
hache & des javelots qu'ils lançoient avec beaucoup de
jufteffe, & des boucliers quils faifoient tourner avec
dextérité ( Si don. Apollin. Majorian. Panegyr. ) Sidoine
dit au fil ( Epifl. 20 3 lib. 4 ) que les Francs tenoient de la
main droite des lances garnies de crochets ( ce font les
angons , que je décrirai plus bas ) & des haches defti-
aées à être lancées ; de la gauche, des boucliers ronds
( clypcis ) . peints en blanc vers les bords 3 & en roux |
dans le milieu.
Les Francs qui firent une irruption en Italie dans l’année
y , fous Théodebert Ier. , Roi d’Auftrafie, étoient
prefque tous fantaflins. Quelques cavaliers, en petit nombre
3 marchoient auprès du R o i, & avoient feuls des
lances. Les fantaflins ne fe fervoient ni de lances ni
d’ arcs 5 ils avoient une ép é e , un bouclier rond (ûsvrifot)
& une hache. Le fer de la hache étoit épais , à deux
tranchans, garni d’ un manche de bois peu long. A un
fignal ils lançoient tous la hache, brifoient ainfî les boucliers
de l’ennemi, & en faifoient enfuite un grand carnage
( Procop. Bell. goth. I I 3 cap. 2 j) .
Agathias décrit ainfi les armes des Francs dans fon B i f
toire de Juftinien (lib. 2 , pag. 40, hiift. Byiant. ). « Les
» uns aiguifoient leurs haches , plufieurs les javelots de
oa leur pays, appelés angons. Quelques-uns reparoient
» leurs boucliers ronds. Leur armure eft Ample, grof-
*> fière, & elle peut être facilement réparée par ceux
a» qui en font ufage. Les Francs ne portent en effet ni
39 cuirafle ni jambarts 3 le plus grand nombre a la tête
33 découverte ; très-peu ont des cafques. Ils ont la poi-
33 trine & le dos nus jufqu’ aux reins ; ils portent de lon-
33 gués chauffes de lin ou de cuir, qui les couvrent de
33 la ceinture aux pieds. Leur cavalerie eft très-peu nom-
33 breufe, parce qu’ils font exercés à combattre à pied.
33 cette manière étant'celle de la nation 5 ils portent le
»3 bouclier fur la cuiffe, & le bouclier fufpendu au côté
33 gauche; ils ne fe fervent ni d ’arcs, ni de frondes, ni
33 d’ aucun trait qui fe lance de loin, mais de haches a
33 deux tranchans & d’angons. Les angons font des armes
33 de haft, ni grandes ni petites, telles quon peut les
33 lancer s’il eft néceffaire , ou en faire ufage dans les
33 combats corps à corps. Les angons font couverts à e
» fer prefqu’en entier, de manière que le bois eft à peine
33 vifiblè , & qu’il refte peu de place pour le talon. Des
33 deux côtés du fe r , à fon extrémité, forcent du fer
33 même des pointes recourbées vers le bas, comme des
33 hameçons. Le Franc commence l’attaque en lançant
33 fon angon. S’il atteint le corps de l’ennemi, le fer pé-
33 nètre très-avant, & le bleffé ne le tire pas facilement,
33 les pointes adhérant à la chair , & caufant des douleurs
33 aiguës ; de forte que la mort fuit toujours, lors même
33 que la bleffure n’eft pas. mortelle de fa nature. Mais fi
33 pangonperce le bouclier, il y refte fufpendu, il fe
33 meut avec cette arme,.appuyé & traînant fur la terre
33 par fon extrémité inférieure. L’ennemi ne peut ni l’ar-
33 racher à caufe de fês pointes, ni-le couper avec 1 epée,
» parce que le bois eft recouvert de fer. Alors le Franc
33 fe hâte de mettre le pied, & de pefer fur le talon de
33 l’ angon': ainfi il abat le bouclier, le brife, & décou-
» vre la tête & la poitrine .de l’ ennemi. Voyant celui-ci
» fans défenfe, il l’attaque vigoureufement, le frappe
33 au vifage avec la hache ou il lui perce la gorge avec
» un autre angon. »
G A LA T E S , Gaulois établis dans l’Àfie mineure; ils
confervèrent long-tems les armes de leur ancienne patrie.
Mais nous voyons dans Claudien ( in Eutrop. I l , verf.
2 4 7 ). que, du tems des fils de Théodofe, les Gaîatts
-avoient quitté l’armure & le coftume gaulois pour prendre
ceux des Grecs.
GANDARI, peuple de Perfe ; ils portoient, dans l’armée
de Xercès ( Herodot. V I I , pag. 540 ) , les mêmes
armes que les Baétriens.
GÉLONS, peuple de la Sarmatie, près du Boryfthène.
Claudien ( Prim. Conf. Stilich. 1 , 109 ) & Sidoine Apollinaire
(Carm. V i l , verf. 237 & 44) parlent de leur épée
recourbée ( fa ix ) .
GOTHS. Procope ( Bell, perfic. / / , cap. 18, &
goth. I y cap. 27) dit que les Goths ne favoient point fe
fervir de l’arc à cheval, comme les Huns, les Perfes, &c.
Leur cavalerie portoit des épées & de longues lances.
Les fantaflins feuls portoient des arcs.
HELLESPONT. Dans l’armée navale de Xercès, les
habitans de YHcllefpont portoient la même armure que
les Grecs (Herodot. VU 3 pag. y48).
HÉRULES, Barbares fameux dans les cinquième &
fixième fiècles de l’ère vulgaire ; ils ne portoient ni calque,
ni cuirafle, ni aucune autre arme défenfive, excepté
le bouclier & un .manteau épais. Leurs efclaves n’avoient
même de bouclier qu’après qu’ils s’étoient diftingués
dans les combats ( Procop. Bell, perf I I 3 cap. 25 ).
H IS PAN I, que les Grecs appeloient , Iberi,
& les Romains Celtiberi. Ceux qui fuivirent Annibal en
Italie ( Liv. lib. 22, cap. 46 ) portoient de longs boucliers
(fcuta)y femblables à ceux des Gaulois; des épées
courtes, pointues, & différentes des épées gaulmfes,
qui étoient fort longues, fans pointe. Les Gaulois étoient
nus de la ceinture .en haut. Les Hifpaniens portoient des
tuniques de lin d’uné blancheur, éclatante, & bordées de
pourpre (Polyb. I I I , cap. 114 ). Suidas (voce
dit que l’épée des Celtibériens étoit travaillée avec beaucoup
de foin & d’ intelligence. La pointe étoit folide , &
le taillant t e l, qu’on pouvoit frapper en tenant l’épée
des deux mains. Dans les guerres d’Annibal, les Romains
abandonnèrent l’épée dont leurs ancêtres s’étoient toujours
fervis , ‘pour adopter celle des Celtibériens;
Le fagum des Hifpani avoit une couleur particulière
( c’ étoit la noire) ; car T ite -l v e ffX X V i l , cap. 19)
dit : Cum kifpano fagulo. Leur javelot étoit tout entier de
fe r , & garni de plufieurs pointes (Appian. Bell, civil. V>
pag. 1141', tom. I l 3 T o llii). Lèt Hfpani portoient de
longues chevelures , qu’ils hériflbient pour effrayer leurs
ennemis (ibidem, Bell. Hifp. n°. 292). Strabon
pag. 16 1 ) dit que les Hifpaniens étoient tous armés à la
légère; qu’ils le ferv oient du javelot, de la frondé & de
l’épée ; ils étoient prefque tous fantaflins. Leurs cavalie
r s , qui étoient en petit nombre , avoient des chevaux
exercés à gravir- fur les montagnes, & à s ’agenouiller
quand il étoit néceffaire; ils étoient fouvent deux montes
fur le même cheval. Dans la mêlée, un des deux delcen-
doit & combattoit à pied (ibid.pag 16y ). - 'r;sv ,
Ils couchoient fur la terre comme les Gaulois ( tbid-
pag. 16 4), & ils reftoient affis dans les camps lorfqu us
ne manioient point les armes ; aufli les Veltones ( un des
peuples de l’Hifpanie), voyant les. centurions fe pi'O"
mener dans un camp, crurent qu’ils étoient devenus
fous.
I La cavalerie des Celtibères, dit Diodore ( V 3 cap.
« ’ ) eft excellente, de même que leur infanterie......
* JR font tous dimacheres, c’eft-à-dire, également.exer-
| | à à combattre à pied & à cheval. Dès qu’ils'ont porte
| de leur cheval un coup dangereux, ils mettent pied a
| terre & combattent avec l’infanterie...... Tous les
| Celtibères, les chefs exceptés, portent un fa mm noir,
| de laine fi groflière, qu’elle relfemble au poil de chè-
I vre. Quelques-uns font armés du bouclier gaulois,
I quelques autres d’ une claie d’ofier ronde & de jam-
>3 bartsde crin. Tous ont des. cafques de fer garnis de
„ panaches rouges, une épée à deux tranchans, & un
ï poignard d’ un pied de longueur, dont ils fe fervent
»3 dans la mêlée. >3 ■ ; - l •
»•Dans la bataille d’Annibal contre le conful Varron ,
le Carthaginois fit armer cinq cents Celtibériens de poignards
, outre leurs longues épées ( tV< tAs fcux-gois
, & les leur fit cacher four leur tunique .pour
» ’en fervir à un fignal convenu (Appian. Bell. Annibal.
pag. y6j , tom. I , T o llii),. .
HUNS. Ces Tatares ravagèrent l’Afie & l’Europe,
Mepuis les .frontières de l'a Chine jufqu’aux bords de la
Loire. Conduits par Attila, ils furent défaits dans les
plaines de Champagne en 452 par Aétius, général ro-
inain , joint aux Francs & aux Goths ; ils avoient la plus
grande reffemblance avec 'les Tatares-Nomades d’ au-
|purd’hui. Comme eux ils paffoieht leur vie à cheval 3 ils
combattoient fans aucun ordre, & en jetant de grands
;|ris. Leurs armes étoient un a rc , des flèches & un
Jiibre.
■ HYRCANIENS de l’armée de X.ercès étoient armés
Comme les Perfes (Herodot. V I I , pag. 539 ).
^ÊJBERIs placés entre le Pont-Euxin & la mer Caf-
jgienne. Strabon dit des Albani leurs voifins ( X I y pag.
|02. 1620.), qu’ils portoient des cafques faits avec des
Ëépouilles d’animaux, comme les Totri,
fs£sr occidentaux. ( Voye[ Hispan i. )
BILLYRIENS, JAPODES ou JAPYDES. Strabon ( V I I3
WS- 3 iy- 1620) dit des J apodes} un des peuples d’illyrie,
qui habitoit les bords de la mer Adriatique , entre les
Iftriens & les Liburniens../.. Qu’ils étoient armés comme
.les Gaulois (les Celtes des Grecs ) , & qu’ ils avoient des
: Ægurés empreintes fur la peau, comme les autres Iliyriens
& les Thraces.
B INDIENS de l’armée de Xercès portoient des vête-
fiens faits avec des parties de grands végétaux, des arcs ,
& des flèches de rofeaux armées, d’un fer ( Herod. V I I ,
Èag. 540). Dans le fiècle de Claudien ( IV e. ).ils ornoient
f^ rs tentes de pierres précieufes , gemmata tentoria
i Prim. Conf Stilich.. ■ verf. 1^6).
JUIFS. Je donnerai par forme de fupplément un article
particulier fur les Égyptiens & fur les Juifs,
L/1S 0NII habitoient des deux côtés du fleuve Halys,
f r.pS. ft>n embouchure ; ils étoient armés comme les
gjnciens a la fuite de Xercès (Herodot. V I I , pag.
R LATINS, habitans du Latium. Tite-Live ( V I I I ,
cap. 8) dit, à l’époque de la guerre des Latins contre les
Romains , dans le quatrième fiècle avant l ’ère vulgaire.....
que cette guerre refl'embloit à une guerre civile, parce
qu’ il n’y avoit d autre différence entre les deux peuples ,
que celle d’ affeëtion.
LIBYENS ,, nom générique des Africains dans les
écrits des .Grecs, c’eft-à-dire, des peuples qui habitoient
l’Afrique feptentrionale, feule connue des Anciens.
Les Libyens qui marchoient-à la fuite de Xercès ( Herodot.
V i l 3 pag. 541 ) avoient une armure de cuir, & ils
fe fervoient de javelots durcis au feu.
Diodore ( I I I y cap. 49 ) dit que les Libyens portoient
trois lances ou javelots, & des pierres dans leur habillement.
fait de cuir, mais qu’ils n’avoient ni épée ni
cafque.
Les Libyens, que Strabon ( X V I I , pag. 828 ) dit ref-
fembler prefqu’ en tout aux Maures & aux Maffæfyliens ,
avoient des chevaux petits, mais très-vîtes, fi dociles ,
qu’ on les conduifoit avec une baguette & avec une bride
attachée à un collier de bois ou de crin. Quelques-uns
de ces chevaux fui voient leurs maîtres comme des chiens,
. & fans aucun lien. Les Libyens portoient un petit bouclier
échancré ( la; pelte ) , de cuir de boeuf ; une lance large,
& courte, une tunique garnie de bandes diverfement
colorées, fans ceinture ; une peau liée avec une agraffe,
& un bouclier..... Us fe fervoient aufli de chars armés de
faulx.
LIGURIENS. Strabon ( I V 3 pag. 202. 1(320) dit que
-les Liguriens combattent ordinairement à cheval, mais
qu’ils ne font ni de bonnes troupes pefamment armées,
ni de bons archers ; que quelques auteurs les croient
! d’origine grecque, parce qu’ils portent des boucliers
i d’airain,
j Un fiècle auparavant , Diodore ( V 3 cap. 39) difoit
que l’armure des Liguriens étoit moins avantageufe que
| celle des Romains. Ils portoient le bouclier long & étroit
; des Gaulois ; ils lioient leur tunique avec un ceinturon ;
! ils portoient aufli des dépouilles.d’animaux & une courte
i épee. Quelques-uns avoient quitté l’ ancienne armure
pour prendre celle des Romains, depuis qu’ils avoient eu
de fréquentes relations avec eux.
LUSITANIENS > peuple de l’Hifpanie, qui habitoit
les bords de l’Océan, depuis le Durius jufqu’au Tagus.
Diodore ( V 3 34) dit qu’ ils étoient les plus vaillans de
l’Hifpanie ; qu’ils portoient de petits boucliers échancrés
( des peltes), fortifiés par des nerfs ; qu’ils fe fervoient
de faunium ( efpèce de javelot) , fait en entier de fer & .
garni de peintes recourbées ; qu’ enfin ils portoient des.
cafques & des épées femblables à ceux des Celtibériens.
Strabon (1113 pag. .154 ) donné pour armes aux Lufua-
niens un bouclier rond de deux pieds grecs de diamètre,
concave au dehors, fufpendu avec des. courroies, dépourvu
d’anfes 3 un poignard ou une épée courte
des cuiraffes de lin pour le plus grand nombre, des cui-
raffes de mailles ou d’écailles pour le refte ; des cafques
garnis de trois panaches, des cafques tiffus avec des
nerfs pour quelques-uns. Les fantaflins portoient des
jambarts : chacun avoit plufieurs javelots. Quelques-uns
fe fervoient de lances a pointe Supérieure d’ airains ils
portoient, comme les femmes, de longues chevelures,
qu’ ils lioient avec un bandeau quand ils,marchoient au