
PI. C X X F l, celle d’une petite ftatue du célèbre Démof-
thène ( Hift. de VAn . édit, de Janfen, tom. I l , PI. X ) :
la femelle de celle-ci a une certaine épaiffeur ; auffi
voyons-nous dans les Érotiques de Pûrthêmus ( cap. B,
de Erippo ) Xanthus dire qu’ il avoit mille pièces d’or
"( %pv<r$s) cachées dans les crépides de'fes efclaves. — Soüs
Je X y , PI C X X F l , la chauffure du Cincinnatus prétendu
ou , félon Winckelmann, du Jafon du Muféum
français. — Sous les r°s. 6 , 7 & 8, PL C X X F l, diverfes
crépides tirées du Muféum de Kircher par Bonanni : les
Romains les appelèrent foie*.
La chauffure des Grecs s’élevoit quelquefois jufqu’à
la moitié de la jambe, comme les brodequins d’aujourd'hui
: c’étoitle cothurne des voyageurs, des chaffeurs,
des militaires, &c.
Ovide ( X . Métam. $9$ ) , décrivant le coftume d’Ata-
lante qui s'exerce à la courfe, parle de fes cothurnes,
qui ne s’élevoient que jufqu'au milieu de la jambe, &
qu’il appelle cependant genualia, parce qu e , plus élevés
par-devant, ils atteîgnoient probablement les genoux. Les
iaçures étoient brodées,....
. . . . . . . . . . . Qu*que
Foplitibus flibérant pi(lo genualia limbo.
Il ne faut pas les confondre avec le cothurne des a&eurs
tragiques dont je parlerai ailleurs : on diftinguoit celui-ci
par la hauteur extraordinaire des femelles. Je donne ici
un grand nombre de cothurnes remarquables par leur variété,
& j'indique les monumens d’ou je les ai tirés* —
N°. 1 , PL C X X F II 3peintures d’Herculanum, F 3p. 13 y.
.— N°. 2 , PL C X X V l l , Herculanum , Bron^i I I ,
p a g. 211. —- N°. 3 , PL C X X F I I , ibidem., pag. z6f. —
2V®. 4 , PL CX X F I I t ibidem y pag. 43. — y ,
PL C X X F I I , Herculanum , Pithure 1 , pag. 37. —
Nos. 6 & 7 , PL C X X F I I , Athènes de Stuart : chauffure
des Vents fur la tour de même nom.
N°. 8 , PL C X X F I I , Herculanum, Bromft 27,
pag. 233. Ce cothurne eft compofé, en grande partie, de
réfeaux ou de filets. Les Anciens ,- des deux féxes, por-
toient des chauffures de cordes, comme on en voit à des:
divinités fur un autel de la villa Albani ( Monum. ant.
de Winckelmann , n°. 6) & ic i, n°. I , PL CXXFIH.
Dans les fouilles d’Herculanum on a trouvé une efpèce
de fandales dont les cordes font rangées en cercle : la
partie qui couvre le talon eft auffi faite de cordes & fe
trouve attachée à la femelle. Les habitans des Pyrénées
méridionales portent encore des chauffures de cordes.
phs.cafid.tus & palliatus, & ailleurs {lib. 7 , de Sen<jîc]B
il apprécie les pk&cafia à quatre deniers , environ troj.1
francs d’aujourd'hui. Appian ( Bell, civil, lib. y ) dit qui'J
étoient blancs : il les donne pour chauffure aux pretJ
d’Athènes, d’Alexandrie, & on conjecture de là <^1
c’ étoit auffi une chauffure recherchée. Ainfi donc |J
même nom donné à des chauffures fi différentes n’aj.1
nonce que l’identité de forme.
N 9, z 3 PL C X X F II13 cothurne ruftique. Herculanum
, Bron r i I I , pag. 203. — H°. 3 , PL CX X F I I1 3
chauffure etrufque d’une forme particulière , ibidem,
pdg. 9 & r i. — N°. 4 , PL C X X F l ! I , chauffure ruftique
d’un vieux faune, ibidem, pag. 167 : ce font peut-être les
PkÀçàJia. ■
Il paroît que les cuirs dont les perfonnes recherchées
dans leur habillement l’aifoient les chauffures, récevoient
un apprêt qui les rendoit luifans. Euftathe ( Ifmenis. ,
lïb. 4 ) dit d’ un jeune homme élégamment v ê tu , ce que le
» pré fur lequel il marchoit, fe peignoit dans fa chauffure
» comme dans' un miroir. «
EfcZuàesy chauffure groffière des pauvres. Ifée {Orat. 4 ,
pag. 428 ) les affocie ' avec le manteau vieux & ufé, le
tribohiumr
Phæ ca s ia . Hefychius dit que les ph&cafia étoient une
chauffure de laboureur, une chauffure ruftique. ( Foye£
ci-dcjfus. ) C ’étoit auffi la chaufiure des philofophes. Sénèque
(epift. 113) défigne un de ces hommes par les mots
Ba x eæ , chauffure particulière des philofophes ( ApM
Met. lib. 11 ) . On voit ici fous le n°. y , PL CXX'/lilm
celle du prétendu Bélifaire de la villa Borghèfe ( Jtyfl
de I Art y édit, de Janfen , tom. I I , PL X II) , qui repré.
fente un philofophe, peut-être Chryfippe, félon 1‘op'J
nion de M. Carlo Féa.
Apulée ( Met. lib. 11 ) dit que l’ on portoit des M
faites avec les feuilles de palmier, juvenem pedes palmM
baxeis indutum. Les prêtres égyptiens portoient des baxi
de papyrus, &: non de cuir, parce qu’ ils craign oient©
fe fouiller en touchant les dépouilles d’un animal. Pytha-I
gore les imita ( Martian. CapelLa, lib. 2 , pag. z'è : 1
Le prétendu Saydanapale du Muféum français porte peut!
être ces baxea. On en voit une ici fous le n°. 61
PL CX X F III.
SECTION III.
Chaufffures des Romains.
J’ai dit ailleurs que les Romains entouroient leul
cuiffes & leurs jambes de bandelettes pour tenir lieu a
caleçon & de chauffes. Suidas les nomme utçtntixia, fl
dit qu’elles étoient teintes en jaune.
Il paroît q ue , dans celles de leurs chauffures quiifl
laiffoient pas les doigts du pied découverts, ils portoiefl
une efpèce de chauffons très-légers.
La chauffure particulière des Romains, celle qu’ils poi
toient avec la toge ( leur manteau particulier), étoitfl
calceus, que les Grecs, du tems de Plutarque , appeièrtfl
x.ctX\tàs ( in JEmilio. Briani I I , pag. 1 yi J. .C ’étoit aiï
que la crepida accompagnoit toujours le pallium.....Cilam
paroît avoir été à Rome le nom générique des chauffurefl
car on appeloit calcearium la fomme légère que l'on doi
noit aux foldats pour entretenir la leur, qui étoitla<4
liga. Mais calceus défignoit auffi particuliérement la chifl
fure fermée ( le foulier des Romains ) , .celle que 14
portoit avec la toge. J’en donne pour modèle, fous!
n°. 7 , PL C X X F I I I3 celle de deux figures de-broiM
revêtues de la toge , trouvées à Herculanum ( Bro>ip ■
pag. 3 3 y ) , & dont les inferiptions gravées fur les Mi
( qui appartiennent véritablement aux figures ) ne pA
fentent point le titre de Sénateurs. C’eft là fans doui
le calceus ordinaire.. .. .1
Pour mieux établir cette diftinétion, je donne, wfl
le «0.-8, P L C X X F I I I3 une chauffure, des Sénateurs!
des Patriciens, qui eft celle de la ftatue de^bronze!
Néron-Drufus, frère de Tibè re, trouvée à HercuMj
( ibidem , pag. 313 ). On remarquera, fur cette chaullj
plufieurs ( anft ) courroies ou liens, qui ne fe v01E:|
point au calceus fimple du numéro précédent ; mais on| -
verra pas le croiffant, qui étoit la marque diftinèuve ƒ
; Patriciens. Aucun monument ne l’ a encore PreenJ
quoique l’ on ne forme aucun doute fur l’ ufage de
nement : j’en parle plus au long dans la partie des uj51
mythologiques.,Le grand nombre de liens que 1°®1
marque à la fécondé chauffure, & que l’on ne voit r i
à la première, auroit-il encore formé une autre ûl I
,ion 1 Une marque diftinftive plus certaine étoit la cou-
eur rouge ■ qui faifoit appeler cette chauffure mullcus.
On apprend de Feftus, que IesRois d Albe 1 avoient portée
Sq u e Romulus & fes fucceffeurs 1 avoient adoptée.
Jü'les-Céfar & fes fucceffeurs portèrent habituellement
làfchauffure rouge. Les Magiftrats-Curules, les Sénateurs
8g les Patriciens ne portoient le mulleus que dans les jours
dé cérémonie. Leur chauffure otdinaire étoit noire. Ces
diverfes chauffures étoient faites avec un cuir préparé
avec de l’alun, alumen : d’où ce cuir fut nommé aluta.
On ne peut douter que la chauffure fermée, s’élevant ju f
q|’à mi-jambe, &• formée de bandelettes & de courroies,
né foit venue d’Étrurie. On voit en effet, dans la galerie
| | Florence ( Statue, tab. 81 ) , une ftatue de bronze ,
vêtue d’une toge étroite, fur les bords de laquelle font
gravés des caractères étrufques. Je donne fa chauffure fous
lé /z°. i , PL CXXIX.
M pero étoit la chauffure des gens de campagne & des
Ilébéiens.ElIe étoit faite avec du cuir non aprëté. D'après
Jlwénal ( Satyr. 14, verf. i8 y ) , qui l’appelle altus3 on
pèut croire que lepero reffembloit, pour la forme , à .nos
blôdequins.
•.ÎCampagus, chauffure des officiers, comme la caliga
éflpit celle du foldat. Leur différence confiftoit probable-
nj|nt en ce que la caliga étoit une fimple femelle liée
fur le pied avec des courroies , &que la femelle du cam-
pàgus avoit un large rebord qui entouroit le pied , le talon
j biffant le coudepied feül découvert. Plufieurs cour-
rlies, en fe croifant fur le pied, formoient dés efpèces
di mailles de filet, campagos reticulatos, & s’entortil-
lojent autour de la jambe jufqu’au deffus des chevilles.,
l®) pied antique de marbre, confervé jadis dans le cabi-
lïët des Antiques de Sainte-Geneviève, & deffiné ici
fous le n°. 1 3 PL C X X IX3 en préfente le modèle. On
et voit un de même elbèce, fous le n°. 3, PL CXXIX.
- j Sous le n°. 4 , PL CXX IX , eft la chauffure d’ une ftatue
équeftrede bronze, trouvée à Herculanum (Bron^iIf
239 ) 5 & prife fans fondement pour un Alexandre.
§f> examinant fon armure, on ne peut méconnoître un
général romain. Ces deux chauffures laiffent voir une efpèce
de chauffon qui couvre tout le pied , & qui eft re-
ciuvert par le c,ampagus.
MK^uel nom donner aux chauffures fermées que portent
d|s Romains, & qui font deffinéeS fous les numéros fui-
v|ns, fi ce ne font pas des cothurnes militaires ou des
phones ornés ? — Sous le n\ y , PI. C X X IX , chauffure
d|un général ( Herculan. Future I I I , pag. 197). -— Sous
\è.n°. 6 , PI. CXXIX3 celle d'un militaire romain ( Her-
W n‘u W Ë 113 pag: 169 ) ’ “ Sous Ie n°* 7j PL CXXIX,
romain® très-élégante. — Sous le n°. 1 ,
fSmCXXXy eft deffinée la chauffure d’ une figure étruf-
tr?Uy®e ^ Herculanum ( Bronfi 1 1 , pag. i r ) , qui
aF ° lt “u apport avec les précédentes fi les doigts du
Pfed n etoient pas découverts. — .La même différence
«fa tait placer ic i, fous le «°. 2, Pl. CXXX, une chauf-
j , e romaine, tirée des Monumenti antichi de Winkel-
imnn (192).
®tojt j chez les Romains, un fynonyme decre-
* a, Qe crepidula j auffi les anciens gloffaires tradiiifent
jmea par jS«»<hêA«>v. En un mot, folea, félon Aulu-Gelle
le nipT^i 'CUp' 21 ) j défignoit toute chauffure qui laiffoit
làic'-g û^ ecouvert- 11 y avoit cependant, entre la folea 8c
différence qui nous eft inconnue fcar
tÀn-^î 1 1 ’ f cr? 0- î 3 127) les nomme toutes les deux,
toin.f rX ciîau^ures diftinftes. Les Romains quit-
' - en lortaRt de Rome, & dans Rome en entrant
dans leurs maifons, le calceus avec la toge. Ils prenoient,
dans le premier cas, le cothurne des voyageurs, qui étoit
une efpèce de pero ou brodequin de cuir cru ; dans le
fécond cas, ils chauffoient la folea, plus légère que le
calceus; mais ils quittoient la jolea quand ils montoient fur
les lits de table. Les efclaves , appelés fandaligeri à caufe
de cet emploi, les déchauffoient, gardoient leur chauffure,
& les rechauffoient après le repas.
S o c c u s , dans les anciens gloffaires, eft donné pour
fynonyme du mot j ce qui prouve que c’étoit une
chauffure ouverte. En effet,- les acteurs des comédies de
Térence, qui doivent porter le foccus par oppofition au
cothurne des tragiques, font chauffés avec une efpèce de
crepida y qui a la femelle très-mince, qui laiffelepied découvert,
& dont les courroies fe croifent furie pied &
autour de la jambe. Les fujets de ces comédies font pris
des Grecs. Nous n’établirons aucune différence entre la
crepida & le foccus, parce que les anciens auteurs ne leur
en affignent aucune.
Udones. Martial ( 14, 140) dit de cette chauffure,
qu’elle étoit tiffue de poil de bouc :
Non hos lana dédit, fed oie mis barba mariti :
c’eft tout ce que nous en favons.
Uncinati calcei, chauffure terminée par une pointe
recourbée en deffus. Voyez les chauffures des Étrufques ;
car on n’en trouve point de femblables fur des monumens
romains.
S E C T IO N IV.
Chauffures des Barbares,
Lorfque les artiftes donnent des ch’auffures aux Barbares^
pris en. général, .ce font toujours des chauffures
fermées, qui fe lient par-deffus les longues chauffes ( vêtement
qui caraélérifoit ces Barbares ) , & au deffus des
chevilles du pied. On en verra plufieurs modèles dans
cette feétiqn. Je place ici deux chauffures de Barbares ,
parce que je ne connoîs point les peuples auxquels elles
appartiennent. Celle du n9. 3, PL CXXX , eft tirée des
Recueils d’antiquités ( 77, PL L X X I I l ) deCaylus, elle
rappelle la chauffure des Bretons, dont j’ai parlé ci-def-
fus. Sous les noS. 4 & y , Pl. CXXX, eft un pied de terre
cuite , débris d’une ftatue ( Monum. ant. Guatt.mi,
ann. iySy ) que l'on voyoit dans le Muféum dufeu cardinal
Borgia. 1/éditeur croit y retrouver la mollis aluta des
Romains j mais je ne puis être de fon avis.
Etrusques. Sur les monumens trouvés en Étrurie on
voit fouvent des chauffures, femblables aux cothurnes des
voyageurs ; mab, elles couvrent tout le pied. Les figures
de femmes portent fouvent des chauffures fermées, terminées
par une pointe recourbée en deffus : ce font peut-
être les calcei uncinati, qui depuis furent en ufage à Rome.
Sous les nos. 6 & 7 , PL C X X X , on en voit deux efpèce
s, tirées du Muféum etrùfcum ( tom. 7 , tab. j & 24 ).
Ce même volume en préfente plufieurs autres , tab. y
'47*'$9 a ïo if& è i . .. . 17
On ne trouve ici aucune des chauffures qui font peintes
i l ®s.va^es étrufquess parce que cette dénomination
elt viciêufe, & parce que ces vafes font grecs.
Germains, Daces , Sarmates. Ces Barbares por-
^}r *es colonnes trajane & prétendue antonine, des
chauffures qui reffemblent à celles qui font deffinées plus
bas dans l’article des Per se s .
Gaulois. On voit à là villa Albani deux figures affifes