
royal & celui des Prêtres. « Ceux-ci, dit le lexicographe,
» portent le rçoiptov. » Feftus rend ce mot grec par le latin
Jiropus & firupus, & dit que cet ornement diftinétif des
Prêtres étoit une bandelette tortillée ,fafcia tortilis.
Pendant les aétes religieux, les Prêtres avoient la tête
voilée, velato capïte , c’ eft-à-dire qu'ils ramenoiênt fur
leur tête une partie de leur manteau.
Les Prêtres portoient une chauflure particulière , appelée
chauflure facrée ( to«ç«v weJiMv) par Euftathe, qui
en fait fouvent mention dans fon roman , mais qui ne la
décrit jamais. Ifménias fon héros la porte en fa qualité
de hérault de Jupiter. Appien {Bell. civil. V ,
pag. 1080.11, T0UH) dit que « le triumvir Antoine pafla
» l'hiver en Égypte, fans aucune marque de dignité,
*> portant une chauflure blanche d'Athènes, à l'ufage
•* des Prêtres d'Athènes & d’Alexandrie, appelée pké-
*> café. x> La couleur blanche étoit donc aufli un caractère
diftinCtif de la chauflure des Prêtres grecs &
égyptiens. Ces derniers Prêtres ne portoient jamais des
dépouilles d’animam, comme on le verra dans leur article.
La chaufîliré’des Prêtres n’étoit donc pas de laine,
mais de lin ou de coton, fuivant les pays.
Les fouverains Pontifes ou les chefs des Prêtres,
Aç%ovtxs T®» i'eçe«», comme les nomme Dion-Chryfof-
tôme ( Orat. 3 y ) , fe faifoient remarquer par la couronne,
la pourpre, & les jeunes gens à longue chevelure, qui les
accompagnoient, portant des parfums.
Les Ithyphalles portoient, dans les fêtes de Bacchus
& dans celles de Priape, l'emblème qui repféfèntoit la
force génératrice de la nature. Ils portoient ( Athen.
X I V , cap. 4 ) un mafque d'ivrogne, des couronnes,
des manches d’étoffes à fleurs, des tuniques rayées de
blanc, & un habillement de laine de Tarente, qui les
çouvroit de la ceinture aux chevilles des pieds.
Apulée { X I , 287) dit que, pendant la cérémonie de
l'initiation aux grands myftères, il portoit une couronne
de palmier, dont les feuilles formoient des efpèces de
rayons autour de fa tête- Sur un vafe grec {Himilton, 11,
PL X X V , an. 1795- ) , on voit trois jeunes gens, peut-
être des Athéniens, qui exécutent la courfe des flambeaux,
portant des couronnes de palmier. Ces couronnes
étoient aufli portées dans les jeux publics par les
concurrens {Paufan. V U I , cap. 48 , pag. 697).
Archigalle, Galles & autres Prêtres ae Cybèle. C ’ eft
des Grecs que les Romains reçurent le culte de Cybèle,
u’ils avoient eux-mêmes' reçu des Afiatiques. Denys
’Halicarnaffe, écrivant dans le premier fiècle avant l’ère
vulgaire, dit même {lib. 2 , cap. 19) qu’ à Rome ce n’ a-
voit été jufqu’alors que des étrangers qui euflent exercé
le lacerdoce de ce culte bizarre. On voit dans le muféum
du Capitole {coin. I V , tab. 16) un bas-relief qui repréfente
l’Archigalle ( le chef des Galles') ou une Grande-
Prêtrefle de Cybèle. Ses Prêtres étoient eunuques pour
la plupart : de là vient qu’ on ne peut prononcer affirmativement
fur le fexe de cette figure, qui n’eft fculptée
que jufqu’ à la ceinture. 11 eft ici defliné fous le «°. 1 ,
PL CCLXV. La tunique de ce Prêtre monte jufqu’au
c o l, & a des manches qui touchent les poignets. Ses
cheveux femblent être renfermés dans, une efpëce de
coiffe, qui peut être la mitre phrygienne. Sur cette mitre
,elt ramenée, en guife de vou e, une partie du manteau
dans lequel les épaules &■ le torfe font enveloppés.
Une couronne de laurier, placée fur.ce vo ile , eft entrelacée
de trois portraits : celui de Jupiter au milieu ; celui
d’A.tis & celui de Combabus, célèbres tous deux dans
les myftères de Cybè le , à caufe de leur caftration. Ce
Prêtre porte des boucles d’oreille, un collier formé par
deux ferpens qui foutiennent un oe u f avec leurs bouches,
le portrait d’Atis fufpendu fur fa poitrine, & une double
bandelette formée par des corps globuleux enfilés
'(comme celles des victimes ) , qui tombe des deux côtés
de la tête jufqu’à la ceinture. Enfin , VArchigalle.tient de
la main droite un pavot & trois branches d'olivier (pour
afperger les afliftans) ; de la gauche, une corbeille remplie
de pommes de pin, & un fouet garni d’ofîelets de
mouton.
Sur un farcophage {Montfaucon, 1, PL 77, d’après
Boiflard) on lit l’épitaphe grecque d’un Prêtre de Cérès,
dont la figure eft fculptée au aeflous ( deflinée ici fous
le 7i°. 2 , PL CC LX V). Ce Prêtre a de la barbe; il porte
une tunique longue, garnie de longues manches ; un
manteau très-ample, une coiffure qui couvre toute la
tête , le vifage excepté, & qui delcend fur la poitrine,
fous la forme de deux longues pointes, ornées chacune
de deux globules.
Nous avons vu plus haut que le devin Ariftandre
{Quint. Curt. I V , cap. 1 3 ) , offrant aux Dieux des voeux
pour les fuccès des Macédoniens à la bataille d’ Arbelle,
tenoit des branchés de verveine. Cette plante étoit employée
dans toutes les cérémonies religieufes ; c ’eft
pourquoi on l’appeloit plante facrée. On fe préfentoit dans
les temples couronné de verveine, ou tenant des brancheà
de cette plante : avec fes branches on afpergeoit l’eau
luftrale, &c.
Prêtreffes grecques. L’ufage varioit fuivant les lieux &
les Divinités : les Prêtreflès furent tantôt femmes, tantôt
vierges. Elles formoient à Argos, à Phalère, un collège
confacré à Junon : celle qui étoit placée à la tête du collège
s’appeloit mère; les autres étoient appelées filles ou
vierges. On ne fait rien de leur coftume particulier fi
elles en avoient un.
Caylus a cru reçonnoître dans la figure deflinée ici fous
le n°. 1 , Pl. CCLX VI, une Prêtrefle étrufque. Nous n’y
voyons qu’ une femme employée aux plus vils emplois
dans les temples (fi elle doit y être rapportée) , à caufe
de la nudité de la moitié de fon corps. Je mettrai en parallèle
la Vierge du n°. 2 , PL CCLXVI, qui porte une
longue torche : elle eft prife d’un bas-relief publié par
Winckelmann {Mon. ant. «°. 23 ).
La Vieïge du n°. 3 , PL C C L X P l, porte un vafe des
facrifices, ou va faire des libations fur les tombeaux de
fes parens 5 elle eft tirée du Recueil des vafes grecs d’Ha-
milton ( deuxième collection, 1800, 1, PL X X X '/ ). Celle
du n°. 4,' PL CCLXVI, eft une Canéphore; elle porte la
corbeille facrée : on la voit fur un bas relief publié par
Winckelmann {Mon. ant. n°. 182).
Le précieux bas-relief de Phidias, tiré d’ un temple d’Athènes,
& dépofé dans le muféum Napoléon , repréfente
les Vierges que des Prêtres inftruifent pour les cérémonies
des Panathénées ; elles font vêtues & pofées de
même. Je ne donnerai ici que celle qui porte de la main
droite un meuble religieux,«0. 1 , PL CCLXVII, & le
Prêtre du«0. 2 , PI. CCLXVII.
On voit ici fous le «°. 3, PL C C LX VII, OEdipe qui fe
purifie devant le temple des Euménides. Il a la tête couverte
avec Ion manteau; il tient un faifeeau de baguettes,
& il eft a (fis fur la peau d’une brebis récemment immolée
( Winck. Mon. ant. n°. 104). Sa fille, debout près de
.lui, porte aufli des faifeeaux de baguettes, & un des
vieillards de Colorie va puifer de l ’eau pour purifier
OEdipe.
Chez, les Grecs, comme depuis chez les Romains, la
fiancée avoit, pendant la célébration du mariage, la tête
couverte fvec une draperie. On le voit dans les bas-reliefs
qui repréfentent les noces de Thétis & de Pélée. Thétis,
ainfi voilée, eft deflinée ici fous le «°. 4 , PL C CLX VII ;
elle eft tirée d’un bas-relief publié par Winckelmann
{Mon. ant. n°. 3 ) .
§. II. De ceux qui ajfiftoient aux cérémonies religieufes.
Les Prêtres n’étoient pas toujours les miniftres nécef-
faires des facrifices. Ils étoient offerts fouvent par les
Rois, par les chefs de s. armées, par les magiftrats &
lès chefs des familles.
On peut dire en général que les Anciens fe couvroient
la tête en priant les Dieux. Dans l’Amphytrion de Plaute,
un perfonnage dit d’un autre ( aH. V , fc. 1 , ver/. 41) ;
« Il invoque les Dieux la tete couverte, avec des mains
» pures, & il implore leurs fecours. » Servius {Æneid.
777,40j- & J4f ) dit expreflement qu’ on agifloit de la
forte en priant lés Dieux, Saturne excepté, pour n’être
pas diftrait par la vue des objets extérieurs.
Tous ceux qui afliftoient aux facrifices (ceux des Euménides
exceptés ) , portoient une couronne d’olivier
( Atken. Deipn. X P , pag. 6 74), & l’on en tenoit ordinairement
une branche en priant les Dieux {Porphyr. Antr.
Nymph. pag. i 22 ).
Apulée {Metam. I V , pag. 132 in ufum ) nous fait con-
noitre le gefte d’adoration des Anciens : « Frappés de la
!?§ beauté extraordinaire de Pfyché, ils lui renaoient les
” hommages religieux comme à V enus même, appro-
” chant leur main droite de la bouche, & tenant le pre-
I «fier doigt appuyé fur le pouce étendu. »
. Les Anciens baifoient avec refpeét les pieds dés Divinités.
Libanius dit ( Lament. Daphn. tom. I I , pag. 18 4,
edit. 1627) que l'empereur Julien « approchoit fa bou-
» che facree du pied de l’Apollon de Daphné. « Ils en
baifoient aufli la bouche. Cicéron, parlant d’une fta-
tue de bronze d’Hercule, célèbre par fa beauté, & que
Verres avoit enlevée d’Agrigente ( Verr. IV 3 pag. 2 y 5-,
edit. 1691 ) , dit : « Sa bouche & fon menton font un
» peu ufés par les baifers de ceux qui offroient des voeux
» au demi-dieu. »
Winckelmann a dit que l’on ne fe mettoit point à genoux
en fuppliant les Émpereurs ( Hift. de l'Art, liv. 4 y
chap. 3 , §. !-/ ) . M. Carlo Fea a prouvé le contraire dans
une note placée fous le texte dans les éditions pofté-
rieures, & a cité un grand nombre de^monumens. Ces
monumens cités n’ont point de rapport avec les cérémonies
religieufes ; mais on connoît plufieurs paflages
des Anciens, qui prouvent que cette attitude y étoit
d’ufage.
CHAPITRE III.
F I G U R E S R O M A I N E S .
SECTION PREMIERE.
Romains armés.
N®. I. Soldats romains.
I y ” 0 avwns peu ue nouons ae ia maniéré dont les
I Romains furent armés & difeiplinés avant 1% fécond con-
■ fulat de Marius (649 de Rome) . Les marbres de ces
» tems (s’il y en a jamais eu) ne font point parvenus juf-
1 qu a nous, & les hiftoriens font très-laconiques fur cet
1 objet. On peut dire en général que les premiers Romains
| je lervoient de cafques, de cuirafles, de boucliers, de
■ lances, d epees, &c. ; mais il feroit imprudent d’en vou-
I p lr retfacer rigoureufement les formes. On attribue à
I «omulus la formation de la légion, & fa divifîon en co-
noites & en manipules. Le nom des derniers leur fut
f oonne a caufe des enfeignes groflières dont ils fe fervi-
l J a ,d : ce furent des poignées de foin ou de ga-
[ A -û!r°Ur es 4lver^ er j on adopta les figures en argent
I . 1 . erens animaux, boe uf, cheval, aigle, & c. ; celle
du Minotaure, &c.
I B B H PI. CCLXEIII, peut repréfen-
t iUn ^ene^ ^ armée des premiers fiècles de Rome. Les
r rnrri * 1 Porte j fe trouvent rarement à des figures
i mri41TeSj ^U? llluf les écrivains de cette nation en aient
[ rnilioi fi ,tr^ f crêtes dont fon cafque eft orné ( celle du
bam f 1 ^n^ee. ^ur ]a tête ) , rappellent, avec les jam-
I j es guerriers etrufques. La petitefle de fon épée
& de fon manteau eft très-remarquable. Enfin, la barbe,
que les Romains quittèrent dans le fiècle des Scipions &
reprirent dans celui d’Hadrien, annonce un Romain des
premiers tems de la République. Cette figure de bronze ,
deflinée ici de la grandeur de l’original, a été trouvée
en ( 1802) l’an 10 dans les tourbières d’Épagne, à cinq
kilomètres d'Abbeville.
Marius choifît l’aigle pour l’enfeigne principale de la
légion ; elle fut d’or , ainfi que les couronnes & fes autres
ornemens. La pique qui les portoit, étoit couverte
de lames d’ argent (Suidas, Soç-o'v). Les autres enfeignes
fervirent aux cohortes & aux manipules. Il eft probable
que le vainqueur des Cimbres fit adopter aux Romains
des armes & une ta&ique uniformes. Ce que je vais en
dire ne datera rigoureufement que de cette époque.
Les armées romaines étoient compofées de légionnaires,
fantaflins & cavaliers, & des auxiliaires. Les légionnaires
étoient divifés primitivement en vélites, h affaires,
princes & triaires. Les vélites.étoient des troupes
légères, compofées de frondeurs, d’archers t* de fi
dats qui lançoient le javelot. Les vélites-frondeurs n'a
voient point d’armes défenfives; aufli leur étoit-il pet
de fuir lorfqu’ils n’avoient plus de pierres m de b :;.: