
» leurs de fon teint, fa chevelure blonde; par la pourpre
» & l'or qui brilloient fur fes habits de foie blanche.
« L'afpeéfc des chefs & des guerriers qui raccompa-
» gnoiènt, étoit formidable, même en tems de paix,
» Leurs pieds feuls étoient renfermés dans une chauflure
*> garnie de poils; les jambes, les genoux & les eûmes
33 étoient nus. Un habillement étroit , de couleur chan-
» Pc'arite, les couvroit depuis le cou jufqu au milieu de
•» la jambe ; les manches ne defeendoient que jufqu au
» commencement des bras, & ils portoient fur cet ha-
»» hillëment des fagum verts bordés- de pourpre. Leurs
»» épées, fufpendues aux épaules avec des baudriers,
*» paffoient fur les ceintures de fourrures , chargées
s» d’ornemens ronds qui entouroient leurs reins î_de
»» forte que ces larges ceintures leur fervoient a la fois
»3 de parure & de défenfe. Ils ten oient de la main droite
33 des lances armées de crocs, les haches qu ils lançoient
„ à l'ennemi, & de la gauche des boucliers blancs ,
s» peints en jaune dans le milieu. »
Agathias, qui écrivoit fous Juftinien, vers le milieu
du fixième C è d e , & qui a fi bien décrit l’armure des
Francs , décrit aufli la manière particulière ( H;fi. Juftt-
niani 3 7, pag:-14. Paris, 1660 ) dont ils coupoient leurs
cheveux. « 11 eft défendu par une loi aux Rois des Francs
a» de couper leurs cheveux. Aufli. dès l’enfance laiffent-
.3 ils "croître leur chevelure, qui flotte avec une certaine
s» grâce fur leurs épaules. Quelques-uns partagent leurs
33 cheveux fur le front 8c les laiflent pendre des deux
s» côtés ; mais ils ne les portent pas comme les Turcs
»3 ( d'alors, avant Moham-Med ) & les Barbares, herif-
33 fés, noués négligemment ; ils les peignent avec foin ,
33 les frottent avec dës.favons, 8c ils en tirent vanité ,
s» parce que cette longue chevelure eft le caractère dif-
?3 tinétif de la race royale. Les autres Francs coupent
»»^eurs cheveux en rond, & il ne leur eft-permis de les
s» porter que médiocrement longs. >» ,v. 7
Getes. Ovide ( Trift. U I 3 eleg. i o , verf.sc) ) les repréfente
’ tellement couverts de longues chaufles & de
Quelques femmes enfin plaçoient fur le haut de leur I
tête une petite colonne d'un pied de hauteur , autour I
de laquelle elles relevoient, entortilloient leurs cheveux, I
& qu'elles recouvroient d'un voile noir.
fourrures, que leur vifage feul étoit vifîble.
Gindanes, peuple de l’Afrique feptentrionale, voifîn
du lac Tritonide. Les femmes portoient des. lanières de
peaux autour des chevilles du pied, en nombre pareil à
celui des hommes auxquels elles avoient accordé leurs
faveurs, & elles en tiroient gloire ( Herod. I V 3pag. 359.
Wejfeling ) . Les Maclyes leurs voifins rejetoient leurs
cheveux en arrière, tandis que les Aufenfes, habitans de
te même région, les rejetoient en avant.
Claudien (Prim. Confi. Stilich. I I , verf. 218 ) repré fente I
l'Efpagne perfonnifiée, couronnée de laurier, couverte I
d'un habillement roux, fur laquelle étoit tiflii le Tage. I
On payqit (Strab. IIMpag. 144, edit. 1616 ) jufqu'à un I
talent ( 5,33 3 francs 4 centimes, fi c'eft le talent attîque) I
un bélier de Turditanie & d’Hifpanie, pour féconder les I
brebis d'Italie. ( Voyez Celtiberes, lberi 3 Lufitani.)
Huns , Tatares originaires des provinces ’ fepten-1
trionales de l’Afie vers la Chine', ravagèrent l’Alie & I
l'Europe fous les fucçefleurs de Théodofe. Jornandès ;
( de rebus Geticis ) & Ammien Marcellin ( lib. 31 I
initio ) ont décrit la figure extraordinaire 8c le coftume I
fauvage de ces Barbares. Leur vifage noir étoit rond & I
aplati, percé de deux petits trous plutôt que de deux I
yeux, & fans barbe. Dès l'enfance on leur faifoit des in-1
cifions fur le vifage, pour les accoutumer à la douleur, I
Ils avoient le corps ramafle, l'eftomac large, le cou court, I
la tête grofîe, les cheveux rafés. Ils n'étoient habillés I
que de peaux ou de toiles qu'ils laîflbierit ufer fur leurs I
corps. Leur étendard étoit de peau.
Goths. Venus de la Scandinavie, ils remplacèrent les-
Gètes dans la Sarmatie & dans la Dacie 3 fur les bords
feptentrionaux du Danube. Jornandès, qui écrivoit. dans ;
le dixième liècle, dit que du tems de Sylfa ils avoient été ;
çivilifés par Diceneus, qui avoit partagé la nation en deux
çlafles ; celle des Prêtres & des principaux chefs, .appelés
' pileati, â caufe des bonnets qu'eux feuls portoient, &
le refte des Goths appelés capiUati3 à caufe de leur longue
chevelure qu'ils ne çouvroient tema^s‘
' Hifpani. Strabon ( I U , pag. 164, edit. î6 io ). décrit
fort au long les coiffures bizarres des femmes d'Hifpanie.
Dans quelques contrées , elles portoient des colliers de
fer, qui fupportoient de longs arcs. Ces arcs s’élevoient-
' fur la tjête, fe prolongeoient devant le front & foute-
noient un voile étendu comme un parafol. Dans quelques
autres contrées, une efpèce de tambour, large 8c élevé,
couvroit le derrière de la tête jufqu’ aux oreilles ; dans
4’autres, les femmes s’arrachoient les cheveux par-der
v.ant, pour agrandir leur front 8c pour le rendre luifant.
lberi d'Èfpagne. Athénée •( X I I 3 y ) dit qu’ils portoient
des tuniquès qui dèfcendoient jufqu'aux pieds, & l
des manteaux de diverfes couleurs , femblables à ceux I
des aétéùrs tragiques. Il ajoute que ce coftume embar-l
raflant ne les empêchoit pas d'être redoutables dans les I
combats. '' - f i / ' - * ■ 'v*.
Indiens de l’Afie. Les Indiens de l’armée de Xercèsl
portoient (Herodot. V I I 3 pag. 5-40, IVefiel.) desvête-l
mens faits avec l'écorce des arbres (tuAajv). L’hiftonenl
veut peut-être ici parler du coton qu'il ne connoifloit pas, B
Il dit des Indiens qui habitoient les côtes orientales du I
Golfe perfique ( I I I , pag. 247 , Wefcl.) : « Ils font une
>3 barque d'un feul morceau de rofeau. Ils portent les I
33 vêtemens ufités chez lès autres Indiens, faits avec l’é-1
33 corce d’un rofeau qu'ils coupent dans les fleuves, qu’ils I
33 écrafent 8c qu'ils treflent enfuite comme des nattes pour I
» s'en faire des efpèces de cuirafle. »3
Strabon ( X V , pag. 719 , edit. 1610) dit des IndiensI
en général : « Us portent un habillement blanc', des fin-1
,3 do nés blancs (fchals), des carbafus ( toiles de coton) i l
3 3 d'autres difentque leurs habits font teints d e c o u l e u r s
3» brillantes. Ils portent la barbe & les cheveux l o n g s ; I
>3 ils lient leur chevelure avec des bandelettes. »» Quinte-1
Curce , .contemporain de S t r a b o u , fait du coftume ( V III, I
9 ) des Indiens une description qui rend plus intelligible!
celle de Strabon. La voici : « Ils s’enveloppent j u f q u ’ a u x !
»3 pieds dans une toile de Coton ( carbafo ) ; ils lient a■
33 leurs pieds des chaufliires découvertes ; ils entourent!
»3 leur teté avec des pièces de toile ( linteis, les fchals) J
33 Les riches & les nobles portent des pierres précieufesl
»3 fufpendues â leurs oreilles; leurs bras & leurs avant-!
3» bras font ornés de bracelets d'or. Ils relèvent le u r s
>3 cheveux fans les couper. Ils portent toujours de ni
33 barbe au menton & ratent le refte du vifage. ” Strabon!
dit encore des Indiens confidérés en général (X V I , pty1
; 33 709-3 edit. 1610) : Us portent des o r n e m e n s d’ or, e n -
| »3 richis de pierres précieufes ; des pièces de toiles teintes|
s» des plus vives couleurs. On porte fur leur tête <$■
30 parafols, parce qu’ils prennent beaucoup de fomi«|
,3 leur figure. »» Le même écrivain, parlant des ambanj'i
deurs envoyés à Augufte parPorus,Roi des Indiens fi1
que les préfens étoient portés par huit -efclaves
•vrpoté de larges ceintures ( ■ nrty&pctn , des pagnes )
parfumées. Enfin, Philoftrate ( f / f o n Vit. I I 3 c. 20)
5it • ce Ceux qui habitent au-dela de 1 Indus portent un
ü habillement fait avec une efpèce de lin que l’on dit ne
,3 croître que chez eux ; des chaufliires d’écorce de pa-
■ il pyrus, & un bonnet lorfqu’il pleut. Les plus diftin-
»»'gués d’ entr’eux font vêtus de byfliis. On dit que le
»3 byffus vient d’un arbre qui reflemble au peuplier blanc
» d'ans fa partie inférieure, & dont les feuilles reflem-
»3 blent à celles du fanle.. »» À cette defeription on ne
■ Ipeut méconnoître le cotonier, bombax de la Monadelphie
Wbplyandrie de Linn&us. n ^
B « Lorfque le . Roi des Indiens paroit en public, dit
so Quinte-Curce ( V I I I , 9 ) .J1 eft précédé p.ar des offi-
â»' ciers portant des cafîolettes d’ argent , dans lefquelles
on brûle des parfums pour embaumer les lieux ou il doit
pafîer. U eft couché dans une litière dorée (un pa-
fanquin), ornée de perles & de rideaux enrichis d’or &
j»3 de pourpre. Les gardes-du-corps armés fui vent cette
4» litière : on porte, au milieu de leur, troupe , des ar-
|, buftes ; fur ces arbuftes font perchés des oifeaux inf-
,3 truits à égayer, parleurs chants , les occupations fé-
'1» rieufes. Le toit du palais royal eft foutenu par des
» colonnes dorées qu’entoure une vigne cifelée fur l’or,
i»» chargée des oifeaux les plus recherchés,, cifelés en
■31 argent (ibid. I X , cap. 1 ). On vit paroître le Roi in-
| 3- dien, accompagné de deux fils adultes. 11 fe diftinguoit
»>: de fes fujets par fa beauté. Son habillement, qui co'u-
« vroit même les cuifîes, étoit orné d’or 8c de pourpre ;
;JS* fa chaufliire decouverte étoit dorée 8c enrichie de
os pierres précieufes; fes avant-bras & fes bras étoient
m ornés de perles ; des pierres précieufes,, recomman-
30 dables par leur volume & leur blancheur, éfoient ful-
pendues à fes oreilles ; des bérils étoiént enchâflës
'■ »i dans fon feeptre d’or. »»
Les Brachmanes de. l’Inde , renommés chez les philo-
ïophes grecs à caufe de leur fageflè,.... ( Apoll. Vu. I*’/,
■ wap. i j ) , portoient les. cheveux longs comme autrefois
Ses Lacédémoniens, les habitans de Thurium , de Ta-
wente, de Mélos, 8c ceux des Grées qui affeftionnoient
les établiflemens des Lacédémoniens ; ils,les lioient avec
:;«une bandelette blanche. Us étoient nus, excepté une lé-
rMgère pièce d’étoffe femblable à l’exomide, faite avec
' ;:#ne laine que la terre produit d’elle-même , qui eft plus
Blanche que la laine de Pamphylie, & plus douce au
•|jtôucher que celle de Tarente ( le coton ).
H ' Enfin, Paufanias (Lac,on. cap. 11 ) dit que les Grecs,
jqui alloient par mer commercer dans l’Inde , ne rece-
voient, en échange des marchandifes apportées de Grèce,
Jwjue des marchandifes de ce pays, parce que les Indiens
,n avoient point de monnaie, quoique l’on trouvât chez
æux de l’or & du cuivre en abondance., .
H Infubres. Polybe ( I l 3 cap. 28, pag. l i é , Cajaub. ) dit
;queles B .o ïe n s le s Infubres (habitans du pays appelé
aujourd’hui Lombardie ) portoient des chaufles longues 8c
Wpes fagum très-legers.
■ | Latins. Tite-Live dit des Latins ( V I I I , cap. 8 ) , à
■ gçpoque où Manlius fit décapiter fon fils..... « Dans ce
?» combat on croyôit voir une guerre civile, tant la ref-
f? fémblance entre les Romains 8c les Latins étoit grande.
93 Us ne différoient que par leurs affeétions. »»
B Lufitani. Entre ces anciens habitans du Portugal, ceux
iqui viv'oient dans les montagnes ( Strab. 11 13 pag. 1^4,
È~\c' 1 - ° ) mar,choient au combat avec une longue cheveiure
que lioit une. bandelette placée fur le front......
4 ous etoient vêtus de noir, portoient le plus fouvent
àes fagum dans lefquels ils s’ehveloppoîent, 8c couchoient
fur des feuilles. Ils fe fervoient de vafes d’argile comme
j3S/ ^ au^ s- L?5 femmes étoient ordinairement vêtues
d étoffés à fleurs.
Marfcillois. Athénée ( X I I , j ) dit qu’ils, étoient efféminés
, 8c que leur coftume étoit le même que. celui des
lberi d’ Efpagne : des tuniques traînantes & des'manteaux
fort amples, tels que ceux des atteurs tragiques. Silius
Italiens ( X V , verf. 168 ) dit que l’on retrouvoit à Mar-
feille le culte & le coftume des Phocéens d’Ionie fes
fondateurs. On trouve dans Suidas (Ex Mu<r<r*?> £> Es
Marrêt* ) , que les Marfeillois étoient vêtus d’habillemens
traînans, de diverfes couleurs ; qu’ils parfumoient &
arrangeoient leur chevelure avec un foin recherché.
Le moine Caflien, qui établit des monaftères à Mar-
feille dans le cinquième fiècle, dit ( de habita Monachi,
lib. 1 ) que la rigueur des hivers ne permettoit pas dans
cette ville de porter des chaufliires découvertes .( cali-
gis ) , ni le colobium ( tunique fans manches ) , ni de fe
vêtir d’une feule tunique.
Mafagîtes 3 peuple nomade qui habitoit une plaine
fpacieufe à ’Teft de la mer Cafpienne. Hérodote ( 7,
pag. 101 j Wejfeling ) dit que les Mafia getes s’habilloient
8c vivoient comme les autres Scythes ; ils n’ employoient
de tous les métaux, que l’or & le cuivre/: leurs épées,
leurs cuiraflès & leurs haches, étoient de cuivre. Leurs
ceintures. & les bandelettes de leur chevelure étoient
dorées, ainfî que le frein & le poitrail de leurs chevaux.
Ceux qui habitoient les îles ( de la mer Cafpienne )
avoient des habillemens d’écorce d'arbre. Les habitans
des-plages marécageufes fe nourrifloient de poiflons,
s’habilloient avec les peaux des phoques qui s’y ren-
doiént de la mer. Les nabitans des montagnes portoient
des habillemens teints avec des couleurs ineffaçables
(Strab. X I 3 pag. J 11. 1 é î o ) . .
Maures ou Mauritaniens, qui, habitoient la partie fép-
tentrionale de l'Afrique, depuis la Numidie.à l'eft, juf-
qu’à l’Océan; ils.portoient des tuniques fans ceinture,
& des peaux de lions , de tigres , 8cc. ; car Strabon l’ af-
fure de tous les Africains. Çes tuniques étoient faites
avec des toiles peintes en Egypte : Pitti tunica Nilotide
Mauri (Martial. X , 6). Us portoient de longues chevelures
, 8c c ’eft par-là, autant que par fa richeffe en argent
monnayé, que Cicéron caractérife le fils de Juba, Roi
I dè Mauritanie (de. Lege agrar. n°. 22, pag. 443, edit.
Gr&vii, 1699 ). ||$ plupart des Maures avoient une
oreille percée , & une boucle paflee dans cette oreille,
commé le fait obferver Dion-Caflius (lib. 78 , cap. 11 )
en parlant de Macrin. -
A l’époque de la guerre des Vandales (Procop. Bell.
Vandal. I I , càp. 6 ) , les Maures portoient en toute fai—
fon un manteau fort épais & une tunique liériflee de
poils. Voici le coftume de leurs Rois à la même époque-
( ibid. 7, 2y ) : « Un feeptre d’argent doré, un bonnet
>3 d'argent, né couvrant pas toute la tê te , mais s'éle-
33 vant en forme de couronne avec plusieurs bandelettes
33 argentées ; un manteau blanc lié fur l'épaule droite
3» a-/ëc une agraffe d’o r , & de la forme de la chlamyde
»3 theflalienne ; une tunique blanche chargée d'orne-
33 mens de diverfes couleurs ; enfin, une chauflure élevée
*> & dorée. »» Les Empereurs romains leur envoyoienc
ces marques de la royauté.
Maxyes, Libyens voifins du lac Tritonide : ils coupoient
leurs cheveux du côté gauche, & les laifloient
croître du côté droit ; ils fe peignoient le corps avec des
terres ocreufes (Herodot. I V 3 pag. 36J, IVeJJeling),
Y 2