
•ehon , qui font deflinés à la fin de l’article du Ma n t e au
des Grecs. J’ajoute ici fous le n°. 4 , Pl. CXXIV, un
de ces trocs porté par une petite fille fur la tunique, &
tiré du Recueil de Pafferi ( Pift. Etrufc. I 3pag. 63 ).
A Rome , les enfans patriciens des deux fexes portoient
jufqu’ a la puberté la prétexte, qui étoit une toge
bordée de pourpre, & la bulle. Lorfqu’ ils avoient atteint
l’âge de la puberté, ils quittoient la bulle & la prétexte,
prenoient la toge virile, qui étoit blanche, fans aucun
ornement, & que Plutarque appelle, à caufe de cela
(in Antonio, Briani, V3 pag. 1 38) , toge parfaite & fans
§. VII. Manteau des Rois , des Empereurs, des Reines, &c.
Les Rois grecs & Priam portoient, fur une tunique
très-longue, une Una ou chlamyde très-ample, rouge,
comme on le voit dans Homère. Ces vêtemens, le diadème
& un fceptre de leur hauteur étoient les attributs
des Rois fur la fcène tragique. ( Le mot %x«tftus ne fe
trouve point dans Homère.)
Les Rois de Rome portèrent le même coftume : feulement
on ne peut affurer que leur tunique, qui étoit ornée
de broderies, pi&a, fût très-longuë. Suétone, cité par
Servius (Æneid. V I I , 6 1 2 ) , dit que la trabea des Rois
étoit de pourpre-marine , ornée de bandes blanches.
Quant aux Rois barbares, on voit ceux qui font au
Capitole, & qui repréfentent des prifonniers, vêtus fur
la tunique longue, garnie de longues manches , d ’une
ample chlamyde, qui eft agraffée fur l’épaule droite,
bordée d’une efpèce de galon épais, & d’une frange
trois fois plus longue que la largeur du galon.
Cyrus portoit, dans fon entrée triomphale à Babylone
( Xenoph. Ub. 8 , cap. 3 ) , une candys ou un manteau de
pourpre. Le manteau de Darius (Q. Curt. lib. 3, cap. 13,
P®. 18) étoit brodé en or, & le fond étoit probablement
de pourpre. Alexandre , vainqueur des Perfes, porta la
chauffure grecque, xgçsr)s, la ftole perfîque ou tunique
très-longue, rouge, rayée de blanc, l’ample chlamyde
& la caufia macédoniennes : celle-ci étoit entourée d’un
diadème rouge, mêlé de blanc. Les Rois parthes ou
Arfacides, qui détrônèrent fes fucceffeurs , & les Rois
Saffanides, qui fuccédèrent aux Arfacides, portèrent des
manteaux de pourpre. La matière en étoit aufli précieufe
que la couleur, fi, comme ceux des Satrapes de l ’ Arménie
mineure à la même époque ( Procop. de Ædific. lib. 3,
tap. 1 ) , ils étoient faits avec le duvet des pinnes-
•marin'es.
Les Empereurs adoptèrent différens coftumes à di-
verfes époques. Je n’ai à parler ici que de leur manteau.
Céfar & fes fuccelfeurs portèrent habituellement la prétexte
( to g e que portoient, dans les cérémonies, les
- Confuls, les Sénateurs,les Pontifes, &c.) & la tunique,
appelée laticlave (Spart, in Getâ, cap. 6 ) j ils n’étoient
diltingués alors que parla couronne de laurier, qu’ils ne
quittoient point 5 mais dans les jeux & dans les jours
d’ appareil, Céfar fut autorifé par un fénatüs-confukM
( Dion. Cajf. Ub. 43 , cap. 43^ ) à porter le coftume dSl
triomphateurs , tjjv ç-aAij» r»j» eVm*<o», c’eft-à-dire, la f0?1
palmata. En général, les Empereurs portoient à R0^
la tog e , & ailleurs la chlamyde ou le paludamentum. n
bons Empereurs confervèrent cette fimplicité. Septime.
Sévère portoit une chlamyde groflière , dit Spartie-,
(cap. 1 9 ) , avec une tunique ornée d’une étroite band?
de pourpre. L’ hiftorien parle fans doute des voyages J
des expéditions militaires de cet Empereur . Alexandre.!
Sévère ne prodigua point, comme Elagabale fon prédé-jH
ceffeur, les pierres précieufes fur fa chauffure & fur f J
habits j il reprit les vêtemens de Septime-Sévère. s|
tunique blanche n’étoit point brochée d’or. Sa toge J
fa penula étoient fimples (Lamprid. 4 & 40). SachlamviM
étoit fouvent d’ écarlate, & non de pourpre marine.fl
Rome & dans les villes d’ Italie, il porta toujours, la to4 ■
fimple ; il ne porta la prétexte & la toge de triomphjH
teur (piciam) , qu’ en rempliffant les fonctions de ConfiB
& même il ne fe fervoit de la dernière qu’en qualité dj •
Souverain-Pontife lorfqu’il facrifioit, & non en qualité.
d’Empereur. — Gordien l’Ancien fut le premier des Ro-j :
mains, dit Capitolin ( 4 ) , qui, fimple particulier
eut à fon ufage une tunique ornée de bandes brodées] .
& une toge ornée de figures brodées (palmatam tuniuÆ
& tôgam piciam ) , vêtemens qu’ avant ce tems l’Empe- ;
reur ne prenoit même qu’au Capitole ou au palais impfl
rial. — Gallien porta dans Rome une chlamyde de potir|
pre, liée avec une agraffe d ’o r , ornée de pierres pifl
cieufes. — Taçite reprit la toge ( Vopifc. cap. &o).vîB
Dioclétien afteéta le luxe des Rois barbares.- Son mand,
teau fu t , comme fa chauffure & fes autres vêtemens,H
couvert d’or & de pierres précieufes, & fait de pourpisH
ou de foie. — Depuis lui les Empereurs ne portèreaM
plus que des chlamydes de pourpre.marine, très-longuesMj
liées avec de larges agraffes d’o r , ornées de chaînesd'oiH
& de pierres précieufes ; ils ne la quittoient mêmepaij
dans le deuil lorfqu’ils fuivoient un convoi ( Liban, ara:
Fabric. Bibliot. grac. lib. y , cap. 9 ) , & c’étoit alors b l
feule marque de dignité qu’ils confervaffent.
Aufli les Empereurs de Conftantinople ne permei-H
toient-ils pas aux Rois des Lazi ni à ceux des autresl
peuples tributaires de porter la chlamyde pourpre : ceui-H
ci ne pouvoient porter qu’une chlamyde blanche, brodé«
en or (Agath. FUJI. Juftinidni, lib. 2 , pag. 6,0 : 1660). H
Les Impératrices portèrent, fous le Haiit-Empireii
des manteaux de pourpre marine, de foie. Pline (ÆM®
cap. $3fect. 19) fait remarquer comme une chofe extraoij .
dinaire, que, dans une naumachie préfidée par remppj
reur Claude, Agrippine fon époufe s’aflit à fes cotes,j
vêtue d’un paludamentum tiffu d’or , fans mélange
cune autre matière. Sous le Bas-Empire , les Impératrices! :
portèrent tantôt une chlamyde ornée .de perles, &fc ■
avec de riches & larges agraffes, tantôt une manèilM
efpèce de penula fendue des deux côtés depuis le !JiI
jufqu’aux coudes, & ornée comme la chlamyde.
C H A P I T R E i l .
C H J U S S U R E .
SECTION PREMIERE.
De la nudité des pieds, & de la chauffure en général.
O n peut dire en général que tous les peuples civilifés,
Gtecs, Romains & Barbares , ont porté des chauffures;
m|is on ne peut nier que ces mêmes peuples , dans leur
©limier âge , n’aierit marché avec les pieds nus : c ’eft
pourquoi les héros , fur lès marbres, font'fouvent repré-
fJltés fans chauffure. Ceux des philofophes grecs qui
âflb&oient un coftume contraire a celui de leurs conçi-
to|ens marchoient fouvent les pieds nus ; ce qui prouve
que les Grecs étoient chauffés, Dion-Caflius- ( lib. 5-9,
cé. 7) nous apprend que l’empereur Caligula permit,
dans l'été, aux Romains , d’ aflilter aux jeux, nus pieds ,
î # nie l’avoit permis Augufte ; comme il étoit autrefois
d’siftge à Rome, non-feulement dans les jeux,, mais
mime dans les jugemens publics. C ’étoit nus pieds que
l’fh marchoit à Rome dans les Nudipedalia , fêtes reli-
gifufes extraordinaires que l’on célébroit par ordre du
Migiftrat dans quelque calamité publique. C ’étoit encore
nifs pieds que les Dames romaines faifoient les grandes
fugplications à la déeffe Vefta : on peut en conclure que
les Romains étoient habituellement chauffés. Quant aux
Barbares, ceux des pays très-chauds marchoient peut-
etjje nus pieds j mais on voit ceux quihabitoient l’Egypte,
rjfie mineure, le nord de l’Europe & de l’Afîe porter
des chaufliirésl
|ILe mot grec «vt/îrah é », ufage de marcher nus pieds,
nedoit pas toujours être pris dans un fens très-précis.
0 6 lit, dans la Vie d’Apollonius par Philoftrate, qu’il
jâl°Pta j’ufage d’aller nus. pieds ( lib. 1 , cap. 8 ) , & en-
8 , cap. 7 , n°. 4) qu’il portoit une chauffure
( ig un-obiiftctf faite avec des fubftances végétales. 11 faut
£1C quelquefois le mot ùi»7roforU dechauflurés
très-légères , telles que de fimples femelles attachées avec
UJ r n ou mo*ns étroit ; de forte que les pieds, à
aSt'60 étoient entièrement découverts ou nus en
dJ^ ’i tro,uve en effe t> dans Pindare & dans Hélio-
adre, lê mot £*>.»;, qui, parfaprécifion, autorifé ma
J®je<fture. 1 r r
La première chauffure que le befoin fit inventer, fut un
a»ge morceau de peau non préparée ( enfuite de cuir ) ,
ut le milieu duquel on plaçoit le pied, que l’on rele-
de tous côtes, & que l’on ferroit avec un lien au
S ^6S ,c^ev^ es du pied. On la retrouve chez les
fol areS ■ ^ont ^es ^ongues chauffes defeendent le plus
ri^V<rt lu^îu,au coudepied, & font recouvertes parla
t ^ Ul' A ^ar ^0n ^en- I7°3 un habitant de Poul-
eterre j coupant des tourbes à une certaine
011 • Urj t’rouva une chaniüire bien confervée, que
cofnp''f'11 H^°lr aPPartenu aux anciens Bretons : elle eft
la f^-m p6 s Rdfcul morceau de cuir qui forme l’empeigne,
Liprpool& es cluart^ers* On la voit dans le Muléum de
_ On peut diyifer en deux fortes toutes les chauffures antiques
: les chauffures ouvertes ou celles qui laiffoient à
découvert quelques parties du pied, appelées fandaUs
par les Modernes.; les chauffures fermées ou celles dans
ïéfquelles on ne voyoit découverte aucune partie du pied :
on les appelle aujourd’hui fouliers.
J’ai parlé, dans le coftume militaire, des jambarts, ef-
pèces de bottines qui ne couvroient que le devant de la
jambe ; je n’en ferai point ici de defcription.
Dans les peintures d’Herculanum ( tom. I V 3 tav. 43 )
une femme porte une chauffure garnie de talons : cette
addition fe voit encore à d’autres chauffures antiques.
Les ftatues préfentent un petit nombre de chauffure»
antiques.^.parce que leurs pieds font plus fouvent modernes
: il faut les étudier dans les bas-reliefs , les peintures
& fur lés médailles : on obferve le plus fouvent
dans les peintures, que les perfonnâges vêtus de pourpre
portent des chauffures d’ or ou garnies d’ ornemens 8c de
bandelettes dorées (Salmafius3 de Pallio3pag. 325).
SECTION II.
Chauffures des Grecs.
Il eft fi rare de trouver, fur les monumens, des Grecs
avec des chauffures fermées, que les Romains aflïgnoient
ordinairement, pour peindre le coftume grée, le pallium
8c les crepida, ou la chauffure ouverte ; de même que la
toge & le calceus ou la chauffure fermée étoient les
attributs diftin&ifs de leur propre coftume.
A Athènes la claffe de citoyens que nous appellerions
aujourd’hui la nobleffe, portoit à fa chauffure un croiffant
‘d’ argent ou d’ivoire î Ce fut peut-être à fon imitation que
les Patriciens de Rome adoptèrent cet ornement, lié de
même à la chauffure.
C r e p idæ , crepides3 dans la langue des antiquaires :
c’étôit la chauffure qui caraélérifoitle coftume grec. Lorf-
qu’elle étoit fort légère, les Romains l’appeloient crépi-
duU. Aulu-Gelle ( lïb.-i$ , cap. 21 ) dit : « Les premiers
«Romains défignèrent parle nom Jolea 3 & quelquefois
« parlenom crepidula -, dérivé du grec , prefque toutes
« les efpèces de chauffures qui, étant liées par des cour-
«: roies étroites, laiffent découvert prefque tout le pied,
« excepté la plante qu’elles fupportent. «
J’en donne ici plufieurs modèles. Sous le n°. 1
PL CX X V I eft deflinée la crépide de l’Apollon du Belvédère
au Muféum français. — Sous le n9. 2, Pl. CX X V I
celle de l’ Euripide de la villa Albani, au Muféum français.
—- Sous le n°. 3 , Pl. C X X V I , celle d’un a&eur,
qui repréfente un orateur grec fur un bas-relief de la villa
PanliJi ( Monutn. ant. Winck. n°. 189). — Sous.le n°. 4 ,