
encore Je nom de boeuf {baquao en arabe ) aux environs
de Rofette 8c de Damiette, où , dans* la faifon d'été, on
la pêche fouvent. i t°. Un grand coquillage qui rend la
voix femblable à un nurlement. Il faut fans doute recon-
n oîtreici une coquille univalve de* la famille des {trombes
(fbfeau, fcorpion, 8cc. ) , dont on fe fert encore en
Egypte en guife de cor : on l'apporte des côtes de la Mer-
Rouge, & elle ne fe trouve pas dans le Nil. i.6°. Ty-
phlinus, prefque aveugle. Ce poiffon , dont Hefichius fait
mention, eft le (ilurus e/ectricus, qui a les yeux non-feulement
remarquables par leur petiteffe, mais encore recouverts
d'un voile formé par un épiderme affez épais.
I70. \Janguille : celle du Nil eft la mur&rta anguilla de
Linné. i8°. Moeotis : on fait feulement que les habitans
del’ ile Ëléphantine lui rendoient quelques honneurs. D’ a- ;
près cela M. Geoffroy foupçonne que c'eft une efpèce j
encore inédite 8c très-vôifine du Jllurus fchilon, parce
que ce poiffon eft fixé pour ainfi dire aux environs des
cataractes, parce qu'il fe plaît au deffus des roches granitiques
baignées par les eaux qui entourent l'île Llé-
phantine. 11 nage fur le dos : fa forme eft à peu près celle
d'un bateau j fa couleur générale, à l'exception du ventre
qui eft noir, eft précifément celle de l'argent. L'extrême
longueur de l'épine de la nageoire dorfale lui a fait
donner le nom fpécifique d‘aboufary (père du mât).
Notre naturalifte l’a vu deffmé dans les peintures de plu-
fîeurs grottes dépendantes des fépultures de Thèbes, où
il eft repréfenté nageant fur le dos. 190. Hérodote, après
avoir compté au nombre des animaux qui vivent dans le
Nil, le crocodile 8c l'hippopotame , fait mention d’une
troifîème efpèce d'amphibie. On a cru long-tems que
c'étoitune loutre, fondé fur la repréfentation d'un animal
aquatique repréfenté dans la mofaïque de Paleftrine;,
mais on ne connoît point de loutre en llgypte, 8c le feul
quadrupède qui en ait quelques habitudes, qui vive dans
l'eau & qui fe nourriffe principalement de poiffons, eft
un tirés-grand lézard du N il, très-voifîn du lacerta-moni-
tor , dont M. Daudin a formé l’efpèce du tupinambis du
Nil. Ce lézard reffemblé parfaitement à la prétendue
loutre de la mofaïque de Paleftrine.
Porcelaine ou faïence d’Egypte. M. Denon dit (p. 2 ƒ 1) :
« En vifîtant les tombeaux de Thèbes , je trouvai des
corps emmaillotés 8c fans caiffe, pofés fur le fo l , 8c il
y. en avoir autant que l'efpace pouvoit en contenir dans
un ordre régulier. Je vis là pourquoi on trouvoit fi fréquemment
de petites figures de terre verniffée , tenant
d'une main un fléau , 8c de l'autre un bâton crochu. L'en-
thoufiafme religieux, alloit jufqu'au point de faire pofer
les momies fur des lits formés de ces petites Divinités.
J'en remplis mes poches en les ramaffant à la poignée.
» ' ; . n ; - ; ■
Scarabée. A la page 100 j'ai fait connoître l'efpèce
de fcarabée qui étoit adoré par les Egyptiens. Ici on le
voit fous le n°. j , PI. CCCLXI, d'après un deffin de
M. Denon ( PI. X C V J I , n°. 11 ) , qui dît : « Le fcarabée
eft’l'emblème de la fageffe, de la force, de l’induftrie.
Son image fe trouve partout, ainfi que celle du ferpent j
il occupe la place la plus diftinguée dans les temples , .
non-feulement comme ornement, comme attribut, mais
comme objet de culte : celui-ci fe portoit au cou. Il y
en a de porcelaine de toute couleur, de pierre de touch
e , de cornaline, de jafpe, de pierre ollaire. Sur le
deffous, qui eft plat, font gravés des hiéroglyphes extrêmement
variés;-, il eft de [fine de la grandeur de l’ ori-
ginal. ' .
Sérapis. On. voit a la PI. C C X X X I X , n°. 3 , la figure
de Sérapis ; fa tête, à la PI. I X , n°. é , 8c les articles 0 ’
font relatifs à ce dieu, aux pages y & 98. ™
Serpent. Le ferpent joue un grand rôle dans la niyt|, I
logie égyptienne. M. Denon ( PI. C IV , n°. 1 ) a
d'après nature le ferpent qui eft gravé ici fous le ««
PI. CCCLXI : c'eft celui dont les Pfylles fe fervent enco1
aujourd’hui p‘our leurs jongleries Lorfqu'il eft irrité j|f
dreffe, comme on le voit dans le deffin : fa gorge fe gonfle*
fe d ilate,s’aplatit; mais il n'eft ni méchant ni dangereux*
Il eft fouvent gravé dans les hiéroglyphes. MvBlumeû
ba'ch ( Specïm. Hift. niitur. Antiq. 18c8 ) dit à Ton fujet,
Sur les monumens les plus anciens des Égyptiens, 0ù
remarque des ferpens dont le cou eft très-enfle. Mulieurs
auteurs les ont pris pour des naias des Indes, 8c ils en
tirent une preuve de plus, que les Égyptiens ontem-
prunté leiir culte des Indiens : cependant cela ne prouve
rien poùr leur opinion 5 car ft y a parmi les ferpens Je
l’Egypte une efpece appelée Kajen, qui peut de même
enfler fon cou. » Sur une des plates-bandes du portique
du grand temple de Temyra, on voit deux fois la Divinité.
du 7 , PI. CCCLXI, qui porte deux ferpens au
lieu de cou 8c de tête ( Denon, PI. CXXXI, « ° .1 ). Dans
le même Voyagé on trOlive ( PI. CXXV1 , n°. 6) une
figure à tête de ferpent; elle eft'fculptée dans le porJ
tique du temple de Latopolis, à Effneh , où il y a tant
d'autres figures de ferpens.
Sphinx. Je parle des iphinx à la page ro i, 8c j'en publie
plufieurs dans les PI. C CX X X V I , CCXLII, CCXUII,
Je dis a la page 101, que l’addition des ailes-peut faite
diftinguer les fphinx grecs des fphinx égyptiens , qui en ■
font dépourvus. Le plus célébré de tous les derniers eft
le fphinx coloffal, qui fubfifte encore près des pyramides
de Memphis. « Quoique fes proportions foient c-oloflales,
dit M . Denon ( page 7 8 ) , les contours qui en font coié
fervés, font auffi fimplès que purs . L'expréffion de la tête
eft douce , gracieuie 8c tranquille : lé caractère en eft
africain ; mais la bouche , dont les lèvres font épaiffes, a
une molleffe dans le mouvement 8c une finefîè d’exécution
vraiment admirables-: c'eft de la chair 8c de là vie.....
Ün n'a jamais été furpris que de la dimenfîon de ce monument,
tandis que la perfection de ce monument eft
plus etonnante encore {P I .X X bis, h '. 1 ) .. . „ A Karnak
C Thcbes orientale ) , dans les avenues de fphinx, qui ont
quelquefois plus de trois kilomètres (une grande demi-
lieue) de longueur, on en voit encore qui avoientdes
têtes de femme, de lion , de bélier 8c de taureau ($•
<iem ,pag. 194). »> Après celui de Memphis ôn peut place
r, comme très-ancien, celui du n°. 8 , PI. CCCLXI,
qui eft gravé avec line finelfe admirable à la pointe 8e fur
les quatre faces de l’obélifque du Soleil, au Champ-de-
Mars à Rome ( Winch. Mon. ant. n°. 78 ) ; il eft remarquable
par fes mains d’hpmme, dont lés ongles font
extrêmement alongés au-delà des doigts : c'eft ainfi que;
les gens riches les portent en Chine. Ce fphinx femble
faire l’ offrande d’un obélifque qu’il tient dans fes mains :
nouvelle preuve de la liaifon de ces monumens avec le
culte religieux dès Égyptiens.
Un des plus anciens fphinx grecs, fi l’on en juge par la
févérité du ftyle, eft celui du «°. T , PI. CCCLXII, il eft
pris d'un vafe grec peint ( Hamilton, I , PI. CXX)-0n
trouve le même caractère.à celui du n°. 2 , PL CCCLXUi
il eft gravé fur un poids antique de Ohio, 8c il reffen)'
ble à celui des médailles de cette île. Caylus l'a publie
dans fes Recueils d’Antiquités { I I , P I . XLIX)• ('n
trouve dans la même Collection { I I I , PL LX) le fph'p^
du n°. 3 , PI. CCCLXII, dont la roideur 8c la févérité
I m le ftvle égyptien, quoiqu'il potts des ailes,
r e?e on voit dans la Colleaion des bronzes d'Hereu-
l n' g i celui du M 4 , PI. CCCLXII, qui p.é-
1’ "“ le genre de coiffure le plus recherche. Les arnlles
l . i a ü des arabefeues feront fatis&its de trouver
K a kecueil une grande variété de fehmx.
Twhon. J'ai dit « S M f , ? » le TypJuyn deiGrecs
îm lt un autre fyrobole mythologique que celui des Egyp-
• c'eft une vérité reconnue. J'v ai ajoute que le
fr.mhnn des Égyptiens étoit le fyir.bole du vent d'orient,
oui empèchoit la fertilifation de .leur pays en brillant Sc
fen defféchant : telle eft l’opinïon generale des érudits.
M Denon, d’après l ’étude du' climat 8c des vents de
ïÉgvpte, femble reconnoître deux ou plufieurs Typhons
Wpac 1.01 ) : « Typhon entrant myftérieufement dans
E lit de fa belle-foeur Ifîs eft l’emblème de rempiéte-
inent des fables de Lybie fur les terres fertiles de l'E-
Ivpre, dans le Delta 8c fur les bords du Nil. » Ailleurs
| dit" au fujet d’un bas-relief {pag. xxxvj) du Typko-
mim de Tentyra { PL C X V I ,n ° . 3 ) , que l’on voit ici
y no y pi% CCCLXII : « C ’eft le mauvais Génie ou le
.vent d'oueft; il a une tête de vieillard, le corps gras 8c
de la forme de celui d'un enfant, une queue qui va en
'froffiffant, 8c qui eft auffi longue que les jambes; il eft
toujours coiffé du même ornement. Celui qui lui fait
pendant eft une Divinité du même genre : la tête a tout
■ la fois le caractère du chien, du cochon 8c du cro-
codile ; il a les mamelles pendantes comme les femmes
égyptiennes, un gros ventre 8c les pattes de.lion. Cette ■
Divinité, auffi répétée que l’autre, 8e l’accompagnant le
plus fouvent, m’a paru être la Divinité du temple à1 Her-
ptontis {PL CXX, n°. 4 ) ici n°. 6 , PL CCCLXII, où
Mlle eft plufieurs fois reproduite. Ori trouve fréquemment
des figures de ces deux Divinités en forme d’amulettes,
■ ên pâte de verre de .couleur 8c en porcelaine..... Elles
'Itoient très-révérées, foit pour le Sien qU'on en atten-
loit, foit pour le mal qu’on en pouvoit craindre, foit
'également pour les deux caufes ; car je les crois l em-
ileme des deux vents qui produifent l'inondation, 8c
peuvent la rendre ou infuffifante ou trop conlidérable. »
Cette -opinion paroït confirmée par quelques bas-reliefs
du temple d’Hermontis, où l'on voit cette figure de T y phon
coupant les tiges du lotus, plante qui étoit le fym-
©ole du débordement.
Caylus a publié ( Rec. d! Antiq. I I I , PL IV , nos. 1 ,2 )
la figure d'un Bacchus indien, qui reflemble beaucoup à
èéllê du Typhon du n°. 7 , PL CCCLXII, tirée des bas-
Jëliefs du Tyvhonium de Tentyra { Denon , PI. C X V I ,
n . 6 ). C'eft au même temple qu'appartient la tête du
n°C CCCLXII : c'eft une de celles qui fervent de
jjjbapiteaux aux colonnes d'un périftyle'.
Vaches facrées;. Plufieurs villes d’Égypte nourriffoient
des vaches, 8c leur réndoiënt un culte : telles furent
Momcmphis, Bufiris, Aphroditopolis, Hcliopdlis, Mem-
«w , Hermontis, &c. « On v o it, dit M. Denon {pag. xlj),
i es vaches dans les bas- reliefs du temple d‘Hermontis.
r 6 a ?,ur?s vacbes ! ont-elles des fignes céleftes, des
oiutellations ? Fft-ce Ifis qui leur confie fon fils Orus
| fn, ilt: Î1UÊ eft dans, le ligne du lion, fur la peau
£S fon5 aff‘fes ? Au deffous on voit le même
I l / alaite par deux vaches Dans les figures de
dis femble défendre fon fils de Typhon, en aête
p e r l e s tiges de lotus. Dans les peintures d’un mi-
k L r 8U1 a ete trouvé dans l’enveloppe d’une momie
O X X X P I ) ici »•. 1 , Pi. CCCLXUI,
^ s l° us la figure d’une vache, dont les mamelles
font très-apparentes ; elle eft coiffée comme les figures
humaines de cette Divinité, 8c elle a fur le cou une efpèce
de joug que j’ai trouvé à la figure du dieu Apis
dans le bas-relièf hiftorique de la pompe triomphale du
templè ou palais de Thèbes, à Médinet-a-Bou. »
Vautours facrés. Les mêmes caufes produifent fouvent
les mêmes effets , quoique dans des climats différens.
« Quand on veut tirer avantage cle quelques bêtes fau-
vages , dit PaW ( Recher c. fur les Egypt. 1 , 1 y 3 ) , il vaut
alors mieux leur accorder des-privilèges, comme cela eft
établi à Londres 8c dans les colonies anglaifes au fujet
des vautours. En parlant deces oifeaux, Linnaeus fait mention
de la célèbre loi égyptienne quiprononçoit, comme
l’on fait, peine de mort contre ceux qui en détruifoient
un..... 11 n’eft point facile de l’excufer , hormis que les
Égyptiens n’ y aient été forcés par les dégâts des fou ris ,
dont.les vautours favent purger les campagnes d’ une manière
admirable. » On voit fouvent le vautour dans les
peintures 8c les bas-reliefs égyptiens. Ifis eft coiffée ordinairement
avec fa dépouille, 8c non avec celle de la
pintade, comme je l’ai dit ailleurs par erreur. On ne
lui a pas toujours confervé fa forme naturelle. « A Tentyra
{Denon, pag. xxxvj , Pl. C X V I , n°. 1) ici n°. 2 ,
PL C C C LX U I , un oifeau à tête de vautour, fans plumes,
fortant d’ une efpèce d’oeuf qui lui fert de corps,
eft fouvent répété dans toutes fortes d’ attitudes dans les
plafonds, les ailes étendues, tenant dans les pattes l'efpèce
de bâton avec la palme que l’on voit ici en avant.
Il accompagne auffi les Héros 5c les Rois dans les bas-
reliefs repréfentant les viétoires 8c les triomphes , 8c il
femble alors un Génie protecteur. »
§. II. Les perfonnes & les c ho fes facrées.
Autels-. Sur les monumens du culte égyptien, les autels
ne préfentent pas une forme remarquable ; mais dans une
peinture d’Herculanum ( I I , 3 1 5 ) , relative à ce culte,
on voit l'autel du nQ. 3 , PL C C C LX I Î I , fur lequel le
feu eft allumé. Caylus en a publié deux dans fon Recueil
d‘ Antiquités {tome .1 ) , ici nos. 4 , y , PL CCCLXUI.
Le premier eft de marbre noir. 11 les croit des monumens
du culte égyptien, parce qu’ ils ont été apportés d’Égypte.
Ce motif n'empêcheroit pas qu'ils n’euffent fervi aux
Grecs établis en Égypte : je pencher ois même pour cette
opinion.
Arubefques. Ils font relatifs à la religion des Égyptiens,
parce qu'ils font partie des hiéroglyphes. Voici l article
du Voyage d‘Égyp,te, pag. 139, dans lequel M. Denon en
parle. « Un quatrième genre d’hiéroglyphes fembloit être
confacré à l'ornement : nous l'avons appelé improprement,
8c je ne fais pourquoi, arabefque. Adopté par les
Grecs au tems d’Augufte, il fut admis chez les Romains »
8c dans le quinzième fiècle, lors de la renaiffànce des
arts, il nous fût tranfmis par eux comme une décoration
fantaftique, dont le goût étoit tout le mérite. Chez les
Égyptiens , employé avec le même goût, chaque objet
avoit un fens ou une moralité, décoroit en meme tems
les frifes, les corniches, les foubaflemeus de leur architecture
( Voyei les PL CXVI & CXVIIdu même Voyage).
J'ai retrouvé à Tentyra des repréfentations de périftyles
de temples en caryatides, exécutées en peintures aux bains
de Titus , copiées par Raphaël, 8c que nous fingeons tous
les jours dans nos boudoirs, fans imaginer que les Égyptiens
nous en ont donné les premiers modèles. »
Bateau ou barque. « Les Égyptiens, dit M. Denon
{pag. x x x v jP L CXVU3 n°. 7 ) , ont toujours exprimé le