
ftatue de Cybèle, envoyée de Peffinunte pat Attale, Roi
de Pergame. Cette figure eft vêtue d’une tunique qui
touche les pieds, liée avec une ceinture ; d'un ample
manteau qui , après avoir couvert le derrière de la tete ,
eft lié fous le menton avec une agraffe, couvre enfuite
le deffus des épaules, tombe fur le dos, fe ranemble vers
la ceinture fur le devant du corps, où il eft fupporte par
le bras gauche. „ . „ , ,
Cette manière de porter la paila aurolt-elle été appelée
hffitlilum dans lé jargon furanné des Pontifes ?
« Suffit,dum , dit Feftus , eft un habillement blanc , garni
„ d’une bordure de pourpré, quadrangûiaire ,’ oblong ,
„ queles Vierges Véftales ont coutume d’ avoir fur la tete
„ lorfqu’elles facrifient, & qui eft lié avec une agraffe
„ (ûbuta). » Cet habillement blanc, bordé de pourpre,
étoit la prétexte, qu'elles portoient comme les autres
Prêtres & Prêtreffes, mais liée avec une agraffe. On pourrait
croire que le {uffibulum ou manteau dès F^ftaUs
étoit de-toile de lin ; d’abord , parce que s’ il eut’ ete fait
de laine , comme la prétexte ordinaire , il eut été d un
ula°e fort incommodé, enveloppant la tête- comme un
capuchon i enfuite, parce "que Denys d’Halicarnaffe,
parlant ( I I , cap 68 ) du feu de Vefta rallume miracu-
leufement par la veftale Bmilia, qui jeta une portion'
de fon vêtement fur les cendres éteintès, fe fert du mot
xipràabn, qui défîgne conftamment les tiffus de lin.
Les Veftales lioient leurs cheveux fur la tête avec une
bandelette de pourpre. La touffe de cheveux , ainfi liée
& relevée en forme de cône , étoit appelée tutulas
(Feftus) , & par Denys d’ Halicarnaffe ( F U I ,
cap. 89 ) qui, parlant du fupplice de ta véftale Opimia,
dit qu’on détacha les bandelettes qui lioient fes cheveux
fur la tête, & c ., - î t « ™ « /ç/caltrA dit ailleurs
( JT, cap. aa ) que les Feftalts rempliffoient les fondions
des ’ Canéphores grecques, & qu’elles portoient des
couronnes femblables à celle que Von voit fur la tète
des ftatues de Diane d’Éphèfe.
Les Veftales marchoient précédées chacune par un
liéteur. Lorfque les premiers magiftrats , les confuls
mêmes les rencontroient , ils leur cédoient le pas, &
ils faifoient baiffer leurs faifceaux devant elles.
L’ agraffe qui lie la prétexte de la veftale Juma Tor-
quata, dont la figure, deflinée ici fous le n°. 8, PL
C C L X X X V I l, eft tirée du Recueil d’Antiquités de
Sppn , prouve la vérité de ce monumentfur lequel oh
avoit conçu des doutes. ' n ,
Frères Arvales. Ils ne formoient pas un college de
Prêtres proprement dits cc’étoient douze citoyens choifis
entre les perfonnes les plus diftinguees de Rome pour
offrir les facrifices des Ambarvates. Les Empereurs & les
Princes delà famille impériale furent ordinairement membres
de ce collège religieux. Ils navoient pour attribut
diffinétif qu’une couronne d’épis de blé. On voit dans le
muféum Napoléon une tête d’Antonin, couronnée d épis
& couverte, avec l«r prétexte , elle y a été apportée du
château d’Ecouen. . ,
Augures. Nous avons vu , dans l’article des Pretres
grecsj le devin ( Augure chez les Romains) Ariftândre
marcher avec l’armée d’Alexandre à Arbelle : fon coftume
y eft décrit j mais jê n’y ai pas dit que ces devins grecs,
lorfqu’ils faifoient leurs obfervations , régardoient le
nord, régardoient comme heureux les augurés qui ve-
noient de l’eft ou du côte droit, & Comme malheureux
ceux qui venoient de l’oueft ou du côté gauche.
Les Augures romains au contraire faifoient leurs obfervations
tournés au midi 5 4e forte que les augures pris à
l’oueft, côté droit, étoient heureux, & pris àTe ft, côté
gauche, étoient finiftres. Ils avoient alors la tête couverte,
& ils tenoient le lituus. Si l’on en croyoit Servius,
les Augures auroient porté dans leurs fondions la trabea
de pourpre marine, ornée de bandes de pourpre ter-
reftre ou d’écarlate i cependant Cicéron (pro S ex do) dit
du fils de Lentulus Spinther, que le peuple avoit nommé j
Augure dans la même année où il avoit pris la toge
virile : Cui fuperior annus idem & virilem patris & pr&-
textam populi judicio dédit. On voit ici fous le «°. 9,
F l. C CLX X X V Il 3 la figure d’un Augure tenant le bâton
courbé (lituus)3 marque de fa dignité > il eft pris d’una
médaille de la famille Minueià (Gejfner. tom. I l , tab. 2 1 ,
89), & il porre la toge. A la vérité; un médaillon de
bronze d’Antonin, du cabinet impérial de France (médaillon
unique), repréfente l’ augure Navius coupant un
caillou & tenant le lituus, ayant la têtè couverte avec une
çhlamyde ou trabea 3< fi l’on en juge d’après le deffin de
Geffner (Impp. roman, tab. 9 7 , n°• 10 i mais ayant examiné
le médaillon, j’ ai reconnu qu’ il étoit très-ufé, &
que l’on n’y-pouvoir diftinguer la forme du manteau.
Miniflres fub alternes des autels. On voit ici fous le«VlO ,
PL C CLXXXVIl y un miniftre faifant des afperfions d’ eau
luftrale avec Yafpergilum, pendant la cérémonie des-fuove-
taurilia : il eft tiré de la colonne trajane ( tab. 78 ) 5 il n’a
pour vêtement qu’ une tunique courte, liée avec une
ceinture. , - ,■ . . s
Les Viftimaires 3 PopA. Ils conduifoient les victimes a
l ’autel ; ils apprêtoient les couteaux, l’eau, la farine, le
miel & tous les autres objets néceffaires pour les facrifices.
lis frappoient les victimes au commandement du Pretre j.iîs
les égorgoient, leur ouvroient le ventre. Après l’ infpec-
tion des entrailles, ils les lavoieht, répandoient fur ces
; èntrailles de la fariné, &c. Dans les triomphes ils marchoient
après tous les autres miniftres des Dieux, condui-
fant un boeuf blanc aux cornes dorées, & portant les
inftrumens' du facrifice. Sur les monumens on les voit
toujours nus, couronnés d’ olivier, ceints d’un vetement
fermé depuis le nombril jufqu’ aux pieds. « Cet habille-
» m e n td i t Servius, s’appeloit timus3 parce qu’il etoit
M bordé de pourpre par le bas. » Dans les deffins fuivans,
ôn verra des Viftimaires. Je préfente feulement ici celui
du n°. 11 } Pl. CCLXXXVIl3 qui tient, au lieu de hache,
une efpèce de maffue aplatie ou de marteau (malleus) ,
parce que Winckelmanh (Mon. ant.pàg. 240) a donne,
fans une autorité fuffifante, le nom de malleus * !* .hache
des Viftimaires. Ce nom convient mieux à l’efpece de
maffue que tient cette figure, tirée des Recueils d’antiquités
de Caylus ( tom. V ) 3 & au maillet afrondi, a
deux têtes, dont font armés les Viftimaires dans les bas-
reliefs de l’arc de Titus. Peut-être, dans l'idiôme facer-
dotal, donnoit-on auffi à la hache le nom de maliens-,
mais âùcüh texte ne nous l’apprend. ’
Camilles. On appeloit ainu de jeunes garçons oc de
jeunes filles, de bonne famille, _ ayant père & mère
vivans, qui fervoient dans les facrificès. Ils portoient la
boîte des parfums, dcerra, le vafe d’eau luftrale , czc.
Ils paroiffent, fur les monumens, vêtus d’une feule tunique
liée avec une première ceinture , & relevee avec une
féconde, couronnés d’ olivier ou de quelqu’autre plante.
On verra des Camilles dans les deffins qui fulvront.
Joueurs de flûtes. Ils faifoient partie de la pompe des
facrifices ; mais , la couronne d’olivier exceptee 3 leur
coftume ne préfente rien de particulier. Je ferai obferver
feulement qu’ ils ne portent point la tunique & le manteau
traînant des muficiens de théâtre.. SACRIFICES.
I SACRIFICES. Je donne ici les deffins de trois céré- f longue tunique fans manches 3 d’un très-ample manteau
I monies religieüfes des Romains, parce qu’ ils raffemblent | qui eft noué fur la poitrine, comme celui d’Ifis. Deffus
■ tous les miniftres des facrifices. Le premier, n°. 1 , PL ] ces habits, une très-large bande.d’ étoffe paffe en écharpe S CCLXXXVIII, repréfente l’empèreur Titus faifant des j de l’ épaule droite à la hanche gauche , & a une éxtrélibations
fur un autel, auprès duquel on voit un joueur j mité pendante de la poitrine au genou. Seroit-ce la Una
Ide flûte , un liéteur & un Camille portant la boîte de j des facrificateurs ? On voit fur les épaules les reftes de
■ l’encens. Il a été publié par Winckelmann ( Mon.- ant., i fa chevelure bouclée. Caylus ( Rec. d’Amiq., I II ) a pu-
1»°. 178 )• On n’a deffiné ici que les principaux per- ( blié le petit bronze du 2 , PL CCXC. Uiie femme
Ifonnages. Le 2 3 PI. C CLXXXVIII, tiré du muféum j vêtue d’une longue tunique a tout le corps enveloppé
■ Capitolin ( tom. I V , tab. 13 ) , repréfente le facrifice j dans fapalla 5 de forte que fon vifage feüleft découvert..
| d’un luftre ou d’une purification. On voit l’autel allumé 5 j Seroit-ce une Prêtreffe de la Bonne-Foi, Vides ? Servius
l i e vi&imaire, armé d’un couteau, qui tient la corne de j (Æneid.3 I& V I I I ) dit qu’en lui offrant des facrifices ,
lia viélime ; un fécond viétirhaire armé delà hache , & j on avoit la tête.& . la main couvertes d’une draperie.
I le camille qui porte le vafe facré. On n’a pas deffiné le 1 blanche : Fidei albo panno, involutâ vel velatâ manu facri~
facrificateur & le joueur de flûte, parce qu’ ils leffemblent j ficatur.
■ entièrement à ceux du numéro précédent. Le n°. 1 ,
p/. CCLXXX1Xy publié par Winckelmann ( Mon. ant. ,
I n°. 183), eft le feul qui repréfente l’infpe&ion des entrailles
, des viftimes , exdjpicium : c’eft un bas-relief du palais de
l i a villa Borghèfe. Je n’ai fait deffiner que les miniftres
.! néceffaires de cette cérémonie. : celui qui examine les
■ Entrailles, extifpex ; le viêtimaire, armé de la hache &
■ portant le feau d’eau luftrale.
K - Prêtres de Cybèle. Denys d’Halicarnaffe dit que jufqu’à
■ fon tems, le premier, fiècle avant l’ère vulgaire, ç’avoit
■ toujours été des étrangers qui rempliffoient les fonctions
de Prêtres de Cybèle. Mais toutes les fuperftitions de
l’Orient étant venues s’établir à Rome fpus les règnes de
■ Tibère & de fes fucceffeurs, des Romains fe confacrèrent
à ces myftères. Spon ( Mifcellan. Antiquit. ) a rapporté
l’épitaphe d’ une Laberia Felicia3 qui eft appelée Grande-
•Prêtrelfe de la mère des Dieux, de la mère Idéenne.
Elle eft vêtue d’une longue tunique à longues manches,
d’un ample manteau ramené fur la tête j. elle porte fuf-
■ pendu fur fa poitrine le bufte d’Attis j de la droite elle
■ renverfe une patère fur un autel rond , orné d’une guir-
■ lande ; de la gauche elle porte une guirlande, Sa 'cheve-
■ lure eft en partie nouée fur le front.
■ Caylus a publié, dans fes Recueils d’Antiquités ( tom.l ),
■ le deffm d'une Prêtreffe de C ybèle, que l’on voit ici fous
■ le n°. 2y PI. CCLXXXIX; mais il l’a prife mal-à-propos
•j pour une Prêtreffe d’Ifis. Je le donne, parce qu’il fervira
•ipour les coftumes des Afîatiques. Cette Prêtreffe a les
1 , eveux enveloppés dans une mitre très-apparente , de
■ laquelle defcendent deux cordons formés de globules
1 enfilés, retenus fur la poitrine par trois femblables cor-
|dons places en travers. Elle eft vêtue d’une longue tu-
- ®lclu® garnie-de longues manches ferrées fur les poignets couronné de verveine & ceint de bandelettes, verbenatum
g & vers les coudes avec des bracelets. Un très-ample ‘ r ’ ■ * -------- 1— :rj-:-----
manteau l’enveloppe, lui couvre le deffus & le derrière
[ A ' tete* porte PuPPen^u ffit la poitrine le bufte
I \\‘r*trl s ^ Wu * R°me- Pendant que les partifans de V i-
Itellius & ceux de Vefpafien combattoient les uns contre
I es autres dans Rome , Domitien , difent Tacite ( Hiß.
XUl'Cap,n i , cap. -7T4A)', & Suétone ( Damit., cap. 1 ) , fe cacha dans
I A WmÊm des Prêtres d’îfis , & fe revêtit,
comme eux,
[• Gp ^bnlement de lin ., lineo amiftu.
§. IL Des autres perfonnes qui ajjifloient aux cérémonies
religieüfes.
J’ ai déjà dit qu’en priant les Dieux, Saturne feul
excepté , on avoit la tête couverte. La figure du n°. 3 ,
PL CCXC y tirée des Recueils d’Antiquités de Caylus
( tom. I V ) y repréfente un jeûne Romain, la tête couverte
de la toge, tenant d’une main un morceau d’encens
pris dans Yacerrà qu’il porte dans l’autre main. Trajan,
Faifant des libations la tête couverte du paludamentum
( çhlamyde ou fagum des généraux ) paroît Ici fous les
nos. 4 & $ y PI. CCXC, afin que l’on diftingue le développement
de cet habit militaire. Il eft tiré des bas-
reliefs encaftrés dans l’arc de Conftantin.
Nous avons v u , dans l’article du manteau civil des Romains,
que les magiftrats, offrant des facrifices, portoient
un habillement appelé Una , & que cet habit facré avoit
des ornemens d’or.
Sur quelques médailles on voit le bufte d’un Empereur,
couronné de laurier & couvert du manteau, particuliérement
fur celles de Conftance-Chlore ( Banduri,
77, pag. 111 ) . On a voulu défignerleur fouverain pontificat.
Les femmes avoient auffi la tête couverte dans les cérémonies
religieüfes..On en voit ici une fous le n°. 6 ,
PL CCXC. Elle eft tirée d’ un bas-relief publié par Bellori
( Admiranda , &c., tab. I y ).
Les généraux & les particuliers qui fe dévouoient pour
la patrie ou pour le falut de quelque perfonnage diftingué
, fe côuvroient la tête......Imperatores....... capité velato.....
fe devoverent ( Cicer. Natur. Deor. I I , cap. 3 ),
Celui qui s’étoit dévoué pour Caligula ( Sueton. 2 7) étoic
baH~T''
infulatumque , comme les viétimes.
On voyoit à Prenefte la ftatue de Manicius avec cette
infcription : Manicius a fait un voeu pour les foldats qui
formoient avec lui la garnifon de Cafilinum. Elle portoit
la çuirafle, la toge, & elle avoit la tête couverte.
En offrant des facrifices on regardoit l’Orient, & V i-
truve recommande de tourner les autels vers ce point de
l’horizon.
Mariage. Chez les Romains, de même que chez les
Grecs ,vie. mariage fit partie des cérémonies religieufesv j
-... S ttreffes romaines. J’ai parlé des Veflales , des Prréé--’ \ mais ^les Romains _e_u_re.n.t. _de_i_ix_ f_o_rt_e_s_ d_e_ m__a_ri,ag_e_s_, _l_’ u_n
Cybèle; je vais réunir, dans cet article, des j par confarréation, qui fe célébroit ayec un gâteau dû
f i he femmes , que l’on cro it, avec quelque pro- blé le plus pur, par le miniftère dn Grand-Pontife 8c du
BDPaeDutlI ^itee, J. TTeenP.rr®pIr®onntfear. dJe—s Prêt_re<ffre_s_, _m_a-irs- t..d. o• n_t jo n ne- A.F. lamine de Jupiter. On en ___ voit j ____ deux ________
monumens fur des
p / le facerdoce avec certitude. Le n°. i j pierres gravées de la 1 ga
galerie de Florence ( Gem. 7, tab.
Dm 3 ^ Une ^atue publiée par Maffei & par Mont- ! 100 ). Un homme revêtu de la toge donne la main à une
bras°!u 1 exPC,ll ' 3 H I 3 PL X V I ). La tête, les femme. Deux épis femblent fortir de leurs mains réunies.
I bras .& le- mains font reftaurés. Elle eft vêtue d’une ! Ils ont tous deux la tête découverte ? ce qui femble an-
T