froid } auparavant on ne les portoit qu’en jours chauffés , c’eft pourquoi Plutarque fait remarquer
' voyage ou dans les tems de pluie. Mais il en défendit I que Caton d'U tique fe rendoit fouvent au tribunal laiK
> l’ufage, dans Rome , aux femmes des citoyens, diiün- | tunique & nus pieds ÇCat^Briani, IV r pag. CCLXl )•
■•j Coiffure. Jufqu’au cinquième fiècle de la fondation de
Rome, les Romains portèrent les cheveux longs, c’eft-
à-dire/moins courts que ceux des Grecs. Depuis lorS ils
portèrent les cheveux aufli courts , & ils fe firent rafer,
excepté dans le deuil & dans l’affliétion. Les jeunes
.gensK les enfans portoient les cheveux longs.
# Quant au bonnet ( fans bords) & auj:hapeau ( bonnet
garni de bords), les Romains n’ en portoient point
îlorfqu’ ils étoient revêtus de la togê : feulement ils la ra-
menoient fur la tête pour fe garantir de l'ardeur du fo-
leil ou des rigueurs de l ’hiver i de forte que tous le&Ro-
rtiains à la campagne ( où ils ne portoient point la toge ),
tfous ceux des habitans de Rome qui n’avoient pas le droit
de la porter, ceux mêmes qui avoient ce droit étant ren-
ferraés dans leurs maifons, les efclaves enfin dans la vie
ordinaire, portoient le piléus , bonnet fans bords , ou le
galerus garni de bords étroits, ou le.pétafe garni de bords
{dus larges.
l&mCeinture. Les Romains lioient ordinairement leur tunique
avec une,Ceinture, & ils plaçoient dans fes replis les
divers objets que les Modernes renferment dans les poches,
tels que le mouchoir (fudarium ) , la bourfe , les
clefs, &c. ,
ri Focale s mouchoir de cou. Cette partie de l’habillement
étoit de linge. Les malades & les èfféminés la portoient
feuls en public.
pEjAnneaux. Les Romains portoient tous des anneaux de
différente matière. Les foldats, les efclaves, les pauvres
, avoient des Anneaux de fer j ceux des chevaliers,
des5fénateurs, des centurions, &c. étoient d’or..On
s’en fervoit pour cacheter j auflî étoient-ils le plus
fouvent garnis de pierres gravées. Les pauvres fe con-
rehtoient de morceaux de verre, fur lefquels on formoit
des empreintes , avec les plus belles pierres gravées en
relief. Vitreis gemmis ex vulgi annulis 3 dit Pline (X X X V 3
cap. G3 fecl. 30 ) . On les appelle aujourd’hui des pâtes. 1
Déshabillé. Rentrés .dans leurs maifons, les Romains
prenoient la domejlica vefiis ( Sueton. Vitell. 8 ) , que Sé-
•!®®fue appelle ( de Tranquill. cap. 1 ) « un habillement
»-fimple, que 1 on confervoit fans foin, & que l’ on pre-
» noit fans inquiétude. « Dans l'épitaphe d'Arion, rapportée
par Pignorius ( de Servis) , on voit qü'un des fer-
wteurs des Empereurs étoit prépofé à la garde de cet
habillement, avec le; titre A vejle matutinâ. Il confiftoit
probablement dans l'abfence de la toge, que l’on rem-
P acoit quelquefois, lorfqu’il faifoit froid, par un manteau
moins ample & plus léger, & dans l’ufage de chauf-
ures legeres, telles que la folea3 qui étoit découverte,
comme les crepiis. grecques. Cicéron (Epifi. 1 1 3 lia. 10 )
raconte comme une aftion déshonorante de Baibus, que
ce gomam, étant quefteur pour Céfar à Gades (Cadix),
r _ 1 ant ^Fu*er dans le cirque un citoyen romain,
f..-:^ romenbir auprès du btîcher après avoir pris un fomp-
tueux repas (nudispedibus)3 avec une chauflure décôu-
W vêtu dJune Ample tunique fans
ceinture, & les mains derrière le dos. * ^
rÂ^tlJeunes. ge,*s S S ne prenoient aucun foin de leur
^ 'es débauché* , fe faifoient remarquer, du
HEac , lcer.on ( Catilin. I l 3 n°. 10)", par les chêvéux ]
j‘ n. I res ituni<lues garnies de longues manches, defeen-
,ta ons ’ ^ Par des toges faites avec une »
togts ' U 1 notre voile , v*lis amillos, non f
rac-ua ion éleve fît arrachef du bain pour le'conduire au
fupplice. «« 11 n’avoit qu’une mauvaife chauffure (Spartien
>• dit nudis pedibus ) , & une tunique courte & légère. »
Lampride ( ibidem) dit qu’Alex an dre-Sévère fe baignoit
fouvent avec tous les citoyens dans les bains publics }
que, dans le té furtout, il retournoit au palais en habit
de bain, n’ayant d’autre marque de fa dignité qu’ une
lacerna de couleur écarlate. On s’enveloppoit ordinairement,
en fortant du bain, dans des lacerna peluchée s ,
& quelquefois garnies de capuchons.
Habit de table. On fait, peu de chofe fur la coenatoria
vefiis. fie l'ai raflemblé dans la feétion du manteau des
Romains, à l’article de la Syn th e sis . Il paroît que
c’etoit une tunique fort large & un manteau fort léger.
La réunion de ces deux habillemens formoit ce que
nous appellerions un habit complet, véritable lignification
du mot fynthefis : cet habillement étoit de lin, & ordinairement
blanc. Un texte de Martial feroit conclure
qu’on en portoit plufieurs à la fois dans l’hiver. L’ habit
de table des femmes différoit de celui des hommes :
Quemdam fenatorem muliebribus coenatoriis uti folitum ( Porr.-
pon. leg. 33, ff. de auto & argent, légat.'). La chauffure
etoit la folea.
Dans les jours de fête, le peuple romain paroiffoiten
public avec des toges blanchies & rendues Brillantes par
Je frottement de la terre à foulon, xtvXeifte»uy3 dit Dion
Caflius (Ub.Gfit cap. 4 ) en parlant du jour oû Néron
Courorina Téridate. Il ajoute que le peuple étoit auflî
couronné de lauriers, ^»<pyn<p»^ây. On verra dans l’article
des Mil it a ir e s r om a in s , quelle étoit leur tenue dans
;lés pompes.
Candidats. Leur nom vint, à ce qu’ on croit, d e là
blancheur recherchée de leurs toges , blancheur qui les
faifoit reconnoître de loin par le peuple 5 ils ne pou-
voient porter d'autre habit que la toge, *» dit
Plutarque (in Coriolano fBriani 3 I I , pag. Gy) , & fans
tunique, mi» yirmau Les ftatues des philofophes font
ainfi vêtues.
Efclaves & Affranchis. Appien dit expreffément ( Bell,
civil. 1 1 , pag. 820 tomi i l Tollii ) qu’à l’époqiie de la
mort de Céfar , tous les états étoient confondus à
Romq 5 que l'affranchi & l’efclave. ne pouvoient être diftingués
du citoyen 8c du maître > enfin, qu’excepté l’habit
des fénateurs, tous les autres habillemens leur étoient
cômmuns. 11 veut parler ici de la p rétexte, du laticlave
& de l’angufticlave. Ulpien diffuada l’empereur Alexan-.
dre-Sévère d’établir une différence entre l’habillemenc
des citoyens & celui des efclaves, de crainte qu’elle ne
fervît à faire connoître .à ceux-ci leur fupériorité en nombre.
Dans l’intérieur des maifons ils ne portoient que la
tunique , pc fouvent des tuniques d’étoffes rayées ou à
fleurs, qui défignoient les contrées barbares où ils étoient*
nés. Apulée (fiteiam. IX , 279, in ufum Delph.), faifant
la peinture des efclaves condamnés à la meule , e’eft-a-
diré des plus vicieux, dit qu’ils étoient à peiné couvens
avec dès haillons; que plufieurs n'avoient de couvert
que les parties fexuellés, & que les tuniques des autre»
tomboient en lambeaux. 11 ajoute qu'ils avoient des ftig-
iriates imprimés fur le front, la tête rafée fur une moit
ié , & des anneaux de fer aux jambes;
On ne fait rien de particulier fur les femmes efclaves»
Seulement Procope dit, dans YHtftoire fecr'ete de Jufti*
'lUbit d. iain T, k /_ , . . . . , i lien (cap. y ) , que Thëodora, épouie de cet Kmpereur,
S * , f ) eft f 01t f t r v l d e fc la^e a M i Z lm é e ....... “ EU e h f u i ï0 i t
ns en(^10^ ou ft parle du meuïtïe de CiLon y que Ca-1 * ”
portant une tunique légère „ garnie de longues mao-
». elles j vêtement des jeunes efclaves. »