
verture de ces vafes, qu’ ils ne fermoient qu’ après cette j
fermentation & cette dépuration. Pour certains vins us
plaçoient enfuite les do Hum fur des grillages, & ils nu-
foient du feu fous ces vafes pour cuire le vin. On
enduifoit quelquefois de poix ou de plâtre ces dolium ou
amphores de terre cuite, & on les boucholt toujours
avec du liège couvert d’un maftic fait avec des matières
graffes. A Herculanuvn on en a trouve dans le fond d une
cave ; elles étoient enfouies dans le fol. La bouche etoit
fixée dans une tablette de marbre, & fermee avec des
couvercles de la même pierre. Il y a dans la villa Albani
un vafe de terre cuite de cette efpèce, fi grand quil con-
tenoit dix-huit amphores ( comme l’annoncent les lettres
numérales gravées fur fa panfe ) ou quatre cént foixante-
trois litres (quatre cent quatre-vingt-dix-fept pintes). En
17JO on voyoit encore ( Caylus, Rec. I V , Pl. L V I I I )
une amphore trouvée à Pouzzoles, qui avoit de hauteur
1 mètre 786 ( y pieds 6 pouces), de diamètre 1 mètre
624 ( 5 pied s ) , & qui contenoit 16,09 he&olitres (6
muids ou 1728 pintes). Plufieurs des amphores trouvées
à Herculanum & à Pbjnpeii ont dés infcri'ptioris écrites
avec de la couleur ,fêj? qui préfentent le nom du préteur
Nonius , comme on’en a déterré à Rome qui étoient inf-
crites du nom du Conful pour fixer l’année ae la vendange.
On voit dans Montfaucon ( Ant. expi. I I I , PI. LX IX )
trois amphores qu dolium qui font deffinees ici fous les
nos. 1 , 2 , 5 , PL CLX VIL Sur une des anfes du premier
font gravées les figîes P. S. A. X . , dont les deux dernières
défignent la capacité du vafe, dix amphores ou
deux cènt cinquante - fept litres ( environ ■ deux cent
foixante-feize pintes ). Quant aux deux premières-, font-
elles les lettres initiales des noms du propriétaire ?.....
Plaute \Rudens3 2 , y , 21) dit d'une urne de même
efpèce r Nam h&c litterata efv 3 ahs Je cantat cuja Jîet. Un
bas-relief de la villa Albani, publié par Winckelmann
( Mon. ant. n°. 1 7 4 ) , & représentant, avec Alexandre,
Diogène dans fon tonneau , nous fait voir un vafe a
bouche très-large, dans lequel un homme eft a (fis ; il
eft deffiné ici fous le n°. 1 , PI. C L X V lll. Ce vafe eft
jjompu, & les morceaux font réunis par des liens de
plomb taillés en queue £aronde. En 1762 on deterra a
S e z z e , canton près duquel fe recueilloit le fameux vin
de C écube, une grande amphore de terre cuite. Le plomb
qui fervoit à en raccommoder l'es fractures pefoit au
moins quinze livres romaines ( dix livres cinq onces lin
gros quarante-cinq grains du poids de marc )..
On peut penfer que la forme pointue du fond des
amphores de voit le- rendre difficiles à tranfporter. On en
fera convaincu envoyant fous le raa. 2 , PI. C L X V lll,
une bête de fomme avec un bât chargé de deux amphores.
Ce morceau de terre cuite, deffiné de la grandeur
de l’original, eft tiré du Recueil de jouets d’enfans,
antiques ,. du Prince de Bifcari ( Trafiulli de Bambini).
Cette difficulté de. tranfport étoit plus grande dans les
pays, montai eux : auffi des habitans des Alpes fûbftitue-
rent (Plin. X I Vy cap. 27 ) aux vaiffeaux de terre cuite,
des futailles ou tonneaux de planches réunies avec des
cerceaux, femblables aux n ô t r e s& qu’ ils avoient inventés
On en voit dans les, bas-reliefs des colonnes trajane
& prétendue antonine. Strabon (V ,p . 218, edit.. 1620 )
dit que les Gaulois cifai’pins faifoient des tonnes de bois
plus grandes que leurs maifons, ce qui rappelle les foudres
ou legrefafs d’Allemagne, entr’autres celui d’Heidelberg,
qui contenoit deux cent quatre muids ou cin-
. quanti-quatre mille fept cent quinze litres ( cinquante-
huit. roiilk fept. cent cinquante deux, pintes ),.
Cratères. Le cratère étoit un grand vafe placé
falle des feftins & dans le vide laide par les tab les ,«
mêloit le vin avec l'eau , & l'on puifoit enfuite iV£,(
fimpulum ( efpèce de petite coupe fixée a un t rè s «
manche , recourbé par l'extrémité en crochet, quel«
voit dans le livre de la R eligion) pour remplir l e s «
pes des convives, Quand les cratères n'étoient point«
aux trépieds ( engytkeca ou angotheca ) qui leur ferv«
de fupports, ils ne différoient dès-coupes que p u «
grandeur ; elle étoit telle, qu'Hérodote parle de e u «
qui cüiuciwiuii. j * --— - 1 . _ \ 7 '
„ ° . 70 ) , & l’autre fix cents { IV , 81 ) . Le lecteur d j
donc fe rappeler toujours, en voyant nos deflins*
cratères, que ces vafes avoient ordinairement un vol«!
au moins décuple de celui des coupes, auxquelles!
reffembloient fouvent, tant par les anfes que patfl
formes générales.
Cratères avec fupport, nos. 3
nos J & 2 pi. C LX IX , tirés des antiquités d Hère«
num, & n°. 3, PH CLXIX, tiré des Recueils deCajl
( / , PL XC11).
Cratères fans fupport & fans anfes , «ps- 1 ,2 &|
Pl. CLXX { Voyage de Saint-Non , tom. 11, pag. 47).;
Cratères fans fupport, nos. 4 & y , PL CLXX, gréa
de terre cuite, dits étrufques, tires du Recueil a Had
ton ( i i , K E k q de
PL C L X X , & n°. 1 , PL C L X X l I , tires d liera
num ( Pitt.’ l , pag. 10 1 , & S m C m lH p h J]
PL C L X X I , tiré des pierres gravées du ralais-M
{ I I , PL L X V 11).
Vafes de moyenne grandeur, deftines a renfermer w
verfer les liquides. — Vafes fans anfes..... de veii
n°‘ . C L X X I (Montf. I II, P L .IX X 1X)...M
terre cuite, grec, dit étrufque , n-. 4, PL. CLJLJttim
uni. I ) . — Vafes avec une anfe......fimpulum , petites«
à long manche perpendiculaire , le plus fouvent u n
en crochet, o°. f , M CLXXI, & 1 & },
(Montfaucon, I I , PL L X IX ) , qui fervoit a pu*
vin dans les cratères , pour le vérfer dans les coup®
fiole de verre, 4 > 9 CLXXlI ftiutcm.l
Pl. L X X IX ) ......de verre , avec une EDWNH
matièr& (Her cul.Pitt.il,fi, 50,3), tt°. p , Pi. ■
de marbre ou de métal, n°&. l , a, 1 , 4 — 1, 1 ,y%
(HercuUn. Pin. I I , 303 ; Suppl,pag. I4p ,
i6 i- ,U I H H m ayant la forme d un bile*»
n°. I , PI..CLXX1 V ( Voy. ite.Saint-Nonfpag.m
de’ terre cuite, grecs,,dits
g , P l. CLXXIX, & n°. ■ ■ H H H h
P L X L IX , 43,100, 31, 43, 41 ),.” “'■ 1 PL ,, J
a». I & 2, Pl. CLXXXI (Hamttton, M
1 , 113 ; IX , 91 ) ..... de métal„ n . 3, P L O X & l
farcophage de Boiffard ( Montfaucon , V, ri-
Vafes avec deux anfes......de verre, »°. 4 j (Montfaucon, I I I 3 P l LX X IX )., n°. y, Pl. Cl$
{Caylis, I l XP L L X X X V U ) ...... de métal
PLCLXXXM.Hcrculan. Pin. lX,pag. 31
cu ite, grecs, dits étrufques, n” . i & 2 , J ■■ ( J
( Caylus, I I , P L X X X ; I ,
CLXXXII (Hamilton I I I , P I C X X I X Ç . U
avec ’un couvercle, n°\6 & j y Pl..CLXAr v |
I . Pl'. XLIV3 :34 - • - : ' 1 wi- x’T 'VVfXim
On voit; ici fous les nos“. i &
Hêuosj colum vinari . un couloir de bronze ?■
face"& dTprofii. fa» déjà dit que la
dépuration des. vins, fe faifoient. dans, les, E I
11 Aa cuite. Pour féparer les lies du vin lorf- j
d° * l>n droit on paffoit le liquide au travers d’un
X lS ir de métal. On en conferve deux dans la Collec-
S d'HercuIanumi ils font faits d'un métal blanc , &
travaillés avec élégance. Chacun eft compofe de deux
‘ lais ronds & concaves, du diamètre; de o mette 10b
fàbouces) garnis de manches aplatis. Les deux plats &
leurs manches s'adaptent fi bien l'un à l'autre , qu étant
réunis ilsparoiflent ne faire qu un feulvaifleau. .Des1 trous
en grand nombre font percés fymmémquement dans le plat
fiiperieur qui retenoit la lie , & laifloit couler le liquide
éuure dans le plat inférieur. Le couloir qui elt defline
iciU'après Montftuc-on ( I I I , PL L X I I ) , fut trouve a
Rote vers la fin du dix-feptième fièclë. Il eft de bronze,
s ï r n é , furie manche, de reliefs d'argent, relatifs au
culte de Bacchûs.
Seaux, vafes à anfes mobiles, «°. i , PL CLXXX
A ’lus, V I , P l• X I V j feau de métal orné d’hiéro-
slwphes, qui a fervi peut-être à porter l’eau du Nil dans
lesfetes d’Ifîs, nos. PL CLX X X j féaux à deux
anfes, placés fur de petits abacus ou trépieds, qui les
fafbient tenir debout malgré la convexité de leur fond
{üamil., I I , 49 j Herculan. Voyage de Saint-Non , t. I I ,
mW a4fe8s) ,d es , repas &'J coupesm de toute foor me , n o. x , I
Pl! CLXXXI 'y grecs ( Hamilton, I l 3 7$ ) , nos. 2,
J b y, PL CLXXXI, & J, Pl. CLXXXII j grecs, dits
iimques} de terre cuite ( Cayl. I , PL X LIj II, X X X IV ,
t. IJPIXXXIII, X X X ; II, XXII) ; n°. 1 , PL CLXXXII
( îLmilton, I I , L X X X V U ) , ornés de têtes, n°. 3 ,
Pii CLXXXII^ d’une tête de Faune de terre cuite,
gré {Caylus, n , PL X X V I I ) , n°. 4 , P l. CLXXXIIi
uni coupe grecque de terre cuite, avec les têtes d’Her-
eufe & d’Iole ( Caylus, I I , P L X X V I I ) ; travaillés en
enfer Fous forme d’animaux, n®. y , P l. CLXXXII ;
dêjfcochon , n®. 1 , P L C LX X X III; fous forme d’ oi-
feaù, tous deux grecs, de terre cuite ( Hamilton, I I I ,
i|f'j IV, 34).
J|es hommes. fe fervirent d’ abord, pour boire, de
cornes d’animaux, enfuite ils firent des vafes qui eu-
re|| la forme de cornes, mais qui repréfentèrent tan-
es têtes, tantôt des demi-corps d’animaux. On les
appela rhytium : le plus grand nombre n’ eft pas percé à
lajpointe, c’ eft-à-dire, à la bouche des têtes. Deux
Pfjitures d’Herculanum ( P itt .I I I , pag. 16y; I ,p . 79),
d^pnées ici fous.les nos. z & 3 , PL CLXXXIII, nous
rlirennent comment on buvoit avec les cornes. Dion-
{lib. 72, cap. 18) dit que l’empereur Commode,
M*!11 fi combattoit avec les gladiateurs, buvoit, pour
je^lefaltérer, du vin doux dans une coupe travaillée en
ofne de maffue-. Il fembleroit, d’ après ce texte, que
Çiracun donnoit à fes coupes des formes analogues aux
mitrumêns de faprofeffion.,Celles des débauchés repré-
^o ien t les parties du corps humain les plus fecretes
Satye. I l ) } &; les attitudes les plus obfcènes.
J T hy.uu™>W. 4 , pl. CLXXXIII, fous forme d’ anin
itChlmen(îue {herculan. Bronri,IÎ, 2, 3 ) ......de terre
vTfii ?r; c s , y, P i. CLXXXIII; fous forme de che-
I f f KHamilt., 1800, I, 46) i n°. 6, PL CLXXXIII,
J J - f c°chon {Hamilt. I , 110) ; 1, PL CLXXXI V,
( S l n chlen ( Caylus, / , Pl. X X X V ) . — Athénée
fi#c-cevf a.P’> Par^ 4e coupes appelées rç«yeA*<poî,
Phafi r 1 : ,,.^t01t un animal qui habitoit les bords du
it f lefrL^1« notre, cerf des Ardennes, à longs poils
des vafpc'’& ^u^ es épaules. L’ éditeur du fécond Recueil
| B grecs, de terre cuite, d’Halmiton ( 1-800,
I I , 7) croit que ce nom compofé défigne l’efpèce de
vafes femblables à celui qui eft deffiné ici fous .trois
faces , nos. 2 ,3 & 4 , Pl. CLXXXIV, & qui eft formé
d’une demi-tête de bélier & d’une demi-tête de fan-
glier , coupées en long. Cette opinion eft douteufe. —
Le n°. 1 , Pl. CLXXXV, préfente un vafe à boire de
métal, très-orné ( Caylus, I I , Pl. XLI).
Plats , n°. 1 3 PL CLXXX V ( Athen. Stuart) ; n9. 3 ,
PL CLXXXV, avec des lettres étrufques autour de la
tête de Médufe (Muf. etrufe. Gorii, 1, pag. 30). Pétrone
(cap. 3 1) parle de deux plats d’argent , fur lefquels
etoient gravés le nom de Trimalcion- & le poids de chaque
plat.
Cafferolles, n°. 4 , PL C LX X X V , avec un manche
terminé en tête de bélier ( Caylus, V I I , 3'y) ; n°. y ,
PL CLXXXV3 manche femblable, détaché ( Caylus , I ,
P l. X C I I ) .
Patères ou foucoupes avec manche ou fans manche.'
Elles fervoient, dans les facrifices ou dans les feftins, à
faire des libations; n°. 6 , P l. C L X X X V , admirable
patère étrufque (Monum. ant. Winckelm. n°. 1 y6) de
bronze, confervée dans la villa Albani. Le manche repréfente
Ulyffe attaché fous le ventre du bélier ; la coupe ,
un monftre moitié femme & moitié poiflon, &c. ; n°. 7,
PL C L X X X V , manche de patère, de bronze, qui repréfente
un ferpent ( Muf etrufe. Gorii, I , tab. 89 ).
Bouilloire, femblable à nos théières, n°. 8 , Planche
C L X X X V 3 tirée d’une peinture antique ( Monum. ant.
Winck.n°. 18 y ) . On voit au cabinet d’Herculanum (Voy.
de Saint-Non3 tom. I l , pag. 47) un vaiffieau de bronze,
deftiné à faire bouillir l’eau, deffiné ici fous le n°. 9 ,
PL C L X X X V . L’ eau placée dans cette efpèce de cuvette
étoit échauffée par le cylindre garni d’un couvercle,
dans lequel on jetoit des charbons allumés, & d’ où la
cendre s’éçhappoit par des trous pratiqués dans le fond
de la cuvette. Celle-ci étoit garnie d’un robinet.
S E C T I O N II.
Urnes cinéraires.
Pendant le tems où les Grecs & les Romains brûloient
les morts, on recueilloit les cendres dans des urnes ou
vafes de diverfes formes & de diverfe matière, que l’ on
dépofoit dans les tombeaux ou dans les hypogées ( tombeaux
fouterrains). Je vais décrire en général ces urnes
cinéraires, parce qu’elles font des vafes 5 mais je ne parlerai
point ae celles de marbre qui font carrées, & qui
repréfentent en petit les farcophages, parce qu’elles ne
font point des vafes.
Le caractère général des urnes cinéraires eft d’avoir
un couvercle.
Le plus grand nombre de ces urnes étoient des olU
ou vafes de terre cuite- Lorfqu’on plaçoit dans un tombeau
commun, tel que celui d’Augufte, les urnes de
plufieurs perfonnes & celles de leurs affranchis, on pra-
tiquoit, pour les recevoir, des niches femblables à celles
où les pigeons font leurs nids dans les colombiers : de là
ces tombeaux ont été appelés colombaria. En 1699 on en
déterra un à Rome, da..j la vigne Corfini 5 Bartoli en
publia les deffins : on y voyoit des urnes de terre ‘cuite,
deffinées ici fous les nos. 1 & z, PL C L X X X V i l ( Mont-
■ faucon3 tom. V , PL X I ) . Les unes étoient couvertes
avec.une tuile plate & carrée , percée de plufieurs trous
pour que les libations puffent atteindre les cendres. Sur
cette tuile étoient gravés les noms du mort ou les outils
G g 2