galerus différent du pileus ; car Suétone dit de Néron
/ cap. 16) : Poft crepufculum ftatïm arepto pileo vel galero ,
popinas obibat. La différence confîftoit dans les bords
faillans du galerus ; auffi Stace le compare-t-il au pétafe
arcadieri ( Thebaid. IV 3 303 ) : Arcadii triorem tenez ille
gah-ri. On en faifoit de même ufage pour fe garantir de
l’ ardeur du foleil ( ibidem, I , jo j ) , & temperat afira
galero. Quant à la diftinCtion entre le pétafe & le galerus,
elle eft très-difficile à établir. On pourroit conjecturer
que les bords du premier étoient plus larges que ceux
du galerus 3 en voyant ce mot déligner le bonnet des {
Pontifes, dont les bords étoient à peine fenfibles. Apu- j
lée ( Apolog. ) dit : Quod Imperatoribus paludamentum , J
quoi Pontificibus galerus 3 quod licuus auguribus 3 &c. j
Dans les théâtres, les amphithéâtres & les cirques, les
Romains fe couvroient la tête avec le pileus ou avec le
pétafe lorfque Xéditeur des jeux ne faifoit pas la dépenfe
des voiles qui dévoient les ombrager, ou lorfque la force
du vent empêchoit l’ufage de ces voiles. Martial dit
Iri PompejanO te&us Jpedabo theatro ;
Nam populo ventus vetà negare folet.
Dans les peintures d’Herculanum, qui repréfentent des
marchés , dés artifans ; &c. on ne voit qu’ une feule coiffure
(tom. U l 3 pag. 2 13 ) , qui eft deffinée ici fous le
n ° . 2 , PI. C X X X V llï. Dans les mêmes peintures ( I I ,
273 ) oh trouve un pêcheur avec la coiffure du n°. 3 ,
PI. C X X X V llï. Sur une pierre gravée de la galerie de
Florence (tom. I l , tab. 4 9, n°. 1 ) , un pêcheur en porte
uhe différente :• ic i, ne. 4 , PI. C X X X V llï. On peut
dire en général que les hommes de peine & les efclaves
de couvroient dans les maifons & dans les champs, mais
qu’ils pâroiffoient toujours avec la tête nue devant les
Magiftrats & dans les Cérémonies publiques.'
• Pline (X X X I , cap. ult.-feS. 47) dit que les éponges
fervoient à garantir les têtes du foleil. Pour obtenir cet
effet, les plaçoit-on fous les coiffures , ce qui paroît le
plus vraifemblable, ou l’ éponge feule formoit-ellè la
coiffure?
§. I I I . Coiffures des Barbares.
Phrygiens, Troyens. Les Phrygiens paroiffent. les premiers
dans ce paragraphe, parce que, fous lé cifeau des
fculpteurs grecs & romains ,• probablement auffi dans les
-compofîtions de leurs peintres, le bonnet-phrygien & les
longues chauffes devinrent les attributs caraCtériftiques
des Barbares. J’ai fait obferver au commencement dè la
première fèCtion (§'. IV ) , que le mot mltra défigne pref- ■
que toujours une coiffure, & principalement le bonnet |
phrygien , mais que les mots grecs Tes analogues défi-
gnent le plus fouvent une bandelette, une ceinture.
On voit fur les monumens deux forces de bonnet phrygien
; l’un fimple ; l’ autre garni de joues , de fanons , &c.
Le premier eft deffifté au n°. 3 de la PI. X , & ici au
n°. y, PL C X X X V llï ( Mon. anc. Winck.157). Le«°. 6,
PL C X X X V l lï , préfente fa forme déployée, tirée des
Recueils de vafes ( dits étrüfques ) d’Hamiiton ( I ,
PL LX X V 1I ) . ' -
Le bonnet de Priam, n°. 4 de la PI. X X X IV , qui eft
prolongé fur ies épaules, fans divifion, forme une nuance
entre les deux fortes. Le bonnet .du beau Ganymède des
pierres gravées du Palais-Royal ( tom. I , PL X I ) a ce
prolongement relevé : ic i, «°. '7 , PL C X X X V llï,
La fécondé forte de bonnet phrygien étoit très-ornée.
C ’eft de celui-là que Virgile dit (Æneid. IX , <?i6)..J
habent redimicula mitre. Les joues , qui fervoient à lelij
fous le menton, étoient appelées anademata.mitr&j]M
cret, 1V3 1 1 13 ) & redimicula. Servius , expliquant cJ
vers de Virgile (Æneid. IV , 2 16 ) ,
Et nunc ille Paris cum ftmiviro comitatu,
M.eoniâ mention mitrâ, crinemque madentem
Subit ix us, rapto potitur....,
dit : Mitra, hoc eft incurva pileo , de quo pendebat «J9
buccarum tegimen. Le poète femble avoir décrit Paris d’I
près fon portrait du «°. 2, PI. V I . Les vafes grecs d’Htl
milton, publiés en 1800 ( I , PL X I I , & I l , PL V)1
préfentent le bonnet phrygien du n°. 8, PL CXXXV}\\i
& celui du n°. 9 , .PL CXXX V I I I , qui eft orné de perle!
Dion-Chryfoftôme dit ( Orat. 3 y , pag. 43 3 ) desPhrJ
giens de fontems : « Nous replions fur la tête les//J
» & les bonnets. *» La fifyra étoit un manteau épgj
fait de peaux garnies de leur laine. On les imitoit J
coufant des flocons de laine fur une étoffe,' ce quenoi
appellerions aujourd’hui pelucher. Peut-être, à l’imitJ
tion des fifyra, les efféminés portoient-ils des étoffj
légères de coton, peluchèes, & s’ en couvroient-ils la tel
fous le bonnet, Comme les Orientaux font encore aujontl
d’hui avec leurs fchalls. Cette explication s’applique àlj
figure dun°. 10 , PL C X X X V III, gravée fur le fond d:
vafe de verre qui fut trouvé dans le farcophage pretenJ
d’Alexandre-Sévère, confervé au Capitole (BartoliM
polcri and. tav. 8y ) •
f La mitra àvoit été la coiffure -des Méoniens ,dl
Egyptiens, des Syriens, des Phrygiens & des Lydie®
Ces peuples ayant été appelés barbares par les Gréa
& par les Rqmains, il fut honteux pour ces derniers i
porter la mitra ; auffi voit-on, dans Lucien, Junonrepil
cher à Jupiter la molleffe de fon fils Bacchus, qui,porti
cette coiffure de femme, vp.î'içtis; & , dans l’Eneidtl
les habitans de l ’Italie faire le même reproche, m
Troyens ( IX , 616). .,1
Les Romains fembloient encore avoir choifi la-coite]
du n°. n , PL C X X X V llï (tirée des bas-reliefs de l'ai
de Conftantin, relatifs à Trajan) ("Montfaucon,\m
PL L X IX ) , pour caraftérifer les Barbare^ d’Europe,®
Daces, les autres Germains , &c- de même qu’ ils do:-
noient le bonnet à pointe recourbée fur le devant afl
Barbares afiatiques, tels que les Parthes fur l’arc de®
vère, & c.
Avant de décrire les coiffures des Perfes , qui lut®
appelés Mèdes ou Perfes fous la ' dynaftie des Acheta f l
mues, enfuite Parthes fous les Rois arfacides, &deiw*
veau Perfes fous les Rois.faffanides , je dois fixer lel®
des mots cidaris, mitre & tiare, qui défignent ces cow
fures. La cidaris étoit la tiare dés Rois de-Perfe & Arménie.
J’en parlerai ailleurs. La tiare , appelée auflim
bafia, reffembloit au turban fimple des Turcs du aura®
tier des préfidens des Parlemens 5 mais elle étoitfurmon®
d’une partie conique, obtufe c’é to it, à propres®
parler, la tiare fimple. Une -fécondé forte de tiare et®
ornée de joues, de pendans & d e fanons, comme le bJi ■
net phrygien. C ’ eft pourquoi Juvénal ( V I , TÊ
compare l’une à l’autre : Phrygia'veftitur bucca
Donatus dit: Tiaram 'dixitpileum quo Phryges ut un turf Ëj
celebrant facra.
La mitre, confidérée comme bonnet phrygien, JJ
être confondue avec la tiare : auffi lit-on dans unWjj
faire latin-français de la bibliothèque de S a i n t - G e i ' '
Tiara, mitre j velpileum facerdotalç, 5
mot générique tiare. Les Rois feuls la portoient droite :
tous les autres Perfes, depuis le premier Darius, la portoient
repliée en avant. Cette diftinâion eft poftérieure
à lépoque des bas-reliefs de Perfépolis , monumens
def Darius II ; car les principaux Perfes y portent une
tiare qui ne diffère point de celle du Roi quant à la
forme : peut-être en différoit-elle par la couleur, que
la fçulpture ne peut indiquer. On la voit ici au n°. n ,
VMXXX VIIL Les figures les plus remarquables, après
celle du Roi, conduifent par la main toutes les autres,
qifflwiennent faire des offrandes 5 elles portent la tiare du
n°Mi, PL CXXX1X , qui prëfente des cannelures ver-
ricàles.
||es Parthes portoient la tiare recourbée, telle qu’on
la j|oit ici au n°. 2 , PL C X X X IX , tirée d’ une médaille
d’pr d’Augufte, fur laquelle un Parthe agenouillé rend
lesaenfeignes romaines enlevées à Craffus j 8c au n°. 3,
pMCXXXIX, tiré d’une médaille d’or de Trajan, oà
uiMarthe captif eft placé auprès d’un trophée, avec la
légende : Parthia capta.
Sfir une médaille d’Augufte, l’Arménie vaincue porte
un^forte de bonnet phrygien à pointe très-longue.
Ajfoici des coiffures de Barbares, que-l’on ne fauroit
eàripérifer. N°. 4 , PL C X X X IX , tiré de la galerie
Gffliniani 5 n°. 5, PI. CXX X IX , tiré des bronzes d’Her-
culapum ( I,pag. n i ) , où il a été fauffement appelé .
Arilptas de Tarente; n°. 6 , PL. C X X X IX , tiré des pier- !
repavées de la galerie de Florence (1 , 16 , 4 ): n°. 7,
PÿÊCXXXIX, tiré, de la galerie Giuftiniani j n°. 8
PmXXXIX, tiré d un as de bronze (Montfaucon, 111,
PMXXXIX). \
Sur une pierre gravée de la galerie de Florènce
(tomlII,tab. 84, n°. 2 ) , on voit un Arabe monté fur
un qhameau; il porte la coiffure du n°. 1 , PL CXL.
Qn trouve dans ce Recueil ( PL X X X V , n°. 6) la
coiffure d’Hamilcar, Carthaginois.
Je renvoie à la fin de ce Recueil à parler des Égyp-
tien$| afin de pouvoir confulterle travail que prépare la
C®miffion des^favans français qui ont fait partie de la
languie expédition d’Egypte.
Je ne puis rien donner de certain fur la coiffure de
W'101S :Àans les cinq planches de leurs monumens pu
IM:Pa[ Montfaucon (tome I I I ) ., tous ont la tête nue
urfes bas-reliefs déterrés dans la cathédrale de Paris
S « ° ÏS Portèl?t des bonnets plats j mais ils fon
' - ifSj ^ Ce pouvoient être là des efpèces de cafques.
K,Snt-Peut, d^re en général que tous les Barbares qu
^ ? ient.les, Pays fitués à l ’occident du Pont-Euxii
fnh^ent des bonnets. Les écrivains & lès monumens ei
P°ur Gètes, les Daces,,les Pannoniens
tanin- t’u ^Ur e? médailles de la Dacie, fon Génie por
S " * £ar celles de Trajan, la Dacie cap
uelli L de meme* Saint Panlin ( Carm. X X X ) ap
S l l e? ,Ge1 f Daces pileatol. Végèce (lib. ï
nicos, aPPe e des bonnets de peaux , pileos panno
§• IV . Coiffures des Grecques.
téillf mceC^j-es .av° ient la tête nue, & elles ne por
de coiffures fur leurs cheveux
voient femmes âgées j cependant elles rele
4 1 L qen qU6-01s leurs manteaux ffir la tête pour 1;
pouf voiler Efntle-r ou Pour P couvrir entièrement 8
eur Y1fage j elles agiffoient ainfi par pudeu
ou pour cacher leur affliction. Valérius Flaccus ( Argo-
naut., lib. 1, v. 132) dit de Junon,:
..... Ilia fedet déjelfa in lumina palla.
On en trouvera ici des exemples fous les nos. 1 , 3,
PL CXL, ils font tires des pierres gravées de la galerie
de Florence ( / , 1 6 , 9 : 1 6 , 1 1 ). J’ai fait obferver
ailleurs que le diadème faifoit quelquefois partie de la
coiffure des femmes.
Les Grecques fe fervirent auffi de voile , c’eft-à-dire,
de pièces d’étoffes détachées des autres parties de l’habillement.
Les Grecs l’appeloient S-eçirç«« &
Clément d’Alexandrie ( Pedag., lib. 1 , cap. 10 ,pag. 238)
parle de l’ iifage des femmes de fon tems , qui portoient
un voile de couleur de pourpre. C ’eft un voile de cette
couleur que porte une femme dans les peintures d’Herculanum
( 11, tav. 33 ). On en voit ici une autre fous le
n°- 4 s PL CXL (ibidem, IV , 207). Le feul voile de
cette forte qui fe trouvoit fur des monumens antiques à
Rome, du tems de Winckelmann (Hift. de l’Art, liv. 4 ,
c h . y , §. 36 ) , étoit la pièce d’étoffe blanche dont Hé-
fîone a la tête couverte dans uné mofaïque de la villa
Albani ( Monum. antïc., n°. 66 ) , ici fous le n°. < .
PL CXL. .
Ce voile étoit quelquefois de lin cru , apoxho*, fem-
blable au linge avec lequel les gens riches effuyoient
leurs mains : d’où vint le nom de ce voile, ejfuie-main,
xuçipxx'içov. Athénée ( lib. 9 , cap. 18) cite des pafiàges
d’écrivains grecs qui le prouvent.
Sur un vafe dit étrufque, delà colleétion d’Hamiiton,
une femme eft coiffée entièrement avec le v o ile, ici
fi j PL CXL. Dans un bas-relief étrufque (Mon! ant.
Winck., n°. 6 ) , uhe déeffe porte fur fa coiffure un
voile flottant : ici n°. 7 , PL CXL.
Les Grecques entortilloient quelquefois leurs cheveux
avec le voile. C’eft ainfi que font coiffées, dans ce R ecueil,
Pfyché , PI. V I I , n°. ij Sapho, PL X I I , n°. 6.
L ’Hermaphrodite eft coiffé de même, PL IX nos. 1 1 .
J’en donne encore ici deux exemples , n°. 8 , PL CXL *
tirés des pierres gravées du Palais-Royal (/, PL XXXIII;
c’eft Vénus fortant du bain; & n°. 9 , PL CXL, tiré des
peintures d’Herculanum ( I , 1 19 ). — Un fac diverfe-
ment orné & coloré renfermoit quelquefois les cheveux ,
nos". 10, i l , 12 , PL CXL, & 1 , Pl, CXL I, tirés des
vafes dits êtrufques, le premier du Recueil de Pafferi
(tom. I ) , les autres de la colleftion d’Hamiiton ( I V ,
91 : I I I ,3 1 : 1, 101 ). J’ai tiré du Recueil des vafes grecs
de cet Anglais (1800, deuxieme collection) la coiffure
du n°. 1 , PL CXLI, qui eft extraordinaire. La même
raifon m’a fait recueillir la coiffure du n°. 3 , PL CX L I,
tirée des pierres gravées de la galerie de Florence ( / ,
17» fi)» & celle du n°. 4 , PL CXLI, tirée des Recueils
d’antiquités de Caylus ( tom. V I , PL X L ).
Les femmes âgées portoient une efpèce de bonnet,
que l’on auroit appelé & mitra fila conjecture de
Saumaife (de Cefarie, pag. 683) étoit vraie. Il la fonde
fur ce vers d’une épigramme grecque,
Av ch pu é' aù ftljças rùv nn>XiOK^cr\a(pav.
& fur ce vers d’Ovide ( Faft. I V , j i 7 ) r
..... Simularat anum mi traque capillos
■ PreJJerat.....
Le premier exemple que j’en donne ic i, n9. y, PL CXLI
C e