
Nafamones,'peuple delà Libye, portaient une coiffure
,de plumes ( Dio Cnryfoft. L X X , pag. 628). , . ,
Numides. (V o y e z Maures.) Leur, coftume etoit le
-même. * ,,
Panno'niens. Dion-Caffius ( lib. 49 I caP‘ 3®/ ^
leur nom (latin fans doute ) venoit des morceaux d’ étoffe
(parmi) avec lefquels ils faifoient leurs tuniques garnies
de manches Végèce ( / , 20) dit que lufage d'obliger
les foldats de porter, le bonnet de peaux, appelé
piieus pannonicus 9 fubfiftoit encore d fon tems j qu on
le leur faifoit toujours porter , de crainte qu e , s ils
prenoient 1 habitude d’avoir la tête nue, le cafque ne
leur parut trop lourd.
Peintures fur la peau. (V o y e z B itanm 3 Mojynoeei,
Thraces, Maxyes, Picies, ) _ r 1
Pi fies, habitans du nord de l’Angleterre. Lorfque les
Romains les connurent, ils avoient le corps nu & peint :
d’ où vint leur nom. Claudien ( Bell, getic.^ verf. 416) dit
que ces peintures ou ces ftigmates etoient faits avec
Saranges habitoient le nord-eft de la Perfe. Dans l’armée
de Xercès ils portoient des habits teints de diverfes
couleurs ( Herod. V I I , pag. 540, 1+ tjfeùng) 3 des chauf-
fures découvertes qui s’élevoient jufqu aux genoux, des
arcs & des lances femblables à ceux des Perfes.
Sarmates, anciens habitans de la Pologne, portoient
des habits larges & flottans (Tacit. de Morib. Germ.
Cap. 17 .)
Satarques. (V o y e z Agathyrfs.) t .
Suevi. Du tems de Céfar ils habitoient la partie fep-
tentrionale de la Germanie au-delà de l’ t lb e } & quoique
ces contrées fuffent très-froides, ils ne portoient d’autre
habillement qu’une peau étroite, qui laiffoit découverte
la plus grande partie de leur corps.
Thraces habitoient les pays fîmes entre la Propon-
tide , 1e Bofphore, le Pont-Euxin & le Danube. On voit
dans Xénophon ( Cyri Exped. V I I , cap. 4 ) , que les
Thraces étoient vêtus à peu près comme le font aujourd’hui
les Tatares-Ruffes. Ils s’enveloppoient la tête &
les oreilles dans des bonnets de peaux de renard j ils
portoient des tuniques qui couvroient les cuiffes, & des
furtouts (soç*) qui defeendoient jufqu’aux pieds de s
chevaux, mais qui ne reffembloient point aux chlamy-.
’des. Homère (lliad. I V , 533 ) les peint avec les cheveux
longs &hériffés fur le fommet de la tete ; auffi un homme,
dans le deuil & le chagrin, ‘dit-il qu’ il a la barbe & les
cheveux hériffés comme les Thraces ( Theocrit. Idyll.
La tunique des Thraces etoit faite de toile de chanvre
( Herodot. IV , pag. 3 14 , Wejfeling) , toile que les Grecs
^’employèrent que depuis Père vulgaire. Ces toiles etoient
peintes avec des raies ou d’autres figures.: de la vinrent
les épithètes virgati Dah&. Celles de ^ picti Agathyrfi,
pim Geloni, pouvoient avoir la même origine : peut-être
auffi fe rapportoient-elles aux marques que les Thraces
imprimoient fur leurs vifages. Hérodote ( V , pag. 374 )
dit en effet que c’ étoit chez eux une marque de noblelfe
d ’être ftigmatifé. ^ > . .
Quoique les écrivains grecs cités plus haut ne faf-
fent pas piention des longues chauffes des Thraces, on
peut conclure qu’ils en portoient, d’un paffage de Philof-
trate ( Apollon. Vita, I , cap. 2 j ) ; il y parle des longues
chauffes & du bonnet d’Orphée que l’ on difoit être
J'hrace, & à qui les fculpteurs en donnoient le cof-
îujne.
Jritpnides. Le lac Triton éfoit dans la L ibye, près des
Syrtes. Hérodote ( lib. 4 » Pag- Weffeling) dît que 9
les Grecs avoient donné à Pallas l’ égide, d’ après le cof,
tume des Africaines (des environs du lac Triton)- «Elles I
» portent, dit-il, un habillement de peaux, attaché avec I
» des courroies qui ne font pas des ferpens ( comme j I
,, l’égide ) , & de la même forme que l’habillement de I
» Pallas. Les Africaines jettent en effet fur leurs autres 9
1 habits, de petites peaux de chèvre dépouillées de 1
» poils, garnies de courroies en guife de franges. »
S E C T IO N I I I .
Barbares religieux.-
Cet ouvrage n’ a pas pour objet de faire connoître les
cérémonies religieufes des peuples appelés Barbares I
les Grecs & les Romains , mais les monumens relatifs à ■
ces cérémonies. Ces monumens font en petit nombre,!
parce que la plupart des Barbares ne cultivèrent point les I
beaux-arts, & parce que le tems & le zèle des premiers I
Chrétiens ont détruit les monumens des peuples qui les !
avoient cultivés. . ,t , b
Gaulois. Les caufes de deftrudhon que j ai expofees l
ci-deffus, femblent avoir agi fortement fur ies monumens I
du culte des Gaulois. Je ne veux pas parler de cell
pierres énormes que l’on trouve encore dans le norifî I
oueft de la France, & que leur maffe a feule fait fubfifter I
jufqu’ à ce fièc le, parce qu’elles ne présentent ni bas-1
reliefs ni inferiptions. Ce font les bas-reliefs & les figu-1
res de ronde-boffe, dont la perte me met hors d’état de I
faire connoître le coftume religieux des Gaulois & deJ I
Celtes. Je donne feulement ic i, fous le unique, W;l
CCCVI1I , deux figures publiées par Montfaucon (Antiq.i
expliq. I l , PI CXCII1) , d’après un bas-relief d’Autun;I
qui avoit^été recueilli par Auberi pour le Recueil des I
antiquités de cette ville, laiffé imparfait par fa mort. LeI
payant antiquaire y reconnoît deux Druides vêtus de Ion-1
gués tuniques & d’amples manteaux lies fur une epaine I
avec une agraffe. L’un, qui eft couronné de feuilles de■
chêne, tient une efpèce de feeptre 5 l’autre tient un croif-1
fant que Montfaucon croit être un emblème de la lune à ■
fon fixième jour, jour où l’on coupoit le guy le chêne en I
grande cérémonie , mais que je prends pour l’ inftrumentl
tranchant avec lequel on le coupoit. Pline (X V I , 44) I
dit que cette faucille étoit d’o r , & que le Druide qui en ■
faifoit ufage étoit vêtu de blanc. Il y a de fortes raifoiis j
de croire que le blanc étoit la couleur ordinaire de l’na*|
billementdes Druides. ■ -n I
Perfes. Les Mages etoient, chez les Perfes, les minimes I
du cu lte , les gardiens du feu facré, que les Guèbresl
répandus dans l’Inde adorent encore. Quinte - Curce I
( I I I , 3 ) raconte qu’au combat àTJfus, Darius faifoit por-1
ter devant lui, fur des autels d’argent, le feu facre. Les I
Mages les entouroient, & chantoient des hymnes reli-|
gieux. Après eux marchoient.trois cent foixante jeunes I
gens, en nombre paréil à'celui des jours de l’année Per‘ |
fîque ( les Epagomenes exceptés ) , & revêtus de man-1
teaux d’écarlate. Paroiffoit enfuite le char confacre au
'Soleil. Il étoit tiré par des chevaux blancs, d’une grand ■
taille, conduits par des hommes vêtus de blanc, TË
portoient des baguettes dorées. ^ . , J
J’ai raffemblé, dans mon premier Mémoire fur ie ■
Perfes ( Influât. Littéral. I V , pag* 96 ) , tout ce
les anciens écrivains nous ontlaiffe fur les Mages. Leu, I
habits éppient blarjc? 5 ils portoient des tiares ornées I
fanons qui pouvoient couvrir les joues & la bouche ; ils
S o ie n t ordinairement un rofeau au lieu de feeptre, &
«n faifeeau de bruyères ou d autres plantes odorantes
oendant les cérémonies religieufes ; mais jamais ils ne
Urtoient de l’ or ni des ornemens faits avec ce métal,
i b m m e n t - après cela , reconnoitre pour un Mage une
figure qui eft debout devant une efpèce d’autel, fur une
pierre gravée publiée d’ abord par Lachauffe, enfuite
par Montfaucon ( Antiq. expliq. 11, Pl. C LX X X ) , car
elle a la tête nue. Mais ce doit être un Perfe, parce qu’ il
eft vêtu d’habits longs & rayés, tels que ceux des hom-
mes de cette nation.
La tiare, le rofeau furmonte d’un corps fpherique ou
d’un cercle, feroient plutôt reconnoître un Mage dans
la figure du n°. 3 , PL CCC VII. Elle eft tirée d’ une pierre
gravée publiée par Montfaucon ( Aritiquit. expliq. I I ,
PL CLXXV). Cette figure eft aiîife fur un fiége orné d’un
3qadrupède ailé à tête humaine , tel que l’ on en voit
|ns les bas-reliefs de Perfépolis. Le cercle auquel font
fixées deux ailes éployées que l’on trouve auffi dans ces
bas-reliefs, eft placé au demis de la figure. Enfin, on voit
devant la figure un objet de forme bizarre.
àprêtres che[ les Barbares. Les Grands-Prêtres de Co uine
dans le Pont & de Comane dans la Cappadoce
plient chacun fouverains de la ville & du territoire 5 ils
portoient en cette qualité le bandeau royal dans les cérémonies
religieufes.
|«Kaumaife ( de C&farie, pag. 660 ) fait obferver, d’après
Hérodote (Euterpe), que les Prêtres de toutes les nations,
ceux d’Egypte exceptés, ne fe rafoient point la
tête, & qu’ils laiffoient croître leur chevelure. Arté-
mSlore dit la même chofe. Saumaife ajoute que les Prêtres
portoient des tiares ou des bonnets, quoique les
péiipies qui avoient de longues chevelures, euffent or-
dltairement la tête nue, & que tous les peuples connus
couvroient leurs têtes pendant les cérémonies reli-
gisufes.
WPhrygiens. Virgile ( Æneid. I I I , 545 ) nous apprend
que les Phrygiens fe couvroient la tête en invoquant les
l||ux. Ce furent des Phrygiens qui portèrent chez les
Grecs & chez les Romains le culte de C y b è le , &r qui en
devinrent les miniftres. On le verra à l’article de l’Archi-
galle dans les figures religieufes des Grecs.
Scythes. On trouve fur plufieurs bas-reliefs ( Winckelm.
Mon. ant. nn. 49 & 49 l i s ) dans les peintures d’Her-
çulanum, Thoas , Roi de la Tauride, conduifant Orefte
& Pylade pour être immolés par Iphigénie. Ce Roi eft
vêtu comme les Barbares , & ne porte aucun attribut
religieux. La prêtreffe ne porté de même aucun attribut
religieux j elle a la tête & le corps enveloppés dans fon
manteau, & elle tient un poignard.
Syriens. Lucien (de Syriâ D eâ, I I I , pag. 483 ) , parlant
des Prêtres de la déeffe Syrienne, qui étoit adorée
à Hiérapolis, dit..... « Ils font tous vêtus de blanc, & ils
» portent tous un bonnet. Le Grand-Prêtre, choifi cha-
» que année, porte feul un vêtement de pourpre & une
« tiare d’ or. « Il y avoit auffi des Prêtreffes de la déeffe
Syrienne. Eunapius, cité par Suidas, dit d’ une Prêtreffe
de cette divinité, qu’elle étoit vêtue de blanc, & qu’elle
portoit une couronne de fleurs.
Apulée (Metam. V I I I , pag. 16 0 , , z6i , in ufum
Delpk. ) nous a tranfmis des détails très-curieux fur les
Prêtres de la déeffe Syrienne, qui parcouroient les diverfes
contrées en montrant une image de leur divinité,
& en demandant l'aumône en fon nom. Ces détails leur
font communs avec les Galles ou Prêtres de Cybèle.
-, « Ils fe revêtirent d’habits longs, ornés de diverfes cou-
» leurs j ils fe peignirent le vifage & le tour des yeu x,
» chacun d’une manière particulière & bizarre j ils pri-
» rent des ceintures , des tuniques jaunes, des habille-
» mens de lin & de coton. » Quelques-uns, vêtus de
tuniques blanches, ornées, dans tous les fens, de bandes
de pourpre en forme de fer de lance, & liées avec une
ceinture, ayant des chauffures jaunes, portoient la ftatüe
de la Déeffe revêtue d’un manteau de foie...... Us fecouoient
leurs têtes avec violence, & faifoient flotter,
en tournant, leur chevelure pendante .... L ’un d’eux fe
donnoit de violens coups avec un fouet de bandelettes
de laine , garni d’ offemens de mouton, ceux du talon,
&c.
F IN .