
eft tiré du Mufeum du Capitole (rom. III, tab. 61 ). C eft
la tête d’une ftatue qui avoit toujours été connue fous la
dénomination de Pr&fica, pleureufe gagée pour les funérailles.
1 & la moitié inférieure du vifage de trois tetes de h J
le&ion des pierres gravées du Palais-Royal, ( t0m, m
l PI X I X I I , X I I I )• Leur theriftrum ou voile eft
I plus grande finefle, & il eft arrangé comme nous iM
vu des Arabes en porter un femblable.
Mais Winckelmann ( Hift. de l'Art, uv. 4 , ch. $ , .
§. 37) croit que c’eft Hécube levant la tete au moment
où elle voit précipiter , du haut des murs deTro-ye , Ton
petit-fils Aftiana'x. On voit i c i , fous les n . 6 ü 7 ,
| C CX L I, deux coiffures femblables : la première eft
ceUe de Périclimène, belle-mère d’Alcefte, tiree d un
bas-relief delà villa Albani (Monum. ont. Winck. , n . b6).
La vieille gouvernante des filles de Niobe porte la fe-
ton d e , fur un bas-relief de là villa Borghèfe (.ibidem, mm . ,, . . . . A la rigueur, ce bonnet n étoit pas un attribut ex-
clufif de la vieilleffe } car on le voit à une jeune Bacchante
fculptée fur un baflin de marbre que .Winckel-
mann fe propofoit de publier dans le troiiième volume
de fes Monumenti antichi. On voit encore ce bonnet fur
ùn jeune &beaumafque tragique du palais Albanie fur un
pareil du palais Lancelloti, &c.
Lorfque les femmes voyageoient ou qu’elles dévoient
être long-tems expofées au foleil , elles portoient le pi-
leus thejfalicus 3 le pétafe theflalien, qui avoit très-peu de
fond, qui reffembloit au chapeau des femmes de Tof-
cane, du midi de la France, & qui étoit ordinairement
blanc, comme nous le voyons fur plufieurs des vafes dits
étrufques ( Dempfteri, Etruria Reg. , tab. 32 ). Sophocle
( (Edip. Colon. 3'306 ) donne un femblable chapeau a If-
«îène, la plus jeune des filles d’OEdipe, lorfqu elle fe fauve
jd’Athènes pour rejoindre fon malheureux père. Sur un
vafe qui appartenoit à Mengs, une Amazone a cheval,
Combattant contre deux guerriers, porte un femblable
chapeau rejeté fur les épaules.
Sur un monument étrufque ( Muf.Etrufc. I I , tab. ic o )
une femme accompagnant fon mari qui laboure, porte
une coiffure extraordinaire. On la voit ici fous le n°. 8,
PI. CXLI.
§. V . Coiffures des Romaines.
Tout ce que j’ai dit des coiffures des Grecques dans
le paragraphe précédent, fe rapporte aufli aux Romaines.
C e lle s - c i, comme les premières, fe couvroient fouvent
la tête ayec leur manteau. Je ne parlerai ici que des noms
latins de quelques coiffures, & j’ effayerai de les faire
connoître.
J’ai expliqué fort au long dans le paragraphe des coiffures
des Romains , la coiffure appelée palliolum. Je dois
ajouter ici que les femmes portoient aufli cette efpèce de
voile, mais que les courtifanes en faifoient un ufage ordinaire.
Martial dit d’ une de ces femmes (lib. 9, 34) • *
Hanc volo qu<e fimplex , qu* palliolata va.ga.mr,
Hanc volo, vel puero qu* dédit ànte meo.
Le theriftrum ou theriflrium étoit une pièce d’ étoffe de
lin , de coton ou de foie , dont les femmes fe couvroient
la tête ou les épaules pour les défendre de l’ardeur du
foleil pendant l’é té , «» comme le difent Ifidore
( Origin. X IX , 25 ) & faint Jérome ( Ifai&3 cap. 3, &
Genef. ,2 4 ) . J’ajoüte ici que les femmes de l’ Arabie &
de la Méfopotamie en faifoient ufage, & que les Romains
pouvoient les appeler palliola.- Aufli l’interprète
latin de la Genèfe a - 1 - il traduit ainfi le même endroit
: Rebecca tollens cito pallium fuum operuit fe ( Rob.
Stephani Thef., ling.lat. theriflrum ). C ’ eft peut-être dans
le therftrum que font enveloppés le derrière de la tête
Les courtifanes s’enveloppoient dans un tneriftramÆ
porter d’autre habillement, parce que fa tranfparenceM
toit la volupté. Les danfeufes dés peintures d’HeçJ
num ne font vêtues que de ce léger tiffu.
. Le kammeum ne fervoit que dans la ceremonie du*
riage : j’en parle pag. 147 & PLCCXCI. G eit là Æ
( Pag. 144, PL CCLX X X V II, 7 ) que )e parle du Y(|
des veftales, du fuffbulum. U
Le ricinium, rccinium & la rica etoient^un voile i«
les hommes mêmes auroient fait ufage fi c eft lui (
une partie du manteau ) qui couvroit la tete du Jut^.
appelé, par Arnobe (lib. 6 ) , riciniatus. Momus (141J
dit que l’ancienne rica étoit ce qu on appeloit de;,
tems fudurium ; mais il n’en défigne ni la forme k
matière. Il parle enfuite du ricinium, qu il ne décrit*
Varron ( L. L. IV 3 29 ) dit que le nom nca venoiu*
parce que les femmes couvroient leur tete en facnn*
& ( ibidem, 20) celui derecinium à renciendo, parce« ■
en rejetoit la moitié par-derrière. Feftus du expreitei*
que la rica étoit une pièce-d’étoffe deftinee a com*
tête & que le mot rccinium delignoit, oommelemB
dotent les interprètes des XII tables . tout veteij
carré àl'ufage des femmes. & orne d une bande dep«
pre. Aufli Paul, diacre , dit-il la meme chofe d après*
en ajoutant que les Flaminiques s'en fervoientakjB
du palliolum. Ce que l'on peut conclure de certain *■
textes divers, c e ft que la rica & g rtçintm étoie«|
pièce d'étoffe carrée, avec laquelle les femmes f e f
vroïent la tête. Aulu-Gelle (.cap. to ) confirme cette J
cation en difant d'Euclide de Megare , qui fe B
femme pour pouvoir entrer dans Athènes K y enttj
Socrate , que fur le foir il prenoit une longuegu««
femme, un manteau de diverfes couleurs, & q u ilj
veloppoit la tête dans une rica......: & caput ricavym
Horace ( I , Sermon. 8 , verf. 47 ) parle du ealum
de la forcière Sagana; il lui donne l’épithete alm.m
on ne peut favoir précifément fi cette coiffure étoit*
avec de la toile, ou fi c’étoit une perruque. Acron,*
mentateur d’Horace , dit que çé toit la dermere. *
l'épithète altum fembleroit expliquée par une a
faite en cheveux, que porte un bufte de femme, M
dans le Recueil de fépulcres antiques de Bartoli [m
faucon , V, PI. L X X X V " ) , & deiliné ici fous
PI. CXLI. Caylus ( R ce. i'Antiq. I , PI. LXXI,
publié plulieurs de la même efpèce : on les voit i ■
les n“ 10, WM CXL I; & I , PI, CXUI. U
C'eft du même Recueil ( i , PL L X I I I , 77 ) l IIE,j
tirées les coiffures des nos- a , 3 1 4 = JtM
PI. CXLII, eft fur une pierre gravée du Malcuiçm
m m m K Ê Ê m Le f ° . 6 , m Ê m i a m m
beau romain du Recueil de Boiffard (Moiufixm
PI. LII), préfente une coiffure de femme extraor y
Enfin on voit, fous le n°. i, PL CXLIII, le bu e J
femme coiffée avec un voile rejeté en arriéré, m
defliner le bufte entier, afin que l ’on vit le voue
ment détaché du manteau. Montfaucon \V , P •
l’ a tiré de Boiflard.
§. V I. Coiffures de femmes barbares. I
Sur les divers monumens relatifs aux Troyen
Winckelmann a publiés dans fes Monumenti an . j
J L n n e s ne'portent point le bonnet phrygien; elles
f i f coiffées comme les Grecques ; elles ont, ou les che-
vehxfiiés avec une:bandelette (mura ) , ou couverts en
nÉtie avec le manteau. ,. ' ,
P Hécatée, cité par Athénee flib . 9, cap. 18), dit que les
femmes de l'Aiie portoient le voile appelé,
qm étoit de lin. J'en donne ('n°. 7 , Pl. CXLII) pour
exemple une Syrienne, tiree des pierres gravées de la
(.»rie de Florence. Béger a publie deux tetes ( Mont-
faffeon I I I , PL X L I ) qu’ il attribue aux femmes célébrés
p4 la fondation de Cyrène & de Palmyre. Cette déno- ,
miarion eft fort douteufe ; mais ces deux coiffures afia-
tjques font très-extraordinaires. L’ une rappelle le bonnet
des Janiflaires. On les voit ici fous les nos. 8 , 9 ,
PMCXLII. ‘ . , ‘ . . , ■
. t aylus a publié dans fes Recueils d Antiquités , I ,
pijL, la tête qui eft ici deflinée fous le n°. 2, PL CXLIII.
Lef traits du vifage font reconnoître une Africaine. On
remarquera fa coiffure & les larges plaques qui lui fer-
ve® de boucles d’oreilles. Le n°\ 3 3 PL CXLIII, préfente
encore une Africaine qui eft gravée fur une pierre du
camnet de Brandebourg ( Montfauc. I I I , PL CLXXX1).
Jfe n’ai rien de particulier à faire obferver fur les coif-
fiiéês des autres femmes barbares. Les fculpteurs anciens
châchoient à les faire reconnoître pour Barbares, plutôt
àBmafiière dont ils travailloient leurs cheveux, qu’à
leurs coiffures.
§. V I L Coiffures des enfans.
Sur les monumens les enfans ont toujours la tête nue.
No.uspifons cependant dans Lampride ( cap. 5 ) que Dia-
dumépien étant enfant & fe promenant dans la campagne,
uqMigle enleva fon pïleus3 d’où l’ on peut conclure qu’à
Rôijie les enfans, hors de la ville , avoient la tête cou-
verte.
§. VIII. Coiffures des Rois, des Empereurs y des Reines , &c.
On doit faire ici une obfervation générale fur les Rois,
d’après Arthémidore ( Oneirocrit. 1, 19)3 c’eft qu’ils por-
toient lés cheveux longs & arrangés avec foin : T g/#*?....
fitiwXii; ^ ituXets.
©ne obfervattion générale non moins importante eft
la mftinélion entre le bandeau royal & l’ornement qui eft
aP#lé aujourd’hui diadème. Le premier n’eft qu’une fim-
pleoandelette dont les Rois fe ceignoient la tête j l ’autre
eftjçet ornement terminé en pointe trèsfobtufe, que l’ on
yoi|fur le front de Junon en particulier, des Déeftes, des
Reines, des Impératrices, &c. Winckelmann ne connoif-
i°it|ja Rome qu’une feule tête avec de la barbe, qui por-‘
.diadème femblable: c’étoit celle d’un prétendu
derrière, & retomboit le plus fouvent fur les clavicules
en formant des ondes. Tacite (Anal. V I 3 yy) raconte
que Vitelliùs, marchant contre les Parthes, fe préparoit à
pafler l’Euphrate lorfque les habitans lui apprirent que
« le fleuve, fans être grofli par les pluies , s’enfloit de
» lui-même & s’élevoit à une hauteur prodigieufe; que
» fes vagues blânehiflantes formoient des ondes fînueu-
« fes comme celles d’un diadème..... » Simul dlbentibus
fpumis , in modum diadematis , finuare orbes..... Les bouts
flottans du diadème étoient appelés lemnifques.
Des artiftes ancièns ont fouvent repréfenté les poètes,
les philofophes & les prêtres ceints d’une bandelette
blanche qui ne paroît pas différer du bandeau royal. Peut-
être cependant en différoit-elle par quelque accefloire
que la lculpture ne fauroit exprimer. D’ ailleurs , cette
bandelette eft le ligne d’ une forte d’apothéofe.
Une coiffure qui diftingua le plus fouvent les Rois fut
la couronne. Je vais faire aum quelques obfervations
générales fur cet ornement. J’ai parlé, dans le livre de la
Guerre, des diverfes couronnes qui y avoient rapport}
je parlerai dans les livres des Jeux & de la Religion 3 des
couronnes qui y étoient relatives. C ’eft la couronne
royale & impériale que je vais indiquer ici. Tantôt ce fut
la couronne de laurier portée d’abord par Céfar, adoptée
enfuite par fes fuccefleurs pour l’attribut impérial
lorfqu’ on la portoit habituellement : tantôt ce fut la couronne
de rayons (radiée) que Pline, dans le Panégyrique
de Trajan (n°. $1) , dit avoir été le ligne de l ’apo-
théofe & delà Divinité, que portent, furies monumens,
Apollon trèsTôuvent, & quelquefois les autres Divinités}
que portent, fur les médailles, Augufte divihifé, Néron
vivant (le premier des Empereurs.) & fes fuccefleurs, & c .
On voit ici la couronne de laurier fur la tete de Céfar ,
PL X X I I 3 n°. 6 , & la couronne de rayons fuir les têtes
des deux Pofthumes, PL X X X I , nos. 1 & 2.
Les Rois grecs ne portoient en général que le diadème
, comme on le voit fur les vafes dits étrufques , &
fur les médailles des Rois de Macédoine, à commencer
par Alexandre'. Cet ufage fut fuivi parles Rois de Sicile ,
de Syrie, d’Égypte, de Pont, &c. tous Grecs ou iflus
de Grecs. Je vais fgire connoître les exceptions. Quelques
Rois de Syrie, à commencer par Antiochus IV ,
lurnommé Dieu, & un Roi d’Égypte , portent, fur les
médailles, la couronne de rayons.
Les Roi§de Macédoine, depuis Alexandre, portoient,
comme je l’ai déjà dit, le diadème blanc. Ëlieri (Natur.
Anim. lib. i y , cap. 2 ) dit des béliers marins : « Le front
du mâle eft traverfé par une ligne blanche ; vous diriez
» que c’ eft le diadème de Lyfimaque, d’Àntigonus ou
« de quel qu’autre. Roi de Macédoine. « Alexandre le
porta blanc, ç.omme on le voit dans le récit d’Appien
Mdinifla, de la villa Albani. Il feroit impoflibïe qu’ on ne i ( Bell. Syriac. pag. 209, tom. I 3 TolUï), C e Roi donna
M lP t enV’un fi grand nombre de têres de Rois & à Lyfimaque blefle au front à la chafle, pour bander la
u Igipereurs confervées jufqu’à ce jour, qu’une feule I plaie, fon diadème, qui fut teint de fang. Mais ayant
tete;'avec cet ^ornement, s’il eut été l’ attribut diftin&if vaincu Darius, il adopta le diadème des Rois de Perfe
« M Ainfi toutes les fois qu’on lira, dans les au-
qui étoit rouge, avec une bande blanche ( Curtius V I y
eim anciens, é'ixê^p.x, avu^f^ct y diadema 3 il faudra tou
6 ,4 )5 . il porta aufli les cornes de bélier, comme fils de
jour^ entendre le bandeau royal. Cependant je ferai forcé;
Jupiter-Ammon. Ses fuccefleurs en Macédoine ne prirent
l|Wje Paragraphe, d’employer quelquefois le mot dia-
que le diademé blanc. Au diadème ils ajoutèrent des
maü'nte dans . j.le e fens ^®ns Oart1Pnllf=*particulier r qu’on finJAn lui lni d/loAnnnnûe a']uiitjrotuiirrdflî’lhiuuii ?
cornes de bélier ou de bouc, PL X IX 3 n°. 3 , & X X X V y
vo^|^e e *eral toujours de manière à éviter toute équio.
n°. 3 , qu’ils attachèrent aufli à leur cafque ( Plutarch.
in PyrrhoÿLivius, lib. 2 7 ,cap. 33 ) avec des crêtes énormes
L.es ^ tes de Mithridate de la Planche X X X V I 3 n°. 8.,.
: ces cornes rappeloient letu^defcendance réelle ou
avee t. Ufîa ^ ^ 3 n°- 1 3 préfentent le diadème
dinÉr0llS Ies. , ve^°PPemens ’ c’étoit une bandelette or-
^»emeiit blanche qui ceignoit la tête, étoit nouée par
prétendue de Caranus , que des chèvres avoient rendu
maître d’Edeffa en Macédoine , ou plutôt leur defeen-
dance de Neptune , comme Ëlien le dit ( Natur. Anim.
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