
ques. Elle tient ordinairement une fleur de lys d une
main, ou des épis & des pavots s de l’autre > elle releve
fon vêtement. Sur une pierre gravée de la collection
d’Orléans ( tome 1 , PL lX X X V IU ) , qui eft deffinée
ici fous le n°. 4 , PL C C X X V ll , on voit le bufte d’une
jeune femme qui tienrdes épis & des pavots, fymboles
de l’abondance, 8c qui a de grandes ailes. On crut d’abord
reconnoître la V'iétoire, parce qu’ il feroit difficile
de citer un monument fur lequel l’ tlpérance portât des
ailes; mais le panier (caLthui) qui eft placé fur la tete
de cette figure, comme il l’eft fur celle de l’Efpérance,
au revers l ’une médaille de Pefcennius Niger ( l'ijia n ,
Comment. Hifi. I l , pag. 34 ) , décide la queltion.
A la villa ludovifi on voit une fia tue de Y Eft-érance3 de
deux pieds de hauteur, avec fon nom fur la bafe antique.
— II eft difficile de compofer une allégorie plus iuge-
nieufe & plus fimple que celle d une pâte de Verre an-
t que de la collection de Stofçh : YEfpéranu porte fur fa
main droite la figure du Bon Evénement.
Sur des médailles d’Hadrien & de fes fucceffeurs,
YEfyérance de 1 Empereur ( Spes augufia ) préfente une
fleur, à des militaires.
COM U S , dieu des feftins & des danfes nofturnes.
On n’en connoit aucune figure; Celle que Montfaucon
( tom. I , PL C t i î l 3 r°. 4 ) a donnée d’après Maffei, ne
préfente pas une reffemblance exacte avec la defcription
' que Philoftrate en a faite ( Icon. I , n°. 2 , pag. 76 y ) ;
il le peint jeune,. couronné de rofes, & tenant négligemment
une torche. La figure de Maffei repréfente
plutôt l’Hyménée, comme on le verra dans l’ article fui-
vant.
L’ Éternité eft fouvent repréfentée fur les médailles des
Empereurs ,. mais elle n’a pas un rapport immédiat avec
eux; elle repréfente la perpétuité de l’empire. Tantôt
une femme eft debout devant un autel, & elle a les
mains étendues, tantôt elle preffe d’un pied le globe
célefte. Quelquefois elle eft dans un char traîné par l’éléphant
HYMÉNÉE. Les figures de ce dieu font fort rares ,
parce que fur les mônumens romains qui rej>réfentent
des mariages, c’ eft Junonqui unit les époux. Cependant
j’en puis citer une tirée du Recueil des lampes de Pafferi
( tom. I , tab. 38). Un jeune homme nu , couronné de
laurier, tient d’ une main un flambeau allumé, & étend
l’ autre fur un vafe très-élégant. Derrière fa tête on voit
un A s , celui que l’époux donnoit à l’époufe lê jour du
contrat, per coempdonem. Le yafe & le flambeau défi-
gnoient le feu & l’ eau, ou le mariage par cohabitation,
per ufu capionem.
On voit ici cette figure au n®. y , PL C CX X V ll. Elle
reffemble parfaitement àu prétendu Cornus de Maffei,
cité dans l’article précédent, qui tient une torche comme
cet Hyménée , & qui a près de lui un vafe place fur un
cippe.
On trouve un Hyménée grec fur un bas-relief de la villa
Albani, expliqué par Winckelmann ( Mon. ant. n°. n i ) .
11 repréfente les noces de Pélée & les Dieux qui apportent
des préfens aux époux. Hyménée paroit cquron-
pé de laurier, tenant d’ une main un flambeau - élevé ,
& de l’ autre un vafe à deux anfes dont il veut gratifier
l’époux deThétis. Il porte une tunique courte, à longues
manches ; un manteau ,& de longues chauffes qui defcen-
dent jufqu’ à fes pieds.
ÉTERNITÉ. Horus-Apollo dit que les Egyptiens
défignoient dans les hiéroglyphes Y Eternité par les images
du foleil & de la lune. D’après cela on croit la ter
connaître fur une médaille d’Antiochus Epiphane, où
l’on voit une figure debout portant le foleil de la main
droite, tenant un fceptre de la gauche, & ayant la lune
fur fa tête ( Gujfeme , n°. .1 ).
qu’ on lui donnoit pour fymbole, à icaufe de fa
longévité ; quelquefois elle tient un globe fur lequel eft
pofé le Phénix. On voit auffi dans fes mains une halle
& un gouvernail. Enfin elle porte fur une main la tête
du fole il, & fur l’autre celle de la lune. (Voyez Larticle
fuivant.y
IMMORTALITÉ étoit le même perfonnage allégorique
que l’Éternité. Les Égyptiens & les Grecs avoient
adopté pour fon fymbole un lerpent replie en cercle, &
qui mord fa queue. Le nom . grec de l'année défigne un
objet qui retourne fur lui-même. Le Phénix étoit auffi
un fymbole de Y immortalité.
NATURE. La Nature étoit repréfentée fous les mêmes
formes que la Diane d’Éphèfe. Mais les philofophes dé-
lignant par ce nom l’ affemblage de tous les êtres, l’ame
& l’harmonie de l’Univers, on repréfenta la Nature fous
l'emblème de Pan, dont le nom lignifie Tout. ( Voyez
l'article de ce dieu. )- • . _
Souvent on repréfentoit la Nature fous les formes
d’ifis, & c’ eft àllisqu e fe rapporte le portrait qu’en a
tracé Apulée (Metam. lib. 11 , pag. 360 ira ufum). « La
» Nature, dit-il, avoit une chevelure longue & flottante,
» une couronne mêlée de fleurs & d’epis. Deux ferpens
» étoient repliés autour de cette courônne, & le milieu
étoit orne d’un difque femblable à un miroir qui jetoit
» une lumière argentée, comme celle de la lune. Son
» vêtement intérieur, tiffu d’ un byffus tranfparent ,
33 étoit de couleur changeante, blanche, jaune & rouge.
» La couleur noire de fon manteau étoit très-brillante.
» Sur la bordure de fur le fond de ce manteau étoient
» brodées des étoiles & la lune pleine qui étinceloit de
« feux. Tout ce travail étoit entouré d’ une guirlande
» compofée de fleurs & de fruits. De la main droite^ la
l» déefle portoit un fiftre, & de la gauche un vafe d’or
» dont l’anfe étoit travaillée fous la forme d’un afpic qui
» élève fa tète & qui enfle fon col. Enfin, fa chauffure
« étoit tiffue de feuilles de palmier. »
VÉRITÉ; Dans fon tableau delà Calomnie, Apelles
avoit repréfenté la Vérité fous la figure d’ une femme
modefte laifféeà l’écart. Philoftrate {Icon. lib. 1 , cap. 27)
lui donne des vêtemens blancs.
PROVIDENCE. Chez les Égyptiens l’oeil étoit le
fymbole d’Ofiris , le dieu a plufieurs yeux , c’ eft-à-dire ,
de la Providence, ou plutôt de la prévoyance & de la
munificence de Dieu ; car c’eft là ce qu'il faut entendre
par les mots np«vot* & Providenàa. L ’Égypte reconnoif-
foit chaque annéedans le débordement du N il, un effet
de cette providence des Dieux, comme on le voit fur
une pierre gravée publiée par. Winckelmann ( Monum.
a nt. 81 ). On y lit ces mots, iifonoia © g o ï, autour
d’ un bufte qui a une longue barbe & une longue chevelure.
Sur fa tête eft placée une corbeille ; fur fa poitrine
font pofées en fâutoir deux cornes d’abondance, l’une
remplie de fruits j & l ’autre d’épis. Deux petits enfans
montent fur fes épaules , & deux autres fur fa tête. Tous
, çes fymboles défignéîït le Nil.
Ôn trouve fur les médailles des Romains la Providence
dès Dieux , & par une fuite de l’apothéofe des Empereurs
, la Providence d’Augufte, de Commode, d'Alexandre
Sévère, Scc. On vouloit exprimer par ces légendes
* que l’Empereur étoit mis au rang des^ Dieux parce
qifil avoit imité leur providence dans le foin qu’il avoit
pris de prévenir les befoins de fes fujets. Ordinairement
la Providence y eft repréfentée fous la figiire d’ une femme
appuyée fur une colonne, qui tient d’unè main la corne
d’abondance > & de l’autre une baguette avec laquelle
elle montre un globe placé à fes pieds. Sur une médaille
de Pêitinàx , elle tient la main élevée vers un globe qui
paroît defeendre du ciel. Enfin, fur des médailles de Tacite
, elle tient de chaque main une enfeigne militaire.
ABOND ANCE. Sur des médailles des Empereurs ,
Y Abondance ëft repréfentée fous la figure d’une femme
affife qui fait des libations avec Une patère, & qui tient
la corne d‘abondance. Sur d’autres médailles une femme
debout renverfe Une corné A ' abondance , d’où fortent des
monnoies ou des grains. Quelquefois on ne voit-que fes
fymboles, deux cornes pofées ën fâutoir, ou un boiffeau
rempli d’épis.
Sur une pierre gravée de la galerie de Florence (tom.l,
tab. 99, n°. 7 ) j une femme debout, ayant un diadème,
tient de la main droite une cdupe pleine de fruits, & de
la gauche des épis. Elle eft vêtue d’une longue tunique
-& d’une plus courte , toutes les deux fans manches,
& liées avec une ceinture. On la voit ici au n°. 1 ,
PL CCXXVIIL
SÉCURITÉ. Cette divinité fert de type à plufieurs
médailles d’Empereurs. Tantôt elle eft aflife, un coude
appuyé fur fon liège, & une main pofée fur fa tête ; dé
l’autre elle tient une hafte, ou la corne d’abondance, ou
le globe ; quelquefois le feu brille fur un autel placé devant
elle tantôt elle eft debout, appuyée fur un cippe,
tenant un fceptre, & portant une main fur fon diadème.
C ’ eft ainfï qu’elle paroît ici au ri0. 1 3- Pl. C C X X V I I l, j
d’après une médaille de Conftantin ( Bandüri, tom. I I t \
T-dg. 242). Quelquefois elle eft debout, tenant un ra- j
meau, une palme ou une couronne d’olivier. J
JOIE publique. Hilaritas, l&titia. Ce perfonnage ailé- '
gorique eft repréfenté fur les médailles impériales fous là
figure d’une femme tenant une palme & une corne d’abondance
: des enfans jouent à l'es pieds. Quelquefois elle
tient une couronne & un fceptre, ou un gouvernail pofé
fur un globe.
BONHEUR public , du fièc le, & c . Tel icitas y &c.
Ce vevfonnzge allégorique eft repréfenté fur les médailles
impériales fous la figure d’une femme qui tient .
un caducée & une corne d’abondance , comme fur ies *
médaillés d'Hadrien (Gejfneri y tab. 88, i.°. 14) } & ici au
n°’ 3 i Tl. C C X X V I I l, ou la patère & le caducée,
ou un enfant fur fon bras elle pofe le pied fur une
proue. Affife , elle diftribue un congiaire, des largeffes
en blé ; elle tient un globe fur lequel eft pofée une Victoire
qui lui préfente une couronne.
PAIX. Les Grecs & les Romains lui rendirent un
culte, & lui confacrèrent des temples & des ftatuès. Sa
figure paroît fouYënt fur les médailles impériales'. Sur une
médaillé d-’Gthon le bufte de la Paix fe voit avec la légende
grecque,-EIPHNH. La déeffe eft couronnée d'épis : .
une draperie eft ramenée fur le derrière de Fa tête. Là
eft auffi placé un caducée (Gejfneri, tom. I I , Impp.
tab. j z , n°. 33 ). On lit le même nom fur une médaille
de Néron, où la Paix debout tient un caducée & un
cafque ( Geffn tom. I l , Impp. tab. 48 , n°. 8 ). Avec la
même légende elle tient trois épis & un caducée fur des
médailles de Titus (ibidem, tab. 62 , n°. 21 ). Avec fon
nom latin, la Paix tient deux rameaux d’olivier & le caducée
fur une médaille de Galba (ioidem, tab. y 1 , n°. n ) f
8c ici fous le n°. 4 , Pl. C C X X V liI ......... Sur une médaille
du même Empereur ( ibidem n°. 23 ) , dêffinée ici
au n°. y , PL C CX X V IIl3 la Paix tient de la gauche
la corne d’ abondance , & de la droite un flambeau avec
lequel elle met le feu à un monceau* d’armes. C'eft ainfî
qu elle paroît fur une pierre gravée, deffinée par Mariette
( P l . C X V ) . ( Voyez l'âriide faivant. )
CONCORDE. Quoique l’on voie quelquefois fur les
médailles le mot Pax avec les fymboles de la Concorde,
il eft cependant certain que les Anciens rendoient à chacune
de ces Divinités un culte particulier , & qu’ ils leur
élevoient des temples féparés. D’ ailleurs, on voit fur des
médailles de grand bronze ( Gejfneri 3 tom. I I , Impp.
tab. 7 7 , nn. i j , 28 ) de Trajan, la légende eiphnh k ai
omonoia , la Paix & la Concorde. Ces Divinités fe tiennent
d’ une main, & portent de 1 autre, la première,
un rameau d’olivier, & là Concorde une corne d’abondance.
Deux villes grecques qui avoient contra&é une alliance
particulière défignoi.nt fur leurs médailles cette alliance,
omonoia, ou cette Concorde, par deux figures qui les
Yepréfentoient avec leurs attributs diftinétifs, & qui fe
tenoiént par la main.
Deux Auguftes dans la même attitude, avec la légende
CÔNOOT-D? A Au GG-, dëfignent fur les médailles, leur réconciliation
ou la parfaite union qui régnoit entr’eux.
La Concorde ou la bonne harmonie qui régnoit entre
les diffèrens pouvoirs de l’Empire, eft repréfentée fur
les médailles impériales fous la figure d’une femme qui
tient d’ une main un patère ou un rameau , 8c de l'autre
une hafte ou la corne d'abondance. Quelquefois la
Concorde n’êft défignée que par fes fymboles , tels que,
deux mains jointes qui tiennent fouvent un caducée. On
trouve trois, mains jointes for des médailles de Salonin,
avec la legende Ço n co r d ia A ugg, & fur celles d’Augufte
avec l a légende Sa lus generis huma n i .
La Concorde des armées eft repréfentée fous la figure
d’une femme debout e^tre deux ehfeignes militaires
qu’elle touche des deux mains. La Concorde des prétoriens
fur les médailles d’Othon eft défignée par iT.moe-
reur en habit militaire, qui donne la main à un foldat
prétorien0 &c. &c.
LIBERTE. On voit fouvent fur les médaillés confu-
laires & impériales la tête ou la figure, ou le fymbole de
la Liberté. Ce fymboiè eft un bonnet fans bord ( ci le us ) ,
tel que le Préteur le piaçoit fur la tête d’un efclave auquel
il donnoit la liberté & un léger coup de baguette i
Sur les médailles de Galba (GeJJberi, tom. U , tab. yi ,
n®. y ) , S: ici au n°. 6 , Pl. C C X X V I I l, paroît la Liberté
dans l'attitude du Préteur ; elle prefence le bonnet &
tient une baguette. Une pierre gravée de la galerie de
Florence (tom. 1 , tab. 100, n°. y ) préfente la déeffe
qui tient le bonnet & une corne d'abondance. On voie
ici fous le n°. 1 , PL C CX X IX , cette ingénieufe allégorie.