
I/A rmô ïRï ou buffet du n°. 3, P L CCCXVI,eft. tiré
ces peintures d’Herculanum ( tom. I , pag. 187 )• Chacune
des portes eft brilee & fe replie fur elle-même. On remarquera
l’efpèce de marche-pied lur lequel l’armoire
paroît être placée..
Repas. Lits de table. L’ ufage de manger à demi
couché vint de l'A fie , pafla en Grèce plus de fit cents
ans avant l ’ère vulgaire , & à Rome vers le tems de la
fécondé guerre Punique (deuxième fiecle avant 1 ere vulgaire
) . 11 ne fut point général : les pauvres & les gens peu 1
riches , à Rome, les femmes modeftes jufqu’au tems des
Empereurs, & les jeunes-gens qui n’avoient point encore
la toge virile, mangeoient aflis. Les lits de table n avouent
point de doflier; ils étoient compofés d’un matelas & d’un
ou de plulieurs oreillers, fur lefquels on etendoit des
houffes d’étoffes précieufes, de pourpre, ornees de riches
broderies. Les pieds des lits étoient mcruftes avec
lecaille de tortue, l’ivoire, la nacre, les métaux riches,
&c. Trois lits étoient placés ordinairement auprès d’une
table carrée, dont le quatrième côté vide donnoit la facilité
pour le fervice ( de la vint a^ la falle-a-manger le
nom triclinium ); trois perfonnes étoient couchées fur
chaque lit. Les places d’honneur étoient le lit du milieu ,
enfui te le lit de la gauche, & fur chaque lit la première
place à gauche : le maître fe plaçoit fur le lit de la droite.
On s’étendoit à demi fur les lits , on s’y appuyoït fur le
coude gauche, & l’on mangeoit de la main droite.
Les tables des repas eurent différentes formes , quelquefois
la forme demi-circulaire, celle du f g ma rond,
dont elles prirent le nom.
On trouve , fur plufieurs farcophages antiques , des
lits garnis de doffier, fur lefquels un homme & une
femme font à demi couchés. Quelques mets font placés ■
fur une petite table devant eux. C.eft probablement un
lé°er repas eue l’ on prenoit dans la chambre a couchei
gc°fur le lit de repos , loin de la falle ou 1 on mangeoit
avec appareil. , ' , . .,
Les vafes grecs, dits etrufques, & les farcophages |
étrufques préfentent plufieurs lits de table. Ceux du nu- •
méro unique , PL C C C X V I I, & du «°. 1 , PL C C C X V I I I ;
font tirés des vafes grecs d'Hamilton ( I I , 113 > JM. 99)- j
Le fécond, le plus .fimple, eft garni d’ un matelas & de
deux couffins vus de fa ce, couverts d’une étoffe à carreaux.
Le premier fait voir unehouffe pendante & une
petite table chargée de mets & de vafes..
Fourche ftes & Cuillers.’ Les Anciens fe fervoient
de cuillers pour manger ; mais fe fervoient-ils aufli de
fourchettes ? On peut le hier pour les Grecs, d’après le
texte fuivant d’Athénée , qui dit ( I , cap, 6 ) : « Pithyl-
m lu s , furnommé le Friand, ne fe contentoit pas d er-
» velopper fa langue dans une efpèce de bourfe pour
» mieux favourer les mets, & de la nétoyer en la frot-
» tant, avec un poiffon mais encore.il enveloppoit les
M doigts dans des efpèces de gants, afin dé pouvoir
»'mangerplus chaud. » Pithyllus n’aurok pas eu béfom
de cette dernière précaution s’il fe fut feryi de.fourchette.
(Voye[ plus bas lNSTRUMENS DE CU IS IN E .)
Lumières. Apulée ( Métam. IV , pag. 12.2 in ufum)
fait connoître les diverfes efpèces de lumières dont fe
fervoienUes Anciens:.... Tedis,.lucernis, u n is , febaceis
& caieris nocturni luminis infirumentis elarefeunt lucerns. ,
« torches de bois réfineux, lampes., bougies, chandelles
»> defuif, &c. »
C handelles de suif. C'ohimelle -n ) parle de
qbandulies. de-fuir..... candelas febare. Étoient-ellès moulées?
Winckelmann ( Herculan,) 1 a nié ,on ne fait J
quel fondement.
Bo ug ies , C if.r g e s , C handelles de cire: il.
eft fouvent fait mention dans les auteurs grecs &
Servius ( Æneid. V , 731 ) nous apprend que de font!
une corde, f in is , leur fervoit de mèche, d’ oîlétoitvj
le mexsfunatia, mais que l’on s’étoit fervi autrefois^J
cet objet, d’écorce de papyrus. On s en fervoit en;J
du tems de Martial, & même dans le quatrième liJ
( Vïiâ fan cl. Bollandi , 13 januarii,pag. 795 )• Le n\M
PL C C C X V I I I , tiré des vafes grecs d’Hamilton ( iM
I l préfente une bougie & le chandelier qui lapj
T orches , ude, faces ,funalia. On fe fervoit det«!
ches dans les cérémonies religieufes, dans les rnariag«!
dans les funérailles, pour s’éclairer en voyage,J :
J’en ai fait deifinev plufieurs dans le livre de la Religio!
Sur les monumenS on en voit qui ont preique le doilH
de la hauteur d’un homme filles font ordma-rei*
coniques , 8c formées en apparence g g g g g J B pied j
reliées à certaines■ diftaiices, cor— “
tonneau. Les torches n’ étoient qu
pies branches d’arbres réfineux; | /
des cordes enduites de réfines ou de cire » fanalia. V
Brasiers pour éclairer. L’ufage habituel des AnciaH
fut d’employer les lampes pour s’éclairer, parce q u«
différentes huiles étoient communes dans les contiH
qu’ils habitoient. On pourroit ctoire cependant qa*
ne les connoiffoit pas encore au tems du fiege de
Les pourfuivans de Pénélope ( Odyff. X V I I I , ic6).,j|
ce placèrent dans la falle trois brafiers pour echirer*
». les.remplirent de bois fec, refendu; ils allume™
» d'efpace en efpaçe des torches, & les femmes*
» palais d’Ulyffe éclairoient tour à tour.’» Ces bral*
pour éclairer font repréfentés ici.lous les « • 3,
PL CCCXVIII. Le premier, tire ;dés. Monum
Winckelmann ( «°. 182. ) , fait voir ies morceaux dej*
arrangés en cône pour brûler, avéc beaucoup de nam*
le fécond, tiré des Lucerne, fiel îles de Pafleri ( tom.UM
eft allumé; le troifième , tiré du meme endroit, m-
point encore garni de fon foyer.
L a m p e s . Les lampes reffembloient plus ou mois
celles du n°: 6, PL C C C X V I I I ( Mor.tf. K, PL CILW
une ouverture dans le milieu pour lès remplit uim*
un bec percé d’un trou pour1 contenir la meche. f
anfe ou une bélière pour porter la lampe, & uHe.j:.M
pour la fufpendre lorfqu’elle étoit de métal. Leiis*
terre cuite font les plus communes, & celles
tent le plus .de variété dans lès ornemens. Pai‘eri|B
publié un précieux Rçcueil ( en deux volumes w fm
qui préfente une grande quantité d’objets inte^!f
pour la mythologie & pouf lés coftumes. Les lamp H
la Colleétion d’Herculanum font auffi très-precieui»»
Il y ayoit des lampes à plufieurs mèches, ün e" J.
une fous te n°. 7 , PI. C C C X V III ( Montfaucoa, M
PI. C X L U I ) , .fille eft d e . terre cuite, & porte™
becs.. ‘ , v l t .• ■ ' , ,,'1 ' il lll
Pour fe fefyir de ces lampes fur les tables,11 |
les élever plus ou moins au' aeffus dés, tables. e I
PI. C C C X IX , préfente une lampe pofée fur 111 j
trépied (Pafferii Lucern. U ) . Le trépied qui P J
lampe du n°. 1 , PL C C C X IX , eft plus elegaj ji.
colano-, V I I I , pag. 1 7 7 ) , On ne fe lafîe poi'J 1
mirer 1?élégance des fupports de lampes,
les.«0/. PL 'CGC XIX-, •& n°. 1, PL 'CCC? f * tM
de' la même Gélledtioh';( laid. pag. -fyj). Ce w ■
i ^rhres -dont les branches fupportent plufieurs
tron'“ Cenes du premier ont la forme d’efeargots.
| p*0ur éclairer les appartemei« larop< avec•If^mpes^^on les
ÜIMS.r...desèuéridons ou candélabres de diverfes hau- ttiSH IfMs ies f p,-i BPI S x ‘exemples tirés, le premier du Recueil de Paffen
(Âtab 1 ) , l’autre d’une pierre gravee de la galerie de
Ffrencc (Grmm.I, tab. f j) - ° n remarquera que ces
i lp e s & leurs mèches font fort groffes, & refiemblent
' Ï andelabRES. Quoique leur nom latin, canddabrum,
dérive, félon Varron , du mot candela, cependant, de
plüs de cent candélabres conservés dans la Colledtion
d’perculanum, aucun ne paroît avoir fervi à porter des
bJugies ou des chandelles, & ne préfente de trou pour
les recevoir. Ils n’étoient point garnis de bobèches
J»ime les nôtres ; mais ils étoient terminés par un plate#!
deftiné à porter des foyers, des lampes, & peut-
ftfedes chandeliers très-bas, garnis de bougies ou de
crandelles. Les candélabres étoient travaillés avec autant [
dJfoin que les lampes. Ils fervoient à décorer les temples
, ainfi que les maifons des particuliers ; mais aucun
caraftère ne diftingue les uns des autres ; c’eft pourquoi,
f ip le livre delà Religion , j’ ai renvoyé à celui-ci. On
ehgvoit dé marbre dans les Mufées îNapoléon, Pio-Clé-
mlitin, au palais Barberini, &c. & c . , qui ont jufqu’à
1 mètre 949 ( 6 pieds ) de haut. Le «°. 4 , PL C Ç C X X ,
pMente un de ceux du palais Barberini (Monum. ant.
n l L o ) Le n°. y , PL C G C X X , eft tiré au même Recueil
ipag. v i f f '' 1 •
Witruve reproche aux architeftes de fon tems, ,1’em-
pM de colonnes trop grêles, hors de proportion, &
iejgblables 3 la tige d’un candélabre. Les candélabres
|||'nos. 1 ô> 2 , PI. C C C X X I , tirés de la Collection
d’raerculanum, du Voyage, de Saint-Non , I I , 45, donnent
l'intelîigence'de ce paffage. Le plus grand des candélabres
de bronze de la'même Colîeélion a 1 mèt. 462.
( P I ; de 4 pieds & demi ) de hauteur , & fon pied n’a
dohrgeur qüe.p mètre 217 ( huit pouces). ,u .
^JI^nterncS. Les Anciens fe fervoient, pour faire des
lanternes, de veffie, de corne ( Plant. Amphytr. I , 1,
?8f; Marc. X I V , <?i & 61 ; Plin. V I I I , c. iy ) & Oir-I
toffi de cornes d’urus ou boeuf fauvage. Sur un tom-
bfî^i publié par Maffei on lit le mot lanternarius ( Erco-
p | > PU/, p. 16 y ). On lè voit ici au n°, 3, PL C C C X X I ,
Flfres P*enf s êrav®es de Stofch & de la galerie de
;|||^|ice. L’Amour s’enveloppe dans une draperie,
niafrhe aoucement, & porte une lanterne femblable à
p | du«°- 4> PI C C C X X I (Monum. ant. n°. 33 ). La
hijterne du n°. y , PI. C C C X X I , eft fufpendue aux or-
n ©rS l n navjre de colonne trajane (tab. yyj).
|afaubon a décrit, d’après Julius Africanus, la l.an-
r|e lourde dont on fe fervoit à la guerre. Les quatre
Joesetoient fermés avec des peaux, dont trois étoient
noires & une blanche. On v o it , dans la Colledion
f J S anUm ^ K1113 paS- 259) » une lanterne fourde,
nîfiïf e aux nôtres, dont on comprendra le méca-,
n S Par 1 mfpedion des 6 & 7 , PI. C C C X X I . 1
dpf.?vIL^ ^ous ce nom je comprendrai divers objets j
‘ m?r * utage des femmes. 1
le miro'/^ r ' e P^°cipal meuble^ des toilettes fut toujours
deW*-!ï f i r X<^e,s Anctans qui nous font parvenus, font
d’iüim ' & ‘Urines d’ un alliage de cuivre, de plomb &
Dent a 01ne.» dlîoncés ici félon la proportion qu’ils occu-
I W f l OÙ Je cuivre domine. Souvent ils
' tames* La pierre obfidienne ou le verre noir des
volcans , Sc par imitation le verre enduit de bitume ,
fervirent aufli de miroirs ; mais on ne trouve aucune men-.
tion de verre étamé avant Tfidore (. Orig. X V I , c. x i ) ,
qui vivoit dans le fixième fiècle.
^Quoique l’ on ait trouvé des miroirs antiques ronds &
dépourvus de manche ( Caylus, Rech. d’Ant. III ,v . 331),
cependant ceux que l’on voit fur les monumens font
ovales & garnis de manches auffi longs que le miroir.
Dans le livre des C ostumes , au chapitre des Co iffe r
de femmes, j’ai fait deffiner , d’après un vafe grec.
(Hamilton, i8 c o ) , une femme qui tient de la main
droite un miroir de cette forte, dans lequel elle fe regarde.
C ’eft de la même Collection ( I , 3 y ) qu’ eft tiré
le miroir ovale du n°. i , PL C C C X X I I . Le miroir
rond, garni d'un manche, du n ° . z , PL C C C X X I I ,
eft dans la Collection d’Herculanum ( Pitt. 111, 133 ).
Fer à frifer. Varron (Ling. lut. I V , 2,9) diftingue
formellement 1 e . calamifirum, cet inftrument de toilette ,
de l’aiguille qui férvoit à feparer les cheveux en boucles,
I du difeernieiilum. N’en peut-on pas conclure que le fer i
\ frifer étoit aufli une aiguille de métal, fur laquelle on
rouloit en boucles les cheveux , après l’avoir {ait
chauffer ?
Aiguilles de cheveux. J’en ai parlé ailleurs.
Peignes. Ils étoient faits comme les nôtres. On con-
ferve une pierre gravée, fur laquelle paroît Hercule chez
Omphale ; il eft aflis. L’Amour, placé devant lui, porte
fa maffue avec la dépouille du lion, & une femme tient
un peigne au deffus ae fa tête. Dans la CoîleCtion d’Herculanum
on voit des peignes d'ivoire, de bois & de
métal.
Coffres , boites, caffettes. J’ai réuni fous lés nos. 3 ,4 , y
. & 6t PI. CCCXXI 1, des boîtes ou caffettes de différentes
formes. Les deux premières font tirées des peintures
d’Herculanum ( / / , 43 ; I V , 171 ) ; la troifième
.des Recueils de Caylus ( tom. I , PI. XCU ) , & la quatrième
d’un farcophage publié par Boiffard ( Montfaucon .
V , P L X X X ! 11 -.
Parafai. Les femmes grecques faifoient porter fur leurs
têtes, en public, des parafols qui s’ouvroient 8c fe.re-
plioient ( Ariftoph. Equit. V, Je. 2 ) comme les nôtres.
A Rome ils étoient aufli faits, comme les nôtres, de
toiles tendues fur des bâtons légers ( Ovid. Art. am. 2 ,
2 . 0 9 ) . Dans les bas-reliefs de Perfépolis on porte un
parafol fur la tête du principal perfonnage. Dans ceux
d’un farcophage de la villa Albani ( W in ch . Monum. ant.
n°. 111 ), qui repréfente les nocés de Thétis 8c de Pelée,
paroît un petit Amour monté fur un dauphin, 8c portant
un parafol très-convexe. Ceux des «os. 7, S, PL CCCXXII,
font tirés des vafes grecs d’Hamilton ( I I , y 1; / , 4 y)'.
Eventails. Dans les pays chauds, ce meuble léger fert
autant à écarter les infectes incommodes, qu’à procurer
de la fraîcheur : cependant l’ufage habituel de ce meuble
annonçoit la molleffe, 8c fur les monumens on ne le voit
ordinairement que dans la main des femmes. C ’eft par
la même raifon que le graveur d’ une belle pierre du cabinet
d’Orléans ( 1 , pag. 1 1 1 ) l’a mis dans la main de
,l’Hermaphrodite. La forme de cet éventail eft celle de la
feuille de lierre, la mêmeque celle du«®. 9, PL CCCXXII,
tiré des peintures d’ Herculanum ( IV , 1 y ); que celle du
n°. 1 , PL CCCXX11I , tenu par une femme qui eft à
demi couchée fur un tombeau étrufque ( Muf. cwufc. / ,
tab. 140 ). Les Chinois donnent aufli à leurs éventails la
forme d’une feuille. On croit la reconnoître à l’éventail
du n°. 2 , PL CCCXX1I13 tiré des vafes grecs d’Hamilton
( I I I , 4 7 ).
F f x