
oreilles, & les lui laifle découvertes. » La forme de fa j
chauflure eft très-remarquable, à caufe des deux efpèces !
d’arc qui vont du coudepied aux orteils : elle fera décrite
dans le chapitre des Costumes c ivils.
( Le Prêtre du «°. 2, P l. C C C LX F I I , porte un emblème
facré. Il eft fculpté fur la face intérieure d’un mur du
temple principal de l’île de Philé ( Denon , 121 , 9 ) .
Son coftume eft très-fîmple : la chauflure & la jupe ordinaires
j celle-ci eft foutenue par deux bretelles.
Le n°. 3, PL CCC LX F II, eft un Prêtre fculpté fur le
mur de la pièce ouverte qui eft placée fur le comble du
grand temple à Tentyra. Son baton eft terminé par une
fleur de lotus. « L’ornement qui eft fur fon juftaucorps,
dit M. Denon (P I . C X K I , nQ. 7 ) , prouve que les
parties de la figure qui paroiflent nues étoient couvertes
d’un tiflu en mailles. La bordure de fon vêtement refiemble
au ligne qui d’ordinaire repréfente l’eau.
Sacrifices <£hommes. « J’ai trouve., dit M. Denon
( PL C X X lF ,n ° . 2), ce groupe (n*. 4, PL CCCLXVifl
très-fouvent répété dans les peintures qui décorentla
tombeaux des Rois de Thèbes. La figure attachée àj
poteau qui eft terminé par une tête de loup ou de
k a l, & qui a la tête coupée , eft toujours noire, aveclj
cara6tère nègre : celui qui tient le coutelas eft touj0Ul
rouge. Il y avoit donc des facrifices humains ? Le pote,,
facré indiqueroit que c’étoit une cérémonie religieufe $
non un fupplice ; que c’étoit une viêtime & non un coq.
pable } que c ’étoit un captif & non un criminel 5 que
rouge étoitla couleur nationale, & le noir la couleurétraj.
gère. » ' .■ > . .
Uft en files fiacres pour préfenter l’encens & les offrandes.
nos. 5 & 6 , PI. C C C LX F I I (Denon, PI. CX1X,
6 ) : « Devant les portiques des temples , des figuisj
coloflales tiennent fouvent des inftrumens de cette et
pèce : les têtes d’ animaux qui terminent leurs manches,
indiquent fans doute au culte de quelle Divinité ils étoieu
employés. »
CHAPITRE III.
C O S T U M E S D E S G U E R R I E R S .
L es anciens écrivains nous ont laifle peu de connoiflari-
ces fur les'coftumes des guerriers égyptiens. —- Dans le
feptième fiècle avant l’ère vulgaire, ils ne portoient point
d’armure de bronze. Le cafque des Rois feuls étoit de ce
,métal ( Rérod. I I , 178). Ils avoient, dutems deCyrus-
l’Ancien (Xenopk. Inftit.'Cyri. F l , x , 5, & F I I , 1 , 1 7 ) ,
dans le fixième fiècle, des "boucliers fufpendus aux épaules
, & qui les couvroient jufqu’aux pieds ; de longues &
fortes lances & des épées courbées, telles qu’ils les portoient
encore au quatrième fiècle, du tems de Xénopnon.
— Dans l’armée que Xercès conduilît contre les Grecs
(dans le cinquième fiècle)-, les Egyptiens-les mieux
armés portoient des cafques faits de pièces affemblées par
des coutures ; des boucliers courbés avec de fortes proéminences,
de très-longues lances, de grandes haches ,
& le plus grand nombre n’avoit que des cuirafles & de
grandes épées ( Hérod. F i l , 546 ). Leurs boucliers, qui
les couvroient jufqu’aux pieds, étoient de bois ( Xenopk.
£xp. Cyri. I , 0 ,6 ) . __ _
Dans ces textes il n’eft point fait mention de cavalerie
ni de chars de guerre : delà eft venu que quelques érudits
en ont nié l’exiftence chez les anciens Egyptiens. Agatar-
chide, cité par PhotiuS (p . 1333), parle de cinq cents cavaliers
grecs qu’un Ptolémée fit marcher contre les Ethiopiens.
Les cent premiers portoient, eux & leurs chevaux,
une armure particulière, des fioles de feutre, qui ne laif-
foient que les yeux découverts. Le feul monument égyptien
qui préfentât un cavalier, étoit la médaille d’ argent
du n° . 1, PL CCCLXFIII. Pellerin , cgà l’ a publiée ( Additions
de 1778, tom. F U I , pag. i f ) , cro^oit qu’elle avoit
été frappée en Égypte, d’où elle avoit été apportée, &
avant le règne des Ptolémées. Selon lu i, le cavalier étoit
égyptien. .. . , ... . ; . . ,
L’expédition d’Egypte de nos compatriotes a etendu
nos connoiffances fur cet objet. Ils y ont vu, fur les mo-
numens les plus anciens, plufieurs cavaliers & plufieurs
«hars de guerre. Dans les petites chambres qui font partie
des tsmbeaux des Rois à Thèbes, & dans les peintuta
dont elles font ornées, on trouve repréfentées toutes la
armes des anciens Égyptiens. M. Denon ( PL CXXXF,
naS. 7 , 3, 1 , 1 3 ,4 , y, 6 ) y a deflîné les armes fuivantes;
n°. 2 , PL CCCLXFIII, cotte-de-maille 5 n°. 3, M
CCCLXFIII, bouclier; noS. 4 , y, PL CCCLXFIII A»,
carquois, nos. 6, 7 , PL C C C L X F I I I , deux epées%
rement courbées ; n°. 8 , PL C C C LX F I I I , unînftruir.ei
crochu. Le n°. 9, PL CCG LX F III, préfente le toi le d'ut;
ftatue coloflale en marbre blanc, placée en dedans dus
des portes du grand temple de Karnak ( Thèbes oriet
taie ). « Il a , dit M. Denon (page xxxvij, PL C2 F1II,
n°. 2 ) , cette particularité d’ avoir une ceinture dans ?
quelle eft pafle un poignard à la manière orientale. »
Le triomphe d’ un Roi d’ Égypte eft fculpté fur leu®
intérieur d’une-des galeries d’une cour du temple 0111
palais deMédinet-a-Bou(Thèbes occidentale). Ony«*
les trois fantaflins du n°. 10 , PL CCC LX F III (
PL C X X X IF , n°. 1 ) , qui portent des lances & «
boucliers. Les fculptures du temple de Philé ( ^e0‘j
PL C X X , n°. 7 ) préféntent le guerrier du n°. IL.|
C C C LX F I I I , menaçant un groupe de captifs qu’il ^
enchaînés. “ J’ai rencontré plufieurs fois , dit M- Denon;
cette figure fculptée en proportion gigantefque a
des portes des temples des_aieux & des palais des K,
Il eft à préfumer que c’ eft l’emblème de la force ou>.
pouvoir attribué à la Divinité ou à la fouveraifletei;
dans ce cas on pourroit croire que le gouvernement
pays, fans attendre l’obéiflance ae la perfuafion, b
mandoit par la force & la terreur. » Le coftume de.
guerrier eft plus détaillé dans la figure du,«0- 11'
C C C LX F I I I , tirée du temple de Cneph à Elephan»
c’eft un guerrier offrant des facrifices. « Sa figuree
finée ic i, dit M. Denon ( PL C X X F I I I , n°-1)>J]
frire connoître les détails du coftume, du bandea )
collier. J’ ai vu un feul fragment de ce collier en n® ^
il étoit en acier, damafquiné en or> des bracelet
teinture avec une agraffe représentant une tête fervant à
» leverle tonnelet} une queue qui étoit une marque de
Jf-iinité. Quelquefois il a par-deflus cet habit une grande
Wnbe blanche le voile tranfparent, à travers laquelle on
«TOin^ue les formes & même les couleurs des vêtemens
Cui font deflous. Une efpèce de frange quipartoit de
È ceinture, étoit terminée par fept figures de ferpens. Le
' brodequin étoit extrêmement Ample. »
Un fcarabée qui eft grave en deflous, préfente le
'éuerrier du «°. 1 3. PL C C C LX F I I I , monté fur un char}
■ lance des flèches à des ennemis, dont deux font abattus
fous fes chevaux. Les plumes placées fur la tête de'
le s animaux ont de hauteur là longueur de leur corps (Démon
PL XCFIII, n°. 16 ). Ces détails font plus fënfîbles
au n°. 14, PL CCCLXFIII. Il eft tiré des fculptures
d’une des galeries d’ une cour du temple ou du palais de ;
la partie fud-oueift de Thèbes, près du bourg de Médinet-
a.gou ; elles repréfentent le triomphe d’un Roi d’Égypte
m Denon, PL C X X X IF , nos. 45-, 4 6 ) . On remarquera
dans ce deflin, les ornemens de la tête & du poitrail des
chevaux, la manière dont les rênes font attachées à la -
Ifeinture du guerrier pour laifler les deux mains libres
d’agir dans le combat; & la manière dont les carquois,
qui renferment des flèches & d’autres armes, font fixés
aux cotés du char. Lapetitefle de ces chars fe fait remarquer
dans les nos. 15, 16 , PL CCCLXFIII. Le fécond,
tiré des mêmes bas-reliefs que le numéro précédent (ibid.
n°s. 51 » J 3 ) > préfente le guerrier affis à rebours fur fon
c h a r & faifant vérifier devant lui le nombre des ennemis
morts par celui des mains qu’on leur a coupées. Le premier
, tiré des bas-reliefs fculptés fur les murs extérieurs
du temple de Karnak, à Thèbes orientale ( Denon, PL
CXXXIII, n°. 1 ) , nous fait voir une grande variété d’armes
, placées dans le char autour du guerrier qui tient les
rênes, parce qu’il n’eft point dans l’attitude d’un combattant.
Enfin le n°. 1 , PL CCCLXIX, nous préfente le
même guerrier, pris aufli des mêmes bas-reliefs ( ibidem,
n°. 4 ) , & vu à mi-corps ; il porte un carquois fur fon
dos, & il tient un arc détendu avec une flèche. Les coiffures
de ces quatre guerriers font différentes ; mais trois
ont un ferpent attaché fur le front. Leurs vêtemens pa-
roiffent en général fuivre toutes les formes des membres
& du torfe.
CHAPITRE IV.
C O S T U M E S C I V I L S .
| cap. 24) : « C’eft une honte, chez nous, déporter des
marques empreintes fur la peau ; mais plufieurs Égyptiens
& Sarmates empreignent des marques fur celle de
leurs enfans. *>
J Coiffures. Diodore de Sicile (lib. 1 , pag. 16) dit que
les Égyptiens avoient toujours eu & avoient encore, de
fon tems, la coutume de ne point couper leurs cheveux
ni leur barbe, depuis le jour où ils fortoient de leur
pays, jufqu’ à celui où ils y rentroient. Hérodote dit
aufli que, dans le deuil, ils laifloient croître leurs cheveux
& leur barbe. Ils en ufoient encore ainfi du tems de Cléo*
! pâtre ( Tit. Liv. X L I F , 12 , 19). On peut conclure de
ces autorités, que tous les Egyptiens fe rafoient la tête
& le vifage , comme Hérodote le dit expreflément de
leurs Prêtres. Tous les anciens monumens en préfentent
la preuve. Hérodote dit à la vérité qu’ un voleur très-
adroit parvint, pendant la nuit (lib. 2 ,pag. i6\ : Wejfiel.),
à couper le côté droit de la barbe à des gardes du tré -.
for du Roi d’Égypte, Rhampfinit; mais il fautfe rappeler
que dans l’ antiquité les gardes des Rois étoient en général
des étrangers & des Barbares.
Quant aux Égyptiennes, elles laifloient croître leurs
cheveux, & elles les frifoient en longues boucles, qui
ont quelque reflemblance avec nos tire-bouchons. Souvent
ils font coupés carrément fur le cou dans les fculptures
antiques. Le plus fouvent ils font couverts par une
épaifle coiffure, qui paroît quelquefois être une perruque
très-ample ou une coiffure compofée de cheveux.
On lit dans Hérodote ( I I , pag. 134) que les Égyptiens
habitans des villes, qui rendoient un culte particulier
à quelque animal facré, lui confacroient en quelque
forte leurs enfans en rafant leur tête à la moitié ou
au tiers, & qu’ils donnoient aux gardiens de cet animal
une quantité d’argent d’un poids égal à celui des che-
Mm