
l’on trouvé fur les monumens. Je ferai fëulement mention
des autres efpèces.
Les Andabates combattoient montés fur des chars . &
les yeux couverts avec des bandeaux, ou dans l’obfcurité ,
lorfque le commencement de la nuit néceffitoit la fin des
jeux du cirque. Les cochers qui conduifoient leurs chars
n’ avoient pas les yeux couverts.
Les Secutorcs étoient les mêmes que les Mirmillons,
f i, comme le dit Ifidore ( 18 , y y ) , ils étoient ainfi nommés
parce qu'ils pourfuivoient les' Rétiaires ; mais il
ajoute qu'ils portoient pour armes une épée & une efpèce
<le maflue plombée.
Les Thraces étoient ainfi nommés , parce que leur
épée étoit courbée comme le çimetere des Thraces.^
; Les Provocantes ( Cic. pro Sexto, 134) combattoient
■ contre les Samnites.
Les Samnites3 appelés, fous les-Empereurs 3 Hoplo-
maques , portoient l'armure des Samnites , dont on leur
' donna d’abord le nom. On les faifoit combattre pendant
les feftins pour amufer les convives.: fouVënt auffi on
les faifoit combattre aux flambeaux, armés de fimples
fleurets.
Les Dimach&ri fe battoient avec un poignard dans
chaque, main ( Artemid. 1 1 , 33).
Les EJfedarii combattoient toujours fur des chars.
Les Beftiarii combattoient ordinairement contre les
bêtes féroces dans la matinée : c'étoient quelquefois des
braves qui vouloient faire preuve d'adreffe&de courage
, comme les coreados ou toreros des Elpagnols modernes.
Les Catervarii combattoient en troupes , plufieurs
contre plufieurs.
Les Mendiant fuccédoient, vers le milieu du jour,
aux Beftiariii ils combattoient les uns contre les autres,
armés d'une épée.
Les Fifcaux ou les Céfariens, ou les Poftulés, Fif-
eales, C&fariani, Pofiulatitii, étoient entretenus aux dépens
du fifc , & deftinés pour lés jeux auxquels les Lm-
• pereurs affiftoient. Comme ils étoient les plus braves &
4es plus adroits, le peuple les demandoit fôuvent.
§. I I I . Jeux du Théâtre & de tOdéon.
Théâtre. Ce mot avoit, chez les Grecs & les Romains,
Une acception plus étendu^ que dans notre langue ; il
défignoit toute l'enceinte des fieux occupés par les acteurs
& par les fpedtateurs. On ne voÿoit point, dans les
villes grecques, d'amphithéâtre ; mais chacune avoit fon
- théâtre, & les ruines d-un grand nombre excitent encore
-l'admiration des voyageurs; ils étoient ordinairement 1
' bâtis fur des collines , & près de là mer (Maxim. Tyr. \
38). Les habitàns de ces villes fe réuniIfoient dans les j
jthéâtres pour voir repréfenter des pièces, exécuter des
' danfes ; pour entendre les mufîciens ; mais ce qui les?
-rendoit plus chers aux Grecs, ils s’y raffembloient pour
.délibérer fur les affaires publiques, & ils y donnoient
-leurs fuffrages en élevant la main.
Les premiers théâtres eme l’on vit à Athènes étoient
de bois, & fe démpntûient après les jeux, jufquà ce'
que l'on conftruisîten pierres le théâtre de Bacchus, qui
fervit de modèle à tou-, les autres ; il étoit compofé de
plufieurs parties : i° . de la scène deftinée aux machines,
que nous nommons aujourd'hui le théâtrey 2°. de l’avant-
icène, l’orcheftre aétuel, fur laquelle repréfentoient les
.principaux afteurs, & les choeurs, efpace plus bas de
quelques degrés : au milieu on offroit des facrifices à
Bacchus ; 3°. de l'orcheftre, encore moins élevé ^
nous appelons parterrc3 fur lequel s ’exerçoient les 3
& les danfeurs ; 40. enfin du théâtre, c'eft-à-dire"i
lieu qu'occupoient les fpeftâteurs. Le plan des p | I
étoit très-vafte : celui de Pompée, à Rome, conter
quarante mille fpedtateurs, & celui d’Herculanum v|
du troifième ordre, au moins.trente-cinq mille. Ainf/k
fpeftateurs étoient très-éloignés des aéteurs, Quelq^
uns en étoient éloignés de plus de 64,97 mètres ÎJ
pieds) : c’ eft plus du double du théâtre de Saint-Charl
a Naples, la plus grande des falles de fpeétacle mode,
nés, qui a 23,4 mètres (’ 12 toifes) de l'avant-fcèrie 1
. fond de la falle. Cet éloignement,exigeoit une certainî
étendue dans la. voix des-aéteurs : aufli des honw
■ quelquefois même des eunuques, rempliffoient toujoJ
les rôles de femmes, & celles-ci ne' jouoient jLi
, (C/aud. Eutrop. U 3 402). Cet éloignement empêcL
: âuflî de diftinguer les traits des aéteurs : de là vint Lufau?
habituel des mafques. Le refte de Penceinte du théjf
étoit demi-circulaire , & conteno’it les gradins defa
aux’ fpeétateurs. Il ne paroît 'pas qu’il'y eût, chez U
Grecs, des places affeétées à certains perfonnagts.
La description du théâtre d’ Herculanum nous fen
connoitre lès détails de ces. édifices, & les légers chan-
gemens que lés Romains firent à ceux dés Grecs en W
adoptant. On fait qu’ à Rome , comme à Athènes, la
théâtres ne furent d’abord que temporaires, confiruic
en bois ; qu’en 599, Scipion Nafica, par refpeci pour]«
bonnes moeurs , comme dit Paterculus, fit détruire 1=
premier théâtre permanent; mais.qu’après lui on bâta
des théâtres en pierres & en marbre. Dans le théâtre
d’ Herculanum il y a dix-huit gradins taillés dans le tuf
au deifus defquels s’élève un portique fous lequel fo
trois autre gradins. Sept; efcaliérs coupent les dix-nuit
rangs , & fervoient à faciliter aux; fpeétateurs ren trée5:
la fortie. La partie plané & centrale 3 que nous appelons
parterre . & que Vitruve nomme .l'prcheftre,, étoit pavée
avec des carreaux très-épais de marbre jaune antique.
Ce t orcheftre étoit occupé par les Sénateurs . les Tribuns,
par l’Édile qui faifoit les frais du fpeétacle, & mi
les Veftales. Les gradins ne s’étendoient pas jufquaa
théâtre proprement dit; ils laiffoient des deux côtes us
intervalle appelé podium, où .les Magiftrats fupérieun
plaçoient leurs chaifes curules, & les Empereurs leur
trône. Tous les aéteurs, danfeurs & mufîciens jouoient
fur le théâtre proprement dit.
La toile des théâtres ne fe levpit pas pour commença
les- pièces ; elle s’abaiffoit au contraire & rentroit dans
-le plancher ( Apul. Metam. X , pag._ 345 in uftm. Ovil
Metam. I I I , n 0.):. Il y avoit des perfonnages peints fur
cette, toile.
Les théâtres n’étoient couverts qn’ avec des voiles :
la fcène feule étoit voûtée ou plafonnée. Lprfqu’il n’y
avoit pas de voiles, les Grecs portoient des pétales
les Romains des piteus pour fe garantir des ardeurs du
j fôleil.
j Je ne fais point mention des vafes d’ airain ou de terre
i cuite, placés dans des vides réfervés dans le m aflyf des
. gradins, la .bouche tournée contre la fcene, dont Vitruve
fe1.1l a parlé; d’abord parce qu’ils n’étoient pas vifibles,
enfuite parce que les Grecs feuls en.firent ufage , & <lue
les Romain? reconnurent fans doute qu’ils formoient p
échos multipliés,, nuifîbles à la déclamation.
Auteurs. Sous ce nom je défigne .tous les perfonnages
de théâtre, les mufîciens exceptés. Je traiterai de ceu*'
ci en particulier. Les aéteurs portoient^ toujours ^
L i r o n s (Cic. Offre. 1 y n°. 3 y ) J ils n’étoient pas méfef-
K w f c h e i les Grecs X Livius, I f 14« cap. 24).
* ti n r es aéteurs, dit l’auteur du Voyage d Anàcharfts I ^ 2 pag- 91, in^-8°.), ont des habits & des attributs
1” Vortis à leurs rôles. Lés Rois ceignent leur front d’ un
1 diadème; ils s’appuient fur un fceptrè furmonté d'un
aigle & font revêtus de.longues robes (tuniques &
I m manteau ) , où brillent à la fois l’ or , la pourpre &
I» toutes les éfpèces de couleurs. On en trouvera des
I» modèles dans les coftumés des Rois grecs. Les héros
•” paroiffent fouvènt couverts d'une peau de lion ou de
C ogre armés d’épées, de lances, de carquois, de maf-
fUeS. » Le n°. 13 , PI• CCCXXXVL, tiré du Recueil
■ deCaylus (.ET,- PI- EU) , préfente un perfonnage hé-
■ roïquè, vêxu d'une tunique traînante, d’une peau de lion
■ attachée en forme de manteau, & tenant une maflue.
A* Tous ceux qui font dans l’infortune pàroiffent avec un
| „ vêtement noir, brun, d’un blanc-file, & quelquefois
§» tombant en lambeaux. L’ âge & le fexe , l’ état ôè la
fitûation actuelle d’un perfonnage, s’annoncent pref-,
lip que toujours par la forme & par la couleur de fon
I» habillement. «
E Mais ils s’ annoncent encore mieux par les mafques
■ dont leur tête eft toujours couverte , & que je décrirai
■ plus bas. • : >a‘
■ Lorfqu’on repréfentoit fur les théâtres quelque fup-
■ plice, on répandoit une liqueur rouge comme le fang
; humain ( Jof. Antiq.jud. lib . 19 , cap. i ).
■ • C’étoit auffi pour foutenir l’illüfion exigée par là vafte
«tendue des théâtres, que dans la tragédie on donnoit
■ fouvent aux aéteurs une taille de quatre coudées ( fix
■ pieds grecs) , qui font 1 mètre 841 ( 5 pieds.8 pouces),
-conforme à celle d’Hercule félon la tradition, & à celle
■ des premiers héros. Ils fe tenoient fur des cothurnes ,
âchauffure haute quelquefois de o mètre 108 ou o mètre
Ti35 (4 ou y pouces). Des gantelets prolongeoient leurs
Jbras.La poitrine, les flancs, toutes les parties du corps
'Wépaiïlifloient ( Lucian. Sait. n°. 27 ; Philoftr. Apoll. V~3
§9, è’c. ) à proportion. Les figures de Melpomène font
■ ordinairement chauffées avec les cothurnes'; elles por-
pinç une tunique traînante, liée avec une cèinture très-
Blarge, & un vafte manteau. Les cothurnes font très-appa-
'-•rfns au perfonnage tragique du n°. 1, PI. CCCXXXVLl3
■ tiré d’un bas-relief de la villa Pamphili, publié parWinc-
■ kelmann ( Mon. ant-. 189).
B Les aéteurs comiques , représentant les aétions ordi-
B iaites de la v ie, portoient les habits de ceux qu'ils vouvoient
peindre : le mafque feul pouvoit les faire diftin-
.'|uer; Pour des repréfenter, on confultera les coftumés.
7 e n en donne ici qu’un .exemple : c’eft la figure d’un
1 jefclave, tirée des peintures d'Herculanum ( /K , 1 y9 : ,
f • 23 PE CCCX X X y il. On peut dire en général qu(
#es acteurs tragiques portoient une maffue, & les comi
■ ques le pedum, bâton des bergers.
■ -Aux tragédies & aux comédies fuccédoient des efpè-
l iP paftorales, dans lefquelles figuroient les Divinités
Ignanipêtres, les Satyres entr’ autres avec les Faunes, &
' e? ?e.r8ers* G es pièces étoient fort licencieufes. On
Jr,0lt,lci fous le n°. 3 } PI. CCCX X X VII, un aéteur qui
■ r fentoit un Satyre, & qui a ôté fon mafque pour
■ T/1 oa‘chlr téte ; il eft tiré dés vafes grecs d’Hamilton
j&Ll 00 J * » 39)- C ’eft du premier Recueil ( / , 43) des
mo6S va^s tiré l’aéteur, repréfentant un Satyre,
W & l ' p pE CL CXXXVII.
LnfeS "v0ma*ns Itibftituèrent à ces pièces les Atellanes,
Wf 1 nommées d’ une ville du pays des Ofques, ancien
peuple du Latium, chez qui elles avoient commencé, &
dont le jargon étoit parlé par les aéteurs des Atellanes 5
ils eurent encore les exodia, entrées fatÿriques par lefquelles
on terminoit & l’ on coupoit même les tragédies ;
& les mimi, farces obfcènes, écrites dans le langage
ordinaire des Romains. Le n°. y , PI. C C C X X X V I I3
préfente trois mimes ou bouffons de bronze, trouvés en
Étrurie (Muf.! etrufte. I I , tab. 186 ).
■ Je n’ ai rien à dire des aéteurs pantomimes, qui firent
les délices des Pvomains, parce qu’ils ne portoient d’autre
éoftume que celui des perfonnages qu’ ils repréfentoient,
avec le mafque de leur caraétère.
Muficiens Les muficiens qui paroiffoient ordinairement
fur le théâtre, feuls ou en troupe, ou avec les chanteurs
, étoient les phallophores, les ithyphalles, les au-
tocabdaîes , les joueurs de lyre & les joueurs de flûte.
Les autocabdales (Suidas ) portoient des couronnes de
lierre. Les ithyphalles portoient des mafques d’ivrognes,
des tuniques qui defeendoient jufqu’ aux pieds , & des
manches de différentes couleurs. Les phallophores fe cou-
vroient le vifage avec l’écorce du papyrus, & fe couron-
noient de lierre & de violettes. L en°.6 3Pl. CCCXXXVII,
tiré dés-vafes dits étrufques d'Hamilton (III3 PI. X X X I ) ,
préfente un joueur de lyre : il a les cheveux frifés, une
couronne d’ or fous forme de laurier, enrichie de pierres
précieufes ; une tunique traînante, ornée , vers le bas ,
avec un galon (Rhetor. ad Hcr en. IV 3 32) ; un large
manteau de pourpre , orné d’ un galon en guife de bordure
, & retenu fur l’ épau!e_ droite par un bouton ; il
tient 1epleftrum de la main droite, & ae la gauche il pince
; les cordes d'une grande lyre, enrichie d’o r , d’ ivoire &
de bandelettes. On voit au n°. 7 , PI. C C tX X X V I I s un
joueur de flûte ( Cayl. Rec. d’ Antiq. P I . PI. LX X X V IJ ).
Un joueur de lyre du bas-relief de la villa Pamphili, cité
plus haut, porte le même coftume que ce dernier mufi-
cien , & de plus un mafque
Ces deux efpèces de muficiens étal oient fur les théâ-
: très le même luxe d’habillement lorfqu’ ils jouoient feuls
(lorfqu’ils accompâgnoient, ils n’av.ôient point de manteau).
Leur manteau étoit orné de bordures en or : fou-
vent il étoit de pourpre ou de plufieurs couleurs ; il étoit
remarquable par fon ampleur & par fa longueur; il traî-
noit derrière eux ( Horat. de Artepoet. 21 y ) . La tunique
defeendoit jufqu’aux talons, comme celle des femmes.
Son nom grec, , droite, venoit de ce que, tombant
jufqu’à terre, elle paroiffoit fe tenir droite fans fou-
tien , & de ce que les plis, tous perpendiculaires, n’étoient
ni brifés ni interrompus : aufli une ceinture très-
large, mais très-lâché, fervoit-elle plutôt aies maintenir
qu’ à les affujettir. Enfin, cette tunique étoit garnie de
manches qui defeendoient jufqu’ aux poignets. La chauf-
fure roffembloit à celle des femmes depuis que Battulus
d’Éphèle l’eut adoptée. Leur coiffure étoit aufli recherchée
que leur habillement. Ils portoient, contre î’ufage
ordinaire, les .cheveux longs, frifés, une couronne de
laurier ornée de pierres précieufes, & faite de lames
d’ or..
Pendant qu’ils étoient fur le théâtre, ils ne pouvoient
ni cracher ni fe moucher, ni fécher la fueur du vifage
avec le fudari'um ou mouchoir; ils ne la féchoient qu’avec
leur manteau. Les Romains virent le farouchè Néron fe
fou mettre à ces rigoureufes lois lorfqu’il difputa les prix
de mufique. -
Joueurs de flûte. Je viens de décrire leur coftume, le
même que celui des joueurs de lyre ; ils différoient de
ceux-ci par l’efpèce d’inftrument qui les cara&érifoit, &