
binda, porterie fubarmalis. Tertullien (de Cultufemin. i l )
parle des maritalia ornamenta dont fe paroient les femmes.
Lampride («°. 4 , Paë ’ 79*$), parlant du fénat de
» ‘ avoir été porté par Mercure Iorfqu’ il conduifitËnée
» hors du camp des Grecs. Ce dieu avoit alors aux pieds
n un croiflant lumineux : c’ eft le même que les defeen-
» dans d’Énée attachèrent à la chauflure des enfans no-
» blés. On n’a pu blâmer la conceffion de cet antique
» ornement des talons ulité chez les Etrufques, faite à
» un descendant de Cécrops; car C é ryx, un des ancê-
» très d’Hérode, tiroit Son origine de Mercure 8ç de
» Herfé. » On voit |ff effet fur la Table iliaque, Enée
conduit par Mercure, & non par 1 etoile que Virgile
! fuppofe lui avoir été donnée par Venus pour éclairer fa
i fuite. C ’eft encore des Étrufques que les Romains prirent
! le croiflant j aVec les autres ornemens de la noblefle &
des magiftratures. _ .
femmes créé par Élagàbale, dit qu’ il y admit entr autres
« les femmes qui portoient les prnemens de la dignité
» confulaire dont leurs époux avoient été revêtus 5 or-
» nemens que les Empereurs fes prédéceffeurs accor-
» doient aux femmes de leurs familles , principalement I
» à celles dont les maris n’étoiënt pas ennoblis , afin que
»> du moins elles le fuflfent elles-mêmes. »
Le Dictateur portoit-il un coftume particulier? On
l’ignore. Seulement il eft certain qu'il étoit précédé par
vingt-quatre liûeurs, comme l’avoient été les deux Tar-
quins. .
Le Maître de la cavalerie, qui étoit le premier magistrat
après le diélateur, avoit iïx liéteurs.
Les Décemvirs eurent-ils d’autre diftinélion que les
douze liéteurs dont chacun d’ eux étoit toujours précédé
? 11 eft vraifemblable qu’ils portoient la prétexte.
Les Cenfeurs fe fervoient, dans leurs fondions , de la
chaife curule. Polybe (K J , y i ) dit que, dans leurs funérailles,
on les revêtoit d’une toge de pourpre. La
portoient-ils dans l’exercice de leur charge ?
Les Patriciens étoient les membres des familles Sénatoriales
; ils portoient en public la prétexte, le laticlave;,
l’anneau d’o r , & le croiflant attaché à la chauflure. Quelques
philologues ont voulu reftreindre l’ufage du croif-
fant (on trouvera Sa description dans l'article des Sénateurs
) aux Seuls membres du Sénat ; mais il eft certain
que l’âge viril étoit requis pour Tadmiffion au Sénat, 8c
cependant Stace dit ( Sylv. V , z , verf, 28 ) expreflement
que la Curiè avoit lié à la chauflure de Crifpinus enfant
le croiflant des patriciens.
. . . . . . . Genitum te Curia fenfit,
JPrimaque patricia claufit veftigia Luné.
cc Mais, dit M. Vifconti, comment fe fait-il que l’on
» ne retrouve ce croiflant à aucune des chauflures de
» fénateurs, quoique Ton conferve plufieurs de leurs
„ figures, & que les anciens fculpteurs rendirent avec
;» exactitude les plus légers détails des habilleroens 8c
» des coftumes? On ne peut donner à cette queftion
» que deux réponfes. La première, celle qui a toujours
» paru la plus vraifemblable, eft que cette efpèce de
» talonnière ne fe plaçoit pas fur le devant de la chauf-
» fure, mais par-derrière, fur le talon , & que cette
» partie des ftatues de fénateurs étant toujours cachée
» par un pan de la toge , les fculpteurs n’ont pas repré-
» fenté le croiflant. Secondement, cette pofition du
» croiflant eft conforme à la tradition fabuleufe 5 car
» Mercure, précédant Énée, devoît porter au talon 1 or-
» nement lumineux qui éclairoit la marche du fils d An-
33 chife. 33
Le Sénateurs portoient au Sénat & dans les cérémonies
, la prétexte, le laticlave, la chauflure de cuir noir
( Horat. lib. 1 , Satyr. 6 ) , à laquelle étoit attaché fur le
talon un croiflant d’ivoire. Cicéron (n°. 10) nous avoit
bien appris que Milon avoit affilié au Sénat le jour du
meurtre de Clodius ; qu’il n’en étoit Sorti qu’ à la fin de
la Séance, & qu’ il étoit rentré chez lui pour changer de
chauflure & d'habillement, devant aller à la campagne :
Calceos & veftimenta mutavit '. On en concluoit que les
fénateurs portoient une chauflure particulière. On lifoit
d’ ailleurs dans les vies des fopniftes par Philoftrate
( Herod. cap. 8) : « Bradua , beau-frère d’Hérode-Attira
eus , diftingué entre les confulaires, avoit le ligne de
» la noblefle attaché à fa chauflure : c’ell un croiflant
» d’ivoire placé vers les chevilles. » Philoftrate raconte
encore qu’Hérode, voulant humilier Bradua, qui vantoit
la noblefle de Son extradion, lui dit : Vous avez la no-
blelfe à vos talons. Cependant cet objet d’antiquité n e -
toit pas encore bien connu, malgré les nombreux traites
écrits Sur les chauflures des Anciens 5 il l’a été enfin dans
Tannée 1794, époque à laquelle parut l’explication des
inscriptions grecques relatives à Hérode-Atticus, par
M. Vifconti. Elles avoient été trouvées à l’ancien bourg
de Triopé, près de la voie appienne, & elles font conservées
dans la villa Borghèfe. Le poète Marcellus, auteur
de la Seconde inscription, dit que l’Empereur
(Ma rc-Au rèle), voulant confoler Hérode-Atticus de
la mort de fa femme Regilla & de deux de Ses enfans,
permet à Son fils, quoiqu’enfant, n*th3 « de porter une
» chauflure ornée a ’un aftre aux talons, tel que l’ on dit
Le laticlave ne différoit de l’angufiiclave des chevaliers
que par la largeur des bandes de pourpre. ( Voye^-en
la description à l’article des C h e v a l ie r s .) On a conclu
avec raifon d’ un paflage de Suétone ( C&far. cap. 4 5 ) ,
que Ton ne portoit point de ceinture fur le laticlave. Il
eft probable que le laticlave fe mettoit fur la tunique
ordinaire, qui étoit ceinte, 8c qu’ il étoit plus long
( Quintïl. lib. il)« " • t ^
Alexandre-Sévère permit aux fénateurs de fe faire
traîner à Rome dans des chars argentés ( Lamprid.
43 ). . H I ■ ■
Lorfque les fénateurs voyageoient dans les provinces
de l’Empire , on leur donnoit quelquefois le titre honorifique
de Legatus, & alors ils pouvoient fe faire précéder
par des liéteurs j( Cicéron. Epift. 2 1 , lib. 12 ), ^
Les fils des fénateurs n’étoient que chevaliers, jufqu a
ce qu’ ils entraffent dans le Sénat.
Les Chevaliers ( Equités) formoient le fécond ordre de
l’É tat,’comme les fénateurs formoient le premier. Leurs
ornemens étoient l’anneau d’ o r , l’angufticlave & la tra-
bea. Cet anneau étoit fouvent orné d’une pierre gravee,
qui étoit enfoncée dans la mafle d’or, & non retenue par
une fertiflure : du moins en trouve-t-on un grand nombre
de cette forme dans les ruines antiques.^ La trabea etoit,
comme je l’ai fait voir ailleurs, une efpèce de chlamyde
ou de fagum qui s’attachoit avec une agraffe 5 elle étoit
teinte-avec la pourpre marine, 8c ornée par le bas, de
bandes horizontales d’ écarlate. L’angufticlave étoit une
tunique blanche, ornéè de deux bandes de pourpre qui la
traverfoient de haut en bas fur la poitrine & le ventre : ces
bandes étoient moins larges que celles du laticlave. On
pourroit croire que Tangufliclave étoit ceint, du moins
lorfqu’on portoit la trabea , efpèce de chlamyde deftineea
faciliter aux chevaliers le maniement de leur cheval.
Les Tribuns du peuple n’avoient d’autre diftin&ioa
âue d’être précédés par un Viator : ils ne portoient
aucun ornement de pourpre fur leurs habits 3 ils n’avoient
point de li&eurs ( Platarch. Qu&fi. Rom. 80 ) 3 ils renvoient
la juftice aflis fur des bancs, non fur des chaifes
curules 3 ils ne confervèrent fous les Empereurs que le
nom de leur dignité. Spartien dit q u e , fous Hadrien
(pag. z f ) y ils portoient la penula lorfqu’ il pleuvoit.
' Les Préteurs portoient la prétexte, avoient la chaife
curule placée fur leur tribunal. Devant ce tribunal étoient
dreflees une lance & une table, comme on les voit fur
des médailles confulaires, pour défigner le droit de pré-
fider aux ventes. Ils portoient l’ épée pour marquer qu’ils
avoient le droit de faire des recherches (quxfiiones). Six
li&eurs avec des faifeeaux les précédoient, du moins
hors de Rome, où quelques-uns croient qu’ ils n’ en
avoient que deux : ils étoient fuivis de plufieurs officiers
fubalternes (Accenfes, Scribes) , &c. 5 ils quittoient la
prétexte & ils prenoient la toge fimple avant de prononcer
la peine de mort.
Les Propréteurs jouifloient, mais feulement dans la province
où ils commandoient, des mêmes diftinélions que
les préteurs : il en étoit de même lorfqu’ ils commandoient
une armée. Alors ils portoient le coftume militaire.
.
Les Proconfuls ne portoient ni l’épée ni le coftume
militaire ( Dio Cajf. LÎ113 cap. 13 ) : ils jouifloient, mais
feulement hors de Rome, des mêmes diftinétions que les
confuls 3 ils portoient la prétexte, & avoient douze liéteurs
(!Diodor. Sicul. apud Pkotium } pag. 1192).
Les Ediles curulesy feüls entre tous les édiles, ren-
doient la juftice fur des chaifes curules, & vêtus de la
prétexte {Plut, in Mario; Dionyf. Halicarn. V I , cap. 95 ).
Les autres n’avoient aucun habillement diftinélif, ren-
doient la juftice affis fur des fiéges ordinaires, & ne pouvoient
être reconnus que par,les ferviteurs ou huifliers
qui les accompagnoient.
Les Quefieurs n’ avoient dans Rome aucune diftinélion j
mais dans les provinces, & dans l’ abfence du préteur feulement,
ils avoient des li£teurs,ils portoient la prétexte
( Cicero pro Plande , 98).
Les Duumv'us de diverfes clafles qui exiftoient à Rome
avoient-ils quelques marques diftinélives ? On l’ignore. On
fait feulement que les Duumvirs capitaux étoient. précédés
par deux liéleurs armés de faifeeaux.
Les Duumvirs municipaux tenoient dans les colonies &
dans les municipes le même rang, 8c avoient la même autorité
que les confuls à Rome : ils portoient la prétexte
{Liv. lib. 34 a 7 ) 3 ils préfidoient la curie. Cicéron fe
moque de la vanité des duumvirs de Capoue ( U rat. de
Lege agrar. n°. 34) , qui vouloient être appelés préteurs,
& qui, au lieu de liaeurs armés de fimples bâtons, tels
ue ceux des autres duumvirs, avoient des liéleurs armés
e faifeeaux. De même Horace {lib. 1 }ferm. y, verf. 34)
rit du duumvir de Fundi, qui, jadis fimple greffier, fe
faifoit appeler préteur, portoit la prétexte, le laticlave,
& faifoit porter devant lui le foyer deftiné aux facrifices.
Fundos Aufidio Lufco pratore libenter
Linquimus, infant ridentes pramia fcribte,
Prétextant & latum clavum, prunaque batillunt.
Les Décurions repréfentoient les fénateurs dans les colonies
& dans les municipes, comme la curia qu’ ils com-
Pofoient ( d’où ils furent auffi appelés Curiales ) , étoit
,.„r.ePréfentation du Sénat. Avoient-ils quelque marque
diftm&ive?
Les Empereurs les plus fages prirent le plus grand foin
pour ne pas rappeler par leur coftume le fouvenir des
Rois. Jufqu’ au tems de Dioclétien ( Eutrop. I X , 26) ,
c’eft-à-dire jufqu’au milieu du troifième fiècle, ils ne fe
diftinguèrent des fénateurs que par la couronne de laurier
& par la chauflure rouge. Ils portoient donc la tunique
blanche, ornée de bandes de pourpre perpendiculaires,
appelée laticlave ; la toge bordée de pourpre ou
la prétextes une chauflure élevée & de cuir rouge. A
l’ armée ils portoient la chlamyde de pourpre, appelée
paludamentum. Jamais ils ne ceignirent le diadème 3 ils ne
portèrent la barbe que depuis Hadrien. Les couleurs
(non la diverfité des formes) étant le feul caractère dif-
tinélif du coftume des Empereurs, la fculpture n’a pu le
rendre 5 c’eft pourquoi, dans les bas-reliefs divers, dans
ceux de la colonne trajane & de la colonne prétendue
antonine, dans ceux de l’arc de Septime-Sévere, dans
ceux de Trajan, qui font encaftrés dans l’arc de Conf-
tantin, & même dans leurs ftatues & leurs bulles, les Empereurs
ne font diftingués que par la place qu’ ils occupent.
C ’eft pourquoi je ne donnerai ici aucune de ces
figures.
Jules-Céfar, devenu dictateur perpétuel, ne fe diftin-
gua des fénateurs dans la vie commune, que par la couronne
de laurier des triomphateurs, dépourvue de lemnif-
ques ou bandelettes, qu’ il porta toujours 5 mais dans les
jeux 8c dans les jours d’appareil il prit leur coftume entier ,
c’eft-à-dire , la toge ornée de bandes de brocard & de
pourpre, & la couronne de rayons ornée de pierres pré-
cieufes. Il adopta la chauflure élevée & rouge qu’avoient
portée les Rois, d’Albe, dont il prétendoit aefeendre
par Iule, fils d’Énée. Ses fuccefleurs l’imitèrent jufqu’à
Dioclétien, excepté quelques-uns d’entr’ eu x, que leur
folie 8c leur luxe infenfé ont rendus fameux,
i Augufte porte fur fes médailles la couronne de laurier,
non pas fimple, comme celle de Céfar, mais liée avec des
, lemnifques ou bandelettes, qui reflemblent par-derrière
aux extrémités d’un diadème. Ses fuccefleurs en portèrent
une femblable.
Caiigula portoit une chauflure ouverte, très-légère,
ornée de dorures & d e perles. Aurélius-Victor (cap. 31 )
& Suétone difent qu’il eflaya de ceindre le diadème,
mais qu’il n’ofa pas le garder. On lui voit Une barbe
naiflante, parce qu’il étoit fort jeune.
Néron porte fur les médailles, avant l’âge de vingt-
deux ans , une barbe naiflante 3 il porte auffi la couronne
de rayons, qui étoit celle des Dieux, & que l’on né
donnoit aux Empereurs qu’après l’apothéofe. Ses fuccef-
feurs l’imitèrent.
Hadrien laifla croître fa barbe, & il fut imité en cela
par fes fuccefleurs jufqu’ à Conllantin.
Élagabale ne porte fur les médailles qu’une barbe naif-
fante , parce qu’ il étoit fort jeune : il ceignit un diadème
orné de pierres précieufes, mais il n’ofa s’en parer que
dans l’intérieur du palais ; il chargea ( c’eft le terme propre)
fes habits & fe^ chauflures de pierres précieufes.
Alexandre-Sévère reprit les tuniques fimples, à longues
manches,; ornées de bandes étroites de pourpre, que
portoit Septime-Sévère, 8c qu’avoient quittées Cara-
calla 8c Élagabale; Sa toge 8c fa penula étoient fort fimples.
A l’exemple des premiers Empereurs, il porta toujours,
à Rome & dans l’Italie, la toge fans ornemens.
Quant à là prétexte & à la toge des triomphateurs, il ne
fe fervit de la première qu’en rempliflant les fonctions de
conful, & de la fécondé qu’ en rempliflant celles de fou-
verain Pontife. Hors de T Italie, fa chlamyde ou fon paludamentum
n’étoit point de pourpre marine 3 il étoit feu-
S 2,